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Mercredi dernier nous sommes allés au cirque grâce à la Mairie de Paris. Une trentaine d'années que nous n'étions allés, ni l'un ni l'autre, voir un tel spectacle (Philippe et Laure y avaient emmené leurs filles quand elles étaient petites et je crois me souvenir que pour moi cela remonte carrément à mon enfance !) et ma foi nous y avons trouvé, à la fois de la tradition et du changement.
Le Cirque Arlette Gruss est installé pour l'hiver sur la Pelouse de Reuilly ainsi que deux autres cirques. S'il est de taille plus modeste que le Cirque Pinder, il n'en n'est pas moins réputé.
► 1985 : la première tournée du cirque Arlette Gruss, baptisé pour la circonstance "Le Cirque de France", se passe en Irlande : une véritable galère avec des emplacements boueux et un public rare.
► Après des débuts un peu difficiles en France, le cirque s’installe pour la première fois à Paris en décembre 1989 sur la pelouse de Reuilly. C'est Georgyka Kobann, le mari d'Arlette Gruss, qui s'occupe des panthères : ce sera l'un des atouts maîtres du cirque.
► 1992 : le cirque reçoit le Grand Prix National du cirque et accueille le gala de La Presse.
► 1997 : Arlette Gruss est nommée Chevalier de la Légion d’honneur sur proposition d’Alain Juppé.
► 1999 : Roberto Rosello est choisi pour créer les costumes.
► 26 décembre 1999 : le tournant du siècle a bien failli marquer la fin du cirque Arlette Gruss. Lothar, ce terrible ouragan, frappe la France détruisant tout sur son passage. Le cirque Arlette Gruss n’y échappera pas mais par chance on ne déplorera aucune victime humaine ni perte d’animaux.
► 2 janvier 2006 : partie après avoir courageusement lutté contre la maladie Arlette Gruss s’éteint dans sa maison de La Fontaine-St-Martin où le cirque a installé ses quartiers d’hiver.
► Janvier 2009 : On connaît la passion de Gilbert Gruss pour la matériel, le beau matériel de cirque. A Bordeaux, il installe un nouveau chapiteau, la Cathédrale. Une toile de PVC tendue sur dix mâts, longueur 83 mètres, largeur 49. La salle de spectacle est installée au milieu entre les coulisses et le hall d’entrée. Asteo a assuré les études techniques, AB2CS la façon et Anceschi les structures métalliques.
► 15 janvier 2010 : La Légende, 25 ans, dans l’histoire du cirque c’est une durée tout à fait respectable. Le Radio Circus de la famille Gruss n’avait vécu que 7 ans et le Grand Cirque de France à peine plus. Le cirque Arlette Gruss est une de plus belles entreprises d’Europe, un établissement que tous les amateurs viennent visiter de toutes l’Europe.
► 2011 : toujours soucieux d’améliorer les installations Gilbert a monté un nouveau gradin avec deux entrées et un maximum de places face à la piste.
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C'est Noël au Cirque Gruss.
Le chapiteau se remplit doucement, à la faveur des billets gratuits de la Mairie... Il y a pas mal d'enfants : nous sommes mercredi.
De la tradition donc avec les clowns, les numéros mettant en scène les animaux, les équilibristes, les jongleurs..., mais leur présentation est modernisée par des jeux de lumières et rythmée par la musique.
La parade est superbe : on peut y admirer les costumes créés par Roberto Rosello, le designer choisi par Arlette Gruss depuis 1998 pour habiller tous les artistes (il faut un an pour les préparer...).
Roberto Rosello à la planche à dessin
Impossible de faire de bonnes photos quand on n'est pas pro à l'intérieur du chapiteau où la lumière est tamisée mais ce petit film maison rend très bien compte du spectacle que nous avons pu voir.
Une parenthèse bien agréable
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Ce post est le fruit des photos que j'ai prises en visitant le quartier avec Générations 13 sous la houlette d'Anne-Marie, ainsi que de mes recherches sur le net.
J'ai ainsi beaucoup consulté (et parfois emprunté...) à :
► Patryst, la culture à la carte,
► Paristoric,
► Paris secret,
et d'autres encore...
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La "pelle" sur la rue Réaumur indique que la rue fut ouverte entre les rues Saint-Denis et Notre-Dame-des-Victoires en 1895-1896 : elle relie le Sentier au boulevard de Sébastopol.
C'est au 51 de la rue Réaumur qu'Anne-Marie nous donne rendez-vous cet après-midi pour une visite architecturale du quartier de ladite rue.
Et c'est au scientifique et naturaliste René-Antoine Ferchault de Réaumur que la rue rend hommage. J'ai vu sur le net que cet homme était une vraie encyclopédie à lui tout seul, s'intéressant aussi bien à la reproduction des écrevisses qu'aux toiles d'araignée ou à la fabrication de la porcelaine etc etc... Il est aussi l'inventeur du thermomètre à alcool !
Un autre homme qui laissera son nom à la postérité, le célèbre épicier Félix Potin, inventeur de la vente dite "à la gâche" (on "gâchait" un article afin de pouvoir en placer cent autres à des prix moins attrayants). Le Siège Social de son épicerie, devenue célèbre depuis sa création en 1844, se situe justement à l'angle du Boulevard de Sébastopol et de la rue Réaumur.
C'est Charles-Henri Camille Lemaresquier (1870-1972) qui en a été l'architecte. Celui-ci édifie en 1910 un immeuble néo-baroque du goût de la Belle Epoque à celle où fleurit plutôt l'art nouveau ou l'art déco.
Des guirlandes de fruits en ronde-bosse mettent en valeur la rotonde d'angle polychrome de cet immeuble cossu, image de la réussite de l'entreprise.
Les trois oriels de la rotonde sont surmontés d'une sculpture portant un caducée (bâton d'olivier ou de laurier surmonté de deux ailes et entouré de deux serpents) et des cornes d'abondance.
Nous voici maintenant au 3 de la rue de Palestro (qui fait l'angle avec la rue de Turbigo). On peut y voir la monumentale entrée du Passage du Bourg l'Abbé encadré par deux colonnes doriques surmontées d'imposantes cariatides. Le passage relie la rue de Palestro à la rue Saint-Denis.
NB : L'équivalent féminin de l'atlante est la cariatide : il s'agit d'une statue de femme généralement vêtue d'une longue tunique soutenant un entablement sur sa tête. Le nom vient de celui des habitants de Caryes, situé en Laconie (dans le Péloponèse), qui s'étaient alliés aux Perses lors de l’invasion des Grecs. Ces derniers les exterminèrent et réduisirent leurs femmes en esclavage, les condamnant à porter les plus lourds fardeaux.
Au centre, un cartouche garni d'une ruche, emblème de l'activité économique
Les cariatides ont été sculptées par Aimé Millet : ce sont des allégories du Commerce et de l'Industrie, symbolisés respectivement par l'ancre, attribut de la marine marchande, et par les pièces de machines.
"Le Commerce" est symbolisé par un mètre étalon sur lequel la cariatide s'appuie et un ballot de marchandises.
"L'Industrie" s'appuie sur un marteau ; une roue crantée rappelle la mécanique.
Entrons dans le passage...
A l'intérieur, de jolies vitrines revêtues de bois comme ici celle de ce menuisier-ébéniste.
Avouez que les devantures ont "de la gueule" !
On sort du passage par la rue Saint-Denis, juste en face du Passage du Grand Cerf.
Amusant, ce nom de restaurant !
A l'angle de la rue Saint-Denis et de la rue Réaumur (N)82-96) se trouve l'ancien immeuble des magasins Réaumur : il date de 1897.
Son horloge en mosaïque, autrefois éclairée, m'a tapé dans l'oeil !
Le magasin appartenait autrefois à Jean-Baptiste Gobert-Martin comme le montre l'inscription. Wikipédia signale que le jeu de mots "Arrêt au mur"... à une époque ou le calembour était signe de joie de vivre et de bonne humeur n'est pas le signe du hasard.
Remarquez les caducées sur les colonnettes encadrant la mosaïque : on fait ici du commerce (celui du prêt-à-porter de qualité et de la vente par correspondance).
Plus loin, au 61-63 rue Réaumur, se trouve l'un des plus beaux immeubles de la rue. Sa façade néo-gothique est surmontée d'une horloge monumentale : on aime beaucoup les horloges à la fin du XIXème ! Au centre, le "portail" de cette véritable cathédrale cache un escalier qui dessert les étages.
Il est d'ailleurs un véritable hymne au temps qui passe, puisque les douze mois de l'année y sont représentés ainsi que les signes du zodiaque et les quatre saisons.
L'horloge où sont inscrits les mois de l'année
Sous l'horloge, la représentation des douze signes du zodiaque et des quatre saisons.
Anne-Marie nous fait remarquer au-dessus du portail d'entrée une sculpture qui représente deux têtes d'hommes - très barbus ! - se tournant le dos (affrontés) : j'ai oublié leur signification...
Peut-être s'agit-il de la signature des deux architectes... ?
Que nenni ! Christiane, qui a fait la même balade et que je remercie, m'indique qu'il s'agit d'une tête de Janus, divinité romaine à double visage (biffrons), autre symbole temporel : tourné vers le passé et regardant l'avenir...
Janus a donné son nom au mois de Janvier qui initie l'année.
En face, un autre immeuble attire notre regard.
Mais continuons notre ballade : nous avons encore beaucoup de pain sur la planche...
Ce magasin de mode, Best Mountain, a choisi d'orner sa devanture d'impressionnants atlantes venus d'ailleurs. Je n'ose pas vous parler de ce qui a été dessiné à la craie par les passants sur le pagne de celui de droite... !
NB : En architecture, l’équivalent masculin de la cariatide est l'atlante. Le terme dérive du nom du titan grec Atlas (en grec ancien « le porteur »), condamné par Zeus à soutenir les cieux jusqu’à la fin des temps.
Au 94-96 rue Réaumur se trouve le deuxième immeuble de "A Réaumur" : il a été construit dans les années 1930 et offrait 3500 m² de surface consacrées à la vente de prêt-à-porter et à la vente par correspondance.
Ses grandes baies vitrées sont surmontées de sculptures représentant des têtes d'homme dont la barbe bouclée est en harmonie avec les guirlandes de fleurs...
Pour ce qui est des têtes de femmes, elles portent un collier à la place de la barbe !
Homme ou femme... ? That is the question... En tout cas, je sais que je n'aimerais pas avoir de pareilles oreilles : un peu pointues non, comme celles d'un diable !
Juste à coté, au numéro 100, un immeuble qui a abrité la rédaction de plusieurs quotidiens : d'abord l'Intransigeant, puis Pariser Zeitung (un journal en langue allemande) sous l'Occupation, puis plusieurs journaux issus de la résistance (dont Combat) et enfin France-Soir dirigé par Pierre Lazareff jusqu'à son départ en 1998 pour Aubervilliers.
Sa façade très classique est ornée de deux frontons triangulaires représentant, l'un l'équipe de la rédaction, l'autre l'équipe des typographes.
Les rédacteurs (on y voit une femme.)
Les typographes sont entre hommes.
Le portail d'entrée en fer forgé
Une mosaïque portant le nom du Journal décore le sol du hall.
Dans le hall, caché dans un petit coin, se trouve une inscription relative à l'ancienne cour des miracles. Ma photo est très mauvaise mais personne d'autre sur le net n'en n'a fait de meilleure...
Il existait en effet une cour des miracles principale à l'emplacement actuel de la Place du Caire mais il y en avait plusieurs autres, secondaires, dont celle-ci située rue Réaumur. L'origine du nom est bien sûr dû au fait que tous les éclopés qui mendiaient dans la journée retrouvaient la santé le soir !
La cour des miracles par Brueghel
L'immeuble possède de très belles portes en ferronnerie ornées de médaillons dorés représentant des moyens de locomotion faisant référence à la vitesse.
Un steamer : sympas les vagues !
Une voiture de course
Un ballon-dirigeable
Un aéroplane
J'ai loupé deux médaillons : Anne-Marie a un horaire à respecter... Je les ai trouvés sur le net, très bien photographiés (et donc mis en valeur) par PHB.
Une locomotive à vapeur
Une montgolfière
Très difficile de prendre une bonne photo du 97 de la rue Réaumur : dans cette rue du quartier du Sentier, la circulation est intense...
Par contre, les larges surfaces vitrées de ces immeubles à vocation industrielle et commerciale offrent de beaux reflets. A noter également les deux oriels en bossage ornés de guirlandes de fleurs et surmontés de frontons brisés.
Les trois travées centrales portent au premier étage de jolis mascarons.
Charmant ce balcon art déco en fer forgé !
Et curieux cet immeuble d'angle (N°101 de la rue Réaumur) : pas facile à meubler ! Il 'est vrai qu'à cette époque les canapés étaient de taille modeste et en arrondi...
Superbe, ce balcon, non ?
Pour la sobriété, on repassera ! Mais avouez que l'ensemble est magnifique tout de même. A part ça, soit les heures des tailleurs de pierre n'étaient pas chères payées, soit l'architecte disposait d'un budget énaaaauuuurme (?)
De jolies cariatides engainées supportent l'un des balcons de l'immeuble.
NB : on dit d'un atlante ou d'une cariatide que la statue est engainée quand on ne représente que le haut du corps, le bas étant "gaîné" dans une colonne.
L'entrée de cet autre immeuble se situe toujours sur la rue Réaumur, au numéro 116.
Le portail d'entrée est surmonté de deux imposants atlantes dont le bas du corps se fond dans une sorte de colonnette enguirlandée de fleurs : Art Nouveau oblige.
Sur le fronton triangulaire, Diane accompagnée de deux amours
Au niveau des ornementations des balcons d'angle, on peut voir caducées et cornes d'abondance représentatives de l'activité commerciale du quartier.
L'immeuble voisin, au 118, a été construit en 1906 pour un usage commercial ainsi qu'en témoignent ses larges baies vitrées. Celles-ci n'ont rien de froid car l'architecte les a agrémentées d'un décor de feuillages et de volutes inspirées de l'Art-Nouveau.
Il a été primé au concours des façades de la ville de Paris.
De la sobriété dans l'art-Nouveau pour cet immeuble situé au 124 de la rue Réaumur. Avouez qu'il se remarque dans le paysage avec sa structure métallique !
Trois bow-windows au quatrième étage rompent la monotonie de sa façade et autorisent les balcons du cinquième : astucieux !
Quittons un instant la rue Réaumur pour emprunter la rue Montmartre.
Au Numéro 142 se tient l'immeuble édifié en 1883 pour abriter le siège du journal "La France".
Deux atlantes, très réalistes et revêtus d’une dépouille de lion, et deux figures de cariatides symbolisant, à gauche le Journalisme et à droite la Typographie, mettent en valeur l’enseigne du journal située sous le balcon du premier étage.
Au rez-de-chaussée de l'immeuble une plaque rappelle l'Histoire.
Jolies ces décorations de balcons, non ?
Que de souffrance dans le visage de cet atlante engainé qui peine à soutenir sa charge... La signature du sculpteur (Louis Lefèvre) est inscrite dans la pierre.
"Le Journalisme" tient la plume de l'écrivain...
"La Typographie", elle, est accompagnée du matériel adéquat.
C'est en sortant du Journal pour aller déjeuner avec ses amis que Jaurès a été assassiné dans ce café (appelé à l'époque "A la chope du croissant") le 31 juillet 1914. Un plaque le rappelle sur la devanture qu'Anne-Marie nous commente.
Beaucoup de ressemblances entre le 130 rue Réaumur et le N°97 vu plus haut. Sa structure métallique et ses larges baies vitrées intercalées entre des pilastres à chapiteaux composites confèrent à l'immeuble une très grande légèreté.
C'est depuis l'extrémité de la rue Léon Cladel qu'on en a la plus jolie vue car il s'agit d'un immeuble d'angle orné d'une rotonde.
Caducées... En veux-tu en voilà !
Cet immeuble en pierre de taille avec dôme et horloge (au N° 132-134) a été construit en 1899-1900 pour une banque. Immeuble primé au Concours des façades de la ville de Paris.
En face, au 121, ce n'est que dômes et courbes : les règlements d'urbanisme de 1884 et 1902 poussent au gonflement des toits ; en 1893 l'autorisation des bow-windows entraîne l'ondulation des surfaces pour le plus grand plaisir de nos yeux qui s'écarquillent...
Admirez l'élégance de ce petit clocheton dont la toiture est en écailles...
Chemin faisant, nous voici arrivés à la Bourse : on est bien ici dans le quartier des affaires.
Au 2, rue du Quatre Septembre (rue qui prolonge la rue Réaumur) se trouve un immeuble dont le porche est muni de cariatides engainées dues au ciseau d'Aimé Millet.
Un peu plus loin, au numéro 12, le sculpteur (le même Aimé Millet) a choisi de les travailler en pied et de les pourvoir d'ailes ! Elles étendent le bras et la main chargée d’épis vers le motif couronnant l’arcade.
Au 18 de la rue du Quare Septembre se trouve un immeuble qui occupe tout un pâté de maisons. Il s'agit de la succursale parisienne du Crédit Lyonnais construite dans le dernier quart du XIXème siècle.
Le 5 mai 1996 il est l'objet d'un très grave incendie qui mobilise 600 pompiers : le feu est maîtrisé au bout de 19 heures mais les dégâts sont très importants et la banque doit revendre l'immeuble à un grand groupe d'assurances américain.
L'immeuble s'appelle maintenant "Le Centorial", ce qui a permis de respecter le sigle CL sculpté dans la pierre...
Faisant le tour du pâté de maison, nous arrivons sur le Boulevard des Italiens, devant le Gaumont Opéra, qui, une fois de plus offre à nos yeux une très jolie coupole.
Dès le début des années 1900, les exploitants de cinéma avaient compris le parti qu’ils pouvaient tirer de l’installation en façade d’atlantes ou de cariatides, et ainsi trouvaient là le moyen d’élargir leur public en attirant une clientèle plus huppée. Cette démarche détermine une politique de séduction utilisant les ressources de la sculpture afin d’annoncer le luxe du décor de la salle en évoquant celui des plus grands théâtres du boulevard.
A l’étage supérieur, quatre cariatides symbolisant la Folie, la Comédie, la Satire et la Musique sont dues au sculpteur Jules Salmson.
Je suppose que celle-ci est celle représentant la Comédie...
Notre balade architecturale se termine au 3, rue de la Chaussée d'Antin : on y trouve (encore !) un balcon soutenu par un atlante et deux cariatides.
NB : Un site sur le net répertorie presque toutes les cariatides et les atlantes de Paris : ICI.
Allez, un petit Quizz pour terminer : ces cariatides sont-elle engainées... ?
La réponse est dans le texte ! Il suffit de le lire...
Bon courage à vous !
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C'est au sud-est de la Capitale que m'entraîne aujourd'hui notre randonnée bimensuelle avec Générations 13 conduite par Jacqueline.
En gare de Sucy-en-Brie vers les 10 heures du matin...
Une maison à l'architecture intéressante...
Quel est cet arbre porteur de gros fruits orangés ? Jean-Pierre nous précise qu'il s'agit d'un plaqueminier.
Quésako.... ? Mais c'est un arbre à Kakis bien sûr !
Originaire de la Chine, ses fruits ressemblent à de grosses tomates tirant vers l'orange. Astringent car riche en tanins quand il n'est pas mûr, il devient délicieux à maturité. L’Europe ne l’a découvert qu’au XIXe siècle et en France ce n’est qu’en 1870, à Toulon, que les premiers plaqueminiers sont plantés. Les méridionaux ont été les premiers à savourer ce nouveau fruit exotique.
A la Claude Monet...
Un tronc tout à fait impressionnant
Le Morbras est un affluent de la Marne.
Nous voici arrivés à l'entrée du Parc départemental du Morbras. Celui-ci s'étend sur plus de 12 hectares le long de la rivière.
Paul nous raconte l'histoire liée à ce parc.
Il fut, au début du siècle, le cadre des promenades des héros de Raymond Radiguet dans "Le diable au corps", premier roman paru en 1923. C'est le récit d'une histoire d'amour entre un jeune garçon et une femme tandis que le fiancé de cette dernière se bat sur le front durant la Première Guerre mondiale. Cette œuvre marque les esprits par l'extraordinaire sens de la formule de son auteur, et surtout le mythe qui l'entoure (Radiguet est mort à l'âge de 20 ans).
Raymond Radiguet (1903-1923)
En avril 1917, Raymond rencontre Alice Serrier, une jeune voisine de ses parents à Saint-Maur qui vient de se marier avec Gaston, parti au front. La liaison de Radiguet (14 ans) avec Alice alors que le mari de celle-ci est dans les tranchées inspirera Le Diable au corps2. Cette liaison ne durera qu'un an et, à partir de 1918, il s’éloignera peu à peu de la jeune femme.
Cependant, Raymond Radiguet niera toujours la dimension autobiographique de son roman.
Nous voici partis pour la traversée du parc (cliquer ICI pour voir le pdf associé).
Il faut de bons yeux pour apercevoir ces cyclamens !
Jean-Pierre nous dit que cet arbre est un mûrier. Il devrait bientôt prendre de belles teintes orangées...
A l'entrée de la Forêt Notre-Dame, des panonceaux indicateurs.
Cliquez sur la photo pour lire son contenu.
A la bonne heure : voici une indication de lieu...
Seules Eliane et Marie-France pourrons comprendre ce trait d'humour !
Après une belle promenade bien boueuse dans la Forêt domaniale de Notre-Dame..., direction les Orchidées Vacherot et Lecoufle pour la partie "culturelle" de la randonnée.
Un petit film nous y attend : on y apprend tout sur l'orchidée et ses créateurs qui ont été consacrés "Champions du monde" lors du 18ème congrès en 2006.
Dans la serre, les photos sont interdites mais heureusement on peut en trouver sur le site internet de cette maison créatrice et sélectionneurs d'orchidées depuis 130 ans.
Cette famille d'horticulteurs officie à Boissy Saint-Léger (Val-de-Marne) et c'est aujourd'hui Philippe, arrière-petit-fils du fondateur, et sa femme Françoise, qui dirigent l'entreprise familiale créée en 1886. Allier le savoir-faire à la modernité était un pari difficile, que l'entreprise a remporté au prix d'une ténacité et d'une créativité débordantes.
Ne me demandez pas leur nom...
Eh non, ce n'est pas la même...
A coup sûr : c'est un Phalaenopsis, la plus commune d'entre elles.
Celle-ci est déjà plus élaborée.
Les blanches sont très belles aussi...
Il y en a pour tous les goûts ! Pour toutes les bourses, c'est moins vrai : les prix sont élevés, travail et consécration oblige...
Merci Jacqueline pour cette belle balade.
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Ce mardi je suis allée à l'atelier dessin de Générations 13 animé par Célia. J'ai eu envie de mettre un peu de couleur dans mes dessins... alors je me suis essayée aux pastels.
Il existe deux sortes de pastels, les secs et les gras et leur technique est très différente.
Les pastels secs sont composés de pigments broyés très finement, d'un peu d'eau, et de très peu de liant (gomme arabique et craie). Ils permettent une très large palette de couleurs mais ont l'inconvénient d'être salissants.
Dans les pastels gras, la gomme arabique est remplacée par de la cire ou de l'huile : à l'origine, les pastels gras étaient destinés aux enfants car ils n'étaient pas poudreux, et donc peu salissants.
J'avais à la maison une boîte de 12 pastels gras que j'avais achetée il y a un moment sans trop connaître la différence entre les deux... Je les ai découverts avec plaisir et Célia m'a donné de bons conseils pour "oser".
Chaque mardi après-midi, elle apporte un "sujet" : cette fois-ci il s'agissait d'une corbeille en osier remplie de fruits.
J'ai passé deux ateliers à peaufiner ce dessin. Lors du deuxième, le "sujet" avait disparu et j'avais oublié la photo... et en plus j'ai fait la corbeille après avoir dessiné les fruits !
Ca se voit...
L'essentiel, c'est de prendre du plaisir !
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Poitiers possède un patrimoine architectural exceptionnel qui s'est enrichi au fil des époques.
C'est à la gare de Poitiers que commence ce reportage.
Je suis en possession d'un plan de la ville que la gare m'a gentiment fourni, sur lequel sont matérialisés trois itinéraires conduisant dans des directions différentes au départ de Notre-Dame-la-Grande. Malheureusement, il faudrait que la ville leur redonne un bon coup de peinture car on perd très souvent leur trace, signe que les rues ont été beaucoup empruntées : un bon point pour le Tourisme !
C'est donc un itinéraire très personnel que je vous fais suivre maintenant.
Empruntant la passerelle de la gare puis les escaliers du même nom, je m'achemine rapidement vers le centre ville.
Le clocher-porche de l'église romane Saint-Porchaire date du XIème siècle tandis que l'église, qui tombait en ruines à la fin du XVème siècle, fût reconstruite au siècle suivant.
Cette lithographie du XIXème siècle montre que la place n'a guère changé depuis : en 1843, le conseil municipal décida de détruire le clocher pour élargir la rue. Il est sauvé in extremis par la mobilisation de la Société des Antiquaires de l’Ouest et de Prosper Mérimée, inspecteur des Monuments historiques.
Devant l'église, une fontaine en forme de dragon,
et de jolis chapiteaux au niveau du porche (avec des lions et des oiseaux) qui prouvent que celui-ci n'est pas jeune...
Cette église a la particularité d'avoir une double nef gothique et donc deux autels dont l'un était réservé aux moines et l'autre aux fidèles. Trois piles en palmier les séparent.
La rue Victor Hugo relie la place de l'Hôtel de Ville à celle de la Préfecture. Au N°9 se trouve le Portail de l'ancienne église des Augustins, ordre mendiant établi au XIVème siècle à Poitiers. Le lourd portail ouvre sur une cour et donne accès au Musée Rupert de Chèvres (collectionneur et amateur d'art poitevin du XIXème siècle) qui est fermé pour travaux et pour une période indéterminée...
Portail de l'Hôtel d'Yversay
Cet hôtel particulier occupe l'emplacement d'un ancien jeu de paume.
Le jeu de paume ou "esteuf" (par allusion aux boules d'étoffes avec lesquelles on joue) était très à la mode à Poitiers depuis le XIIIème siècle. Cet ancêtre du tennis était pratiqué au XVIIème siècle dans 22 salles à Poitiers.
Maison de la fin du XIXème siècle : un riche décor d'imitation Renaissance orne principalement la travée centrale et à chaque étage des masques décorent le dessous des fenêtres.
La place de la Préfecture de Poitiers est déserte, comme la ville l'est d'ailleurs dans son ensemble en ce jour de Toussaint. L'architecture du bâtiment est d'inspiration Louis XIII en brique et pierre à l'image des maisons qui composent cette place.
Cette maison édifiée vers 1880 présente un décor d'inspiration Renaissance. La façade s'organise autour de deux loggias reliées par un balcon.
Feuilles d'acanthes, coquillages, médaillons et angelots la décorent agréablement.
Me voici maintenant dans la rue des Cordeliers devant cette imposante bâtisse : il s'agit de la tour Maubergeon, attenante au Palais des Comtes de Poitou-Ducs d'Aquitaine. Il s'agit de l'un des plus remarquables ensembles d'architecture du Moyen-Age en France.
Le nom de Maubergeon dérive de "mall-berg", l'ancien tribunal mérovingien, et c'est encore ici qu'on rend la justice à Poitiers même si, vous le verrez plus loin, la façade de l'actuel Palais de Justice a été remaniée après la Révolution française.
La construction du Palais ducal commence sous le règne de Guillaume le Troubadour vers 1104.
Au Moyen-Age, musiciens, chanteurs et conteurs parcourent les routes, allant de château en château, pour égayer les banquets. Leurs instruments sont petits, faciles à transporter comme : le luth, la flûte ou le tambourin.
Inventeur de l'amour courtois, le Comte Guillaume le Troubadour (1071 - 1126) est le premier troubadour connu et le premier poète lyrique de la littérature française dont on sait le nom. Les thèmes qu’il évoquait étaient les femmes et l’amour (parfois crûment).
Guillaume, avec ses chansons, mettait les femmes dans sa poche (si on peut dire !). C'est ainsi que, bien que marié à la Comtesse Philippe de Toulouse, il prend pour maîtresse à son retour de croisade une jeune femme (mariée elle aussi) si belle qu'il la surnomme "Dangereuse" (la Maubergeonne) et l'invoque comme muse dans ses poèmes. A la bataille de Cutanda (en Espagne), il aurait combattu contre les arabes almoravides avec le corps de sa maîtresse peint sur son bouclier.
Représentation de Guillaume IX d’Aquitaine (Guillaume le Troubadour)
dans un chansonnier provençal du XIIIème siècle conservé à la BNF.◄►◄►◄►
Voici un exemple de l'une de ses poésies
(occitan)
Ab la dolchor del temps novel
Foillo li bosc et li aucel
Chanton chascus en lor lati
Segon lo vers del novel chan
Adonc esta ben c’om s’aisi
D’acho dont hom a plus talan
*****
(français)
Par la douceur d’un temps nouveau
Feuillent les bois et les oiseaux
Chantent chacun en son latin
Selon les vers d’un chant nouveau
Donc il est bien de rechercher
Ce que tout homme a plus envie
◄►◄►◄►
Un petit air de musique pour clore ce volet : il est tiré du site de l'Académie de Poitiers et s'intitule "Quan lo rius de la fontana" (chant du troubadour Jaufre Rudel).
On peut voir sur cette photo une partie de l'enceinte du IIIème siècle qui ceinturait la ville.
Empruntant la rue de la Regratterie (♦), j'arrive face à Notre-Dame-la-Grande, le joyau de la ville.
L'Office de Tourisme et les maisons avoisinantes sont à colombages. Au Moyen-Age, ce quartier était très animé comme en témoigne le nom de certaines rues : rue de la Regratterie (♦) ou rue des Vieilles Boucheries.
(♦) Le regrattier était celui qui vendait en détail, et de seconde main, de menues denrées, particulièrement du sel, des grains, du charbon.
Un petit marché se tient sur la place Charles de Gaulle.
Sa façade-écran est célèbre : elle consiste en un grand mur dont la partie supérieure, souvent postiche, dépasse parfois de beaucoup le faîte du toit et est pourvue de deux tours - surmontées de cônes à écailles de pierre - rejetées sur les flancs de l'édifice. Cette façade monobloc ne reflète ainsi pas la division intérieure de l'église.
Elle est ici richement sculptée : il est probable qu'elle servait de support à des prêches se tenant sur le parvis. Elle se lit en effet comme un livre d’images et raconte l’histoire de la Bible : on peut y voir les douze apôtres ainsi que deux évêques (à l'étage du dessus), et enfin le Christ tout en haut.
En fin d'après-midi, l'église, chef-d'oeuvre de l'Art Roman, est mieux éclairée.
La frise biblique encadre le portail central : elle est au dessus des deux portails latéraux.
De gauche à droite, on voit d'abord Adam et Eve nus près du pommier autour du tronc duquel s'enroule un serpent, puis Nabuchodonosor roi de Babylone (identifié par une inscription), les quatre prophètes (Daniel, Jérémie, Isaïe et Moïse) montrant l'Ancien Testament, l'Annonciation (l'archange Gabriel annonçant à Marie qu'elle sera la mère du Sauveur), l'arbre de Jessé et à côté David jouant de la harpe.
En ce qui concerne la partie droite de la frise, j'ai moins bien réussi ma photo... Voici quelques unes de celles que j'ai trouvées sur Bernezac.com (un site de tourisme sur la côte atlantique).
La visitation : la Vierge Marie rend visite à sa cousine Elisabeth.
La Nativité : la Vierge est allongée. En haut à droite, l'enfant Jésus le bœuf et l'âne. Par miracle, les têtes n'ont pas été endommagées...
Le bain de l'enfant Jésus : deux femmes lavent le nouveau-né dan un fonds baptismal qui ressemble à un calice.
Portail central
Le Christ en majesté, entouré du tétramorphe, est représenté dans cette mandorle (♦) Sa tête, comme presque toutes celles de la façade de l'église, a été scalpée par les huguenots lors du sac de Poitiers en 1562. On se demande comment ils ont pu y parvenir...
(♦) Le mot mandorle vient de l'italien "mandorla" qui signifie amande.
Voici le plan de l'église : on voit bien ici qu'il n'est pas du tout classique. L'église n'a pas de transept en raison probablement de contraintes de place dues à un bâtiment côté nord et à un passage côté sud.
A l'intérieur, on est surpris de voir que l'église est peinte, en particulier les piliers qui sont ornés de motifs géométriques : ceci date de la restauration de 1851.
On aime ou on n'aime pas : pour ma part, j'aime assez surtout que, le soleil donnant, cela faisait de jolis jeux de lumière et puis à l'origine l'église était recouverte de fresques...
Chaire baroque en bois sculpté du XVIIème siècle
Tout au long des XVe et XVIe siècles, différentes chapelles privées appartenant aux familles de la haute bourgeoisie poitevine sont aménagées du côté nord de l’église.
Je m'arrête à la chapelle des Potiers (N°2 sur le plan) où se trouve une statue en pierre polychrome du XVIème siècle intitulée La Sainte Parente.
Dans la chapelle des Bardeau (N°7 sur le plan), un vitrail du XIXème siècle rappelle le miracle des clés à la porte de la Tranchée (il a été exécuté dans le style du XVIème siècle).
L'histoire raconte que, en l'an 1202, les Anglais assiègent Poitiers. Le clerc du maire se vend à l'ennemi : contre une grosse somme d'argent, il leur livrera les clés de la ville. Le forfait doit avoir lieu le jour de Pâques. Pendant la nuit, le clerc se rend dans la chambre du maire pour lui dérober les clés, mais elles ont disparu. Au matin, quand le maire se réveille, lui aussi se rend compte que les clés ne sont plus à leur place. Il se doute d'une trahison ; l'effroi le saisit. Il prévient aussitôt les troupes de la ville et se rend à Notre-Dame-la-Grande pour prier. Là, stupéfaction : il découvre la statue de la Vierge, les clés à la main. Mais, pendant la nuit, la seconde partie du miracle a opéré. Devant les troupes anglaises effrayées, les apparitions de la Vierge, de saint Hilaire et de sainte Radegonde se sont succédé. Conséquence : les Anglais se sont entretués (!), le reste s'est enfui.
Dans le choeur se trouve justement une statue de la Vierge (N°18 sur le plan) ou Notre-Dame-des-Clés (XVIIème siècle). On voit la ville représentée sur le chapiteau de la colonne qui la soutient. Jusqu'au XIXème siècle le jour de Pâques, avait lieu une grande procession...
Dans la chapelle Sainte-Anne (N°16 sur le plan) située au sud de l'église, se trouve une superbe mise au tombeau en pierre polychrome, oeuvre d'artisans italiens. Au dos d'un des personnages on trouve la date de 1555.
Le Christ est déposé dans le tombeau dans son linceul tenu par Joseph d’Arimathie (à la tête) et Nicodème (aux pieds) ; derrière le tombeau se tiennent, de gauche à droite, une sainte femme, saint Jean qui soutient la Vierge et une autre sainte femme.
Joseph d'Arimathie était un personnage de l'Assemblée législative de Palestine (Sanhédrin), converti secrètement à la religion catholique, qui a demandé à Ponce-Pilate que le corps du Christ soit enterré : il porte un riche manteau et une bourse à la ceinture.
Saint-Jean l'évangéliste soutient la Vierge. Celle-ci, comme les autres femmes, porte une guimpe (qui entoure la tête de manière assez serrée) et un voile par-dessus.
Nicodème, lui aussi membre du Sanhédrin, est l'un des tout premiers disciples de Jésus. Il apporta la myrrhe et l'aloès pour l'embaumement du corps du Christ.Une grande tristesse se lit dans le visage de la sainte femme.
Le Christ semble apaisé...
Continuons la visite extérieure.
Le mur sud conserve son porche roman, bien que très restauré au XIXe siècle. Il était surmonté à l’époque romane d’un cavalier sculpté, haut-relief refait au XVIIe siècle puis détruit après la Révolution. Un petit porche gothique (en premier plan) a été rajouté au XVe siècle.
Le chevet de l'église est occupé par des terrasses de café.
Après un bref déjeuner, passant par le Jardin des Plantes au nord de la ville, je m'achemine vers le Clain, rivière qui arrose Poitiers.
Le Clain
Une vingtaine de moulins sont construits le long du Clain au Moyen-Age. Certains servaient à la meunerie, d'autre au tannage et d'autres encore à la fabrication du papier (il existait une Université dès le XVème siècle à Poitiers).
Le moulin de Chasseigne existe toujours : il est devenu propriété privée.
Voici la façade (refaite au XVIIIème siècle) de l'église Saint-Jean-de-Montierneuf : elle était l'abbatiale romane de l'ancienne abbaye bénédictine construite au XIème siècle.
Plutôt austère, la façade si ce n'est le portail...
On accède à la nef en descendant une dizaine de marches.
Un choeur gothique éclairé par de larges verrières
Faisant le tour du déambulatoire, je découvre de magnifiques chapiteaux de colonnes. Rien que pour ça, l'église mérite la visite ! La plupart des chapiteaux sont des copies, les originaux (XIème siècle) sont au musée Sainte-Croix.
On parle ici d'animaux "affrontés": je n'ai pas identifié leur nom...
et ici d'oiseaux "adossés" (qui se tournent le dos)
Eléphants affrontés : il s'agit peut-être d'une des plus anciennes représentations de cet animal dans la sculpture de l'Ouest.
Dragons affrontés
Il y a aussi des chapiteaux aux décors floraux.
Ce lion semble curieusement lamper l'eau d'un calice !
De retour dans le centre par la rue de la chaîne : elle tire son nom de la chaîne qui servait à barrer la rue en cas de trouble et à protéger le marché le samedi.
Au passage, un petit coup d'oeil à la place de la Liberté : entre le moment où cette photo (qui n'est pas de moi car la place était en travaux) et la photo suivante, la torche a changé !
En fait, elle a retrouvé son globe d'origine.
A l'angle de la Place de la Liberté le très élégant Hôtel Fumé : il s'agit d'un édifice de style gothique flamboyant édifié par Pierre Fumé, Maire de la ville, au XVème siècle. Son fils, François, le fit agrandir au XVIème siècle.
Une moulure continue sépare nettement la partie haute de la partie basse du bâtiment. Dans la partie haute, d'adorables petits toits en poivrière, des créneaux et de faux mâchicoulis rappellent l'époque médiévale.
Dommage que le portail sur rue ait été fermé...
Un mur isole cet Hôtel particulier de la rue : on y voir un portail ornementé de pierres en saillie, dites en bossage.
Cette photo a une petite histoire... Je m'arrête pour photographier ce bel immeuble Renaissance quand un monsieur en sort. Il me propose aussitôt d'en visiter le rez-de-chaussée !
Aussitôt dit, aussitôt fait...
Voici la courette intérieure : je n'en verrai pas plus !
On accède au Palais de Justice depuis la Place Alphonse Lepetit par une volée d'escaliers.
On aperçoit à droite l'une des tourelles du Palais des Comtes de Poitiers dont j'ai parlé plus haut.
Quand le Palais de Justice est ouvert, lors des Journées du Patrimoine, il est possible de visiter la grande Salle des Pas Perdus ici représentée dans un gravure datant de 1699.
Dans le Salon d'Honneur, on peut y voir lors des mêmes journées un vitrail représentant Aliénor d'Aquitaine, petite fille de Guillaume le Troubadour cité plus haut et... Reine des Francs au XIIème siècle.
Vieilles maisons Passage de la Petite Roue
Voici le portail de l'ancien Hôtel du Grand Prieuré d'Aquitaine (1667), situé dans la Grand' Rue : il donnait accès à la maison du Prieur et est lui aussi décoré de pierres en bossage.
Non loin de là, la boutique d'un fabriquant de parapluies...
Ce portail est marqué par le temps...
En direction de la Cathédrale
Bien que la Cathédrale Saint-Pierre (de style gothique Plantagenêt) ait été construite sur deux siècles (à partir de la fin du XIIème), elle possède une grande uniformité car les architectes qui se sont succédé n'ont pas dévié des plans initiaux.
Le Portail Central est daté du XIIIème siècle.
De plus près, le tympan et les deux linteaux représentant le Jugement Dernier et la Résurrection
En bas, les morts sortent de leur cercueil ; juste au dessus, l'archange Michel procède au tri (à gauche le Paradis, à droite l'Enfer ; en haut, le Christ trône en majesté entouré de quatre anges ainsi que de Marie et Jean qui intercèdent auprès de lui pour les âmes des registres inférieurs.
Joli éclairage du Portail de gauche
Pas de chapelles latérales pour cette église à trois nefs où l'on aperçoit à droite la statue de Saint-Pierre.
L'orgue de François-Henri Clicquot (facteur d'orgues du Roy) est l'un des mobiliers phare de l'église.
Il a été livré en 1791 par son fils, Claude-François, après le décès en 1790 de son père.
C'est Pierre Fabre qui a exécuté le buffet de l'orgue et c'est également à lui qu'on doit la jolie chaire à prêcher dont les "piliers" sont en forme de palmier, très élégants je trouve.
Autre "monument" du mobilier de la cathédrale, les stalles du choeur, datant du milieu du XIIIème siècle : elles figurent parmi les plus anciennes d'Europe.
Elles sont ornées d'une extraordinaire variété de thèmes sculptés - animaux réels ou fabuleux (chauve-souris, dragons... - et figures humaines (architecte, lutteurs).
Bien qu'elles soient mal éclairées, j'ai réussi à trouver l'architecte et son compas,
ainsi qu'une sorte de coq à la queue de ver blanc... dont les ailes font penser plutôt à celles d'une chauve-souris !
Le "clou" de la Cathédrale : le vitrail de la Crucifixion, en bonne place dans le choeur
Au centre, l'objet principal du vitrail : un Christ crucifié entouré à gauche de la Vierge et de son bourreau (Longin : le centurion romain qui plongea sa lance dans le flanc du Crucifié) et à droite de Saint-Jean et de Stéphaton (le légionnaire qui, selon la tradition, présenta à Jésus une éponge imbibée de vinaigre).
Au-dessus des bras de la croix se tiennent les dix apôtres accompagnés de la Vierge. Ensemble, ils sont tournés vers l'Ascension - la partie supérieure du vitrail.
Dans cette partie se trouve le Christ en gloire dans une mandorle. Il bénit d'une main tandis que l'autre tient un livre. La mandorle est entourée - de manière surprenante - par deux anges complètement étirés et courbés qui tiennent lieu de fleurs décoratives ou de branches de rameau.
La partie inférieure du vitrail contient un carré central orné de quatre lobes. Le lobe de gauche relate la condamnation de saint Pierre et de saint Paul. Le carré central illustre le martyre de saint Pierre (crucifié la tête en bas) tandis que le lobe droit montre le supplice de saint Paul (décapité).
Dans le choeur, deux statues polychromes ont retenu mon attention : l'une représente une Vierge à l'enfant et l'autre un Saint-Joseph accompagné de Jésus.
Peinture sur un mur de la nef : "La Sainte Famille"
Cette peinture date de 1670-1675. Elle a été commandée à l'époque par le chapelain de la cathédrale. A la Révolution, elle a été recouverte d'un badigeon, mais dégagée en 1847.Peinture sur un mur de la nef "Jésus à Gethsémani" (fin du XVIIe siècle)
La cathédrale Saint-Pierre compte beaucoup de peintures de cette sorte. Elles ont toutes été recouvertes de peinture à la Révolution, mais on les redécouvre depuis le XIXe siècle.Le Palais épiscopal jouxte la Cathédrale.
Pour la visite du Baptistère Saint-Jean (construit dans le courant du Vème siècle, il s'agit de l'un des plus anciens monuments de la chrétienté), il faudra que je revienne car il était fermé à cette heure.
Retour à la gare par le même chemin qu'à l'aller...
Quelle chance d'avoir bénéficié de ce beau soleil pour cette journée de déambulation...
Même pas fatiguée !
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