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Si vous avez loupé le premier épisode de notre circuit en étoile "Au coeur de Madère", cliquez ICI.
Aujourd'hui dimanche, l'animateur de "Top of Travel" a prévu une réunion d'information pour tous les nouveaux arrivants venant, soit de Paris comme nous, soit de Nantes, suivie d'un apéro (un petit verre de Madère bien sûr).
Il nous présente la semaine dont l'organisation a été changée par rapport au programme que nous avions reçu mais dont le contenu reste identique. Nous avons trois demi-journées et deux journées entières en "voyage organisé" (un car de 50 places est mis à notre disposition à cet effet avec un guide francophone), le reste du temps nous nous organisons à notre gré pour faire d'autres visites, sachant que "Top of Travel" propose bien sûr moult excursions moyennant pépettes...
Ce n'est donc que l'après-midi que commence véritablement notre découverte de l'île avec au programme la visite d'une fabrique de vannerie dans le village de Camacha et une petite "randonnée" dans les levadas, ces canaux d'irrigation qui amènent l'eau du nord vers le sud de l'île (levada en portugais signifie "amener").
Camacha se trouve à une quinzaine de kilomètres à l'est de Funchal.
C'est le principal centre de fabrication des objets en osier que l'on vend sur les marchés de Madère ; nous n'avons malheureusement pas fait de petit tour dans le village pour voir les artisans travailler sur le pas de leur porte car c'était dimanche...
Nous n'aurons donc droit qu'à la visite du bazar qui se trouve à côté du Café Relógio célèbre pour son horloge et sa cloche provenant de Liverpool (les anglais ont colonisé l'île à une époque).
Nous descendons d'abord au sous-sol où un vieil homme travaille au fond de l'atelier. L'entreprise fait en sorte de contenter les touristes, même le dimanche...
Je parie qu'il est en train de tresser l'osier afin de fabriquer un petit panier à pain comme on en a vu de toutes sortes au magasin : les hôtels et les restaurants sont de bons clients mais les touristes pas tellement depuis les restrictions dues à la sécurité dans les avions qui n'autorisent qu'un seul bagage à main...
Voici la partie vente : un vrai bazar !
Au même étage du magasin, tout un bric à brac d'animaux de toutes sortes : des éléphants, des cochons, des girafes, des cerfs, des chiens, des lézards...
Qui peut bien acheter cela : peut-être des magasins pour décorer leurs vitrines, qui sait ?
Ce singe a l'air d'apprécier la balancelle...
Les paniers sont accrochés au plafond de la boutique.
On peut aussi acheter dans cette fabrique de superbes fauteuils en osier pour un prix défiant toute concurrence (120 euros le fauteuil).
Une caravelle est aussi exposée : il s'agit d'une réplique du bateau de João Gonçalves Zarco avec lequel il a découvert l'île de Madère en 1420.
A côté du Café Relógio, une petite chapelle aux couleurs typiquement portugaises : dédiée à Saint-Joseph, elle a été construite en 1922 et inaugurée en 1924.
Nous entamons ensuite notre balade le long de la Levada da Serra do Faial.
Un événement : Philippe a même fait la petite balade !
Voici nos premières agapanthes : nous en verrons énormément tout au long de la semaine au bord des routes (souvent des bleues mais aussi des blanches).
Jolie plaque de rue
Des amaryllis sauvages (la plante est originaire des plaines sud-africaines)
Tiens, une petite chèvre parmi les Crocosmia (merci internet !) : une autre plante originaire d'Afrique du Sud.
Ici, des Volubilis pourpres voisinent avec de jolies fleurs orangées, les Solendra.
Zut, ça commence à brouillasser sérieux !
Il me semble qu'il s'agit là d'un buisson de Manacá da Serra (origine : Brésil)... Il va probablement devenir un arbre.
Les gens aiment les fleurs à Madère.
Voyez-vous le Datura orangé ? J'en aurai bientôt un aussi grand à Courcelles !
De place en place on trouve le long de cette levada, des sièges improvisés : dommage que nous soyons maintenant sous la pluie...
Une orchidée si je ne me trompe
Un canna à l'élégant feuillage strié
Un petit arrêt ?
On trouve à Madère des hortensias à foison. Ils sont souvent bleus à cause de la nature ferrugineuse de la terre volcanique. Ceux-ci me font mentir...
Ah ! en voilà un tout de même...
Cette maison, à la jonction entre la Levada da Serra Faial et la Levada da Serra Choupana (choupinet ce nom, non ?) est intéressante car elle est construite en pierre volcanique, noire.
Un peu plus loin, une autre maison en construction utilisait aussi ces matériaux qui ne doivent pas être chers puisque toute l'île en est couverte.
Et encore un beau Datura !
Là, du gingembre ornemental
Nous sommes une trentaine à suivre cette promenade, en fil indienne.
Il n'y a qu'une seule chose qu'on ne puisse pas trouver sur le net, c'est le parfum enivrant des eucalyptus et là, je vous prie de croire qu'on s'en est imprégnés pour plusieurs années !
Nous avions, dans notre précédent voyage au Portugal (en 1999), traversé tout comme ici des forêts entières d'Eucalyptus mais à l'époque nous étions en individuel. Nous avions ramassé des petites capsules telles que celles-ci : elles ont embaumé nos placards pendant longtemps... Cette année nous n'en n'avons pas trouvé.
Quand les eucalyptus sont jeunes, ils ont un feuillage vert clair argenté comme ici, qui fonce quand l'arbre vieillit.
Les levadas sont alternativement remplies ou à sec : un calendrier très strict décide de qui aura le droit d'arroser son jardin ou ses productions et quand (le "levadero" est le seul à avoir le droit d'ouvrir les vannes).
Voici la première que nous voyons un peu remplie.
Au premier plan, des agapanthes et au fond des mimosas.
De plus près...
Les mimosas à Madère ont des fleurs beaucoup plus pâles que les mimosas de Nice : nous en avons vus quelques uns mais j'ai oublié de les prendre en photo.
L'intérieur de l'île en dehors de Funchal est très habité.
Jolie pencarte : "Caminho dos namorados" autrement dit le chemin des amoureux...
On dirait bien que le temps ne s'arrange pas sauf pour les photos qui deviennent plus intéressantes...
Entre agapanthes et eucalyptus
Des petits canaux d'irrigation comme celui-ci il y en a partout sur l'île de Madère : grâce à eux les plantations ne manquent jamais d'eau...
Retour à la civilisation à l'Hôtel Estrelicia avec ces hibiscus et ces bougainvillées
Une première après-midi bien remplie
Le tour de l'Ouest, c'est ICI.
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Oui oui, je travaille sur la suite du voyage... mais il me semble indispensable, avant de vous en montrer d'autres images, de revenir sur la géographie de l'île et sur son histoire (l'île a été découverte en 1420).
Celle-ci fut fortuite comme celle de la plupart des découvertes. Le Portugal, qui est fortiche en la matière, avait envoyé trois de ses capitaines de caravelles (João Gonçalves Zarco, Tristão Vaz Teixeira et Bartolomeu Perestrelo) à la découverte des Indes.
Après une tempête survenue en haute mer pendant laquelle le voilier a dérivé de sa route le long des côtes africaines, ils découvrent dans un premier temps - en 1419 - une petite île qu'ils appelèrent Porto Santo (Port Saint) car elle leur avait porté chance puis ils font route sur Madère qui n'est qu'à quelques miles où ils abordent en 1420.
L'archipel de Madère est composé de l'île de Madère, de celle de Porto Santo et des îles désertes qui sont inhabitées. Il est le résultat d'une série d'éruptions volcaniques datant de 35 millions d'années qui ont fini par émerger il y a environ 8 millions d'années (la partie immergée est de l'ordre de 4.000 mètres portant l'altitude totale du volcan à près de 6.000 mètres).
Depuis 6.000 ans, le volcan se tient tranquille...
En 1425, les deux îles principales sont colonisées. : Zarco et Teixeira deviennent gouverneurs des deux parties de l'île de Madère qui leur sont attribuées, le premier reçevant Funchal en 1450 et le second Machico en 1440 tandis que Bartolomeu Perestrelo devient gouverneur de Porto Santo en 1446.
Zarco est célèbre à Madère : il y a des hôtels qui portent son nom, il a une statue dans Funchal...
Voici son portrait - posthume - attribué à Nicolau Ferreira (1790)
Les îles sont alors inhabitées et couvertes de forêts de lauriers (les découvreurs appellerons la plus grande des deux îles Madère car "madeira" en portugais signifie "bois"). Les colons vont s'attaquer à la déforestation mais un incendie mal contrôlé dans le sud de l'île brûlera plusieurs hectares de forêt tant et si bien qu'il faudra par la suite y introduire de nouvelles espèces, non endémiques.
Ils ont aussi construit des canaux d'irrigation, les "levadas", pour transporter les eaux qui abondaient sur la côte Nord vers la côte Sud. La levada la plus récente fut créée dans les années 1940-1950.
Elles font le bonheur des randonneurs !
Renseignements donnés par notre guide, que j'ai notés mais il y a peut-être quelques erreurs...
Le climat
Il est subtropical. Les températures ne descendent que rarement en dessous de 10°C et montent rarement au dessus de 32°C : en moyenne, il fait 21°C, ce qui permet de se passer de chauffage l'hiver dans les maisons : l'idéal quoi !
La population
A Madère il y a 260.000 habitants seulement mais 1.500.000 madériens se sont expatriés, principalement au Vénézuéla. Il faut dire que l'île n'est pas grande (58 kms de longueur sur 23 kms seulement de largeur). A Funchal, il y a un peu plus de 100.000 habitants, ce qui représente environ 40% de la population de l'île.
La scolarité des enfants
Les bébés peuvent aller en crèche à partir de 4 mois (les femmes ont droit à 5 mois de congés de maternité payés par la Sécurité Sociale). L'école maternelle est payante, l'école primaire est gratuite. Les adolescents font soit une école professionnelle soit ils vont au lycée jusqu'au baccalauréat.
Il y a une Université à Funchal (droit, langues, médecine théorique, sous réserve...).
Le taux de chômage est de 8% : les jeunes partent souvent en Angleterre, en Afrique du Sud ou au Vénézuéla).
Les salaires
Le SMIC est légèrement supérieur à Madère (592 euros) par rapport au Portugal (580 euros). Le salaire moyen d'un ouvrier est de 1000 euros. Une infirmière gagne 1200 euros, un enseignant 1500 euros et un médecin 2500 euros.
Le logement
Le m² à Funchal coûte 1500 euros. Un appartement privé coûte environ 500 euros/mois, en HLM c'est selon les revenus.
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L'agriculture
Les trois grandes productions agricoles de l'île de Madère sont dans l'ordre, les bananes, le vin, et les fleurs. La canne à sucre, quant à elle, est cultivée actuellement presque intégralement en vue de la fabrication du "miel", ce sirop qui sert à l'élaboration de l'apéritif local, la Poncha.
L'époque de "l'Or blanc"
La canne à sucre est importée au XVème siècle à Madère, venant de Sicile.
Avec l'expansion rapide de son industrie sucrière, Funchal devient un centre commercial d'excellence fréquenté par des commerçants de diverses nationalités : des italiens, des basques, des catalans et des flamands. C'est ainsi que jusqu'en 1500 environ, le sucre de Madère est directement exporté vers les Flandres en échange d’œuvres d'art et de tableaux de grands maîtres : la peinture de l'autel et le plafond de la Cathédrale de Funchal ont ainsi été payés en sucre...
Le sucre a fondu..., les tableaux sont restés !
Cependant, avec l'arrivée des portugais au Brésil en 1500, Madère perd rapidement sa place centrale dans l'économie de la production de canne à sucre pour le Portugal... C'est la "crise du sucre" qui a donné lieu à une vague d'émigration.
Le vin de Madère
A la moitié du XVIème siècle, Shakespeare cite l'importante exportation et la notoriété de la Malvoisie de Madère. Dans sa pièce Richard III , Georges, duc de Clarence et frère du roi Edouard IV d'Angleterre, condamné à mort pour trahison, est d'abord poignardé avant d'être jeté dans un tonneau de ce vin (son goût pour cette boisson était bien connu)...
Avec le déclin de la production de sucre à la fin du XVIème siècle, les plantations de canne à sucre sont remplacées par des vignobles qui bénéficient de la richesse du sol volcanique : ainsi est né le vin de Madère exporté vers l'Europe (l'Angleterre surtout, du fait du mariage de la princesse de Bragança, fille de Dom João, roi du Portugal, avec Charles II, roi d'Angleterre) puis, entre les XVIème et XVIIème siècles, vers les Indes et l'Amérique. Le Japon importe le vin de Madère depuis le XIXème siècle.
En 1852, l'île fut ravagée par une épidémie de mildiou : 90% de la production de raisin fut décimée et quelques années plus tard, une autre maladie, le phylloxéra, venue des Etats-Unis acheva de dévaster les plants restants. Cependant au début des années 1900 le vin de Madère reprit peu à peu de l'essor et son commerce est actuellement florissant.
A Madère, les vignes sont le plus souvent très hautes et en forme de tonnelles, ce qui permet, une fois les vendanges faites, d'y cultiver d'autres plantes comme la patate douce par exemple.
La culture de la banane
C'est sur la côte sud et en terrasse qu'elle est cultivée, là où l'on trouve un climat subtropical.
Le bananier ne donne qu'une récolte par an, une fois que le régime de bananes a été coupé, le pied meurt. Les rejets formeront les nouveaux bananiers : c'est ainsi que l'on voit souvent trois générations de bananiers réunis, la grand-mère, la mère et le bébé...
Un bananier fleurit après six à sept mois et il faut deux mois de plus pour que le régime (qui s'appelle une "main") se forme.
Celui-ci est souvent recouvert d'un sac plastique afin de protéger les fruits des insectes mais il doit être ouvert aux deux extrémités pour laisser passer l'air et l'eau.
Savez-vous qu'un régime de banane pèse entre 40 et 80 kilos et que, comme les bananiers poussent sur des petites terrasses, il est transporté à dos d'homme...
Madère produit sur 700 hectares, grâce à 2800 petites et moyennes parcelles retenues par des murets de pierre (appelées "socalcos"), 22.000 tonnes de bananes par an. Les bananes sont vendues 75 centimes le kilo.
Les fleurs
Madère est réputée pour ses fleurs. J'aurai l'occasion d'y revenir plus tard tout au long de ces billets sur notre séjour à Funchal.
Les fleurs sont cultivées dans des serres (13.000.000 de tiges de fleurs sont exportées chaque année). Nombreux sont les touristes qui rapportent des cartons de fleurs de Madère chez eux : on en trouve même à l'aéroport. Pour en avoir reçu en cadeau précédemment, je peux dire qu'elles se conservent très très longtemps.
L’emblème de l'île est la Vipérine. Fleurissant au printemps, nous n'en n'avons pas vu,
mais nous avons souvent vu des oiseaux de Paradis...
ainsi que de nombreux anthuriums.
Nous avons vu aussi quelques Protéas, emblème de l'Afrique du Sud.
Le tourisme
Evidemment, toutes ces activités ne sont rien en rapport avec le tourisme qui reste la principale ressource de l'île : 50% des madériens vivent du tourisme : 1.000.000 touristes arrivent par avion chaque année et 500.000 par les bateaux de croisières.
Au XIXe siècle, les visiteurs de l'île se résumaient à quatre grands groupes distincts : les malades, les voyageurs, les touristes et les scientifiques. La plupart des visiteurs appartenaient à la riche aristocratie, la liste des aristocrates, princes, princesses et monarques semblant interminable.
C'est ainsi que l'impératrice Elisabeth d'Autriche, Sissi, y fit un séjour bénéfique en 1860 pour soigner sa tuberculose. Il se révéla ultérieurement qu'elle souffrait plutôt d'une dépression suite à un accouchement...
Une statue commémore son séjour à Madère, près du Casino de Funchal.
L'hôtellerie s'est développée à Funchal dès la fin des années 1840 mais ce n'est qu'à partir de 1887 qu'elle gagne le reste de l'île, ceci grâce au développement parallèle du réseau routier, même si ce développement était modeste au départ.
Les hydravions ont commencé à desservir l'île en 1949 permettant ainsi à plus de 30.000 touristes de visiter l'île chaque année et en 1964 c'est la construction de l'aéroport de Santa Catarina avec une piste de 1600 mètres de long qui donne un formidable essor au tourisme. Il sera rallongé en 2000 pour atteindre la taille d'un aéroport international, en partie par la construction de pilotis prenant sur la mer.
Madère gagne son autonomie politique administrative en 1976 et devient une Région autonome de la République Portugaise. Ce fait est le résultat du 25 avril 1974 (la Révolution des Œillets), qui a marqué le début d'une nouvelle ère.
Avec l'entrée du Portugal dans l'Union Européenne en 1986, la Région autonome de Madère (RAM) a bénéficié de fonds qui lui ont permis de développer son réseau routier avec différentes infrastructures qui réduisent les distances et augmentent la sécurité de ceux qui circulent.Nous l'avions vu largement lors de notre précédent voyage au Portugal en 1991.Pour récapituler... une vidéo d'Arte très bien faite sur l'île de MadèreC'est tout pour aujourd'hui !Pour voir la suite du voyage, cliquez ICI.
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Pour lire les généralités sur l'île de Madère, cliquez ICI.
J'avais concocté depuis plusieurs semaines différents projets pour ces vacances d'été (plus aventureux les uns que les autres... comme Naples ou le Monténégro en autotour : je suis réputée pour être un peu risque-tout, certains diront "inconsciente" !) mais ceux-ci n'ont pas reçu l'aval de Philippe... C'est donc ensemble que nous avons fini, après moult discussions, par choisir dans le catalogue de l'Apas-btp le comité d'entreprise des gens du bâtiment dont Philippe bénéficie toujours en tant que retraité, un voyage organisé à Madère, 27 ans exactement après avoir mis pour la première fois ensemble les pieds au Portugal.
Ces vacances allaient-elles être aussi agréables que les premières... ?
That is a good question ! La réponse à la fin de ces billets.
Nous voici donc partis pour Roissy en ce 29 septembre 2018 : à défaut de partir d'Orly - l'aéroport le plus proche de chez nous - un coup de RER et le tour est joué. L'horaire est très agréable : nous avons rendez-vous à 13 heures, ce qui une le vol effectué, nous met à Madère en fin d'après-midi.
Cool !
Quelques nuages pour agrémenter le vol...
J'ai trouvé ceux-là particulièrement beaux.
Nous survolons maintenant la pointe Est de l'île pourvue d'éoliennes et de panneaux solaires.
La piste d’atterrissage de l'aéroport Cristiano Ronaldo est en vue : je serre les fesses (et le pilote les freins : c'est plus sûr !) car je sais que c'est l'une des plus dangereuses au monde... A l'origine très courte, elle a été rallongée en 2000 en prenant sur la mer (voyez les pilotis).
Fort heureusement, notre pilote est un as (ils sont triés sur le volet) et nous voici donc posés sur le tarmac : c'est la première fois que nous volons avec la compagnie "Enter Air", polonaise, et ma foi cela s'est très bien passé.
Aucun doute, nous sommes bien au Portugal : en témoignent ces azulejos.
Mais où se trouve donc l'île de Madère... ?
Eh oui, c'est cette petite crotte perdue au milieu de l'océan atlantique, au large du Maroc. C'est d'ailleurs pour cette raison que les vents, souvent violents, rendent l'atterrissage délicat.
A l'arrivée nous sommes accueillis par un animateur de l'agence "Top of Travel", le voyagiste que l'Apas a choisi pour cette destination : direction Funchal, la plus grande ville de l'île qui se trouve sur la côte sud. Quelques kilomètres après..., notre bus tombe en panne (mais sera vite remplacé heureusement), l'occasion d'une petite photo.
Voici la carte de l'île de Madère : elle est le reflet exact du circuit en étoile que nous avons effectué et qui s'apelle "Coeur de Madère".
Nous créchons pour cette semaine dans le complexe Dorisol formé de trois hôtels.
Que des noms de fleurs pour leurs trois hôtels : n'appelle-t-on pas Madère "l'île aux fleurs" ? Le nôtre, c'est l'Hôtel Estrelicia : il est tiré du nom botanique (strelizia reginae) des "oiseaux de Paradis". La plante est originaire d'Afrique du Sud et s'acclimate très bien dans les régions au climat doux ou tropical.
Voici ces superbes fleurs photographiées dans les jardins de l'hôtel.
Pour accéder à l'entrée de l'hôtel, il faut monter une longue série de marches... bordées de bananiers.
Savez-vous que le bananier n'est pas un arbre mais une plante herbacée ? Moi, je l'ai appris ici.
La banane de Madère est la banane Prata (argentée). Elle ne s'exporte qu'au Portugal et en Espagne à cause de sa petite taille.
Philippe avait souvent coutume de faire une petite pause sur ce banc providentiel...
Depuis notre chambre, nous avons vue sur la mer. Evidemment, la zone est un peu construite comme vous pouvez le voir...
et sur la piscine de l'autre.
Au fond, un petit bar où nous avons pris pas mal de petits cafés et d'apéros !
L'apéritif de l'île, c'est naturellement le Madère (que l'on peut déguster aussi en digestif selon qu'il est sec ou doux) mais les madériens y préfèrent souvent la Poncha, un cocktail préparé à base d'eau de vie de canne à sucre (l'aguardente), de miel de canne et de citron/orange.
Nous avons vu cet objet en bois un peu partout dans les magasins de souvenirs : il s'agit d'un "Caralhinho Mexelot", l'indispensable pilon mélangeur qui fait de ses utilisateurs les rois de la poncha.
Nous avons tout de suite adopté la terrasse de l'hôtel.
Et c'est quoi le programme du lendemain... ?
Patience, patience, vous le saurez dans un deuxième épisode..., ICI.
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Ce matin, nous nous sommes levés de bonne heure pour être dès potron-minet à l'Opéra Garnier d'où Radio Classique - dont nous sommes les fidèles auditeurs depuis notre retraite - émettait pour la journée entière en l'honneur des 350 ans dudit opéra. Inutile de vous dire que, recevant régulièrement la newsletter de la chaîne, j'ai tout de suite saisi l'occasion de répondre à cette gentille invitation, sachant que par la même occasion nous pourrions faire la visite de ces lieux chargés d'histoire.
Nous voici donc devant l'Opéra Garnier: il fait encore un temps superbe aujourd'hui quoiqu'un peu frisquet, automne oblige.
La chaîne a installé ses micros dans la Rotonde du Glacier, un espace d'agrément destiné à recevoir des invités lors des entractes et à rafraîchir tout ce petit monde. Au début du XXème siècle, une sonnette, installée dans toutes les loges de la salle de spectacle, permettait de s'y faire servir directement les boissons commandées.
Le public n'est pas encore très nombreux : il n'est que 9 heures du matin.
Un très joli plafond, une oeuvre de Georges Clairin, présente une ronde de bacchanales et de faunes.
Tout autour, est disposée entre les fenêtres, une série de huit tapisseries des Gobelins (d'après des cartons de A.J. Mazerolle) représentant les diverses boissons que l'on peut commander : le champagne, le café, le thé, l'orangeade et autres breuvages, mais aussi "la pêche" et "la chasse".
Le thé, à l'orientale...
L'orangeade, avec le seau à glace
(à noter les décors de grotesques qui surmontent les tapisseries)Et là, je cale...
Il y a aussi des bustes d'artistes,
comme ici celui de Carlotta Grisi, grande ballerine romantique qui a créé le rôle-titre de "Giselle".
ou celui d'Armand Cambon, peintre et fidèle ami d'Ingres dont il réalisera le musée à Montauban.
C'est avec Franck Ferrand - qui, quittant Europe N°1 est arrivé récemment sur la chaîne - que commence cette journée. Aujourd'hui il a choisi de nous parler d'événements ayant été en rapport avec cette belle institution créée par Louis XIV en 1666 - je veux parler de l'Académie Nationale de Musique.
Franck Ferrand - spécialiste de l'histoire - anime deux créneaux sur Radio Classique : "Franck Ferrand raconte", l'un à 9 heures du matin et l'autre à 14 heures.
Nous étions au premier rang pour ne rien perdre des paroles du journaliste...
Le créneau de 9 heures s'intitule aujourd'hui...
L'assassinat du duc de Berry
Charles Ferdinand d'Artois, duc de Berry, est en 1820 l'héritier potentiel de la Couronne de France en ce qui concerne la branche des Bourbons. Il est le plus jeune neveu du roi Louis XVIII et n'a que onze ans à la Révolution. Il suit dès le 15 juillet 1789 son père en exil et rencontre à Londres où il vit alors, une jeune et jolie roturière, Amy Brown, de cinq ans sa cadette qui lui donne deux filles.
Mesdemoiselles d'Issoudun et de Vierzon
Il vit ainsi dans le bonheur le plus parfait jusqu'à l'abdication de Napoléon en 1814 et la Restauration qui s'ensuit où il doit rentrer en France. Il fait venir Amy et ses filles qui ont respectivement 6 et 5 ans et les confie au duc de Coigny, l'un de ses amis.
En 1816, il épouse - descendance princière oblige - une princesse de son rang, Marie-Caroline de Bourbon, princesse des Deux-Siciles (de vingt ans sa cadette) qui lui donne trois filles - dont une seule vivra - et un garçon.
Avouez qu'elle aussi est très jolie !
Mademoiselle d'Artois et le duc de Bordeaux
Le duc et la duchesse de Berry étaient ce soir du 13 février 1820 à l'Opéra Richelieu (aussi appelé salle Montansier), situé en face de l'actuelle Bibliothèque nationale.
La soirée s'annonçait joyeuse puisque c'était la période du Carnaval. C'était sans compter sans un certain Louis-Pierre Louvel, un ouvrier sellier du château de Versailles, bonapartiste depuis toujours qui voit d'un très mauvais œil ce duc qui risque bien d'avoir une descendance...
Il guette donc l'heure où le carrosse princier va venir prendre les époux à la sortie du spectacle et bouscule le prince en bas de l'escalier, le blessant mortellement à l'aide d'une alène (rappelez-vous qu'il exerce au château la profession de sellier...).
Le duc de Berry retire malheureusement ce qu'il croit être un poignard de sa poitrine, ce qui ne fait qu'accentuer l'hémorragie qui entraîne son décès (après 7 heures d'agonie tout de même).
Peu avant de mourir, le prince demandera à son épouse, Marie-Caroline de prendre soin de sa deuxième famille et en particulier de ses deux filles, ce qu'elle fera en mémoire de son mari.
Il est triste de savoir à posteriori deux choses : la duchesse de Berry est en fait enceinte de quelques mois (elle donnera naissance à un garçon, le duc de Bordeaux, qui continuera donc la lignée...) ET Napoléon mourra à Saint-Hélène un peu plus d'un an seulement après...
Beaucoup de bruit pour rien comme dirait Shakespeare !
Inutile de vous dire que Louis-Pierre Louvel a été guillotiné (même si le duc de Berry lui-même avait réclamé sa grâce à Louis XVIII...).
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Je n'ai pas réussi à télécharger l'émission enregistrée ce matin à l'Opéra mais si cela vous tente d'en apprendre plus, voici celle que Franck Ferrand a enregistrée en 2012 dans les studios d'Europe N°1 et qui est complétée par l'interview de Philippe Charlier, médecin légiste et anthropologue.
Il est vrai que, tout à fait par hasard, cette émission nous intéressait particulièrement puisque les filles descendent justement par leur mère de la liaison que le duc de Berry a eue avec Amy Brown lors de son exil en Angleterre.
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Il faut ajouter que Louis XVIII fit détruire l'Opéra Richelieu après le décès du duc de Berry afin qu'aucun spectacle ne puisse plus se passer dans un lieu aussi tragiquement endeuillé.
Un monument expiatoire fut construit en lieu et place (l'actuel square Louvois).
Après quoi, un nouvel opéra le remplaça : l'Opéra Le Peletier (situé dans la rue Le Peletier) mais il faut croire qu'un mauvais sort s'acharna sur lui puisqu'il fut incendié dans la nuit du 28 au 29 octobre 1873...
Par ailleurs, Napoléon III ayant été visé par un attentat le 14 janvier 1858 (perpétré par des anarchistes italiens), il a été décidé de faire construire rapidement un nouvel opéra dans un lieu plus sécurisé et proche du lieu de résidence de l'Empereur (l'aile Richelieu du Louvre).
C'est ainsi que naquit, en 1875, l'Opéra Garnier dont la construction durera quinze ans. Napoléon III ne le connaîtra d'ailleurs pas puisqu'il décédera en 1873.
Une petite anecdote : c'est le Président Mac-Mahon qui l'inaugure le 5 janvier 1875 mais Charles Garnier dut payer sa loge car il n'avait pas été invité !!!
Charles Garnier à la construction de l'Opéra
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Et si nous visitions justement cet Opéra, au hasard de mes pas ?
Tout tourne autour de la salle de spectacle dont on aperçoit les portes d'entrée aux loges.
Cet espace est ponctué de bustes d'hommes célèbres comme Corneille,
ou Beaumarchais
Partout du marbre, des dorures (en veux-tu en voilà !) et de jolis carrelages
Les visites guidées qui ont commencé nous permettent de jeter un petit coup d'oeil à l'intérieur où des machinistes sont à l'action et des danseuses en train de travailler.
Le rideau de scène où est inscrite la date de 1669.
(Photo Wikipédia)Le célèbre plafond de Marc Chagall
La Bibliothèque-Musée - qui dépend de la Bnf - est riche de 600.000 documents (livres, périodiques, partitions, livrets, programmes, photographies, estampes...).
Au fond, un tableau représentant Mademoiselle Sandrini dans le rôle de Lilia (par Edouard Debat-Ponsan)
Sur les côtés de petites scènes de théâtre ont été aménagées : sans doute ont-elles contenu des décors autrefois... ?
Le Grand escalier d'apparat mène à la salle de spectacle, aux salons et aux foyers.
(Photo Wikipédia)Je n'ai pas réussi à prendre de mon côté une bonne photo du Hall d'entrée tellement il est éclairé car cela en devient aveuglant et la cellule de l'appareil ne sait pas où donner de la tête !
Evidemment, tout est en marbres de toutes provenances.
Le plafond
Voici le Salon de la lune : on y trouve au centre une représentation d'oiseaux de nuit (des hiboux et des chauve-souris) volant dans une constellation d'étoiles.
j'ai gardé le meilleur pour la fin : le Grand Foyer (54 m de long, 13 m de large et 18 m de haut) à qui était réservé au repos, à la flânerie et aux mondanités et à l'origine aux hommes...
Malheureusement ma photo ne donne là pas du tout le visuel que l'on a en direct : on reste "babaorum" devant tant de richesses !
Le peintre Paul Baudry qui collabore avec Charles Garnier à la décoration de l'Opéra copie certains des motifs de la Chapelle Sixtine.
Le plafond de Paul Baudry
Sortie sur la terrasse faisant face à la place de l'Opéra
Chaque centimètre carré du monument est décoré comme en témoigne le plafond de la terrasse.
Il ne reste plus qu'à descendre dans les "sous-sols" de l'Opéra pour admirer le bassin de la Pythie (on donnait le nom de Pythie, en liaison avec le serpent Python, à la Sibylle qui prophétisait à Delphes au nom d'Apollon). Le revers du Grand escalier est magnifiquement décoré comme vous pouvez le constater sur les deux photos qui suivent.
C'est pour servir d'écrin à une très jolie petite statue nommée "La Pythie" présentée au centre d'une alcôve en forme de coquille.
La Pythie a été modelée par la duchesse de Castiglione Colonna (pseudo : Marcello). Elle a fait scandale en son temps, ayant les seins dénudés...
En descendant encore un peu...
Sublime, n'est-ce pas ?
Revenons sur terre avec Christian Morin qui présente tous les jours à 9h30 son "Tous classiques". Dommage qu'il ne joue pas souvent de la clarinette car c'est un très bon musicien.
Radio Classique dit : "Avec son timbre chaleureux et sa bonne humeur quotidienne, Christian Morin partage avec ses auditeurs une matinée musicale, élégante et variée en toute convivialité."
Et c'est vrai !
Le voici qui va prendre le relais de Franck Ferrand.
Nous sommes restés à l'écouter avec plaisir jusqu'à ce qu'il cède la place...
à Laurence Ferrari qui de son côté présente son "Entrée des artistes". Radio Classique invite ses auditeurs à "Partager un moment de plaisir musical avec Laurence Ferrari tous les jours de la semaine de 12h à 14h."
Et c'est ce que nous avons fait !
Très sympathique aussi l'ex-présentatrice du 20 heures de Tf1 et très intéressante : elle a une grande culture musicale (pour le côté people, c'est l'épouse de Renaud Capuçon, le très célèbre et très séduisant violoniste).
Ainsi avons-nous occupé on ne peut plus agréablement une belle matinée parisienne pour la modique somme de ZERO centimes : nous étions les invités de la chaîne !
Dans le hall d'entrée, de très belles sculptures représentant quatre grands musiciens : Rameau, Lulli, Gluck et Haendel.
J'avais déjà participé l'an dernier à une telle "journée délocalisée" : c'était aux Invalides, lieu non moins prestigieux. J'espère que l'an prochain la chaîne trouvera encore un bel endroit.
Qui sait, pourquoi pas la Tour Eiffel !
2 commentaires -
J'ai vu ce dimanche une pièce de théâtre jubilatoire au Théâtre 13 Jardin tout proche de chez nous. "Le potentiel érotique de ma femme" est un livre écrit par un romancier que j'aime beaucoup, David Foenkinos. J'ai déjà lu et parlé de plusieurs livres de cet auteur (Charlotte : ICI et Je vais mieux : ICI).
C'est la première fois que l'un de ses romans est adapté pour le théâtre et c'est vraiment une réussite (certains critiques disent même que la pièce est meilleure que le bouquin mais je me garderai bien de porter un tel jugement avant de l'avoir lu moi-même).
Cinq acteurs jouent tour à tour plusieurs personnages : ils sont tous excellents et contribuent au succès du texte mis en scène de façon endiablée par Sophie Accard (qui joue aussi dans la pièce le rôle de Brigitte, la femme d'Hector).
Le narrateur, Gérard, fait le lien entre tous les personnages de la pièce dont Hector - un jeune homme atteint de collectionnite" aigue - est la vedette.
► Hector, le principal personnage est un collectionneur né, presque maladif dirons-nous.
► Son frère aîné et ses petites phrases toutes faites
► Son père et sa mère, un couple on ne peut plus banal
► Un couple d'amis : le mari est un ancien collectionneur et la femme une championne de ping-pong
► Brigitte qu'Hector va rencontrer par hasard et qui va changer sa vie.
► Le frère de Brigitte qui fait croire à tout le monde qu'il a gagné une grande course cyclisteLa bande-annonce donne bien le ton.
Un vrai régal pour les zygomatiques !
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