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Par Tolbiac204 le 1 Octobre 2015 à 22:58
Aujourd'hui, le soleil brille pour cette journée "randonnée-culture" au nord de Paris qu'a préparée pour nous Jacqueline mais... ne vous y trompez pas, le froid est bien là !
Brrrr....
Heureusement, nous commençons par la visite du Musée de la Renaissance à Ecouen.
Propriété d'un grand seigneur de la Renaissance, Anne de Montmorency, qui a grandi dans l'intimité de François Ier, puis prospéré sous la protection d'Henri II, Écouen n'est pas une demeure comme les autres : elle inscrit dans ses pierres les ambitions et les succès d'un homme puissant qui est aussi un mécène et un esthète passionné d'art. Elle incarne la vision moderne d'un seigneur qui guerroya en Italie et se promit de retrouver un jour sur ses terres l'éblouissement qu'il connut face aux palais transalpins.
C'est dans cette chapelle au superbe plafond décoré aux emblèmes du Connétable et de son épouse Madeleine de Savoie, que se trouve la reproduction commandée en 1506 à Marco d'Oggiono, l'un des meilleurs élèves de Léonard de Vinci, de la fameuse Cène peinte par le Maître sur les murs de Sainte-Marie des Grâces à Milan.
Il représente l'engouement des français pour ce chef-d'oeuvre de l'art de la Renaissance italienne.
de plus près...
et maintenant, le tableau du Maître : c'est vrai que la copie d'Ecouen a été très bien restaurée mais du coup on ne voit plus les outrages du temps qui quelquefois ont aussi du charme...
L'orgue de tribune situé sur le côté nord de la chapelle est dû au grand facteur d'orgues français Cavaillé-Coll. Il date de 1852.
Cette salle (de la mesure du temps et de l'espace ) est presque exclusivement réservée à la nef automate dite "de Charles Quint" : il s'agit d'un bateau de laiton doré servant d'horloge. On attribue sa conception au XVIème siècle à l’horloger Hans Schlottheim tandis que l'orfèvre qui l'a exécutée reste inconnu à ce jour.
Traditionnellement dénommé "banc d'orfèvre", le banc à tirer d'Ecouen servait à étirer des fils de métaux précieux et non précieux (la technique du tréfilage a été employée dès l'Antiquité et se pratique encore aujourd'hui dans l'industrie et la bijouterie).
C'est un objet d'apparat mais également d'usage dont on ne peut qu'admirer l'élégance de la marqueterie.
Continuant notre visite, nous voici maintenant dans la chambre de Catherine de Médicis qui possède de belles tapisseries.
Dans la Grande Salle des appartements de la Reine, une très belle cheminée sculptée provenant d'une maison de Rouen (vers 1530). De par les sculptures de son manteau, elle reflète l'importance à cette époque du pèlerinage de Lorette en Italie.
La "Santa Casa" (la maison où Marie reçut de l'Ange Gabriel l'annonce qu'elle allait être mère du Sauveur) est transportée par des anges dans la nuit du 10 décembre 1294 depuis Nazareth jusqu'à Loreto, dans la Province italienne des Marches pour échapper aux sarrasins...
Dans la Salle des petites sculptures, ce coffret à bijoux "Diane et Actéon" a retenu mon attention.
L'histoire du pauvre Actéon est bien triste...
Par une chaude journée, Actéon, jeune chasseur, surprit la déesse Diane et ses huit nymphes se baignant au bord d'un ruisseau après une chasse. Furieuse de cette indiscrétion, la chaste Diane chassa Actéon et pour se venger, le transforma en cerf afin qu'il soit poursuivi par ses propres chiens. La colère de Diane ne fut assouvie que lorsque elle vit le corps d’Actéon déchiqueté par sa propre meute.
Le coffret est en bois doré daté de la fin du XVème siècle
Son décor est à rapprocher de celui du manteau de la cheminée en pierre de la Galerie de Psyché (qui provient d'un hôtel particulier de Châlons-en-Champagne détruit au XIXe siècle).
J'ai aussi aimé cette petite sculpture en bronze d'un "acrobate grimaçant" en forme de lampe à huile. Elle date de la première moitié du XVIème siècle.
D'où sans doute l'expression : "avoir le feu aux fesses" !!!
Admirez le travail de ce petit meuble dont je n'ai pas relevé le nom (peut-être un Tabernacle... ?)
De plus près, on distingue bien une très jolie Nativité.
Dans la Salle des Armes, une superbe cheminée dont le manteau raconte l'histoire de la rencontre entre Salomon et la Reine de Saba.
La Reine vient éprouver la grande sagesse de Salomon par des d'énigmes. Elle arrive à Jérusalem avec un équipage apportant de l'or et des pierres précieuses...
Une extraordinaire architecture dans un vaste paysage
Nous sommes bien dans la Salle des Armes : une petite pensée pour cette collègue encore en activité...
Changeons d'étage, voulez-vous ?
Dans le Cabinet du Roi, les murs sont ornés de plaques monumentales en émail peint sur cuivre de Limoges tel ce Jupiter exécuté par Pierre Courteys en 1559.
ou cet Hercule du même artiste
Nous sommes ici dans la Grande Salle du Roi dotée d'une cheminée monumentale somptueusement sculptée et incrustée de marbre.
On aime ou on n'aime pas... mais le travail est admirable.
Au sol, le pavage a été restauré.
Où se trouve ce superbe coffret flamand incrusté d'ivoire... ? Je l'ai oublié.
Tout comme ce lit à baldaquins du XVIème siècle...
Dans une salle du Musée sont exposés des vitraux rappelant qu'à cette époque les fenêtres en étaient garnies.
Saint Paul arrêté à Jérusalem
Saint Paul chassé du Temple (début XVIIème)
Vierge à l'enfant (1544)
La fuite en Egypte (1540)
Au sommet du Château, la Salle des céramiques turques d'Iznik (anciennement Nicée).
Une merveille !
Naturellement que des décors floraux ou géométriques
Dans celle des céramiques françaises,
un superbe triptyque en carrelages du rouennais Masseot Abaquesne sur le Déluge (1550).
La construction de l'Arche
L'embarquement des animaux
La fin du Déluge
Cette aiguière est de Bernard Palissy (vers 1560)
Impressionnant cet épi de faîtage (fin XVIème)
Côté céramique italienne, j'ai retenu ces deux très jolies assiettes.
L'heure tourne et... on a une randonnée à faire !
On ne peut tout de même pas quitter le Musée sans un coup d'oeil à ce nautile monté en coupe représentant Neptune triomphant de monstres marins.
ainsi qu'à cette Daphné surmontée d'une immense pièce de corail, figée au moment précis de sa métamorphoses végétale.
Vite vite, rejoignons le groupe pour aller se restaurer avant la marche !
On va bien avoir besoin de calories pour lutter contre le froid...
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Par Tolbiac204 le 12 Juin 2015 à 18:11
Pour voir l'épisode précédent (l'Abbaye de Valloires et Mers-les-bains) cliquer ICI
Jour 5
Ce matin, nous quittons Saint-Valery pour rejoindre Amiens : au programme, la visite de la Cathédrale et une promenade en barque dans les hortillonnages (ce sont de petits jardins entre-coupés de canaux situés en plein centre ville).
Peu de temps pour visiter la Cathédrale : nous voudrions essayer d'éviter les encombrements d'un retour sur la Capitale le vendredi soir.
Au final : un mauvais plan... !
La Cathédrale d'Amiens est la plus vaste de France : on dit qu'on pourrait y faire entrer Notre-Dame de Paris, si ce n'était sa flèche...
Il faudra que j'y revienne : c'est trop beau !
Vite vite : rejoignons le groupe : Jacqueline s'inquiète de nous voir faire cavaliers seuls... !
Une visite guidée de 3/4 d'heure des hortillonnages ne coûte que 5,90 euros pour un particulier et nous obtiendrons 5.05 euros pour notre groupe.
Honnête, non ?
Hortillon en picard signifie "maraîcher" : l'origine de ces jardins flottants remonte au Moyen-Age. D'abord cultivés pour les légumes (les hortillons fournissaient la ville d'Amiens en légumes), il ne subsiste à l'heure actuelle que quelques maraîchers car les amiénois préfèrent utiliser ces parcelles comme jardin d'agrément (la terre y est particulièrement fertile) ou comme point d'attache pour la pêche.
Notre groupe se partage entre deux barques à cornet (barque noire à fond plat, longue de 9 à 10 mètres et large en son milieu : son bout relevé a été spécialement conçu pour pénétrer sur les aires sans en détériorer les berges). Celles-ci sont désormais équipées d'un petit moteur électrique tout à fait silencieux.
C'est vraiment le rêve de se promener comme ça sur les rieux !
Dans cet hortillon, la ville a installé des ficelles pour accueillir des plants de houblon.
Celle-ci est toute proche, comme nous le montre notre batelier : la barque filant trop vite à mon goût..., on ne peut qu'apercevoir les immeubles sous la passerelle !
Le moteur a été coupé pour ne pas déranger cette femelle foulque confortablement installée avec ses petits (ou ses œufs... ?) dans son nid flottant.
Tout comme à Saint-Valery (rappelez-vous les petites maisons de pêcheurs archi-fleuries), c'est à celui ou celle qui aura la plus belle parcelle : il y a d'ailleurs un concours annuel qui récompense les plus beaux jardins.
L'Association pour la Protection et la Sauvegarde du Site et de l'Environnement des Hortillonnages (qui organise ces promenades en barque) est chargée d'entretenir les rieux : draguer leur fond, nettoyer leurs berges et en particulier réparer les planches de bois qui les bordent.
Cet hortillon attend les encombrants : les hortillonnages font partie de la ville, je vous le rappelle.
Un des plus beaux endroits des hortillonnages selon notre batelier...
Certains clôturent leurs propriété... Jusqu'où va la propriété privée !
La Madrague !
La tour Auguste Perret à l'horizon : c'est signe que la balade se termine...
Un petit coin de paradis (et même pas contre un coin de parapluie !) pour clôturer ce beau séjour
A refaire l'an prochain, Jacqueline, sans conteste !
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Par Tolbiac204 le 11 Juin 2015 à 05:29
Pour voir l'épisode précédent (La traversée de la Baie) : cliquer ICI
Jour 4
Ce matin, nous prenons la route (merci les conducteurs) pour aller plus au nord : direction l'Abbaye de Valloires et ses jardins.
L'abbaye se situe dans le village d'Argoules : poussons la grille...
C'est une fondation cistercienne du XIIème siècle (elle est la douzième fille de l'abbaye-mère de Cîteaux). Aux XII et XIIIème sicèles, au sommet de sa prospérité, elle accueillait une centaine de moines. Décimée par les guerres de Cent ans et de Trente ans, l'abbaye fût reconstruite au XVIIIème siècle et ce sont ces bâtiments qui se visitent avec un guide.
L'allée centrale
Très joli ce mur végétalisé qui commence en façade...
pour se poursuivre sur le côté des bâtiments.
On croise au passage le pigeonnier, seul témoin de l'abbaye primitive.
Un peu plus loin, nous passons près du plus vieux poirier de France : il a été planté lors de la consécration de la nouvelle abbaye en 1756. La Voix du Nord, le journal régional, signale régulièrement le danger qu'il représente pour les bâtiments mais, cimenté sur une partie il ne peut être déplacé. Il faut donc attendre qu'il meure...
Dans le cloître où se trouve un plan de l'Abbaye, notre guide nous explique ce qu'il faut connaître de la règle de Saint-Benoit, la différence entre les moines et les frères convers, bref le laïus habituel dans ce genre de lieu...
Des rosiers ornementent chacun des piliers du cloître.
Bien joli celui-là
Puis il nous ouvre la porte du Grand Salon de l'abbé commendataire où l'on peut admirer l'art du Baron Simon de Pfaffenhoffen dit "Pfaff" pour les intimes (sculpteur autrichien ayant fui son pays suite à un double homicide en 1750 pour notre plus grand bonheur...) qui en a exécuté les lambris de style rocaille, en vogue sous Louis XV. Quant aux tableaux, ils sont de Jean François Parrocel comme celui-ci qui représente l'Abbé Commendataire (sans garantie).
Elle est loin l'austérité de la règle de Saint-Benoît !
La Sacristie est à l'avenant, couverte de boiseries et de peintures.
Le cloître communique naturellement avec l'église où l'on est frappé dès l'entrée par une grille monumentale en fer forgé : elle était destinée à séparer les moines des frères convers lors des huit offices journaliers.
Les moines se tenaient du côté du choeur.
En haut de la grille, une poire rappelle l'activité des moines : ils fabriquaient de la liqueur de poire (les moines ont toujours eu un petit faible pour les alcools !)
Tandis que les laïcs se tenaient derrière cette grille au fond de l'église abbatiale.
Une curiosité dans le chœur : deux anges qui sortent du plafond... Ils sont bien sûr en papier mâché et sont également l'oeuvre de Pfaff.
Les stalles sont en chêne massif et très décorées, toujours dans le style rocaille. Le guide nous rappelle que (les offices étant longs et nombreux), les moines pouvaient "tricher" grâce à un système astucieux de leurs sièges qui faisait penser qu'ils étaient debout alors qu'il n'en était rien...
Au fond du chœur, la chapelle de la Vierge abrite la tombe de Thérèse Papillon décédée en 1983 à l'Abbaye. Infirmière de formation, elle décide de consacrer sa vie à lutter contre la tuberculose et fonde ainsi le préventorium de l'Abbaye de Valloires (il avait pour vocation d'accueillir des enfants souffrant d'affections pulmonaires). Elle le dirigera pendant quarante ans.
Au plafond de la chapelle, une morille sculptée rappelle que c'est dans un lieu gorgé de cette espèce de champignon que les moines décidèrent au XIIème siècle de fonder leur abbaye.
Le buffet d'orgue est très ornementé, toujours dû au ciseau de Pfaff. On y remarque en son sommet une sculpture du Roi David, le roi musicien, et la présence de huit "putti" (anges sculptés).
Des concerts sont régulièrement donnés dans l'abbatiale.
Et si on faisait une pause-déjeuner avant de visiter les jardins ?
Ces bancs sont bien hospitaliers...
Depuis là nous avons vue sur l'allée des cerisiers : joli, non ?
Jacqueline, elle, ne se détend qu'à moitié : elle doit repérer notre prochain itinéraire.
Les jardins sont l'oeuvre du paysagiste Gilles Clément. Ici, le "jardin régulier"
Derrière l'allée de cerisiers, en montant plusieurs marches on accède à d'autres jardins (le jardin des marais, le jardin de l'évolution, le jardin des îles et le jardin des 5 sens).
Quelques photos au hasard de notre promenade
Joli mélèze
En redescendant...
Un cadre enchanteur : pas étonnant que des moines s'y soient installés...
Et maintenant, pour la suite de la balade nous reprenons les voitures : direction Mers-les-bains (en repassant par Saint-Valery)
En chemin, un petit arrêt au cimetière chinois de Nolette. Il s'agit du plus grand cimetière chinois de France et même d'Europe. Y sont inhumés les travailleurs civils chinois (coolies) employés par l'armée britannique pendant la Première Guerre mondiale. Ils étaient affectés à des tâche pénibles et dangereuses comme le terrassement de tranchées, le ramassage des soldats morts sur le champ de bataille, le déminage des terrains reconquis, la blanchisserie, les services de santé auprès des malades, en particulier ceux atteints de la grippe espagnole...
Presque toutes les tombes indiquent un décès au début de l'année 1919 : ces hommes sont, pour la plupart morts de la grippe espagnole (tout comme ma grand-mère paternelle...).
Vous les avez vues les falaises d'Ault ? Tant mieux car vous ne les verrez plus jamais tout à fait pareil dans l'avenir : elles ont reculé de 70 m au XXème siècle...
Ault, c'est le village qui prétend (nous a dit avec fierté le patron du bar) à devenir le plus beau village de France : à mon avis, ce n'est pas gagné, à part les falaises je n'ai rien vu de sensationnel mais les journalistes de télévision ont l'art et la manière d'enjoliver bien des choses, alors on ne sait jamais...)
Direction Mers maintenant et sa plage de galets (seulement à marée haute paraît-il : à marée basse il y aurait du sable). Dommage pour nos pieds, on est tombés sur la marée haute !
ses falaises de craie, mais surtout son front de mer bordé de maisons Art Déco et Art Nouveau.
Mers n'était à l'origine qu'un petit village de pêcheurs mais la création en 1872 de la ligne de chemin de fer Paris-Le Tréport en fait une station de bains de mer très prisée par les parisiens aisés (c'est l'Impératrice Eugénie qui a lancé la mode des bains de mer à Biarritz).
Quelque 600 villas aux façades colorées témoignent du charme de cette époque qu'on dit "Belle" : c'est un vrai festival de balcons ouvragés, de bow-windows, de loggias, de céramiques et de mosaïques...
Ces trois maisons (Tourbillon, Clair de Lune, Crépuscule) appartenaient au même propriétaire : il occupait celle de l'angle et louait les deux autres. Elles se ressemblent mais ne sont pas tout à fait les mêmes : il ne fallait pas que les locataires aient l'air d'habiter une maison identique à leur propriétaire !
Cette villa Art Nouveau appartenait au propriétaire du Champagne Pommery.
De la couleur... En veux-tu en voilà ! (presque trop à mon goût ici)
La ville de Mers est encore en Picardie alors que Le Tréport, sa voisine, est déjà en Normandie.
Après un bon dîner au Restaurant "Les Mouettes" (toujours recommandé par le Routard)
où j'ai mangé une excellente raie au beurre noir...
Un dernier coup d’œil sur le front de mer que le soleil couchant éclaire admirablement.
Ça sent le roussi... Nous venons de vivre notre 4ème jour en Baie de Somme.
Pour voir l'épisode suivant (la Cathédrale et les hortillonnages d'Amiens) : cliquer ICI (en construction)
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Par Tolbiac204 le 10 Juin 2015 à 05:27
Pour voir l'épisode précédent (la sortie "Phoques") : cliquer ICI
JOUR 3
Autre jour, autre balade : nous sommes déjà mercredi... et Jacqueline a prévu de nous faire traverser la Baie de Somme sous la conduite d'un guide.
Le rendez-vous est donnée à la gare de Saint-Valery. Le vent semble s'être calmé et de toutes façons la météo annonce aujourd'hui une nette hausse des températures : cool !
Après avoir longé le port de plaisance (il n'y a plus de port de pêche à Saint-Valery : j'ai oublié de vous dire que les phoques mettent en danger le métier de pêcheur...), nous traversons la Somme pour nous rendre sur l'autre rive depuis laquelle va se faire la traversée.
En face, la ville de Saint-Valery (joliment photographiée par Françoise H.)
On attaque dès le départ par une petite descente dans la vase...
Et maintenant, c'est le bain de pieds : le guide nous avait prévenus !
Derrière nous la ville s'éloigne peu à peu.
Mais quelles sont ces traces dans le sable... ? Je crois bien que ce sont les empreintes d'un hominidé qui a déjà fait valser ses chaussures...
Avez-vous remarqué qu'aujourd'hui nous avons tous retrouvé le sourire ?
Pas pour longtemps cependant...
Mais que diable allions-nous faire dans cette galère !
Eh oui... Françoise n'a pas pu résister à la tentation du bain de boue !
De loin en loin, on aperçoit un troupeau : ce peut être un autre groupe qui traverse la Baie...
ou des agneaux de pré-salé (plus une chèvre...) conduits par un berger.
Bon, je l'avoue : ce n'est pas exactement le troupeau qu'on a vu mais c'est son sosie.
Notre guide, nous montre lui aussi la flore de la Baie. Ici, il s'agit sans doute d'absinthe maritime (si je ne me trompe). La plante est vermifuge et tonique.
Tiens tiens, encore une capsule d’œufs de bulots et de l'obione...
Quand faut y aller, faut y aller !
C'est pas le tout de descendre : il faut remonter...
Cet abri appelé gabion est un vrai paradis pour les chasseurs de volatiles : il monte avec la marée et est équipé de tout le confort à l'intérieur...
Le guide nous montre les appeaux (ou leurres) que les chasseurs placent sur l'étendue d'eau créée par la marée montante.
Les appeaux sont repeints tous les ans en noir.
Voici ce que ça donne quand l'eau a monté.
En vue du Crotoy : jolie lumière, non ?
L'autre groupe nous a doublés... Les voici déjà en vue de l'Hôtel des Tourelles.
Un petit bain de pieds bienvenu : désolée pour les postérieurs, j'étais à l'arrière ! Jacqueline a réservé une table au restaurant de l'Hôtel : il faut qu'on soit présentables...
Je plaisante bien sûr !
La ville du Crotoy honore Alfred Manessier (1911 - 1993), né dans la Somme, mais qui est venu très jeune passer des vacances au Crotoy avec sa famille : la lumière de la Baie a été pour lui une grande source d'inspiration.
Voici un petit film très bien fait sur le peintre (je sais, je sais : je dévie de mon compte-rendu sur la randonnée mais je ne peux m'en empêcher...)
Après avoir mangé des moules-frites dans un petit restaurant dégoté par Paul (merci le Routard), nous embarquons dans le petit train à vapeur qui fait la liaison entre Le Crotoy et Cayeux-sur-mer (le Réseau des Bains de Mer a été créé en 1887).
Notre loco (construite en Belgique aux ateliers de Haine Saint-Pierre) fêtera ses 100 ans en 2020... Elle fût en service dans l'Oise de 1922 à 1961 puis, après 20 ans d'arrêt au cours desquels elle fût entièrement restaurée, elle fût remise en service sur la ligne de la Baie de Somme en 1998.
En voiture (wagon réservé pour le groupe, s'il vous plait...)
C'est en gare de Noyelles que les trains se croisent car, partout ailleurs, c'est une voie unique.
Trois-quarts d'heure après, nous arrivons à Saint-Valery : sympa, ce petit trajet en train !
Au Crotoy, nous sommes passés devant une boulangerie artisanale : ce soir au menu, c'est gigot d'agneau accompagné de pain à la salicorne : quand on se dépayse, on se dépayse !
Délicieux, ce pain aux algues
Savez-vous que nous ne sommes en Baie de Somme que depuis trois jours ? Et pourtant, on a déjà l'impression d'être des autochtones...
Pour voir le prochain épisode (l'Abbaye de Valloires et Mers-les-bains) : cliquer ICI
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Par Tolbiac204 le 9 Juin 2015 à 05:26
Pour voir l'épisode précédent (Saint-Valery) : cliquer ICI
JOUR 2
Jacqueline a réservé aujourd'hui une sortie nature ayant pour thème "Les phoques". Direction donc la Pointe du Hourdel au départ de laquelle se fait cette sortie guidée.
Un petit plan pour se repérer
Ne vous fiez pas au ciel bleu : un fort vent du nord va nous gâcher partiellement la balade...
Notre jeune guide va nous encadrer pendant la matinée pour nous faire découvrir les colonies de phoques veaux marins et de phoques gris qui se reposent sur des bancs de sable uniquement accessibles à marée basse.
Nous voici donc partis pour 3 h de balade....
Ah ces galets... quelle galère !
Il y a deux sortes de phoques en Baie de Somme : le phoque commun (ou veau marin)
Oh pardon... je me suis trompée de photo !
et son cousin le phoque gris
Le veau marin est plus petit que le phoque gris : le premier mesure de 1.50 m à 1.90 m tandis que le second peut atteindre la taille de 2.10 m.
Vous avez vu leurs poids ?
Rassurez-vous : aucun risque de se faire écraser un orteil par ces petites bêtes qui se tiennent toujours à bonne distance de l'homme...
Les phoques remontent sur les bancs de sable pour :
Se reposer : lorsqu'il est dans l'eau, le phoque dépense de l'énergie en nageant mais surtout en se thermorégulant. Remonter sur le sable lui permet de régénérer cette énergie.
Mettre bas et allaiter
Muer : l'été, le phoque perd ses poils par lambeaux. Il utilise alors l'énergie solaire pour synthétiser de la vitamine D et permettre au nouveau poil de pousser.
Stocker de la graisse : formant une épaisse couche sous-cutanée (de 6 à 10 cm d'épaisseur), la graisse joue un rôle important dans la thermorégulation mais également dans le stockage d'énergie et la locomotion.
"Vous les voyez ? Ils sont à gauche de la balise verte !"
Bon sang mais c'est bien sûr !
"Avec la lunette on les verra bien !"
Effectivement, une fois la lunette ajustée...
Moi, j'ai fait cette photo de cette colonie de phoques gris.
En kayak, ce photographe a pu saisir la sieste de cette demoiselle (si, si je vous assure : je suis presque certaine que c'est une femelle !)
Et chez le photographe de Saint-Valery, on peut même voir un veau marin avec ses vibrisses !
"Les vibrisses, c'est quoi me direz-vous ?"
Ce sont ces superbes moustaches que possèdent les phoques et qui leur sont très utiles : grâce à elles, ils peuvent détecter les moindres changements dans les mouvements de l'eau (ils sont capables de détecter la trace d'un objet dans l'eau calme, même 30 secondes après son passage).
Avoue, Paul, que tu ne peux pas en faire autant ! (En même temps, je ne sais pas ce que tu en ferais...)
Avouez que c'est à ça qu'on s'attendait !
Eh oui : on avait oublié que la Baie de Somme n'est pas un zoo...
"Avez-vous mis votre polaire ?"
J'essaie de vous faire ressentir le froid intense qui peu à peu s'est emparé de nous tous. Allez, plus qu'une heure et demie à grelotter : la connaissance, ça se mérite...
On trouve toute sorte de choses sur la grève (qui, par ailleurs était très propre).
Voici une capsule d'œuf de raie (appelée aussi "bourse de sirène"). Faite de kératine, elle est à la fois souple et très résistante, fournissant une protection efficace à l'embryon.
Voici un morceau de tourbe : nous sommes dans un milieu saturé d'eau où la matière organique s'et accumulée et fossilisée au fil des siècles...
Cette déjection de ver annelé et ce trou dans le sable permettent de déceler la présence de ce ver (l'arénicole) qui creuse une galerie en U (cimentée par du mucus) dans le sable : les oiseaux le savent bien !
Ceci est une grappe d’œufs de bulots (les marins les appellent "savonnettes de mer"). Beaucoup de morts chez ces jeunes embryons pour lesquels la course à la vie est une véritable épreuve : seuls ceux situés au centre de la grappe auront une chance de survivre...
Côté flore, notre guide nous a montré une plante d'aster maritime (encore appelée oreille de cochon ou épinard de mer) : nous en avons goûté cru et confit dans le vinaigre.
Mais on trouve aussi dans la Baie de la salicorne et de l'obione. je vous les montrerai demain car nous en avons vu également lors de notre traversée de la Baie de Somme.
Une belle photo, non ?
C'est un chou marin en fleurs. Tout est bon chez Dupont mais aussi... chez le chou marin ! Les feuilles et les fleurs se consomment (avant éclosion) crus ou cuits comme le chou ou le brocoli.
Quant à ces fleurs, il me reste à trouver leur nom... Elles sont bien belles en tout cas.
Finie la bavante : ouf !
Quelques photos de la balade que nous avons faite l'après-midi après un pique-nique très attendu.
La lumière est vraiment extraordinaire ici.
Françoise, qui n'en n'a pas assez..., rajoute une petite grimpette sur la dune !
Jolies couleurs mais sale passage...
Mon beau-frère qui se plaint d'avoir trop de cailloux dans ses champs...
Je termine sur ces beaux chardons.
Pour voir le prochain épisode (la traversée de la Baie) : cliquer ICI
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