•  Ce matin, nous sommes allés faire une visite guidée du Cimetière de l'Est, autrement dit le cimetière du Père-Lachaise (*), visite proposée par le Ministère de la Culture dans le cadre de la deuxième édition de "A vous de lire". Thierry Le Roi, l'homme qui réanime les cimetières comme on a coutume de l'appeler, nous a emmené pour 3 heures et demie de promenade sur les traces des grands écrivains inhumés dans ce cimetière.

     (*) François d'Aix de la Chaise (1624-1702), confesseur de Louis XIV aime en effet à l'époque se promener dans le parc que possède l'ordre des Jésuites auquel il appartient.

     Un peu d'histoire

    (vous le savez, je suis une passionnée...)

     Alexandre Théodore Brongniart (l'homme du Palais) en est l'architecte et Napoléon 1er le commenditaire. Le cimetière est inauguré le 21 mai 1804 avec l'enterrement d'une fillette de 5 ans, Adélaïde Paillard de Villeneuve, fille d'un modeste porte-sonnette du Faubourg Saint-Antoine (site internet "Les métiers de nos ancêtres" : dans les villes, employé de police qui signalait à l'aide d'une clochette l'heure de balayer et nettoyer les rues aux habitants.). Le cimetière, conçu à l'origine pour les arrondissements de la rive droite, est situé hors les murs et les parisiens rechignent à se faire enterrer dans ce quartier réputé populaire, ce qui fait qu'ils le boudent pendant des années. Ce n'est qu'à partir de 1817, après le transfert des dépouilles d'Héloïse et Abélard ainsi que de Molière et de La Fontaine, que les parisiens commencent à y enterrer leurs morts : alors qu'en 1812, il n'y avait qu'un petit millier de sépultures, en 1830, on dénombre 33.000 tombes et à l'heure actuelle, on se bat presque pour y être enterré : il faut compter 11.000 euros pour une concession perpétuelle de seulement 2m² (hors frais d'obsèques naturellement !)

     69.000 monuments funéraires sont répartis sur 44 hectares : le Père Lachaise constitue le plus grand jardin de Paris hormis le bois de Vincennes et le bois de Boulogne. C'est vrai qu'il fait bon y flâner et que beaucoup de gens y viennent sans y avoir de sépulture.

     Avec Philippe, nous formons un tandem de choc : tandis qu'il prend des photos des tombes, je manie le crayon et le calepin !

     Notre premier rendez-vous est avec Marcel Proust (85ème division - J11).

     La croix des templiers apposée sur sa tombe indique que son père et son frère étaient médecins. L'auteur de "A la recherche du temps perdu " obtient le Prix Goncourt en 1919 pour son roman "A l'ombre des jeunes filles en fleurs". Atteint d'asthme dès son enfance, il décèdera à 51 ans et on trouve parfois sur la tombe de Marcel Proust un inhalateur : ce n'était pas le cas ce jour-là...

    Marcel-Proust-internet.jpg

     La tombe de Balzac (1799 - 1850) est située dans la 48ème division (1ère ligne Q9). Elle est surmontée d'un buste, une sculpture de David d'Angers fort expressive dont l'original se trouve au Musée Balzac à Passy. Un livre et une plume à la base du monument rappellent l'activité de l'auteur de la Comédie Humaine. A l'origine Alexandre Dumas, ami de Balzac, souhaitait faire ériger un monument mettant à l'honneur "La Comédie Humaine", ce roman de Balzac mettant en scène plusieurs milliers de personnages et dans lequel il parle du cimetière du Père Lachaise, mais la Comtesse Hanska, l'épouse de Balzac, y préféra l'actuel monument qui a été classé.

     Balzac + groupe

     Balzac-2.jpg

     Contemporain de Balzac, Gérard de Nerval (1808 - 1855) est enterré dans la 49ème division (1ère ligne). Sa tombe est constituée d'une colonne surmontée d'un vase drapé. Sans vouloir réduire Gérard de Nerval à une anecdote... celle-ci est tout de même très cocasse : un jour, on le surprend dans les jardins du Palais Royal, traînant un homard vivant au bout d'un ruban bleu ! A ses amis qui s'étonnaient il répliqua : en quoi un homard est-il plus ridicule qu'un chien, qu'un chat, qu'une gazelle, qu'un lion ou toute autre bête dont on se fait suivre : j'ai le goût des homards, qui sont tranquilles, sérieux, savent les secrets de la mer, n'aboient pas...

    Gérard de Nerval

     Le baiser

     J’ai soif d’un baiser

    Comme une ville qui s’allume

    Et que le vent vient d’embraser.

    Tout mon coeur brûle et se consume

    J’ai soif, oh, j’ai soif d’un baiser !

     

    Baiser de la bouche et des lèvres

    Où notre amour vient se poser

    Plein de délices et de fièvre.

    Ah, j’ai soif, j’ai soif d’un baiser !

     

    Baiser multiplié que l’homme

    Ne pourra jamais épuiser.

    Oh toi, que tout mon être nomme,

    J’ai soif, oui, j’ai soif d’un baiser !

     

    Fruit doux où la lèvre s’amuse

    Beau fruit qui rit de s’écraser.

    Qu’il se donne où qu’il se refuse

    Je veux vivre pour ce baiser.

     

    Baiser d’amour qui règne et sonne

    Au cœur battant se briser,

    Qu’il se donne où qu’il se refuse

    Je veux mourir de ce baiser.

     

    Gérard de Nerval se suicida (probablement) : son corps fut retrouvé pendu un matin d'hiver à une grille de la rue de la vieille lanterne, aujourd'hui disparue (à l'emplacement de l'actuel square de la tour Saint-Jacques).

    Chemin faisant, nous arrivons à la sépulture d'Auguste Maquet :  un illustre inconnu, me direz-vous ! Celui dont il a été le nègre  et qui lui a volé la vedette, c'est Alexandre Dumas... Eh oui : le premier jet des Trois Mousquetaires, de Vingt ans après, du Vicomte de Bragelone ou encore du Comte de Monte Cristo, est de Maquet, Dumas ne faisant que réécrire, parfois presque à l'identique, ces feuilletons que réclamaient les lecteurs de la presse quotidienne et qui les incitaient le lendemain à racheter le journal !

     Celui-ci, intentera d'ailleurs un procès à Alexandre Dumas réclamant la paternité de ses oeuvres mais il le perdra et ne sera dédommagé que par une coquette somme toutefois.

     La tombe d'Auguste Maquet (1813 - 1888)  est située dans la 54ème division (1ère ligne S 10). La tombe d'Alexandre Dumas se trouve, elle, au Panthéon...

     Auguste Maquet

    Sully Prudhomme : Premier écrivain à recevoir le Prix Nobel de littérature en 1901.

    Né en 1839 et décédé en 1907, il repose dans la 44ème division (1ère ligne N 13). Sa sépulture, lontemps abandonnée, a été restaureé récemment et contient un cadre renfermant l'un de ses poèmes.

    Sully Prudhomme

     Les yeux

     Bleux ou noirs, tous aimés, tous beaux,

    Des yeux sans nombre ont vu l'aurore ;

    Ils dorment au fond des tombeaux

    Et le soleil se lève encore.

     

    Les nuits plus douces que les jours

    Ont enchanté des yeux sans nombre ;

    Les étoiles brillent toujours

    Et les yeux se sont remplis d'ombre.

     

    Oh ! qu'ils aient perdu le regard,

    Non, non, cela n'es pas possible !

    Ils se sont tournés quelque part

    Vers ce qu'on nomme l'invisible ;

     

    Et comme les astres penchants,

    Nous quittent, mais au ciel demeurent,

    Les prunelles ont leurs couchants,

    Mais il n'est pas vrai qu'elles meurent :

     

    Bleus ou noirs, tous aimés, tous beaux,

    Ouverts à quelque immense aurore,

    De l'autre côté des tombeaux

    Les yeux qu'on ferme voient encore.

     Guillaume Apollinaire est inhumé dans la 86ème division. Le créateur du surréalisme est né en 1880 à Rome. Engagé volontaire, il est blessé pendant la grande guerre mais c'est de la grippe espagnole qu'il décède en 1918.

     Guillaume Appolinaire

     Il est l'auteur du recueil de poèmes "Calligrammes". Un calligramme est d'ailleurs gravé sur sa tombe sous forme de tessons : mon coeur pareil à une flamme renversée.

    apollinaire-coeur 

    Nous arrivons maintenant à une tombe très courue : c'est celle d'Oscar Wilde. Né à Dublin en 1854, cet écrivain anglais écrit de la poésie, des pièces de théâtre qui sont parfois censurées et donne des conférences sur le thème de l'esthétisme.

    Il est aussi célèbre pour ses citations percutantes : il répond à un douannier "moi, je n'ai rien à déclarer, sinon mon génie !"

    Marié pour les convenances, il ne cache pas son homosexualité. Mis à l'écart par l'angleterre puritaine, il meurt en 1900 à Paris dans un hôtel situé dans le quartier de Saint-Germain des Prés et dénommé "l'Hôtel". Laissant au propriétaire une note impayée, il décrète : je meurs au dessus de mes moyens !

    Il est inhumé au cimetière de Bagneux dans l'indifférence générale et ce n'est que 12 ans plus tard qu'un mécène fait transporter ses cendres au cimetière du Père Lachaise et lui fait ériger une tombe (89ème division) qui fait scandale à l'époque : un sphinx ailé y est représenté nu et est très vite mutilé...

     Oscar Wilde

     La tradition veut que ses adoratrices embrassent la tombe : le visage du sphinx ne résistera peut-être pas très longtemps aux lavages au Karcher qui s'ensuivent...

     Oscar Wilde 2

     Les monuments à Molière et à La Fontaine (25ème division) ont été érigés en 1817 pour promouvoir le site auprès des parisiens : ce sont leurs restes supposés qui sont enterrés ici. En effet, Jean Baptiste Poquelin est décédé en 1673 et La Fontaine en 1695.

     Molière et La Fontaine

     Sur la tombe de La Fontaine, des bronzes évoquent certaines de ses fables

    comme ici "le loup et l'agneau".

    La Fontaine le loup et l'agneau

    Au passage, nous longeons le mur des fédérés qui commémore les événements de la Commune de Paris et qui fête cette année son 140ème anniversaire. Un hommage à Goya y a été fait sous forme de la reproduction de l'une de ses toiles : "Fusillades à la montagne du Prince Pio - 3 mai 1814".

    Hommage-a-Goya.jpg

     C'est dans ce secteur que se trouve la sépulture de Jean-Baptiste Clément ((Division 76 2ème ligne C 35) , chansonnier montmartrois et communard, auteur de la célèbre chanson "Le Temps des cerises". Son enterrement au Père Lachaise attire une foule évaluée à près de 5000 personnes.

    Jean-Baptiste Clément

     Paul Eluard est inhumé dans la 97ème division (1ère ligne). Né en 1895, il décède en 1902 d'une crise cardiaque. Sa tombe est très végétale. Après des problèmes matrimoniaux concernant son premier mariage avec Gala (qui épousera Dali ensuite), il part faire le tour du monde et écrit des poèmes d'amour comme "Je t'aime" qu'il dédicacera plus tard à son troisième grand amour, Dominique.

     Paul Eluard

     Je t'aime

    Je t'aime pour toutes les femmes que je n'ai pas connues 
    Je t'aime pour tous les temps où je n'ai pas vécu 
    Pour l'odeur du grand large et l'odeur du pain chaud 
    Pour la neige qui fond pour les premières fleurs 
    Pour les animaux purs que l'homme n'effraie pas 
    Je t'aime pour aimer 
    Je t'aime pour toutes les femmes que je n'aime pas 

    Qui me reflète sinon toi-même je me vois si peu 
    Sans toi je ne vois rien qu'une étendue déserte 
    Entre autrefois et aujourd'hui 
    Il y a eu toutes ces morts que j'ai franchies sur de la paille 
    Je n'ai pas pu percer le mur de mon miroir 
    Il m'a fallu apprendre mot par mot la vie 
    Comme on oublie 

    Je t'aime pour ta sagesse qui n'est pas la mienne 
    Pour la santé 
    Je t'aime contre tout ce qui n'est qu'illusion 
    Pour ce coeur immortel que je ne détiens pas 
    Tu crois être le doute et tu n'es que raison 
    Tu es le grand soleil qui me monte à la tête 
    Quand je suis sûr de moi.

     Les cendres de Beaumarchais (1732 - 1799), elles, furent transférées au Père Lachaise dans la division 28 (1ère ligne Q33) après la vente et la destruction de sa maison (où il reposait dans le jardin). La tombe de ce touche à tout, tout à la fois auteur dramatique, musicien, agent secret, courtisan et surtout grand séducteur, est très simple.

     Beaumarchais

     La chèvre de Monsieur Seguin a disparu de la tombe d'Alphonse Daudet...  Comme bon nombre de souvenirs évoquant les hommes et les femmes célèbres du cimetière, l'emblème de cet ancien maître d'école, secrétaire du Duc de Morny, puis écrivain de sa Provence natale (il est né à Nimes en 1840) a été volé. Daudet décède à Paris 57 ans plus tard et repose dans la 26ème division du cimetière. Le monument, réalisé par Falguière, est peu visible de face : le sculpteur l'a donc orné d'un médaillon cerné de lauriers à l'arrière gauche, ce qui permet aux initiés de ne pas le manquer !

    Alphonse Daudet

     Une tombe sobre, en forme de totem maya, pour Miguel Angel Asturias, l'écrivain guatémaltais né en 1899, ancien ambassadeur à Paris, Prix Lénine de la Paix en 1966 et Prix Nobel de littérature en 1967. La sépulture est située dans la 10ème division du cimetière.

     Miguel Angel Asturias

     Un bond dans le temps pour retrouver la tombe d'Alfred de Musset (1810 - 1857) qui se trouve en 1ère ligne de la 4ème division. Sur le monument sont gravés les titres de certaines de ses oeuvres, pas toujours les plus connues... : Lorenzaccio (oui ça je connais bien sûr !), Frédéric et Bernerette (inconnu au bataillon), Mardoche (idem), Namouna (idem), Les Nuits (oui !).

     Alfred de Musset

     Selon sa volonté, un saule a été planté sur sa tombe (il est régulièrement renouvelé pour ne pas prendre trop d'ampleur) et une épitaphe y a été gravée, issue de l'un de ses poèmes : Lucie.

     Mes chers amis, quand je mourrai,
    Plantez un saule au cimetière.
    J'aime son feuillage éploré.
    La pâleur m'en est douce et chère
    Et son ombre sera légère
    A la terre où je dormirai.

    Colette de Jouvenel, dite Colette, est née en 1873. Cest l'une des personalités les plus courues de la nécropole. Elle repose le long de l'avenue circulaire à la 1ère ligne de la 4ème division. Sa tombe est très sobre. Le scandale de son baiser à Missy au Moulin Rouge dans le spectacle "Rêve d'Egypte" lui octroie une publicité qu'elle n'imaginait pas.   Un bon mot de cette femme de lettres : "la mort ne m'intéresse pas, la mienne non plus !" Paris lui offre en 1954 des obsèques nationales (les seules octroyées à une femme à nos jours), son cercueil étant exposé dans la cour d'honneur des jardins du Palais Royal.

     Colette

     Dernière étape de cette promenade : le mausolée à Héloïse et Abélard (7ème division AD25). Encore un transfert de cendres pour redorer le blason du cimetière du Père Lachaise. Héloïse a 15 ans, est est jolie comme une fleur et intelligente de surcroît quand elle tombe amoureuse d'Abélard de 31 ans son aîné. Leur liaison pourtant brève conduit pourtant à la naissance d'un fils nommé Astrolabe qui deviendra évêque de Nantes. Malgré un mariage secret des deux amants destiné à calmer les foudres de l'oncle d'Héloïse, Fulbert, chanoine à Notre Dame de Paris, Abélard enjoint tout de même Héloïse de rejoindre le couvent d'Argenteuil comme soeur converse. Lui-même n'échappe pas à un triste sort : il est émasculé de force par la famille d'Héloïse avide de vengeance...

     Héloïse et Abélard 1

     3 heures et demie après et avec quelques kilomètres dans les talons, nous rejoignons tout contents la terrasse ensoleillée d'un café pour déjeuner...

    On ne peut pas se nourrir que de littérature !


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  •  Le Mobilier National propose en ce moment à la Galerie des Gobelins une exposition sur les tissages de la Renaissance italienne mettant à l'honneur trois grands artistes : Raffaello Sanzio (plus connu sous le nom de Raphaël),     Giovanni da Udine  et  Giulio Romano (également appelé Jules Romain).   L'exposition rassemble une vingtaine de tapisseries provenant majoritairement de la collection de Louis XIV.

     L'éclat de la Renaissance italienne 022

     En 1503, Jules II est élu pape. Il tente durant son règne de faire de Rome le centre religieux et culturel du monde occidental. Il confie à Raphaël le décor de quatre des pièces de ses appartements, dites "Chambres du Vatican" ou "Stanze di Rafaello". L'une d'entre elles, la Salle de Constantin, réservée aux cérémonies officielles, est à la gloire de cet empereur qui a été le premier à s'être converti au christianisme et à proclamer la liberté de culte.

       C'est dans la manufacture des Gobelins à la fin du 17ème siècle qu'on été tissées les créations de Raphaël pour les Chambres. L'exposition montre ici une gigantesque tapisserie (4,23 x 9,13 m) intitulée "La bataille de Constantin" d'après une esquisse de Raphaël (dont l'exécution a été confiée à Jules Romain, son élève, après la mort du maître). Pour voir la fresque de Raphaël, cliquer ici.

     Constantin et Maxence étaient en rivalité pour devenir les Césars de la Rome antique. L'action se passe en 312 après Jésus-Christ : au milieu de la mêlée des fantassins et des cavaliers, Constantin, sur un cheval blanc, se dirige vert le pont Milvius qui enjambe le Tibre, au nord-est de Rome.

     La bataille de Constantin

     Détail montrant Maxence, le rival de Constantin, qui se noie dans le Tibre

     La bataille de Constantin détail

     Vive Constantin, nouvel empereur de Rome !

     Autre pièce marquante de l'exposition, la Tenture de l'Histoire de Scipion d'après Jules Romain initialement commandée par François Ier au 16ème siècle et dont de nombreuses copies ont été réalisées. Celle du Maréchal de Saint-André est retissée par les ateliers des Gobelins à la fin du 17ème pour Louis XIV et est exposée au grand Trianon en 1693.

    Parmi les tapisseries exposées, deux d'entre elles ont retenu mon attention par la vivacité des coloris et la luminosité qui s'en dégage : Le repas chez Syphax et l'incendie du camp.

    L'histoire se passe environ 200 ans avant Jésus-Christ... Après s'être rendu maître de l'Espagne, Scipion envisage de continuer la guerre en Afrique (Scipion l'africain, je suis sûre que ça vous dit quelque chose !). Il sollicite l'alliance de Syphax, roi de la Numidie occidentale. Ce dernier le reçoit à sa table en même temps que son rival, Hasdrubal, frère d'Hannibal. On a tous entendu parler des guerres puniques...

    Le repas chez Syphax Jules Romain centre

     Finalement, Syphax s'allie à Hasdrubal contre Scipion. Mal lui en prend puisque celui-ci les défait tous les deux en incendiant leurs camps à la faveur de la nuit... La tapisserie ci-dessous (4,55 x 3,42 m) montre les combats illuminés par l'incendie.

     L'incendie du camp Jules Romain

     Et si on apprenait l'histoire par l'iconographie, ce serait plus simple, non ?

    En tous cas, pour moi qui ait une mémoire visuelle, "c'est tout bénef" !

     L'exposition se tient depuis le 12 avril et dure jusqu'au 24 juillet.

     Un détail : j'étais toute seule à visiter l'expo...

    (c'est vrai que parfois les tapisseries c'est un peu rébarbatif... mais celles-ci sont splendides).


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  •  Les bâtiments du Mobilier National ont été construits en 1937 par l'architecte Auguste Perret, le maître du béton armé, et se trouvent rue Croulebarbe dans le 13ème. A l’heure actuelle, on y conserve, répare et entretient environ 80 000 objets mobiliers et textiles (tapisseries, tapis) mais... les locaux ne sont pas ouverts à la visite.

     Mobilier national

     Ils recèlent pourtant de véritables trésors qu'heureusement la Galerie des Gobelins présente régulièrement à l'occasion des diverses expostions qu'elle organise 2 fois par an.

     Affiche de l'expo

     Cette fois-ci, ce sont les bronzes du Garde-Meuble impérial et royal qui sont à l'honneur dans cette exposition qui regroupe une superbe collection de pendules, de pare-feux et de lustres, d'où son titre : l'heure, le feu, la lumière. J'ai été enthousiasmée par les pendules et ce sont donc surtout elles que j'ai photographiées pour en avoir un souvenir et vous faire partager ces merveilles de l'art du 19ème siècle. L'exposition se tient sur les deux étages de la Galerie : le rez-de-chaussée est tapissé de rouge, le premier étage de bleu...

     La salle du bas (10)

     La salle du haut (19)

     Cette pendule est intitulée "Une étude". Elle est en bronze doré signée "Le Sieur à Paris" (vers 1805). L'étude engendre des bienfaits comme le traduisent les fruits dans le panier, mais nécessite de l'assiduité comme le suggère le chien, symbole de fidélité.

     Pendule Une étude (8)

     Une autre figure d'Etude sur cette pendule en forme de borne antique en bronze doré et marbre noir. L'Etude est assise sur un globe suggérant la puissance et l'universalité du savoir : c'est par l'étude qu'on asseoit son emprise sur le monde...

     Pendule en forme de borne antique ornée d'une figure d'Etu

     Elle a été acquise pour meubler la chambre à coucher de Letizia Bonaparte, la mère de l'Empereur, au Grand Trianon, puis c'est Napoléon lui-même qui l'a installée dans son cabinet particulier au château de Rambouillet. On la retrouve dans le tableau de François-André Vincent daté de 1804 représentant le Comte de la Forest avec sa femme et sa fille.

     Le Comte de la Forest avec sa femme et sa fille par Franço

    Pendule "Fileuse assise sur une fontaine"

    Cette pendule a été cédée au garde-meubles en 1812 après avoir fait partie de la chambre à coucher du Roi de Rome, fils de Napoléon 1er.

     Pendule fileuse assise sur une fontaine (6)

     Pendule "Silence" en bronze doré et marbre vert de mer (1809)

    inspirée de la sculpture de Maurice-Etienne Falconet : l'amour menaçant.

     Le-silence.jpg

     Pour rester dans l'enfance, voici une pendule intitulée "L'enfant souffleur de bulles de savon" en bronze doré-patiné et cristal (époque Restauration).

     Pendule à l'enfant souffleur de bulles de savon (79) copie

     Le souffleur de bulles de savon (80)

     Cette pendule dite "au télégraphe" représente un télégraphe Chappe. Elle marque le goût de l'époque pour les sciences. En bronze doré, elle a été fabriquée en 1806. Installé au sommet d’un arc de triomphe, ce télégraphe témoigne de la tendance marquée sous l’empire, d’intégrer dans les objets décoratifs que sont les pendules des éléments empruntés à l’architecture monumentale. Un Mercure ailé enfantin, messager des dieux, tient le balancier de l'horloge.

     Pendule représentant un télégraphe 1806 (49)

     Pendule "sympathique" acquise par Louis-Philippe en 1834. les pendules sympathiques présentent la particularité de remettre à l'heure à midi et à minuit la montre qui leur est associée dès lors que celle-ci est insérée dans le "croissant" situé sur la partie supérieure de la pendule. Cette montre a été portée par Louis-Philippe lors de la cérémonie de retour des cendres de l'empeureur Napoléon 1er le 15 décembre 1840.

     Pendule sympatique et montre datées 1834 portée pa rLouis

     Pendule en forme de colonne en bronze doré et vert antique (1810) ayant meublé le salon de la dame d'honneur de l'Impératrice au Palais de Compiègne.

     Pendule en forme de colonne (28)

     Pendule "La chûte de Phaéton" (fin 18ème - début 19ème)

     Jupiter foudroie le jeune Phaéton qui, en conduisant imprudemment le char du Soleil son père, allait embraser la terre dont il s'était trop approché, risquant de provoquer une catastrophe universelle. Cette allégorie pourrait faire allusion à la situation politique de la France, où certains appellent à un pouvoir fort garant de l'ordre, après l'agitation et l'instabilité de la période révolutionnaire.

     Pendule la chûte de Phaeton (2)

     Cette pendule époque second empire en bronze doré et patiné fait écho à l'oeuvre du sculpteur Philippe Magnier "L'Aurore descendant de son char".

     L-aurore.jpg

     Cette autre pendule fait pendant, elle, à une toile de David : Le serment des Horaces.

     Le serment des Horaces de David

     Pendule Le serment des Horaces (39)

     Quant à celle-ci, datée de 1804, elle représente Hébé, déesse de la Jeunesse et l'aigle de Jupiter et prit place dans le grand salon de l'Impératrice au premier étage du Petit Trianon. Elle pourrait être l'allégorie de la dynamique de rajeunissement du nouveau régime impérial.

     Hébé, déesse de la jeunesse et l'aigle de Jupiter (35)

     Christophe Fratin, qui a signé cette pendule représentant une jument et son poulain (1842-1852), a donné à l'industrie plusieurs modèles d'animaux. Il est réputé pour la finesse de ses observations.

     Pendule Jument et son poulain (76)

     Cette pendule intitulée "Une enfant à la chèvre" est d'une belle facture également. Elle est datée d'avant 1852 et est en bronze doré-patiné et en marbre blanc.

     Pendule de l'enfant à la chèvre (74)

     Pendule représentant un trophée de guerre. La figure de l'Histoire écrivant sur un bouclier est là pour montrer que l'histoire s'écrit par les conquêtes. Les trophées rendent hommage aux valeureux militaires qui, comme le propriétaire des lieux, combattent pour leur pays (la pendule a appartenu au Prince Murat puis à l'Empereur où elle était placée dans sa chambre à coucher à l'Elysée).

     Pendule représentant un trophée de guerre Chambre du Prin

     Cette garniture de cheminée à la gloire de Napoléon III comporte une pendule et deux candélabres (1853-1857). Elle est en bronze doré-patiné et en marbre blanc.

     Garniture de cheminée à la gloire de Napoléon III (61)

     Les deux chiffres qui figurent sur le parchemin sont ceux de deux scrutins essentiels, le premier est son élection comme président de la République le 10 décembre 1848

    et le second le plébiscite du 21 novembre 1842 qui ratifie l'avènement de l'Empire.

     Garniture de cheminée à la gloire de Napoléon III détai

     J'ai aussi admiré quelques belles tapisseries de la Manufacture des Gobelins (bien sûr) comme celle-ci qui représente l'enlèvement d'Orythie, fille du Roi d'Athènes Erecthée, par Borée, dieu des Vents du nord, qui n'ayant pu obtenir sa main l'enleva pour l'emporter en Thrace...

    L'enlèvement d'Orythie par Borée (14)

    Celle-ci représente Bonaparte distibuant des sabres d'honneur aux grenadiers de sa garde à l'issue de la bataille de Marengo.

     Bonaparte distribue des sabres d'honneur aux grenadiers de

    Il y a aussi celle-ci, en laine et soie, qui orne l'escalier monumental faisant communiquer les deux niveaux : elle repréente le cabinet du Roi Louis XIV où l'ambassadeur d'Espagne agenouillé baise la main du Duc d'Anjou déclaré roi d'Espagne par son grand-oncle le 16 novembre 1700. Le carton de la tapisserie est de François Gérard.

    Le duc d'Anjou déclaré roi d'Espagne François Gérard (1

     J'ajoute que j'ai bénéficié pour visiter cette exposition d'une paix royale (un calme olympien si vous préférez !), tous les parisiens s'étant donnés rendez-vous à l'exposition Monet que, par ailleurs, j'ai loupée... On ne peut pas être partout à la fois et je ne regrette rien !kj

     

    jlmq  A noter : l'exposition dure jusqu'au 27 février prochain.

    Pour une fois, je vous donne une info qui n'est pas encore périmée...


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  •  Encore une exposition me direz-vous ? Eh bien oui na ! et pas la plus moche...

     Carnets de voyage 2... Le monde au bout du crayon

     L'Adresse (Musée de La Poste) propose cet hiver et jusqu'au printemps à  ses visiteurs de voyager depuis... Montreuil jusqu'aux confins du monde grâce à 46 artistes doués de multiples talents dont celui de croquer sur le vif l'instant présent. 600 dessins, 200 extraits de carnets et beaucoup de talent font de cette nouvelle exposition un must !

     

    Avec l'Adresse, faites le tour du monde !

      

    Partir à la rencontre des gens, découvrir ainsi les cultures et les paysages au travers des scènes de la vie quotidienne : voici le point commun de tous ces artistes voyageurs. Le résultat ? Des croquis en noir et blanc mais surtout en couleurs réalisés au fusain pour certains, à l'aquarelle pour d'autres : les techniques sont très variées et les carnets aussi.

       Certains sont dessinateurs ou illustrateurs professionnels, d'autres n'ont pour seul bagage que l'école de la vie mais tous ont ramené de leurs périples sur tous les continents des carnets chargés d'émotion.

     Christine Flament, auteur/illustratrice d'albums de jeuness, a croqué ici la quincaillerie de Montreuil qui existe depuis 40 ans et dont le propriétaire espère que le dessin lui fera de la publicité car les clients sont rares...

       Carnets de voyage Christine Flament

     Anouchka Desseilles a eu comme formation "les ruptures, les échecs, les ratages"... A son retour du Sénégal, elle a peint Elizabeth Sagna, originaire de Casamance. Depuis, celle-ci est devenue femme de service dans une halte garderie du 18ème arrondissement.

     Carnets de voyage Anouchka Deseilles

     Reno Marca se définit comme "mauvais écolier car dessinateur assidu"...

    Ce jour-là, il a emmené son carnet sur le chantier naval de Belo-sur-mer à Madagascar.

     Carnets-de-voyage-Reno-et-Claire-Marca.jpg

     L'exposition se visite avec un audio-guide, ce qui permet au visiteur de partager les impressions des "artistes-voyageurs". Au sein de l'expostion, un espace vidéo présente des films sur les carnettistes en action.

    L'exposition est ouverte jusqu'au 23 avril 2011


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  • Nous sommes allés cette semaine voir une exposition au quartier latin dans un très

    bel édifice, le réfectoire des Cordeliers, seul élément restant de cet ancien couvent du XIIIème siècle ainsi appelé à cause de la corde qui ceignait la robe des moines.

    Refectoire-des-Cordeliers.jpg

    Il s'agit d'une exposition de photos

    sur le quotidien des parisiens sous l'occupation.

     Affiche expo

     Dans la vaste salle du réfectoire est organisé un parcours qui permet de passer

    en revue la guerre sous tous ses aspects. Des vélos d'époque avec d'ingénieuses projections témoignent des difficultés que rencontrent les parisiens à circuler en voiture, restrictions d'essence obligent.

     Un vélo

     et les paroles désormais célèbres de "Radio Paris est allemand"

    semblent s'échapper d'un poste de radio d'époque.

      Poste de radio

     Ci-dessous, la présentation de l'exposition faite par le Commissaire de l'exposition.

     Présentation

    1940-1944 : Paris, capitale pluriséculaire de la France, perd durant quatre années ce statut.

     Désertée par l’Etat français qui maintient néanmoins ses appareils répressifs, elle devient la capitale allemande de la France où l’occupant règne en maître. Les réquisitions et les pillages, les persécutions et la répression, le froid et la faim, la guerre qui se poursuit, mais également la lutte ou plutôt les luttes à leur encontre, transforment la vie des Parisiens.

     Ces bouleversements ne s’affichent cependant pas tous avec la même évidence dans l’espace public. Restituer leur présence et leur visibilité suppose d’abord se défier des images le plus souvent conçues à chaud pour signifier que la vie continuait et que Paris était toujours Paris, en apprenant à les lire. La retraversée d’images connues, la présence « d’images rebelles » et de certains documents exposés pour la première fois voudraient contribuer à montrer comment, par ces temps d’exception, le quotidien se brouille et comment d’apparentes continuités peuvent masquer des pratiques radicalement nouvelles, propres à subvertir ou transcender l’ordinaire.

     Articulation

    1- L’ordinaire à l’épreuve
    Parce que Paris est désormais la capitale allemande de la France, l’espace public s’en
    trouve spectaculairement bouleversé et l’ordinaire de la vie de chacun affecté, que ce
    soit par les réquisitions, les rationnements ou les persécutions imposées par l’occupant. Les photographies d’agence privilégient le pittoresque ou l’inattendu, propre à séduire ou faire sourire, mais taisent ou travestissent les souffrances ; à moins qu’elles n’aient vocation à dénoncer les bombardements alliés…

     C'est ainsi que dans la presse, on peut voir le Paris souriant

    Plantation de poireaux devant le Louvre pour les oeuvres du Secours national

    (Photo agence Roger Viollet)

     plantation de poireaux au Louvre

     cachant la vérité du quotidien des parisiens

     Barricades entourant la ville : ici porte d'Italie

    (collection particulière)

    Les-barricades-Porte-d-Italie.jpg

     2- Présence allemande
    Le 10 juin 1940, les Parisiens apprennent que le gouvernement a quitté la capitale,
    déclarée « ville ouverte » le 13 et occupée le 14. Dès lors, la présence allemande est
    visible, palpable…

     Présence allemande

     Orchestre militaire allemand place de l'Opéra

     3- Le Paris des collaborations
    Autour du pouvoir national-socialiste gravite un nouveau « Tout-Paris », société
    composite formée de Français de conviction nazie, d’opportunistes et d’hommes de main
    parfois libérés des prisons de la République par l’occupant. Des groupes et des partis
    rémunérés par les Allemands ont pignon sur rue, comme le Parti populaire français de
    Doriot ou le Rassemblement national pop ulaire de Déat. Ils s’appellent eux-mêmes les
    collaborationnistes…

     C'est ainsi que des journaux titrent

    Collaborationnistes-copie-1.JPG

     4- L’antisémitisme
    Que voit-on des politiques antisémites nazie et vichyste dans les rues de Paris ? D’abord
    les affiches nazies, images repoussantes censées propager le dégoût et la haine. « En
    aurons-nous assez vu des horreurs, des grossièretés et des âneries sur nos pauvres
    murs ! » s’exclame la jeune diariste Berthe Auroy en décembre 1940…

     Une exposition est même organisée au Palais Berlitz, l'actuel Gaumont Opéra Premier, ayant pour titre "Le juif et la France" montrant les juifs, aussi bien physiquement que moralement sous des traits particulièrement caricaturaux.

     Expo Le Juif et la France

      Les actualités allemandes font la propagande de l'exposition

    dans les salles obscures comme le montrent ces archives de l'INA.

      

    Les communistes qui sont également le point de mire de l'Allemagne nazie,

    font eux aussi l'objet d'une exposition intitulée  "Le bolchevisme contre l'Europe".

     Le bolchévisme contre l'Europe

     Une campagne d'affichage montre une femme repoussant l'ennemi

    pour protéger ses enfants et incite les parisiens à se rendre à la salle Wagram.

     Expo Le Bolchevisme contre l'Europe 2

    5- Brouillages du quotidien
    Les activités sportives, culturelles ou scolaires, soit le quotidien des Parisiens, perdurent
    face à l’épreuve qu’est l’Occupation. Certaines photographies réalisées à l’instigation des
    services de propagande de Vichy offrent de la ville une image débonnaire …

     6- Paris a faim, Paris a froid

    Dans ce quotidien de pénurie où les rutabagas tiennent une place privilégiée, se forment d’interminables files d’attente devant des magasins peu achalandés tandis que se développe un ingénieux système-D, à base de récupération et de produits de substitution…

     Cependant, le Préfet de Paris triche auprès du gouvernement de Vivhy

    sur le recensement pour pouvoir nourrir ses concitoyens.

     Queue devant une boulangerie de la rue Lepic

     Queue chez le boulanger

     7- Produire

    Dès l’hiver 1940, le tissu industriel et commercial de la capitale se recompose en fonction
    des intérêts de l’occupant. Dès lors, les secteurs que le Reich tient pour stratégiques pour
    la poursuite de la guerre tournent à plein rendement alors que ceux qui ne travaillent pas
    pour lui connaissent une crise majeure…

     Revendiquer
    Le 9 novembre 1940, les confédérations syndicales ouvrières et patronales sont dissoutes
    par décret. Dans l’attente de « l’organisation sociales des professions » dont la Charte du
    travail se voudrait l’expression, les syndicats existants, leurs fédérations, unions locales
    et départementales échappent provisoirement à la dissolution…

     8- La guerre continue
    La Commission allemande d’armistice, siégeant à Wiesbaden, a dressé la liste des
    matériels dont elle ordonne la fabrication : véhicules divers, produits chimiques, matériel
    de transmission, machines-outils, matériel d’armement, munitions. Les représentants du
    gouvernement français objectent, en vain, le risque de provoquer des bombardements
    alliés sur la capitale…

     C'est ainsi que les Usines Renault sont bombardées en avril 1943 par les alliés.

    Louis Renault qui en est le patron fabrique en effet des chars pour l'Allemagne...

     Usine-Renault-copie-1.jpg

    9- Résistances
    Toutes les formes d’action sont clandestines, mais certaines émergent au grand jour par
    moments : inscriptions sur les murs, papillons, tracts et journaux clandestins, pour
    informer, transmettre des consignes et soutenir le moral des populations ; manifestations
    de ménagères et pillages de magasins d’alimentation ; organisation d’attentats et de
    sabotages pour nuire à l’occupant et démoraliser ses troupes…

     Une invention pour lancer des tracts : la tapette à souris !

     Tapette à tracts

     Tracts

     Tract 

    10- Répressions
    Capitale allemande de la France et chef-lieu judiciaire du régime de Vichy, Paris est un
    haut lieu de la répression. Pourtant celle-ci s’affiche peu. Ni l’occupant ni les autorités de
    Vichy ne souhaitent lui donner une publicité qui risquerait d’informer la population sur la
    réalité du régime et sur l’importance de la Résistance…

     Cet avis est diffusé à la population parisienne

     Avis contre les anglais

     Une affiche est aussi placardée dans les rues de la ville dénonçant les attentats

    d'un groupe de résistants commandés par Missak Manouchian. Connue sous le nom d'affiche rouge et voulant faire passer ces combattants pour de véritables terroristes,

    elle n'obtiendra pas l'effet escompté sur l'opinion des français.

    L'affiche rouge

    En 1959, Léo Ferré fera une chanson sur cette tragédie à la mémoire des 22 hommes fusillés au Mont Valérien le 21 février 1944 et de Olga Bancic, la seule femme du groupe, décapitée quelques mois plus tard à Stuttgart.

     

    Souvenons-nous !


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