• Hier soir, j'ai assisté avec Arlette à la projection publique du documentaire de Marc Dozier "Frères des Arbres, l'appel d'un chef Papou", un film qui a été récompensé par treize prix en France, au Japon, en Suisse, en Italie, en Belgique, en Polynésie française, au Gabon...

    C'était le chef papou Mundiya Kepanga qui animait le débat en présence du réalisateur Marc Dozier.

    Film Papou

    La Salle des fêtes de la Mairie du 15ème accueillait cet événement organisé par la MAIF (les adhérents avaient tous reçu une invitation par courrier).

    Film Papou

    Elle était pleine à craquer : il faut dire que le film traite d'un sujet brûlant de l'actualité, la déforestation des forêts primaires, et puis ce n'est pas tous les jours qu'on a l'occasion de voir un chef Papou !

    Film Papou

     La décoration de la salle des fêtes, de style Art-Déco, est l'oeuvre du peintre décorateur Henri Rapin, auteur des peintures des voûtes sur le thème des quatre saisons, du panneau du fond de la salle et des stucs décoratifs. Le peintre Victor Guillonnet a réalisé la partie centrale du plafond. Les travaux sont achevés en 1928 et la salle est inaugurée en 1929.

    Film Papou

    Le maire de l'arrondissement, Philippe Goujon, a tout d'abord fait un discours dans lequel il a rappelé qu'il s'agissait du second voyage en France du chef Papou qui a publié en 2012 en collaboration avec Marc Dozier "Les mémoires d'un Papou en Occident". Il a insisté bien sûr sur l'engagement de la mairie du 15ème concernant la protection de l'environnement et rappelé que le siège de la Fondation Frans Krajcberg, Centre d'art contemporain art et nature, qui perpétue l'œuvre de l'artiste, se situe dans le 15ème tout comme le studio photos de Yann Arthus Bertrand.

    En fait, il a fait son boulot de Maire !

    C'est ensuite le Président de la MAIF, Philippe Goujon, qui a pris la parole pour dire que la date du 5 juin n'avait pas été choisie par hasard puisqu'il s'agit de la "Journée mondiale de l'Environnement" et expliquer que la MAID était engagée de longue date dans des actions très concrètes pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Elle offre par exemple maintenant la possibilité aux automobilistes de choisir des pièces de réemploi pour réparer leur voiture et participer ainsi à sa politique volontariste de transformation du circuit de réparation. Il a ajouté que s'il s'agissait d'un cri d'alarme, c'était aussi un cri d'espoir pour la planète.

    Enfin, c'est le chef papou qui s'est présenté à l'assemblée, disant qu'il allait être rapide car il savait d'expérience que les hommes blancs étaient souvent pressés. Il ne manquera pas de continuer d'ailleurs à utiliser l'humour pour communiquer avec son auditoire. Il nous a dit qu'il venait de Papouasie-Nouvelle-Guinée (pays situé au nord de l'Australie constitué par la moitié orientale de la Nouvelle-Guinée) et était originaire d'une tribu appelée les Hulis vivant sur les hautes terres.

    Film Papou

    Il a ajouté qu'il avait rencontré Marc Dozier en 2001 au cours d'un des voyages du photographe et qu'il s'était lié d'amitié avec lui. Il a pris soin de lui pendant plusieurs semaines alors que l'homme blanc "grand et maigre comme un cocotier" arrivait en pays inconnu et maintenant c'est celui-ci qui prend soin de lui alors qu'il parcourt le monde depuis 2003 pour faire prendre conscience aux gouvernements et au monde en général de l'urgence d'agir.

    Il a dit qu'il était venu une première fois en France lors de la Cop 21 (c'est là qu'il a rencontré Robert Ford - entendez Robert Redford - et on qu'on lui avait alors posé la question de savoir comment lutter contre le réchauffement climatique ? Sa réponse à la question a été :

    "Si vous respectez la nature, elle vous respectera".

    Cette question lui a aussi donné l'idée de faire un film avec Marc Dozier (tourné de 2015 à 2017 ou 2018) pour le présenter de par le monde et être ainsi l'ambassadeur de la forêt primaire qui subit depuis quelques décennies une intense déforestation alors qu'elle représente l'oxygène que nous respirons. Il a ajouté que ce n'était pas "sa" forêt puisque le sort du monde entier dépend de sa protection. Il a terminé en disant qu'une prophétie de ses ancêtres disait :

    "Si les arbres disparaissent, les hommes disparaîtrons".

    ☻ La Maif m'a invitée à la projection d'un film sur la déforestation en Papouasie-Nouvelle-Guinée

    Nous avons ensuite visionné le film dont voici la bande-annonce.

    La projection de ce documentaire a été suivie d'un débat animé par Mundiya Kepanga dont les paroles étaient traduites par Marc Dozier. La langue des Hutis est une langue orale et Mundiya Kepanga n'est pas allé à l'école au sens occidental du terme. Il dit volontiers qu'il ne sait ni lire ni écrire et ajoute que son savoir lui vient de ses ancêtres. Tout comme chaque jeune adolescent Huti, il est allé à "l'école de la forêt" afin de devenir un homme. Cliquez ICI pour voir une petite vidéo sur le sujet. Suite à ce "stage", les jeunes adolescents se voient couper les cheveux afin d'en faire des parures qu'ils mettent lors des danses et des cérémonies.

    La remise de la parure du chef Papou au Musée de l'Homme

    A cette occasion justement, Mundiya Kepanga était l’invité d’Elisabeth Quin dans l’émission 28′ sur Arte : cliquez ICI pour voir l'émission.

    Dans la vidéo ci-dessous, vous pourrez voir l'humour dont le chef Papou use pour faire passer son message lors d'une Conférence internationale se tenant au Musée de l'Homme

    Pendant le débat, nous avons appris que 70% du territoire de la Papouasie-Nouvelle-Guinée est constitué de forêts primaires (sachant que la surface totale du pays équivaut à peu près à celle de la France). La déforestation à l'heure actuelle aurait touché 30% de la forêt (environ la surface de la Belgique), surtout dans les zones côtières propices au transport des grumes sur les bateaux.

    Des lois (les SABL) ont en effet été votées en Papouasie-Nouvelle-Guinée qui, alors qu'elles avaient été votées pour aider les populations locales dans l'agriculture, sont au final dévastatrices. Elles autorisent les propriétaires terriens à louer leurs terres à des exploitants étrangers, des malaisiens surtout, qui abattent des surfaces immenses de forêt en vue de l'exportation du bois précieux en Chine ou en Indonésie. Ou alors, ils plantent ces grandes étendues de palmiers à huile.

    De ce fait, on observe une diminution de plusieurs espèces d'animaux tels que l' oiseau de paradis (qui figure sur le drapeau du pays) dont le milieu naturel disparait petit à petit.

    Et pourtant, regardez comme cet oiseau est beau !

    Le même sort risque d'arriver au kangourou arboricole.

    Film Papou

    Toutefois, le chef Papou nous a dit que, depuis peu, on faisait pousser de la vanille sur les parcelles de savane ou de forêt endommagées ainsi que du café.

    Une autre question - posée par un enfant - a été : quelle est votre nourriture principale ? Le chef a dit que, tout comme ses ancêtres, traditionnellement la tribu se nourrissait de patate douce et de légumes et qu'ils élevaient des cochons mais que maintenant on pouvait aussi trouver dans l'épicerie du village du riz, du sel et du coca !

    A suivi un bain de foule de Mundiya Kepanga qui s'y est prêté avec beaucoup de gentillesse.

    J'ai pu voler cette photo sans oser faire le selfie moi-même...

    Film Papou

    A la sortie, un stand présentait livres (pour adultes et pour enfants), et DVD du film. Le chef Papou a dit en plaisantant qu'il avait retenu deux choses des hommes blancs :

    Le temps qui leur manque et la faculté à faire du business !

    Mundiya Kepanga ne sait peut-être ni lire ni écrire mais il a un grand sens de la communication.

    Une soirée très instructive !


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  • Hier soir, grâce à la médiathèque de Côte d'Or, je me suis fait une petite (en fait plutôt une grande) soirée télé très sympa en choisissant de regarder "Couleurs de l'incendie" de (et avec) Clovis Cornillac, un acteur que j'aime bien mais que je connais peu comme réalisateur.

    Ce film fait suite apparemment au film d'Albert Dupontel "Au revoir là-haut" (récompensé de 5 César en 2018) qui était également tiré d'un roman de Pierre Lemaître.

    Des romans que je vais sans doute lire...

     Dans Couleurs de l'incendie, l’histoire commence en février 1927, avec le décès de Marcel Péricourt, qui laisse en héritage à sa fille Madeleine (Léa Drucker), divorcée, un empire financier qu’elle va devoir gérer.

    Mais le jour de l’enterrement, le fils de Madeleine, Paul, 11 ans, se jette par la fenêtre sur le cercueil de son grand-père (on comprendra plus tard pourquoi). L’adolescent ne meurt pas mais reste paralysé et muet.

    Trahie et ruinée

    C’est le début des ennuis pour Madeleine, seule femme à résister à la corruption, l’ambition et le cynisme de son entourage masculin et de sa classe sociale. Bientôt trahie puis ruinée par les siens, seule pour s’occuper de son fils handicapé, elle va patiemment reconstruire sa vie.

    Et, surtout, elle va chercher à se venger de ceux qui lui ont fait du mal. Objectif hardi dans une France qui observe, impuissante, les premières couleurs de l’incendie qui va ravager l’Europe : la crise de 1929, la montée du nazisme, la guerre qui menace...

    Parmi les acteurs, Clovis Cornillac s’est donné un rôle important, celui d’un « gentil », M. Dupré, le chauffeur de Madeleine Péricourt, qui la revoit quand elle se retrouve ruinée et accepte de l’aider à se venger. « Comment fait-on, dans la vraie vie? », lui demande-t-elle. « On apprend vite », répond-il.

    Autour d’une Léa Drucker magistrale, les autres personnages secondaires sont également intéressants et remarquablement interprétés, principalement des « méchants » qui trahissent la confiance de Madeleine Péricourt : l’ancien bras droit de son père défunt et amoureux transi, qu’elle gifle (Benoît Poelvoorde ; son oncle, politicien véreux et avide (Olivier Gourmet); l’ancien précepteur de Paul devenu journaliste, véreux lui aussi (Jérémy Lopez); la femme de confiance de Madeleine, qui d’abord la soutient (Alice Isaaz).

    Fanny Ardant en cantatrice

    Il y a aussi quelques apparitions de Fanny Ardant, en cantatrice adulée par le jeune Paul et en proie à la montée du nazisme. Et une nounou polonaise qui va s’occuper avec entrain et bonne humeur de l’adolescent handicapé.

    Certes le film ne manque pas de coïncidences extravagantes et de rebondissements peu crédibles, et d’autres qu’on voit venir à des kilomètres. Mais il ne manque pas non plus de rythme et de suspense (notamment vers la fin quand la saga familiale vire au thriller), ni de souffle propre à en faire un beau film populaire, où la vengeance d’une femme veut punir la vanité, la convoitise et l’ambition démesurée des hommes.

    Et au fait, pourquoi ce titre? Pierre Lemaitre avait expliqué, à la sortie de son livre, qu’il l’avait emprunté à un poème de Louis Aragon de 1940, Les Lilas et les Roses.

    une critique de Jean-Michel Comte

    Je vous le conseille si, d'aventure,
    il vient à repasser à la télé.


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  • Je suis allée cet après-midi voir un film (gratuitement) au Centre Paris Anim' de la Poterne des Peupliers : Captain Fantastic de Matt Ross, sorti en 2016.

    Cela m'a permis de découvrir ce centre situé à deux pas de chez le fils de ma copine de paillasson, Marie-Claire, et ma foi j'en ai été enchantée. Un très bon accueil et un très bon film, dans une salle équipée de chaises et de très gros coussins à destination des enfants, que demander de plus ?

    Dommage cependant que si peu de gens soient venus assister à cette séance (j'ai eu connaissance de cette projection par la Newsletter de la Mairie du 13e à laquelle je suis abonnée).

    Le réalisateur de ce film a remporté le prix de la mise en scène dans la catégorie "Un certain regard" au festival de Cannes en 2016 ainsi que le Prix du jury et le Prix du public au Festival du cinéma américain de Deauville en 2016.

    Synopsis d'après Jérémie Couston, journaliste à Télérama dont je partage entièrement la critique.

    Un père écolo élève ses enfants loin du "système".

    Vivre dans une cabane au milieu des bois, avec des livres, un potager et une canne à pêche, en marge de cette société de consommation aliénante, qui n'en a jamais rêvé ? C'est l'utopie concrète proposée (imposée ?) par Ben Cash à ses six jeunes enfants. Au programme de leur éducation mi-hippie, mi-altermondialiste, en autarcie dans une forêt du nord-ouest des États-Unis : chasse au daim à l'arc, escalade, yoga et cours d'espéranto. Dans cette petite communauté où la religion n'a pas sa place, on ne fête pas Noël mais le « Noam Chom­sky Day », en référence au célèbre linguiste et philosophe. La tête et le corps façonnés par un père à tendance autoritaire, la progéniture semble ne manquer de rien sinon de l'amour de leur mère, récemment hospitalisée pour ­bipolarité. Sa disparition coïncidera avec le désir d'émancipation de l'aîné, qui se verrait bien, enfin, courir le guilledou et entrer à Harvard.

    Après une première partie euphorisante, sur la symbiose avec la nature, les joies et les limites d'un système éducatif en vase clos, le film et ses néo-Robinsons entament une mini-révolution, au risque de la déconvenue. A bord d'un vieux bus, la famille Cash se confronte au monde extérieur. A commencer par les parents de la défunte, caricatures un peu grossières du capitalisme triomphant : ils n'ont jamais compris le virage écolo-libertaire de leur fille... Incarné par un Viggo Mortensen en grande forme, Ben est-il le ­superhéros que le titre suggère ? Fantastique ou fantasque ? En tout cas un père idéaliste qui se bat pour ses convictions et pour que ses enfants vivent dans un monde authentique. De quoi forcer le respect.

    La bande-annonce

     

    Un excellent film dans lequel j'ai découvert un acteur, Viggo Mortensen, qui est aussi réalisateur, scénariste, producteur, musicien, photographe, peintre et même poète.

    Waouuuuu !!!

    Autant de dons chez une même et seule personne, c'est pas juste...

    Les Centres Paris Anim' de Paris proposent beaucoup d'activités pour tous, petits et grands avec des tarifs en fonction des revenus. Je me suis renseignée pour des cours d'italien mais malheureusement cette langue n'est pas assez populaire en France pour être enseignée. Je vais devoir continuer à l'apprendre sur le net...


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  • J'ai regardé hier soir un film qui paraissait devoir me plaire sur France 2 et qui ne m'a pas déçu. Deux acteurs que j'adore en étaient les principaux protagonistes, Leïla Bekhti et Edouard Baer, auxquels étaient associés plusieurs acteurs moins connus ainsi que plein d'enfants. Le titre du film, La lutte des classes, est à double sens... Celui-ci se passe en effet dans le milieu scolaire.

    Un très beau film sur la 2 hier soir : la lutte des classes de Michel Leclerc

    Synopsis

    Sofia et Paul sont de gauche. Résolument. Lui, est un vieux punk anarchiste, batteur dans un groupe dont la célébrité se résume à un vieux clip outrageusement anticlérical. Elle, est une jeune maghrébine de banlieue qui, à force de travail, est parvenue à intégrer un brillant cabinet parisien d'avocats.
    Sofia et Paul ont acheté une petite maison avec jardin à Bagnolet de l'autre côté du périphérique. Ils y ont scolarisé à l'école publique Jean-Jaurès (Jean-Jau pour les intimes) leur fils Corentin (dit Coco). Mais les années passant, la qualité de l'enseignement à l'école publique se détériore conduisant les parents des camarades de Corentin à les transférer à l'école privée Saint-Benoît. Sofia et Paul sont confrontés à un dilemme : la fidélité à leurs convictions politiques ou l'éducation de leur enfant ?

    Un film touchant et plein de tendresse

    J'ai adoré !


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  • Samedi dernier, Arlette m'a invitée à aller au cinéma avec elle dans le cadre du Festival Télérama (la place à 4 euros avec le coupon découpé sur le journal).

    Cool !

    Nous avons vu un superbe film d'un réalisateur roumain, Cristian Mungiu, au titre peu évocateur "RMN". En fait, RMN en roumain c'est la traduction d'IRM chez nous.

    Le film radiographie en effet la société roumaine de notre époque qui se confond avec celle de l'Europe, voire même du monde en général. Le film met en scène, en l'occurrence, la population xénophobe, raciste, allant même jusqu'à la violence d'un petit village de Transylvanie qui se ligue pour faire repartir les étrangers (des sri lankais) qui ont trouvé du travail dans la boulangerie industrielle du village.

    Les "locaux" sont trop chers !

    "On a rien contre ces gens tant qu'ils restent chez eux" dit un paroissien à la messe dominicale. Le médecin, lui, va même jusqu'à insinuer qu'ils sont porteurs de virus contre lesquels la population roumaine ne peut pas lutter ! Quand au curé, il a accepté d'accueillir dans son église cette foule qui gronde...

    Bref, un film fort que j'ai adoré.


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