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J'ai vu ce soir un film à la télévision qui m'a énormément touchée.
Il s'agit de l'histoire d'une adolescente en seconde dans un lycée de province que sa professeur de français (jouée par Marthe Keller) croit reconnaître comme étant sa petite fille, Sarah, enlevée à sa propre fille lors d'une rafle en 1944 et élevée par un milicien (joué par Jacques Spiesser) et sa femme, celle-ci ne pouvant avoir d'enfant.
L'histoire est tragique car la grand-mère ne peut supporter de reconnaître en le père de Sylvie (c'est son nouveau prénom) le milicien qui a tué sa propre fille pour lui enlever son enfant. Après de longues hésitations, elle finit - poussée par les événements - (les parents de Sylvie se rendant compte du danger qu'elle représentait ayant préféré changer leur fille de collège pour la mettre dans un établissement catholique) par révéler la vérité à la jeune fille qui, dans un premier temps, la rejette.
C'est un film d'une très grande sensibilité qui m'a vraiment beaucoup remuée. Marthe Keller et Jacques Spiesser sont tous les deux de grands acteurs : ils ont été récompensés, à juste titre, par des prix d'interprétation.
Il s'appelle : le lien
Eva (Marthe Keller) a-t-elle le droit de récupérer Sarah en bouleversant la vie de Sylvie ? Par ailleurs, peut-elle laisser sa petite-fille être élevée par les tortionnaires qui ont tué ses parents ?
Bref, faut-il dire la vérité à tout prix ?
Difficile de trancher...
Dans le film, c'est la jeune fille qui le fera.
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Pour cette première promenade de rentrée, Anne-Marie nous avait donné rendez-vous au métro Volontaires situé non loin de Montparnasse dans le quinzième arrondissement.
Quand je suis arrivée sur les lieux, il y avait déjà un bon petit attroupement autour d'Anne-Marie : ses visites sont prisées des adhérents de G13 et le temps, quoiqu'un peu maussade, promettait de ne pas nous apporter la pluie.
Anne-Marie nous fait passer un plan montrant les transformations subies par la Capitale en 1860. Vaugirard et Grenelle, au sud, font partie des banlieues annexées que nous allons visiter cet après-midi.
En rose au centre, le Paris d'avant le Baron Haussman
Après avoir longé cet immeuble assez original de la rue des Volontaires, notre premier arrêt est pour le Bal Blomet, au 33 de ladite rue.
Anciennement Bal nègre - ce vocabulaire est maintenant bien sûr banni de la langue française -, le Bal Blomet est une ancienne ferme du XIXème siècle transformée en cabaret dansant antillais et club de jazz du Paris des années folles. Jean Rézard des Wouves, candidat antillais à la députation, installe d'abord son QG de campagne au N°33 de la rue Blomet puis, pour attirer et retenir le maigre auditoire à ses meetings politiques, il se met au piano et joue avec grand succès la musique de ses origines.
C'est Robert Desnos qui le baptisa ainsi...
« Dans l’un des plus romantiques quartiers de Paris, où chaque porte cochère dissimule un jardin et des tonnelles, un bal oriental s’est installé. Un véritable bal nègre (…) où l’on peut passer, le samedi et le dimanche une soirée très loin de l’atmosphère parisienne. C’est au 33 de la rue Blomet, dans une grande salle attenante au bureau de tabac Jouve, salle où, depuis bientôt un demi-siècle, les noces succèdent aux réunions électorales. »
Le bâtiment actuel vient d'être rénové en vue de sa réouverture en tant que salle de concert (jazz, comédie musicale, musique classique) de près de trois cent places, ambitionnant de renouer avec l'esprit du Bal Nègre de la grande époque.
Entre les lettres du bandeau, le visage de Joséphine Baker qui fréquentait assidûment le bal.
Sur le rideau de fer, un "tag" de la grande époque représentant les artistes qui fréquentèrent ce lieu, tant comme spectateurs que comme artistes. On y reconnait Foujita, Jean-Paul Sartre, Kiki de Montparnasse et Sidney Bechet, entre autres.
Voici la salle de spectacle actuelle : cliquez ICI pour accéder au site internet.
Prenant la rue Lecourbe, nous arrivons au N°91 où se trouve une église orthodoxe russe, Saint-Séraphin de Sarov. Il faut vraiment savoir qu'il y a une église derrière cette austère porte cochère...
Mais dès que l'on entre, on découvre un havre de paix : la campagne à Paris.
L'église se trouve au fond de la cour.
Elle a été construite grâce aux dons, souvent très modestes, des émigrés "russes blancs" vivant nombreux dans ce quartier autrefois populaire.
Grâce à mon ami internet, on peut ici avoir un aperçu de son intérieur que nous n'avons malheureusement pas pu voir, la grille étant cadenassée...
Un peu plus loin, une jolie devanture de fleuriste...
Un peu partout dans le quartier de beaux étals de fruits et légumes avec des coloquintes en particulier : l'automne n'est pas loin d'arriver !
Le N°18 de la rue du Général Beuret a attiré mon attention : il s'agit d'un très bel immeuble Art Nouveau.
C'est surtout la porte, circulaire, qui est d'une grande originalité. Son architecte est Eugène Petit (celui du cimetières des chiens à Asnières).
Nous voici devant le Square de Vergennes qui prend dans la rue de Vaugirard au niveau du N°279 et qui se termine en impasse.
Un très joli bananier a l'air de bien y prospérer.
Au bout de l'impasse, un immeuble - maison et atelier du maître-verrier Louis Barillet - construit en 1932 par l'architecte Robert Mallet-Stevens, contemporain et concurrent de Le Corbusier.
Anne-Marie nous a expliqué qu'il avait eu moins de succès que ce dernier du fait qu'il s'était plutôt adressé à une clientèle riche alors que Le Corbusier a fait des immeubles d'habitation pour les classes populaires.
Il me semblait bien avoir reconnu dans cet immeuble le "Musée Mendjisky-Ecoles de Paris" que j'avais visité lors de son ouverture en 2014. J'apprends par le net qu'il est définitivement fermé.
What a shame...
J'avais fait à l'époque un petit post sur ce très intéressant musée : si ça vous intéresse, c'est ICI.
Le musée Mendjisky devrait réouvrir dans des locaux moins onéreux à la location... mais quel devenir pour l'immeuble de Mallet-Stevens... ? That is the question.
Une petite halte réparatrice dans le Square de la rue Adolphe-Chérioux coincé entre la rue de Vaugirard et la rue Blomet, tout à côté de la Mairie du XVème.
Une belle maternité d'Adolphe-Amédée Cordonnier
Plus académique L'Histoire inscrivant le centenaire, sculpture commémorant la Révolution d'Emile-François Chatrousse
Empruntant la rue Bausset, nous nous dirigeons vers l'église de Vaugirard.
Mais d'où vient le nom de Vaugirard... ?
Au XIIIème siècle, 300 habitants s'étaient rapprochés des terres cultivées par les moines. En mémoire de l'abbé Gérard de Moret, prieur de l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés sous Saint-Louis, cet endroit jusqu'alors dénommé vallées des étables, devient le val Gérard puis Vaugirard.
Au passage, un immeuble intéressant : pour son architecture Art moderne
En voyant l'église Saint-Lambert de Vaugirard (qui date de 1853), on s'aperçoit que l'automne a pointé le bout de son nez...
Du temps, lointain maintenant, où j'exerçais encore..., cela signifiait la rentrée des classes et les enfants qui arrivaient à l'école les mains pleines de châtaignes !
Sur le parvis de l'église, Anne-Marie nous fait remarquer des empreintes de coquillages... Ici a été tournée une célèbre scène du film "La mariée était en noir" de François Truffaut.
Au-dessus du porche, une sculpture en ronde-bosse représente le Christ entouré de la Vierge et d'un ange.
Autour du clocher - d'une hauteur de 50 mètres - les trois évangélistes
Vue la position élevée de ces évangélistes, j'ai dû chercher sur le net pour trouver cette photo de Saint Marc (Photo TripAdvisor)
et de Saint Matthieu si je ne me trompe (Photo TripAdvisor)
Elévations néo-romanes du choeur
La croix de Saint-Lambert, en premier plan, est une oeuvre de Mireille Bouchard créée pour le Jubilé de l'an 2000 : elle est en bois doré recouvert de feuilles d'or.
Au sortir de l'église, une belle vue sur notre tour nationale
Le monument aux morts du XVème et au fond la Mairie
Le panonceau du square Saint-Lambert où nous sommes maintenant nous en apprend un peu plus sur le Saint du même nom.
Il rappelle la triste fin de Lambert, qui lutta toute sa vie contre les pratiques païennes, ce qui lui valut d'être transpercé par un javelot, alors qu’il était en prière dans sa chambre, en 705. Il est le protecteur des personnes atteintes de la maladie de la pierre et de hernies.
Autrefois s’élevaient ici les anciennes usines à gaz de Vaugirard, qui s’étendaient sur près de six hectares. Elles ont fonctionné de 1835 jusqu’au début du 20e siècle. Les usines ont cédé la place à ce vaste jardin en 1933, à l’instar de nombreux immeubles que vous apercevez du jardin, d’un style typique des années 30. Ici, nous faisons face au Lycée Camille Sée. Il est nommé ainsi en l'honneur de l'homme politique Camille Sée qui entreprit des réformes en faveur de l'éducation des jeunes filles sous la Troisième République.
Ce chien-loup est l'oeuvre de René Paris (1928)
et ces oursons, celle de Victor Peter (1928)
Trop craquants, non ?
Au bout du square, le bas-relief d'Auguste Guénot : La Jeunesse (1934)
Joli magasin de Bonsaï rue de la Croix-Nivert
Cette voie prit le nom de rue des Entrepreneurs du fait qu'elle fut lotie et bâtie sous l'impulsion d'entrepreneurs de l’ancien village de Grenelle du XIXème siècle qui possédaient les terrains bordant la rue et qui permirent leur développement, en particulier Jean-Léonard Violet et Alphonse Letellier.
Harmonieuses rondeurs dans ces bow-windows...
Au carrefour de la rue des Entrepreneurs et de la rue Mademoiselle, l'église Saint-Jean-Baptiste de Grenelle, au coeur du nouveau village de Grenelle créé par Jean-Baptiste Violet. C'est "Mademoiselle", la petite fille de Charles X qui - à 8 ans - en posa la première pierre en 1827.
Un peu plus loin, au métro Félix Faure, un immeuble qui ne peut pas laisser indifférent...
Il se situe au 24 place Etienne Pernet et date de 1905.
Pour trouver plus Art nouveau, il faut se lever de bonne heure !
Nous voici maintenant arrivés dans le square qui rend hommage à Jean-Léonard Violet, le bâtisseur du village de Grenelle. Ci-dessous, la maison qu'il s'est fait construire : on n'est jamais si bien servi que par soi-même, non ?
De superbes arbres y déploient leur ramure automnale.
Un kiosque à musique, détruit lors de la tempête du 26 décembre 1999 a été reconstruit à l'identique.
L'immeuble donnant sur la Place Jean-Léonard Violet : une très belle architecture, je trouve.
Sur la Place du Commerce, l'ancienne Mairie du village de Grenelle
Son petit jardin sert de laboratoire aux enfants des écoles.
Une étonnante échoppe dans la rue du Commerce : "Lulu dans ma rue", c'est le nom de cette enseigne.
Lulu dans ma rue, c'est l'histoire d'un quartier... Un quartier optimiste qui croit en l'avenir, un quartier qui a très envie de remettre de l'humain dans son quotidien et du lien entre ses habitants. Un quartier qui pense que lutter contre le chômage peut commencer ici et maintenant en créant de l'activité à l’échelle locale. Un quartier où les compétences et les talents de chacun sont valorisés.
Une petite vidéo pour mieux découvrir cette amusante invention.
Rue du Théâtre : j'ai pris la photo pour le chien dans le caddie de sa maîtresse !
Dommage : j'ai loupé le moment où il me regardait...
Située dans le nouveau lotissement de Grenelle, la salle de spectacle du théâtre de Grenelle est inaugurée en 1828. Du fait de la médiocrité des spectacles proposés, le théâtre périclite rapidement et ferme définitivement en 1929, année au cours de laquelle il est entièrement démoli.
Il est alors remplacé par un immeuble de logement avec bow-windows et parements de briques rouges avec, en rez-de-chaussée, une salle de cinéma, le "Palace Croix-Nivert", inauguré en décembre 1931.
Un temps utilisé comme salle municipale pour diverses activités culturelles - musicales notamment -, le bâtiment à la façade miraculeusement conservée intacte abrite maintenant un lieu de prière pour les ismaéliens de Paris (une secte chiite apparemment).
Plan du parcours
47 minutes (sans s'arrêter...) et presque 4 kilomètres
Merci Anne-Marie de nous avoir guidés une fois de plus
5 commentaires -
Changeons de siècle pour cette nouvelle visite des Journées du Patrimoine : nous voici transportés au début du XVIème avec ce Château de la Reine Blanche - situé entre les rues des Gobelins, Berbier-du-Mets et Gustave Geoffroy dans le XIIIème arrondissement - dont l'histoire est étroitement associée à celle de la Bièvre recouverte ici même au début du siècle dernier.
Le Château de la Reine Blanche en 1898
Le château de la Reine Blanche actuellement
Notre jeune guide - bénévole - nous met tout de suite au parfum :
de château nenni, de reine itou !
L'origine du bâtiment remonterait au XIIIème siècle : Blanche de Bourgogne, épouse de Charles IV, l'aurait-elle occupé ? Marguerite de Provence, veuve de Saint-Louis, aurait-elle établi ici sa résidence ? Blanche de Castille aurait-elle fait construire pour son propre usage ce magnifique hôtel qui, au cours du Bal des Ardents (★) - que l'on ne peut localiser avec certitude -, aurait été détruit en 1392 par un incendie qui fit perdre la raison au roi Charles VI ?
(★) Voir l'histoire - pour le moins "croustillante" - ... en fin de post.
Aujourd'hui, le mystère de son nom demeure encore entier. Ce qui est sûr, c'est que le blanc a été jusqu'à Catherine de Médicis la couleur de grand deuil des reines au cours de leur veuvage.
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L'actuel bâtiment à tourelles a été construit au début du XVIème siècle, sur l'emplacement supposé de l'ancien château, par la famille Gobelin qui voulait en faire un usage d'habitation. Vers le milieu du XVIIIème siècle, il fut transformé en teinturerie. Il passa ensuite entre les mains de divers propriétaires, à la suite de multiples adjudications.
En 1827, la teinturerie fut transformée en tannerie. La couverture définitive de la Bièvre, en 1912, entraîna la disparition des activités du quartier, lequel déclinera irrémédiablement.
En 1980, son classement "Monument Historique" le sauva d'une destruction annoncée et inéluctable. En témoignent les photos présentées sur différents chevalets.
Le corps de logis, en pierre de taille, possède de belles fenêtres à meneaux typiques de la Renaissance et une tourelle à pans coupés coiffée d’une poivrière.
Notre guide nous montre les escaliers hélicoïdaux des deux tourelles, portés par d’élégantes vis spiralées en chêne (datant du XVIème siècle) d'un seul tenant sur une hauteur de 14 mètres (les deux étages).
Nous ne passerons pas ces belles portes : la demeure est privée.
La charpente de la tourelle est d'origine : elle peut supporter le poids des ardoises qui recouvrent la toiture de la tour poivrière. Une seule des poutres a été consolidée par des vis, toutes les autres sont chevillées d'origine.
A l’arrière, une galerie couverte à pans de bois surplombe une deuxième cour. Celle-ci mène aux anciens ateliers qui longent la rue Berbier-du-Metz : installés au bord de la Bièvre (aujourd’hui enfouie), ils ont abrité la manufacture de Jean Glucq, célèbre teinturier qui inventa le "bleu de Roi" et le "rouge à l'écarlate" à la demande de Colbert.
La photo ci-dessous montre l'état de délabrement des bâtiments avant leur restauration.
A la bonne heure, ça a changé de poil !
Sous les arcades, une exposition de photos montre le passé des lieux.
En 1787, la dénomination de la Bièvre était « ruisseau des Gobelins » en référence à Gilles Gobelin, teinturier à l'écarlate qui s'établit au Bord de la rivière sous François Ier, vers 1500, dans ce qui deviendra l'actuel ilôt de la Reine Blanche. Elle alimente de nombreuses tanneries, blanchisseries, teintureries et, entre autres, la fameuse manufacture des Gobelins.
La Bièvre au début du XXème siècle
Les façades en clayonnage de bois situées à gauche de la photo ont inspiré les architectes qui ont créé en 2000 les immeubles à usage d'habitation de la rue Berbier-du-Mets. Il s'agissait de greniers dans lesquels les tanneurs faisaient sécher leurs peaux.
La teinture des tissus et le tannage des peaux près de la Bièvre
Dans la cour, un puits
On peut y voir des claies utilisées comme séchoirs lorsque les fils venaient d’être teints.
(★) L'histoire du bal des ardents
Le 28 janvier 1393 à l'occasion du remariage de l'une de ses dames d'honneur, Catherine de Hainserville, allemande comme elle, Isabeau de Bavière, femme de Charles VI, donna un bal costumé dans "l'hostel de la Reyne Blanche" qui, suivant la tradition, devait être suivi d'un charivari (une sorte de carnaval).
Le roi Charles VI et cinq de ses gentilshommes se déguisèrent en animaux sauvages, masqués et revêtus d'une tunique enduite de poix et recouverte de plumes et d'étoupe. Des ordre stricts interdisent d'allumer les torches de la salle.
Malheureusement le frère du Roi, le duc Louis d'Orléans, - arrivé par la suite passablement éméché et surtout ignorant de la consigne - eut le funeste idée d'approcher son flambeau pour voir lequel des ces sauvages était le Roi et il mit malencontreusement le feu à l'un d'eux.
L'incendie se communiqua aux autres...
Par chance le souverain fut sauvé par sa jeune tante, la duchesse de Berry, qui l'enveloppa de son manteau. Quatre de ses gentilshommes déguisés en sauvages enchaînés (seul le Roi n'était pas enchaîné) périrent carbonisés.
Miniature tirée des Chroniques de Jean Froissart
On voit ici le Roi Charles VI s'abritant sous les jupons de sa tante, la duchesse de Berry, qui le sauva ainsi d'une mort certaine.
Miniature tirée des Chroniques de Jean Froissart
Il paraîtrait qu'en fait cette tragédie se passa plutôt à l'Hôtel Saint-Pol, résidence royale de Charles V et de Charles VI, située près du Quai des Célestins.
Croustillant, non ?
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Pour ce week-end des Journées du Patrimoine, nous avons choisi de visiter la Fondation Jérome Seydoux qui se trouve sur l'avenue des Gobelins, non loin de chez nous.
Bâti en 1869, anciennement théâtre à l'italienne (créé en 1906) puis cinéma (ouvert en 1934), le bâtiment - fermé depuis 2003 - a été complètement désossé en 2010, pour ne garder que la façade due à un jeune sculpteur encore inconnu, un certain Auguste Rodin.
Les deux figures sculptées représentent le Drame (l'homme) et la Comédie (la femme).
Derrière la façade de Rodin, Renzo Piano a édifié une coque de cinq étages recouverte de 5 000 volets protecteurs. Elevé au milieu d'un jardin, le bâtiment contemporain fait resplendir le luxe des matériaux. Outre sa verrière aux deux niveaux supérieurs, l'intérieur mêle un subtil mélange de bois et d'acier, qui offre à la Fondation Jérôme Seydoux - Pathé un caractère unique en son genre.
La façade vue de l'intérieur
Reconnue d'utilité publique le 9 mai 2006, la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé oeuvre à la conservation et à la mise à disposition du public du patrimoine historique de Pathé.
Regroupant l’ensemble des collections non-film de Pathé depuis sa création en 1896, la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé est un centre de recherche destiné aux historiens, aux enseignants et aux étudiants, ainsi qu’à tous ceux qu’intéresse le cinéma. Par son activité, elle œuvre à la promotion de l’histoire du cinéma à travers l’histoire de Pathé.
L’exceptionnel fonds d’archives de la Fondation, régulièrement enrichi par de nouvelles acquisitions, regroupe plusieurs collections. Elles comprennent un riche ensemble de matériel iconographique et publicitaire, des documents imprimés, des appareils et des accessoires cinématographiques, des objets, une bibliothèque d’ouvrages et de périodiques, ainsi que les archives administratives et juridique de Pathé depuis sa création. A ce jour, le catalogue Pathé se compose de plus de 10 000 films dont 9 000 films muets.
Plan-coupe de la Fondation
Pour accéder à l'étage réservé aux chercheurs, il faut monter cinq étages - à pied - puis emprunter ce petit escalier en colimaçon.
Le centre de recherche et de documentation est dédié à l’histoire du cinéma. Il offre la possibilité aux chercheurs, aux étudiants et à tous de consulter sur rendez-vous l’intégralité des fonds Pathé.
Ils sont vernis les deux chercheurs qui occupent ces bureaux...
Top la salle de réunion !
La suite de la visite se passe au premier étage : il s'agit de la galerie des appareils.
Dans les escaliers qui y mènent, des affiches de films.
La galerie expose 150 appareils cinématographiques, collection de la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé. Cette exposition permanente retrace l'histoire et l’évolution des caméras et projecteurs Pathé depuis 1896 jusqu’aux années 80.
Lorsque Charles Pathé assiste à une projection cinématographique, il est immédiatement convaincu de l'avenir de l'invention. En parallèle à son activité première, la photographie, il se consacre au cinématographe à partir de 1896. Il en développe tous les métiers, dont celui de la fabrication des appareils.
Les appareils présentés sont tant destinés aux professionnels qu'à des activités de loisir.
Gros projecteurs et affiches jalonnent les murs de la salle.
Le son n'est pas oublié...
Caméras datant de 1903 à 1977
Redescendant au rez-de-chaussée, on accède à un petit jardin qui permet de voir la coque du bâtiment créé par Renzo Piano.
A cet étage, le début de l'exposition actuelle "Sport et cinéma, une enfance partagée" qui donne à voir la richesse et la complexité de la relation née dès la fin du XIXème siècle entre le sport et le cinéma.
Suite à quoi, nous sommes descendus au sous-sol où se trouve la salle de projection de la Fondation. Deux petits films muets doivent nous y être projetés : l'un s'intitule "Rigadin aime le sport" et l'autre, j'ai oublié...
En attendant le début de la séance, nous avons droit à de la publicité pour l'exposition actuelle...
La prochaine exposition s'intitulera "Octobre 1917, une Révolution en images"... C'est en effet très bientôt le centenaire de la Révolution russe.
Nous avons découvert l'acteur de cinéma muet Charles-Ernest René Petitdemange (dit Prince Rigadin) qui joue le rôle de Rigadin dans le film intitulé "Rigadin est un fameux escrimeur". Le film date de 1912.
Daniel Mermet (de France-Inter) présente l'acteur dans cette petite vidéo.
Je pense que j'irai prochainement voir un film à la Fondation Jérome Seydoux...
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Aujourd'hui s'annonce comme une belle journée à Port-Barcarès.
Nous avons décidé d'aller visiter les caves de Byrrh à Thuir.
Est-ce une statue d'Aristide Maillol... ? Ça lui ressemble bien et il est né dans la région.
On a accès aux caves en passant par l'Office du Tourisme.
La firme a prêté à l'Office de Tourisme des affiches ventant l'apéritif local : un avant-goût de la visite des caves...
Sur le site de la marque, un très amusant petit film en fait l'historique.
Implantées à Thuir depuis plus de cent ans, les caves Byrrh sont le berceau du Byrrh, inventé par les frères Violet en 1866.
C'est après traversé ce grand foudre qu'on accède aux caves.
C'est - en plus du guide - le Chevalier Printemps, personnage emblématique créé par Georges Léonnec en 1935 pour représenter la marque Byrrh dans le journal L'illustration qui nous explique le déroulé de la visite.
Il s'agit d'un hologramme qui semble sortir du tonneau comme par magie.
M'est avis que le Président de la France Insoumise a traîné ses savates dans ce coin là avant de s'en inspirer pour sa campagne électorale !
Nous sommes ainsi invités à nous diriger vers la salle où va être projeté un film qui laisse à penser qu'il s'agit d'un film d'époque même s'il est, bien sûr, joué par des acteurs actuels.
Il met en scène deux frères, Simon et Pallade Violet, issus d'une famille de cinq enfants dont le père était muletier, qui décident de quitter leur village de Corsavy pour aller dans le Roussillon. Les deux frères vont exercer le métier de marchand ambulant et vendre des articles de mercerie, des étoffes et du vin.
Après une longue expérience itinérante, ils décident de se fixer à Thuir où ils ouvrent une boutique.
Le 14 Septembre 1866, Simon et Pallade Violet se constituent en société devant maître Augé, notaire à Thuir : c'est le début d'une belle aventure.
Dans la boutique tenue par Pallade « Commerce de rouennerie, draperie, toilerie, nouveautés, vins, liqueurs, placement de liquide », ils développent le négoce de vins importés d’Espagne et mettent au point une boisson à base de vin enrichie au quinquina, cette écorce tropicale qui a la réputation, en cette époque d’hygiénisme triomphant, d’être un reconstituant. Ce produit tonique est vendu par Simon, d’abord chez les pharmaciens de la région, puis chez les épiciers et dans les cafés.
Mais l'Ordre des pharmaciens va leur intenter un procès - qu'ils perdent -. Qu'à cela ne tienne, le Byrrh ne sera plus vendu comme un "médicament" mais comme un apéritif !
C'est la naissance du Byrrh.
La visite commence par celle de l'exposition des affiches issues du concours organisé en 1903. le cahier des charges imposait les mots : tonique, hygiénique, à base de vins généreux et de Quinquina.
A partir du XIXème siècle, l'industrie des affiches publicitaires et touristiques va se développer fortement. Ce support devient le premier grand média populaire, correspondant à la communication de masse.
L'affiche gagnante est celle du milieu.
En voici quelques autres
Nous continuons ensuite notre visite par celle des caves proprement dites.
Notre petit guide nous emmène ensuite dans le "grenier à outils"
On y trouve une calibreuse à bouchons, des pompes à main, des boucheuses, un pressoir, des machines à écrire Remington... et bien d'autres curiosités !
Nous accédons ensuite à une allée, l'allée des peupliers, où sont présentées des photos d'archives retraçant le développement de l'usine jusque dans les années 30, apogée de la marque Byrrh.
Celle-ci montre Port-Vendres, le port d'embarquement du Byrrh qui connaîtra à l'époque un succès mondial.
Le Byrrh est fabriqué avec de nombreuses épices mais, chut... La recette est secrète !
Au bout de cette allée de cuves...
la plus grande cuve du monde : elle pouvait, quand elle était en service, contenir jusqu'à 1 000 200 litres du fameux breuvage. Les visiteurs en donnent l'échelle : 10 mètres de haut pour un diamètre de base de 2,42 mètres !
Avant la dernière étape de la visite et non la moins intéressante - la dégustation -, nous passons dans une petite pièce où se trouve exposée la frise que Georges Léonnec fit pour la marque.
On reconnait ici le Chevalier Printemps - personnage qu'il a créé - en compagnie du Maire de Thuir.
J'ai malheureusement oublié ce que le guide nous en dit...
même si on voit bien que les personnages sont groupés par genre comme ici ces footballeurs.
On ne peut plus entrer maintenant, pour des raisons de sécurité, dans le grand hall des expéditions - appelé aussi la gare Eiffel -.
C'est le Chevalier Printemps qui nous en raconte l'histoire.
De là, partaient annuellement, aux plus belles années, 45 millions de litres de Byrrh, dans toutes les directions du globe pour servir 350 000 clients, grossistes et détaillants.
C'est à ce kiosque - il date de 1891 - que l'on peut déguster, en fin de visite, trois sortes de Byrrh.
Pour notre part, nous sommes attendus par Délia et Jean-Yves pour partager un repas dans un restaurant de Castelnou, un petit village plein de charme non loin de Thuir : la dégustation, ce sera pour une autre fois.
Pas grave : le Byrrh, on en boit régulièrement à la maison !
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