• Ce vendredi, j'ai fait une visite guidée avec Delphine Lanvin, guide professionnelle, grâce à une inscription auprès de l'Université Permanente.

    Le rendez-vous était donné au "métro La Fourche" dans le 17ème arrondissement. Cet arrondissement est divisé en quatre quartiers : Ternes, Plaine de Monceau, Batignolles et Epinettes. La fourche en question recouvre le quartier des Epinettes :  celle-ci est formée d'une part par l'avenue de Clichy (qui conduit à Asnières) et d'autre part par l'avenue de Saint-Ouen (permettant l'accès à Saint-Denis).

    Visite guidée du quartier des Epinettes

    Notre guide, qui possède une documentation très fournie, nous parle d'abord de l'origine supposée du nom du quartier des Epinettes que nous allons arpenter de long en large : il pourrait venir d'un lieu-dit créé en 1693. L'origine devait être un terme de viticulture car l'épinette blanche est un cépage, aujourd'hui appelé pineau blanc, qui, comme à Montmartre, y était peut-être cultivé.

    Visite guidée du quartier des Epinettes

    Les Épinettes ont longtemps été un hameau, partie intégrante du village des Batignolles : autrefois on y pratiquait l'agriculture et la chasse. Le quartier ne se construit fortement qu’à partir des années 1850. 

    Notre guide nous emmène d'abord dans un havre de paix, la Cour Saint-Pierre, une petite impasse pavée donnant dans l'avenue de Clichy, bordée de petits immeubles abritant habitations et ateliers d'artistes.

    Visite guidée du quartier des Epinettes

    La nouvelle population qui y habite a bien transformé l'ancien terrain voué à l'agriculture maraîchère. Ici se trouve l'atelier "Terre de Sienne" où l'on peut apporter ses productions pour les faire cuire dans un four.

    Visite guidée du quartier des Epinettes

    Nous prenons ensuite la direction de la Villa des Arts dont la proximité est annoncée par ce mur-peint situé au 2 rue Etienne Jodelle.

    Visite guidée du quartier des Epinettes

    Voici l'entrée de la Villa construite en 1890 par Henri Cambon.

    Visite guidée du quartier des Epinettes

    Joli ce petit hôtel particulier !

    Visite guidée du quartier des Epinettes

    Eiffel, fort en vue en cette année d’exposition universelle (1889), a laissé son empreinte dans les coursives de l'un des bâtiments situés dans la cour intérieure : un escalier monumental en décore magnifiquement le hall d'entrée.

    Visite guidée du quartier des Epinettes

    Depuis cent trente ans, cette villa est fréquentée par des artistes.

    Visite guidée du quartier des Epinettes

    Paul Signac y peignit le portrait de Félix Fénéon, célèbre personnalité du monde culturel progressiste du Paris de la fin du XIXème siècle.

    Visite guidée du quartier des Epinettes

    Visite guidée du quartier des Epinettes

    Eugène Carrière y a peint le portrait de Verlaine.

    Visite guidée du quartier des Epinettes

    Une plaque, dans la cour, rend hommage à Nicolas Schöffer, le père de l'Art Cybernétique.

    Visite guidée du quartier des Epinettes

    La tour cybernétique de Liège a été remise en fonction en mai 2016.

    Visite guidée du quartier des Epinettes

    A l'intérieur de la cour, subsistent encore 47 ateliers d'artistes et 36 logements sociaux.

    Visite guidée du quartier des Epinettes

    Delphine Lanvin nous fait remarquer le mur du cimetière de Montmartre tout proche.

    Y sont enterrés, parmi des inconnus, des célébrités comme : André-Marie Ampère, Michel Berger et France Gall, Hector Berlioz, Lili et Nadia Boulanger, Jean-Baptiste Charcot, Henri-Georges Clouzot, Dalida, Edgar Degas, Alexandre Dumas fils, Pierre Dux, Jean-Marie Farina, Jean-Honoré Fragonard, Alain Feydeau, Michel Galabru, Théophile Gauthier, Sacha Guitry, Eugène Labiche, Jeanne Moreau, Francis Picabia, Juliette Récamier, Siné, Sthendal, Ludmila Tchérina, François Truffaut, Pierre-Jean Vaillard, Alfred de Vigny, Emile Zola...

    Visite guidée du quartier des Epinettes 

    Ayant rejoint l'avenue de Saint-Ouen, nous voici passant devant la Cité Pilleux..., un autre havre de verdure et de paix.

    Visite guidée du quartier des Epinettes 

    Au numéro 25 de l'avenue de Saint-Ouen se trouve l'entrée du Hameau des Batignolles. Nous avons eu la chance de pouvoir y entrer...

    Visite guidée du quartier des Epinettes

     A part les cris des enfants de l'école voisine, ici nul bruit de voitures...

    Visite guidée du quartier des Epinettes

    Les habitants ont décoré la cour avec des arbustes en pots.

    Visite guidée du quartier des Epinettes 

    Voici l'église Saint-Michel des Batignolles : on l'aperçoit ici depuis l'avenue de Saint-Ouen. La première pierre en est posée en novembre 1913 mais la première guerre interrompt le chantier...

    Visite guidée du quartier des Epinettes 

    Ce n'est qu'en 1932 que l'érection du campanile reprend.

    Visite guidée du quartier des Epinettes 

    Au sommet du clocher de briques, une statue dorée de Saint-Michel (Photo Wikipédia)

    Visite guidée du quartier des Epinettes

    En s'approchant de plus près, on voit que l'intérêt de sa construction se situe réellement dans le travail de la brique ou plutôt des briques car plusieurs tons ont été choisis pour rompre la monotonie. L'architecte, n'ayant en effet pas bénéficié d'un gros budget pour réaliser son édifice, a choisi un matériau bon marché : on peut compter jusqu'à six couleurs de briques différentes, pour créer des formes, des motifs, des reliefs...

    Visite guidée du quartier des Epinettes

    Détail du décor du portail central (Photo architecture-art-déco.fr)

    Visite guidée du quartier des Epinettes

    J'ai raté toutes mes photos d'intérieur (pas assez de temps pour régler l'appareil...). Voici celles trouvées sur le site architecture-art-deco.fr.

    L'intérieur est assez sombre.

    Visite guidée du quartier des Epinettes

    Dans le choeur, une peinture représentant Jésus entouré de ses disciples

    Visite guidée du quartier des Epinettes

    L'orgue provenant de l'Hôtel Majestic a été mis à sa place en 1937 à la suite d'une souscription.

    Visite guidée du quartier des Epinettes

    La chaire est en bois blond, harmonieusement travaillée.

    Visite guidée du quartier des Epinettes

    Sur le côté de l'église, un Saint-Michel terrassant le dragon

    Visite guidée du quartier des Epinettes

    La guide nous explique qu'on reconnaît facilement les immeubles bâtis avant 1830 à leurs façades plâtrées et à leurs volets en bois, comme ici à gauche de la photo. A droite, les autres immeubles possèdent des persiennes : ils sont donc postérieurs.

    Visite guidée du quartier des Epinettes

    Les immeubles des années 1830 possèdent aussi tous des porches d'entrée munis de grilles comme ci-dessous.

    Visite guidée du quartier des Epinettes

    Visite guidée du quartier des Epinettes

    La guide nous fait remarquer ce nouveau magasin "Bio" de l'avenue de Clichy, signe que le quartier, autrefois très populaire, est en train de se boboïser...

    Visite guidée du quartier des Epinettes

    Nous passons devant le Mawal, une discothèque orientale qui a remplacé l'ancien cinéma "Gloria Palace" construit en 1930, devenu obsolète avec sa salle unique.

    Les temps changent mon bon monsieur...

    Visite guidée du quartier des Epinettes

    Au N°17 de la rue Lacroix mon œil a été attiré par ce bel immeuble sur lequel la guide ne s'est pas arrêtée. L'utilisation de la brique en parement m'a bien plu mais j'ai surtout remarqué les médaillons situés dans les étages élevés.

     

    Visite guidée du quartier des Epinettes

    J'en ai photographié un à la va-vite et par hasard il s'agit de la bobine de l'architecte de l'immeuble, un certain Joseph-Louis Duc, inconnu de moi... mais qui a tout de même été l'architecte de la "colonne de juillet", autrement dit la colonne de la place de la Bastille... 

    Visite guidée du quartier des Epinettes

    Delphine Lanvin s'arrête ensuite au numéro 37 devant l'immeuble qu'habita Adolphe-Léon Willette, peintre, illustrateur, affichiste, lithographe et caricaturiste célèbre (il réalisa l'enseigne du cabaret "Le chat noir").

    Visite guidée du quartier des Epinettes

    Au numéro 40 de la même rue, un immeuble d'avant 1830 dont une partie des fenêtres a été murée pour construire des salles-de-bains, inexistantes lors de la construction... 

    Visite guidée du quartier des Epinettes

     Nous voici maintenant dans la rue Guy Môquet qui porte le nom de ce jeune militant communiste resté tristement dans les mémoires pour avoir été le plus jeune (seulement 17 ans) des quarante-huit otages fusillés pendant la dernière guerre suite à l'attentat contre Karl Hotz.

    Visite guidée du quartier des Epinettes

    La veille de son exécution, il écrivit une lettre à ses parents...

    Lettre de Guy Môquet à sa famille, Camp de Choisel, Châteaubriant, 22 octobre 1941

    Châteaubriant, Le 22 octobre 1941

    Ma petite maman chérie

    Mon tout petit frère adoré

    Mon petit papa aimé

    Je vais mourir ! Ce que je vous demande, à toi en particulier petite maman, c'est d'être très courageuse. Je le suis et je veux l'être autant que ceux qui sont passés avant moi. Certes, j'aurais voulu vivre, mais ce que je souhaite de tout mon coeur, c'est que ma mort serve à quelque chose. Je n'ai pas eu le temps d'embrasser Jean. J'ai embrassé mes deux frères Roger et René. Quant à mon véritable, je ne peux le faire, hélas ! J'espère que toutes mes affaires te seront renvoyées, elles pourront servir à Serge qui, je l'escompte, sera fier de les porter un jour.À toi, petit Papa, si je t'ai fait ainsi qu'à ma petite maman bien des peines, je te salue pour la dernière fois. Sache que j'ai fait de mon mieux pour suivre la voie que tu m'as tracée.

    Un dernier adieu à tous mes amis, à mon frère que j'aime beaucoup, qu'il étudie, qu'il étudie bien pour être plus tard un homme.

    17 ans et demi, ma vie a été courte, je n'ai aucun regret si ce n'est de vous quitter tous. Je vais mourir avec Tintin, Michel. Maman, ce que je te demande, ce que je veux que tu me promettes, c'est d'être courageuse et de surmonter ta peine.

    Je ne peux pas en mettre davantage, je vous quitte tous, toutes, toi maman, Serge, papa, en vous embrassant de tout mon coeur d'enfant. Courage !

    Votre Guy qui vous aime

    Guy

    Visite guidée du quartier des Epinettes

    Nous nous rendons ensuite, tout à côté, dans la Villa Compoint où se trouve une librairie dénommée "Résistances". Dommage, elle était fermée ce matin là.

    Visite guidée du quartier des Epinettes

    Un peu plus loin dans la rue, au numéro 9, se trouve un immeuble où habita Hô Chi Mihn quand il résidait à Paris (de 1921 à 1923). Pour rappel, il a été le fondateur de l'actuel Parti Communiste vietnamien et de la République démocratique du Viêt Nam.

    Visite guidée du quartier des Epinettes

    Une plaque en commémore l'événement.

    Visite guidée du quartier des Epinettes

    Nous empruntons ensuite la rue des moines qui tire probablement son nom des moines de Saint-Denis, par opposition à la rue des Dames de l'abbaye de Montmartre, qui en est voisine.

    Visite guidée du quartier des Epinettes

    Des hôtels, en veux-tu en voilà...

    Visite guidée du quartier des Epinettes

     Nous voici arrivés à la Cité des fleurs, une impasse privée au règlement de  copropriété strict (elle est interdite aux chiens) et qui ferme à la nuit tombée.

    Visite guidée du quartier des Epinettes

    Visite guidée du quartier des Epinettes

    Elle relie l'Avenue de Clichy à la rue de la Jonquière. Le cahier des charges impliquait, dès sa création, l’alignement des façades, la limitation du nombre d’étages ou encore la hauteur des murs mitoyens, l'obligation pour les propriétaires de planter 3 arbres dans le petit jardin situé devant la maison et de mettre à l'entrée de leur clôture des vases Médicis.

    Visite guidée du quartier des Epinettes

    Les vases Médicis

    Visite guidée du quartier des Epinettes

    La cité des Fleurs a toujours été un lieu de mixité sociale. Au XIXème siècle, elle était très influencée par l'activité ferroviaire des usines du quartier Cardinet : bon nombre d'ingénieurs ont fait construire de riches demeures dans cette cité.

    Visite guidée du quartier des Epinettes

    La guide est bien documentée... mais j'ai oublié ce qu'elle a dit ici !

    Visite guidée du quartier des Epinettes

    Au numéro 25, une plaque rappelle l'arrestation et la déportation des principaux responsables du service des faux papiers du M.L.N. (mouvement de libération nationale) pendant la deuxième guerre.

    Visite guidée du quartier des Epinettes

    Visite guidée du quartier des Epinettes

     La Villa des fleurs est une vraie petite ville en soi : elle possède une école, une crèche, et même une église, Saint-Joseph des Epinettes.

    Discrète, l'entrée de l'église : son entrée principale se fait de l'autre côté, par la rue Pouchet.

    Visite guidée du quartier des Epinettes

     En entrant, l'oeil est attiré par ce plafond de béton armé d'où provient l'éclairage. L'église a été construite de 1909 à 1910. Elle a été financée par les Gouïn (banquiers et industriels tourangeaux) et les Rolland-Gosselin (agents de change).

    Visite guidée du quartier des Epinettes

    Côté chœur

    Visite guidée du quartier des Epinettes

    Côté orgue

    Visite guidée du quartier des Epinettes

    L'orgue est magnifique : il s'agit d'un Cavallié-Coll construit probablement en 1898 pour le salon de la comtesse Anna de Noailles.

    Visite guidée du quartier des Epinettes

    Voici la façade sur la rue Pouchet : elle est sobre, ayant pour seul décor les couleurs de brique contrastées.

    Visite guidée du quartier des Epinettes

    Non loin de là, le jardin Paul Didier rappelle que ce dernier fut le seul magistrat à refuser de prêter serment au Maréchal Pétain en 1941.

     

    Visite guidée du quartier des Epinettes

    Le jardin a été créé sur d'anciens terrains ferroviaires : la gare Saint-Lazare, qui est toute proche, est reliée ici à la petite ceinture qui faisait alors le tour de la capitale (sur 32 kms) pour acheminer les marchandises arrivant de province de gare en gare (Saint-Lazare, du Nord, de l'Est, Montparnasse etc.) à l'intérieur des fortifications édifiées en 1840.

    Visite guidée du quartier des Epinettes

    En souvenir, à côté des rails restants, la municipalité de Paris a mis des traverses de chemin de fer le long de ce sentier piétonnier.

    Visite guidée du quartier des Epinettes

    Eh oui, on est bien dans Paris !

    Visite guidée du quartier des Epinettes

    La preuve, cette sortie de petite ceinture rue de la Jonquière et ce pont ferroviaire

    Visite guidée du quartier des Epinettes

    Nous voici maintenant dans le Square Ernest Gouïn, rendant hommage à l'industriel qui fut constructeur de locomotives, d'ouvrages d'arts métalliques et d'infrastructures ferroviaires en France et à travers le monde.

    Delphine Lanvin nous montre ici une photo d'Ernest Gouïn.

    Visite guidée du quartier des Epinettes

    Les petits immeubles au fond du square étaient à l'époque les logements des cheminots.

    Visite guidée du quartier des Epinettes

    Nous rejoignons maintenant l'avenue de Clichy puis le parc Clichy-Batignolles encore appelé parc Martin Luther King.

    Visite guidée du quartier des Epinettes

    Des rails ont été placés sur le sol pour rappeler le passé ferroviaire du quartier. Au premier plan, l'Open Book de Diane Mclean qui donne de jolis reflets.

    Visite guidée du quartier des Epinettes

    Notre guide nous montre le plan des constructions en cours (en voie d'achèvement).

    Visite guidée du quartier des Epinettes

    Derrière le bâtiment autrefois dédié à la garde des décors de l'Opéra Garnier et servant de nos jours d'annexe au théâtre de l'Odéon (l'Odéon Berthier), se profile le nouveau Palais de Justice de Paris (l'ancien 36 quai des orfèvres si célèbre a été déménagé au 36 rue du bastion).

    Visite guidée du quartier des Epinettes

    Fin de la balade : mine de rien on a fait pas loin de 6 kms...


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  • Mon association, Générations 13, dont le slogan est "Bien vivre ensemble pour mieux vieillir" vient de sortir son journal trimestriel dont l'éditorial a été écrit par Martine Mandopoulos-Clemente qui s'occupe plus spécialement de l'aspect santé.

    Je vous le livre ici car je le trouve vraiment bien vu.

    Après un été torride et un automne marqué par de nombreux événements climatiques inhabituels tels que inondations torrentielles, tempêtes tropicales... on ne peut qu'être inquiets. "Winter is coming" pour reprendre le slogan de la célèbre série "Game of thrones".

    Comment en est-on arrivés là ? Au sortir de la deuxième guerre mondiale on a bénéficié en Europe du bien-être avec l'acquisition de biens matériels qui ont souvent simplifié la vie (par exemple la machine à laver, le réfrigérateur, la voiture individuelle...).

    Sans nier l'amélioration de nos vies quotidiennes grâce à la révolution industrielle par rapport à celle de nos ancêtres du Moyen-Age, il faut bien constater que ces biens matériels se révèlent bien peu durables (obsolescence programmée) et contribuent à polluer notre planète.

    On est devant ce paradoxe : l'humanité n'a jamais bénéficié de tant de bien-être (au moins dans les pays qui en profitent), la pauvreté a reculé ainsi que la violence nous dit-on. Pourtant il semble bien que cela ne soit pas si évident selon la partie du monde où l'on vit, grandit et meurt. C'est ainsi que s'impose l'idée que l'on se dirige vers une catastrophe écologique.

    L'agriculture intensive et l'utilisation des engrais et pesticides ont exténué les sols et exterminé les espèces : le constat est qu'il y a de moins en moins d'oiseaux et d'insectes. Les nappes phréatiques sont polluées par ces divers produits.

    La campagne de notre enfance a disparu avec le remembrement des années 60 et nous en payons le prix avec des inondations catastrophiques.

    La sur exploitation des mers par la pêche industrielle contribue à la disparition des espèces. un exemple nous concerne d'ailleurs de près : la disparition progressive du thon en méditerranée.

    L'industrie alimentaire fournit à bon marché de la malbouffe surchargée en sel, en sucre et en graisses qui rendent malades les plus pauvres et intoxiquent les jeunes générations en en faisant des êtres moins résistants.

    On pourrait à l'infini faire une liste des catastrophes écologiques à venir. Comment donc réagir face à ces catastrophes annoncées à notre niveau de citoyen lambda ?

    On observe une mobilisation citoyenne sur le sujet comme en témoigne le film de Cyril DION "Demain" sorti en 2015 qui présente sur le mode optimiste toutes les réalisations qui permettent de contrer la catastrophe annoncée.

    Le mouvement du "colibri" table sur le fait que chacun peut à son niveau œuvrer pour le sauvetage de la planète. Cet automne le manifeste "Nous voulons des coquelicots" lancé par Fabrice Nicolino, rescapé de Charlie Hebdo, et François Vieillerette, directeur de l'ONG "Générations futures", demande que soient interdits les pesticides en France. Ce mouvement citoyen apolitique veut que des mesures concrètes soient prises en faisant pression sur les politiques : des manifestations de citoyens se forment chaque mois dans toute la France pour appuyer cette revendication.

    Si une prise de conscience citoyenne apparaît de nature à renverser la tendance peut-être que tout n'est pas perdu et qu'un monde plus sain se profile pour nos enfants et nos petits-enfants.

    N'est-il pas important que nous soyons partie-prenante de ces combats parce que nous sommes les générations qui ont profité des bienfaits que l'industrialisation a permis, c'est à notre tour d'être présents auprès des jeunes générations pour préserver notre terre qui est encore le seul endroit où l'on sait vivre ?

     


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  • Bon..., le film a du mal à démarrer mais au bout d'un quart d'heure il prend corps, nous émouvant ou nous faisant sourire tour à tour : une vraie réussite pour Gilles Lellouche dont c'est la quatrième réalisation en tant que scénariste.

    Il faut dire qu'il avait pour le servir une pléiade de bons acteurs (Virginie Effira, Leïla Bekhti, Marina Foïs, Benoit Poelvoorde, Guillaume Canet, Philippe Katerine, Jean-Hugues Anglade, Mathieu Amalric etc.) mais, c'est bien connu : il ne suffit pas d'avoir de bons acteurs pour faire un bon film, n'est-ce pas ?

    La bande-annonce ne m'avait pourtant pas spécialement accrochée mais plusieurs personnes de notre entourage nous ayant conseillé le film, nous sommes allés nous rendre compte par nous-mêmes. A la regarder à posteriori, elle rend bien l’atmosphère du film.

    Pas la peine de conseiller le film : il a déjà fait plus de 2.000.000 d'entrées !


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  • Je suis abonnée à un site historique très intéressant : La France pittoresque. Chaque jour ils émettent un post sur un sujet ayant eu lieu dans le passé, jour pour jour.

    Aujourd'hui 21 novembre 2018, c'est aux frères Montgolfier et à leurs "pilotes d'essai" qu'ils rendent hommage dans leur rubrique "Histoire de France et Patrimoine" avec ce premier vol humain au dessus de Paris qui, parti du château de la Muette, a atterri dans notre quartier, sur la Butte aux Cailles, au niveau de l'actuelle place Verlaine.

    Je vous copie ici leur post qui raconte leur aventure dans le détail car leur site est encombré de publicités.

    ◄►◄►◄►◄►

    21 novembre 1783 : premier vol habité en montgolfière non captive (D’après « Histoire des ballons et des ascensions célèbres », paru en 1876)

    Ce premier voyage aérien en ballon non captif exécuté par des hommes eut un immense retentissement, la nouvelle remuant le monde entier. En France, l’émotion fut générale et profonde, l’événement inspirant non seulement les poètes mais également la verve des caricaturistes.

    Le parc du château de la Muette, possession du roi, avait été mis à la disposition de Pilâtre de Rozier, et c’est là que se fit l’ascension. L’aérostat était celui qui avait servi déjà dans les expériences faites au faubourg Saint-Antoine. L’ascension devait avoir lieu le 20 novembre ; mais le vent et la pluie firent remettre au lendemain l’expérience qui eut lieu en effet, bien que l’état de l’atmosphère ne fût guère plus favorable.

    Faujas de Saint-Fond livre un récit de l’événement dans "Première suite de la description des expériences aérostatiques de Messieurs de Montgolfier et de celles auxquelles cette découverte a donné lieu".

    « Les mêmes accidents qui étaient arrivés dans pareille occasion ne manquèrent pas de se présenter dans celle-ci ; le vent d’une part, la force d’ascension de l’autre, et la résistance des cordes tourmentèrent si fort l’aérostate, qu’elle ne tarda pas à se déchirer et à s’abattre ensuite sur la terre, où elle se serait infailliblement brûlée sans les secours très prompts qu’on fut à portée de lui donner ; l’on vint à bout cependant de la ramener sur l’estrade où elle perdit, en peu de minutes, par les déchirures qui s’y étaient faites, le gaz, ou plutôt l’air raréfié qu’elle contenait.

    Jean-François Pilâtre de Rozier et François Laurent, marquis d'Arlandes

    Jean-François Pilâtre de Rozier et François Laurent, marquis d'Arlandes

    « Ce contretemps était sans doute très fâcheux dans une pareille circonstance, et c’est ici encore où l’on fut à portée de juger de l’ingratitude des gens peu instruits ; car croirait-on qu’il régna dans quelques groupes une espèce de murmure qui annonçait le mécontentement, et que quelques personnes s’empressèrent de partir sur-le-champ pour Paris, afin d’y annoncer que la machine était détruite.

    « Il faut convenir, d’un autre côté, que tout ce qu’il y avait de distingué par le rang et par les connaissances dans cette assemblée prit un intérêt vif à cet accident. L’on encouragea M. de Montgolfier, plusieurs dames offrirent de mettre la main à l’œuvre, et l’on s’empressa de réparer les déchirures. Ces détails, copiés fidèlement sur les lieux, ne doivent pas être négligés, quoique minutieux ; ils touchent de trop près à l’histoire de cette découverte, et ils apprennent en même temps la manière dont se comportent les hommes dans des circonstances pareilles, qui ne se présentent pas chaque jour.

    « Enfin, après une heure et demie environ de travail, tout étant réparé, et la machine ayant été remplie en huit minutes, elle fut promptement lestée avec les approvisionnements de paille nécessaires pour entretenir le feu pendant la route, et M. le marquis d’Arlandes d’un côté, M. de Rozier de l’autre, prirent leurs postes avec un courage et un empressement sans égal.

    « L’aérostate quitta la terre sans obstacles, et dépassa les arbres sans danger ; elle s’éleva d’abord d’une manière assez tranquille pour qu’on pût la considérer à l’aise ; mais à mesure qu’elle s’éloignait, l’on vit les voyageurs baisser leurs chapeaux et saluer les spectateurs qui étaient tous dans le silence et l’admiration, mais qui éprouvaient un sentiment d’intérêt, mêlé de regret et de crainte. »

    Le ballon monta promptement, longea la Seine jusqu’à la hauteur du Trocadéro, passa entre l’École militaire et l’Hôtel des Invalides et se dirigea, par les Missions étrangères, du côté de Saint-Sulpice. Décidés à tout faire pour que l’aérostat ne tombât point dans Paris même, les aéronautes forcèrent alors le feu : le ballon s’éleva et rencontra un courant d’air qui, le poussant au sud, le porta à la Butte-aux-Cailles, entre la barrière d’Enfer et la barrière d’Italie. C’est la que descendirent les voyageurs, c’est de là que l’aérostat, replié et placé sur une voiture, fut rapporté dans les ateliers de Réveillon.

    Les aéronautes n’avaient pas ressenti durant leur voyage la plus légère des incommodités et, dès qu’ils eurent mis pied à terre, le marquis d’Arlandes sauta à cheval pour aller dire à ses amis, réunis au château de la Muette, son heureux et facile voyage. Reçu avec des transports de joie, le compagnon de Rozier raconta sa course à travers les airs, et procès-verbal fut dressé sur l’heure de l’ascension qui venait d’être faite.

    Voici ce procès-verbal :

    « Aujourd’hui 21 novembre 1783, au château de la Muette, on a procédé a une expérience de la machine aérostatique de M. de Montgolfier. Le ciel était couvert de nuages dans plusieurs parties, clair dans d’autres, le vent nord-ouest.

    « A midi huit minutes, on a tiré une boîte qui a servi de signal pour annoncer qu’on commençait à remplir la machine. En huit minutes, malgré le vent, elle a été développée dans tous les points et prête à partir, M. le marquis d Arlandes et M. Pilâtre de Rozier étant dans la galerie.

    « La première intention était de faire enlever la machine et de la retenir avec des cordes, pour la mettre a l’épreuve, étudier les poids exacts qu’elle pouvait porter, et voir si tout était convenablement disposé pour l’expérience importante qu’on allait tenter. Mais la machine poussée par le vent, loin de s’élever verticalement, s’est dirigée sur une des allées du jardin, et les cordes qui la retenaient, agissant avec trop de force, ont occasionné plusieurs déchirures, dont une de plus de six pieds de longueur. La machine, ramenée sur l’estrade, a été réparée en moins de deux heures.

    « Ayant été remplie de nouveau, elle est partie à une heure cinquante-quatre minutes, portant les mêmes personnes ; on l’a vue s’élever de la manière la plus majestueuse ; et lorsqu’elle a été parvenue à environ deux cent soixante-dix pieds de hauteur, les intrépides voyageurs, baissant leurs chapeaux, ont salué les spectateurs. On n’a pu s’empêcher d’éprouver alors un sentiment mêlé de crainte et d’admiration.

    « Bientôt les navigateurs aériens ont été perdus de vue ; mais la machine, planant sur l’horizon, et étalant la plus belle forme, a monté au moins à trois mille pieds de hauteur, où elle est toujours restée visible : elle a traversé la Seine au-dessous de la barrière de la Conférence ; et passant de là entre l’Ecole militaire et l’Hôtel des Invalides, elle a été à portée d’être vue de tout Paris.

    L'aérostat longe la Seine avec, à son bord, Pilâtre de Rozier et le marquis d'Arlandes, le 21 novembre 1783

     L'aérostat longe la Seine avec, à son bord, Pilâtre de Rozier et le marquis d'Arlandes,
    le 21 novembre 1783.

    « Les voyageurs satisfaits de cette expérience, et ne voulant pas faire une plus longue course, se sont concertés pour descendre ; mais s’apercevant que le vent les portait sur les maisons de la rue de Sève, faubourg Saint-Germain, ils ont conservé leur sens-froid, et augmentant le feu, ils se sont élevés de nouveau, et ont continué leur route en l’air jusqu’à ce qu’ils aient eu dépassé Paris.

    « Ils sont descendus alors tranquillement dans la campagne, au delà du nouveau boulevard, vis-à-vis le moulin de Croulebarbe, sans avoir éprouvé la plus légère incommodité, ayant encore dans leur galerie les deux tiers de leur approvisionnement ; ils pouvaient donc, s’ils l’eussent désiré, franchir un espace triple de celui qu’ils ont parcouru ; leur route a été de quatre à cinq mille toises, et le temps qu’ils y ont employé, de vingt à vingt-cinq minutes.

    « Cette machine avait soixante-dix pieds de hauteur, quarante-six pieds de diamètre ; elle contenait soixante mille pieds cubes, et le poids qu’elle a enlevé était d’environ seize à dix-sept cents livres.

    « Fait au château de la Muette, à cinq heures du soir.

    « Signé : le duc de Polignac, le duc de Guines, le comte de Polastron, le comte de Vaudreuil, d’Hunaud, Benjamin Franklin, Faujas de Saint-Fond, Delisle, Leroy, de l’Académie des sciences. »

    Dans le même temps que la caricature versait son ironie plus ou moins spirituelle sur les efforts des partisans de la nouvelle idée, on voyait des pamphlets contre les véritables travailleurs infester l’étalage des libraires.

    « Nous en avons lu, dit M. Marion, qui déclarent la découverte des ballons immorale, et cela pour plusieurs raisons : 1° parce que le bon Dieu n’ayant pas donné d’ailes à l’homme, il est impie de prétendre mieux faire que lui et d’empiéter sur ses droits (la même raison anathématise le commerce maritime international) ; 2° parce que l’honneur et la vertu sont en danger permanent s’il est permis à des aérostats de descendre à toute heure de la nuit dans les jardins et vers les fenêtres ; 3° parce que, si le chemin de l’air est ouvert à tout le monde, il n’y a plus de propriétés fermées ni de frontières aux nations ».

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  • Hier nous avons suivi l'une des visites guidées de l'association "Paris - Art et Histoire" à laquelle Anne-Marie Guérin s'adresse parfois, celle du Lycée Henri IV, le lycée de France le mieux coté où il faut arriver avec un 19,5/20 au bac pour entrer dans les classes préparatoires...

    Comme vous le savez sans doute, il est situé dans les beaux quartiers, juste derrière le Panthéon qui, à cette heure de l'après-midi, était éclairé par un beau soleil d'automne.

    Visite du Lycée Henri IV avec l'association Paris-Histoire

    En vue de l'église Saint-Etienne-du-Mont

    Visite du Lycée Henri IV avec l'association Paris-Histoire

    Saint-Etienne-du-Mont à gauche ◄       ► la tour Clovis du Lycée Henri IV à droite

    Visite du Lycée Henri IV avec l'association Paris-Histoire

    On voit bien sur cette gravure du XVIIème siècle que les deux édifices étaient côte à côte.

    Visite du Lycée Henri IV avec l'association Paris-Histoire

    La tour Clovis, derrière la façade du Lycée donnant sur la rue du même nom, est le seul vestige de l'abbaye Sainte-Geneviève (dédiée aux apôtres Pierre et Paul) fondée en 507 par Clovis et son épouse Clothilde. La tour, bien qu'ayant perdu la flèche de son clocher, a encore fière allure.

    Visite du Lycée Henri IV avec l'association Paris-Histoire

    Devant le Lycée, une oeuvre de "street art" de C215 (Illustres autour du Panthéon) représentant l'Abbé Grégoire, député de la Convention nationale pendant la Révolution. Il était en faveur de l'abolition de l'esclavage et de l'abolition de la peine de mort. Depuis 1989, ses cendres reposent au Panthéon voisin.

    Visite du Lycée Henri IV avec l'association Paris-Histoire

    L'entrée du Lycée se trouve au 23 rue Clovis.

    Visite du Lycée Henri IV avec l'association Paris-Histoire

    Sous le porche d'entrée une jolie grille en fer forgé donne accès au cloître.

    Visite du Lycée Henri IV avec l'association Paris-Histoire

    Le cloître date du XVIIIème siècle, mais des fouilles récentes ont pu mettre à jour les vestiges de l'ancien cloître datant du XIIIème siècle.

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    La tour Clovis est romane dans sa partie basse (qui date de Philippe Auguste) et gothique dans les parties élevées (premier et deuxième étage). La balustrade flamboyant fut ajourée lors des travaux de reconstruction au XVIIème siècle. La flèche, endommagée par la foudre, fut détruite en 1764.

    Visite du Lycée Henri IV avec l'association Paris-Histoire

     Sous les voûtes du cloître, des bas-reliefs en plâtre moulé sont des copies de marbres de Phidias (Ve siècle avant J.C)

    Visite du Lycée Henri IV avec l'association Paris-Histoire

    Il semble bien ici que des élèves soient en train de lire un parchemin : ce lieu reçoit en effet maîtres et étudiants depuis le milieu du Moyen-Age...

    Visite du Lycée Henri IV avec l'association Paris-Histoire

    Les restes du réfectoire du cloître datant du XIIIème siècle

    Visite du Lycée Henri IV avec l'association Paris-Histoire

    Notre guide nous conduit ensuite dans la Chapelle, située en bordure du cloître : elle fut installée au début du XIXe siècle dans l'ancien réfectoire de l'abbaye Sainte-Geneviève, après la suppression de celle-ci et sa transformation en lycée.

    Cinq travées, voûtées sur croisées d'ogives aux nervures élégantes, témoignent d'une architecture gothique déjà bien affirmée. Cependant, l'épaisseur des murs et l'étroitesse des baies suggèrent la réutilisation d'un édifice antérieur (un vestige du précédent réfectoire roman datant de la reconstruction du XIème siècle ?)

    Visite du Lycée Henri IV avec l'association Paris-Histoire

    La tribune située à gauche en entrant témoigne de la vocation de cette pièce : un moine y lisait chaque jour le chapitre pendant les repas de la communauté. 

    Visite du Lycée Henri IV avec l'association Paris-Histoire

    Tandis que les clefs de voûte sont toutes ornées de couronnes de feuillage, celle-ci présente, en sus, un "singe tenant des noix" nous a dit notre guide.

    Visite du Lycée Henri IV avec l'association Paris-Histoire

     Prés du choeur, une réplique de la statue de Sainte-Geneviève conservée au Louvre, provenant du trumeau du portail central de la façade occidentale de l'ancienne église : la sainte, qui se rend la nuit à Saint-Denis tient un livre de prières dans la main droite et un cierge (manquant) dans la mains gauche. Sur son épaule gauche subsistent les pattes fourchues d'un diablotin qui tente d'en éteindre la flamme tandis qu'à droite un petit ange le rallume.

    Il faut bien avoir un guide pour pouvoir apprécier la statue à sa juste valeur !

    Visite du Lycée Henri IV avec l'association Paris-Histoire

    Notre guide nous conduit ensuite en sous-sol dans ce qui constituait les anciennes cuisines ou bien le cellier (là où les moines entreposaient les biens tirés des vastes domaines de l'abbaye) : Je n'ai pas bien compris...

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    Philippe donne l'échelle...

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    Nous voici maintenant dans la Cour des Externes où se trouve un bâtiment dédié à la remise des diplômes (anciennement Chapelle de la Miséricorde). Ignace de Loyola et Saint François-Xavier, étudiants au collège voisin de Montaigu, y reçurent leur maîtrise. Après le baccalauréat, les étudiants de l'époque obtenaient leur maîtrise puis leur doctorat tout comme de nos jours.

    Des étudiants y recevaient justement leur diplôme du bac et à cette occasion, un petit buffet avait été organisé : le Lycée soigne ses étudiants...

    Visite du Lycée Henri IV avec l'association Paris-Histoire

    Des fouilles archéologiques récentes (2001-2006) effectuées dans cette pièce montrent des bases de colonnes engagées, portées par des culots, datant du XIIIème siècle.

    Visite du Lycée Henri IV avec l'association Paris-Histoire

    Dans cette même Chapelle - qui servait de sépulture aux abbés et même à certains laïcs et dont le plancher peut être découvert lors des Journées du Patrimoine - se trouvent des pierres tombales très ouvragées qui rappellent le rôle funéraire du lieu.

    Visite du Lycée Henri IV avec l'association Paris-Histoire

    Nous sommes maintenant dans la "Cour du Méridien" qui sert de terrain de jeux aux élèves : il s'y trouve une sphère armillaire qui comporte un cercle parallèle à l'équateur et un cercle vertical positionné dans le plan du méridien avec des repères pour les équinoxes et les solstices.

    Visite du Lycée Henri IV avec l'association Paris-Histoire

    Nous allons maintenant nous rendre dans les étages supérieurs en empruntant un somptueux escalier de pierre, avec des voûtes portées par d'épaisses colonnes. Il est appelé "Escalier des Prophètes" pour les statues en marbre des prophètes de l'Ancien Testament qui en gardent l'entrée.

    C'est un chef-d'oeuvre du père Claude-Paul de Creil, qui a réussi à placer un vestibule et un escalier monumental dans un espace relativement réduit.

    Visite du Lycée Henri IV avec l'association Paris-Histoire

    La première volée centrale de l'escalier, bordé d'une belle rampe à entrelacs, se divise ensuite en deux volées divergentes. Celle de droite ne conduit qu'à une petite pièce obscure aujourd'hui murée, tandis que celle de gauche qui menait aux dortoirs, se continue en un escalier excentré.

    Visite du Lycée Henri IV avec l'association Paris-Histoire

    Côté vestibule

    Visite du Lycée Henri IV avec l'association Paris-Histoire

    Quatre prophètes (non identifiés) sont représentés en bas de l'escalier.

    Visite du Lycée Henri IV avec l'association Paris-Histoire

    Visite du Lycée Henri IV avec l'association Paris-Histoire

    Visite du Lycée Henri IV avec l'association Paris-Histoire

    Visite du Lycée Henri IV avec l'association Paris-Histoire

    L'escalier est aussi parfois dénommé "Escalier de la Vierge" pour la statue de la Madone à l'enfant située dans une niche au palier de l'escalier.

    Visite du Lycée Henri IV avec l'association Paris-Histoire

    Le visage de la Vierge a malheureusement dû être martelé à la Révolution...

    Visite du Lycée Henri IV avec l'association Paris-Histoire

    Voici la pièce qui était l'Oratoire du Père Abbé.

    Visite du Lycée Henri IV avec l'association Paris-Histoire

    Elle a gardé son décor d'origine et notamment les pilastres corinthiens, aux bases en cuivre et chapiteaux peints couleur bronze, entre lesquels s'intercalent des niches décorées d'angelots.Avant la révolution, elles abritaient des bas-reliefs en plomb, peints eux aussi couleur bronze et représentaient des prophètes et pères de l'Eglise.

    Visite du Lycée Henri IV avec l'association Paris-Histoire

    Une corniche débordante, portés par des modillons, supporte un plafond à caissons d'un dessin très original.

    Visite du Lycée Henri IV avec l'association Paris-Histoire

    L'autel est surmonté d'un fronton triangulaire au centre duquel des angelots présentent un triangle, symbole de la Trinité, dans lequel et inscrit en hébreu le nom de Dieu.

    Visite du Lycée Henri IV avec l'association Paris-Histoire

    Le dessin du dallage originel montre, en son milieu, une ligne d'ostensoirs qui conduisait à l'autel.

    Visite du Lycée Henri IV avec l'association Paris-Histoire

    Nous montons ensuite un escalier très banal pour accéder à la coupole où se trouve la Bibliothèque. Le père-architecte avait un autre projet - celui d'un magnifique escalier à ciel ouvert sur la coupole - mais malheureusement le "vandalisme" des années 1990 en a eu raison : l'escalier a été détruit si j'ai bien compris...

    Visite du Lycée Henri IV avec l'association Paris-Histoire

    Mais que regarde donc notre guide... ?

    Visite du Lycée Henri IV avec l'association Paris-Histoire

    La coupole, qui est malheureusement protégée actuellement par un filet en attendant des travaux de restauration à venir, ce qui nous empêchera de l'admirer pleinement.

    Visite du Lycée Henri IV avec l'association Paris-Histoire

    La voici, grâce au net, telle qu'elle devrait apparaître bientôt, une fois restaurée : la fresque centrale représentera l’Apothéose de Saint-Augustin enlevé par les anges et brûlant les livres des hérétiques.

    Visite du Lycée Henri IV avec l'association Paris-Histoire

    Comme on le voit sur la photo précédente, le dôme est soutenu par quatre piliers en forme de palmiers dont les troncs sont décorés de guirlandes de fleurs.

    Visite du Lycée Henri IV avec l'association Paris-Histoire

    Quatre ailes identiques à celle-ci forment une immense croix : deux d'entre elles servent de salles d'examens, une autre abrite la bibliothèque des lycéens et la dernière celle des classes préparatoires.

    Visite du Lycée Henri IV avec l'association Paris-Histoire

    Le pavage, abîmé par sa transformation en dortoirs au XIXème siècle, a été reconstitué à l'identique. Il est vraiment très joli.

    Visite du Lycée Henri IV avec l'association Paris-Histoire

    Elle possède un joli plafond.

    Visite du Lycée Henri IV avec l'association Paris-Histoire

    La Bibliothèque possédait avant la Révolution un fonds de 60.000 ouvrages. Son contenu est aujourd'hui conservé à la Bibliothèque Sainte-Geneviève voisine.

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    Par les fenêtres, on peut voir le cloître et apercevoir l'église Saint-Etienne-du-Mont voisine.

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    Nous ressortons de la Bibliothèque en empruntant une porte en bois sculpté très impressionnante.

    Visite du Lycée Henri IV avec l'association Paris-Histoire

    Notre guide nous en montre le décor central où des fleurs de lys ont échappé aux révolutionnaires...

    Visite du Lycée Henri IV avec l'association Paris-Histoire

    La serrure est particulièrement belle.

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    La porte donne sur le palier de l'Escalier des Grands Hommes côté Panthéon.

    Visite du Lycée Henri IV avec l'association Paris-Histoire

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    Tomettes et parquet au sol, du plus bel effet

    Visite du Lycée Henri IV avec l'association Paris-Histoire

    J'ai lu sur le net que le vide central de l'escalier est de forme "barlongue" : deux petits côtés et deux grands... Je ne connaissais pas ce terme.

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    Le vestibule et le bas de l'escalier des Grands Hommes (Photo inventaire.iledefrance.fr)

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    Et voilà, la boucle est bouclée !

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    Quelques données sur le Lycée

    Le devise du lycée est Domus Omnibus Una (« Une maison pour tous »), est celle des moines augustiniens, dont le bâtiment était le siège.

    On désigne l'établissement par la périphrase « le lycée sur la montagne » pour sa situation dominante sur la montagne Sainte-Geneviève et par l'abréviation « H4 ». Les élèves et professeurs du lycée se surnomment les « ashquatriens ».

    Les professeurs ou les élèves célèbres

    Léon Blum, André Gide, Alfred de Musset, Guy de Maupassant, Prosper Mérimée, Pierre Puvis de Chavannes, Ferdinand de Lesseps, Alfred Jarry, Emmanuel Macron, Georges Pompidou, Guy Béart, Patrick Bruel, Simone Veil, Jean d'Ormesson, André Vingt-Trois, Eric Rohmer, Agnès Jaoui etc. etc.

    Une visite d'une heure et demie qui nous a bien intéressés.


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