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Par Tolbiac204 le 17 Novembre 2016 à 23:00
C'est au sud-est de la Capitale que m'entraîne aujourd'hui notre randonnée bimensuelle avec Générations 13 conduite par Jacqueline.
En gare de Sucy-en-Brie vers les 10 heures du matin...
Une maison à l'architecture intéressante...
Quel est cet arbre porteur de gros fruits orangés ? Jean-Pierre nous précise qu'il s'agit d'un plaqueminier.
Quésako.... ? Mais c'est un arbre à Kakis bien sûr !
Originaire de la Chine, ses fruits ressemblent à de grosses tomates tirant vers l'orange. Astringent car riche en tanins quand il n'est pas mûr, il devient délicieux à maturité. L’Europe ne l’a découvert qu’au XIXe siècle et en France ce n’est qu’en 1870, à Toulon, que les premiers plaqueminiers sont plantés. Les méridionaux ont été les premiers à savourer ce nouveau fruit exotique.
A la Claude Monet...
Un tronc tout à fait impressionnant
Le Morbras est un affluent de la Marne.
Nous voici arrivés à l'entrée du Parc départemental du Morbras. Celui-ci s'étend sur plus de 12 hectares le long de la rivière.
Paul nous raconte l'histoire liée à ce parc.
Il fut, au début du siècle, le cadre des promenades des héros de Raymond Radiguet dans "Le diable au corps", premier roman paru en 1923. C'est le récit d'une histoire d'amour entre un jeune garçon et une femme tandis que le fiancé de cette dernière se bat sur le front durant la Première Guerre mondiale. Cette œuvre marque les esprits par l'extraordinaire sens de la formule de son auteur, et surtout le mythe qui l'entoure (Radiguet est mort à l'âge de 20 ans).
Raymond Radiguet (1903-1923)
En avril 1917, Raymond rencontre Alice Serrier, une jeune voisine de ses parents à Saint-Maur qui vient de se marier avec Gaston, parti au front. La liaison de Radiguet (14 ans) avec Alice alors que le mari de celle-ci est dans les tranchées inspirera Le Diable au corps2. Cette liaison ne durera qu'un an et, à partir de 1918, il s’éloignera peu à peu de la jeune femme.
Cependant, Raymond Radiguet niera toujours la dimension autobiographique de son roman.
Nous voici partis pour la traversée du parc (cliquer ICI pour voir le pdf associé).
Il faut de bons yeux pour apercevoir ces cyclamens !
Jean-Pierre nous dit que cet arbre est un mûrier. Il devrait bientôt prendre de belles teintes orangées...
A l'entrée de la Forêt Notre-Dame, des panonceaux indicateurs.
Cliquez sur la photo pour lire son contenu.
A la bonne heure : voici une indication de lieu...
Seules Eliane et Marie-France pourrons comprendre ce trait d'humour !
Après une belle promenade bien boueuse dans la Forêt domaniale de Notre-Dame..., direction les Orchidées Vacherot et Lecoufle pour la partie "culturelle" de la randonnée.
Un petit film nous y attend : on y apprend tout sur l'orchidée et ses créateurs qui ont été consacrés "Champions du monde" lors du 18ème congrès en 2006.
Dans la serre, les photos sont interdites mais heureusement on peut en trouver sur le site internet de cette maison créatrice et sélectionneurs d'orchidées depuis 130 ans.
Cette famille d'horticulteurs officie à Boissy Saint-Léger (Val-de-Marne) et c'est aujourd'hui Philippe, arrière-petit-fils du fondateur, et sa femme Françoise, qui dirigent l'entreprise familiale créée en 1886. Allier le savoir-faire à la modernité était un pari difficile, que l'entreprise a remporté au prix d'une ténacité et d'une créativité débordantes.
Ne me demandez pas leur nom...
Eh non, ce n'est pas la même...
A coup sûr : c'est un Phalaenopsis, la plus commune d'entre elles.
Celle-ci est déjà plus élaborée.
Les blanches sont très belles aussi...
Il y en a pour tous les goûts ! Pour toutes les bourses, c'est moins vrai : les prix sont élevés, travail et consécration oblige...
Merci Jacqueline pour cette belle balade.
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Par Tolbiac204 le 20 Octobre 2016 à 23:00
Départ Gare de Lyon ce jeudi en direction de Montargis : arrivée à Vulaines-sur-Seine vers 10 heures. Le temps n'est pas super beau mais il ne pleut pas.
Maguy est une "nouvelle" qui fait tout de même sa troisième randonnée avec nous. Toujours souriante, elle a été tout de suite adoptée par le groupe.
Jacqueline nous explique les nouvelles règles : il faut désormais par-ti-ci-per !
Les couleurs d'automne battent leur plein.
Voici la maison que Stéphane Mallarmé occupa à Valvins : il s'agit d'un hameau de Vulaines, cité comme lieu de baignade sur la Seine lors des séjours de Louis XIV à Fontainebleau par Alexandre Dumas dans "Le Vicomte de Bragelonne".
Sur la façade de la maison un bronze représente le poète.
La chambre de Mesdames Mallarmé
Accrochée au mur, une photographie faite par Degas représentant Mallarmé et Renoir.
De 1895 à 1896, Edgar Degas se passionne pour la photographie et réalise notamment une série de portraits et d’autoportraits, dans des intérieurs et en lumière artificielle. L’artiste fait poser ses modèles selon une idée très précise et cherche, à travers ce médium, des nouveaux effets de lumière et de clair-obscur.
La salle à manger où se trouve la pendule de Saxe qui sonne treize heures...
A l’automne 1864, Mallarmé rapporte de Londres à sa femme Marie cette petite pendule en porcelaine de Saxe aux motifs floraux. Elle décore d’abord leur appartement de Tournon en Ardèche où Mallarmé occupe son premier poste comme professeur d’anglais. Eblouie par sa splendeur, Marie Mallarmé ne cesse de la contempler. Cette œuvre est présentée dans la salle à manger qui a été réaménagée.
Poème en prose : Frisson d'hiver
"Cette pendule de Saxe qui retarde et sonne treize heures parmi ses fleurs et ses dieux, à qui a-t-elle été ? Pense qu'elle est venue de Saxe par les longues diligences autrefois. (...)"
Le Boudoir
Ce cabinet japonais laqué de style extrême-oriental se trouvait dans l’appartement parisien de Stéphane Mallarmé. Il a été apporté à Valvins après la mort du poète. Il témoigne de la vogue du japonisme qui déferle sur l’Europe dans la seconde moitié du 19ème siècle. Mallarmé possédait d’ailleurs d’autres objets, éventails et kimonos, de style japonisant.
La chambre du poète
Un jeu de glace fait croire qu'il va entrer par la porte entrouverte !
La chambre de Geneviève
Comme son père, Geneviève aime les souvenirs et les vieux objet. Elle décore sa chambre presque comme un petit musée avec les portraits de son père et de sa famille. Elle y met aussi des objets qui lui appartiennent comme son piano.
Lanterne magique de marque Lapierre (vers 1885)
Elle a servi à projeter les plaques de verre peintes en 1896 par Julie Manet, pupille de Mallarmé, après la mort de sa mère, Berthe Morizot.
Et maintenant, sus à la cueillette des pommes ! Le jardin en regorge...
Il suffit de se baisser pour les ramasser.
Elle est bonne cette Reine des Reinettes, Jacqueline ?
Provisions rangées, nous repartons pour notre balade.
Voici à peu de choses près la vue que Mallarmé avait sur la Seine depuis sa chambre.
Un peu plus loin, une guinguette où il ne doit pas être désagréable de déjeuner.
Le chemin se sépare : mais où aller... ? Apparemment les "pros" n'hésitent pas une seconde !
Traversée de Samois-sur-Seine
Une jolie statue de Django Reinhardt qui acheta une maison à Samois deux ans avant d'y mourir.
Prenez le temps de regarder cette vidéo sur la vie de Django Reinhardt tout en écoutant sa musique...
Il suffit de passer le pont et c'est tout de suite l'aventure, comme aurait dit Brassens.
Vais-je parvenir à rattraper le groupe ?
Ces oies bernaches sont la raison de mon retard.
Pique-nique sorti du sac en bord de Seine
Jacqueline avait repéré ces oies. Elle me propose de les faire s'envoler...
Waaaooohhh...
Voici la maison de Django Reinhardt
Sympa la petite maison de poupée voisine !
Appréciées les chaussures de randonnée pour marcher sur ces pavés...
Un petit passage à couvert très rigolo
Au sortir de la forêt, on aperçoit la civilisation : au loin, le village de Fontaine-le-Port, notre but.
La gare de Fontaines-le-Port, nous dit ce panonceau, a remporté en 1955 le prix de la plus jolie gare de France : je n'ai rien trouvé sur le net à ce sujet !
A vous de juger
Retour Gare de Lyon
Cette fois-ci, je crois que c'est Marie-Annick qui dirigeait la balade, non ?
Merci à elle pour ce beau parcours
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Par Tolbiac204 le 6 Octobre 2016 à 23:00
Pour cette première randonnée d'automne, direction le sud de Paris : nous nous rendons en effet aujourd'hui à Jouy-en Josas où se trouve le Musée de la toile du même nom que Jacqueline a mis au programme des visites.
A la gare du "Petit Jouy les Loges", une petite photo vite fait bien fait : Jacqueline n'a pas l'habitude d'attendre les retardataires car son atelier s'intitule "randonnée 4 à l'heure" et nous devons être au musée à 11 heures pétantes !
Le Château de l'Eglantine a été construit en 1891-1892 pour Emile Franck, un riche parisien. Après être passé entre différentes mains, il est racheté en 1979 par la municipalité qui y installe en 1991 le Musée de la Toile de Jouy. Une construction moderne baptisée "l'Orangerie" y a été adjointe : elle abrite les expositions temporaires.
Une fois de plus Jacqueline a commandé le soleil comme vous le voyez !
J'ai emprunté cette photo à mon fidèle ami internet car elle rend bien compte des jardins qui précèdent le château : le site du Musée explique qu'ils ont été créés par pour rappeler les couleurs des tissus qui séchaient à l'époque sur les terrains de la manufacture .
Nous sommes vint-trois aujourd'hui à participer à cette balade (et la liste d'attente est longue paraît-il)...C'est la rançon du succès de Jacqueline qui insuffle un vent de bonne humeur au sein du groupe. Deux nouvelles recrues tout de même aujourd'hui qui j'espère me pardonneront d'avoir oublié leurs prénoms...
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Au premier étage du Musée, une frise rappelle les différentes étapes de la fabrication.
La manufacture a été fondée en 1760 par Christoph-Philipp Oberkampf. un industriel allemand naturalisé français en 1770 après dix ans de résidence en France. L'emplacement de la manufacture fut choisi en raison de la présence de la Bièvre et de ses qualités chimiques propices au lavage des toiles. Cette manufacture devint rapidement l'une des plus importantes "indienneries" du XVIIIème siècle et a laissé son nom dans l'histoire de l'art décoratif.
Pas vraiment évident de faire des photos dans le Musée qui est, soit trop éclairé par les vitres, soit dans la pénombre pourtant nécessaire à la conservation des étoffes...
Les différentes étapes de fabrication
► 1 - Lavage des toiles blanchies
La toile brute est lavée puis battue au fléau pour enlever la gomme et les apprêts du tissage.
► 2 - Grillage et calandrage
Elle est ensuite passée sur du métal chauffé pour en ôter le duvet de coton. La toile est relavée, séchée, puis passe à la calandre (entre deux cylindres appelés "rouleaux de calandage") qui en écrase le grain pour une meilleure impression sur une surface rendue lisse.
Deux techniques d'impression des motifs : planches de bois gravées en relief pour les motifs polychromes, plaques et rouleaux de cuivre gravés en creux pour les motifs monochromes.
► 3 - Impression au bloc de bois
Le mordançage (à l'aide de sels métalliques) est une étape souvent incontournable de la teinture textile végétale artisanale. Il a pour fonction de créer un pont chimique entre les fibres textiles et les teintures naturelles, ces dernières n'ayant pas suffisamment d'affinités chimiques avec la fibre pour pouvoir s'y fixer durablement. De la bonne consistance du mordant épaissi de gommes dépend la netteté du motif. On imprime un mordant par nuance de couleur.
► 3bis - Impression à la plaque de cuivre
Un seul mordant imprimé. Après chaque mordant, la toile est séchée.
► 4 - Bousage en cuve
La toile est trempée dans un bain de bouse de vache afin d'éliminer les gommes utilisées pour épaissir les mordants.
► 5 - Bains de teinture
Les toiles attachées bout à bout sont plongées dans un bain de teinture bouillant à base de garance. Un enfant actionne un moulinet qui maintient les toiles en mouvement pour les teindre uniformément.
► 6 - Blanchiment sur herbe
Les parties non mordancées sont devenues légèrement colorées. Il faut donc les blanchir. Les toiles sont étendues dans les prés, motif en dessous, arrosées sept à huit fois par jour pendant six jours.
► 7 - Pinceautage à la main
Les pinceauteuses ajoutent à la main les petits détails de couleur. Le vert est obtenu par superposition de bleu et de jaune jusqu'à l'invention du vert solide en 1806.
► 8 - Séchage des toiles
Après un dernier lavage les toiles sont suspendues pour sécher le long d'un haut bâtiment nommé "l'étendard".
► 9 - Lissage glaçage
Un apprêt à base de cire et d'amidon peut être tissé à la ville d'agate sur la toile pour lui donner un aspect brillant.
► 10 - Pliage et expédition
Les toiles sont aplaties et emballées pour l'expédition.
Et maintenant une visite (un peu rapide à mon goût...) du Musée avec le sourire de Françoise
En France, dès la fin du XVIe siècle, des navires revenaient des Indes chargés d’épices et d’étoffes de coton aux coloris chatoyants - les indiennes - qui connurent un très grand succès auprès du public. Ces cotonnades colorées étaient réputées plus agréables à porter, plus faciles d’entretien et plus durables et elles convenaient aussi bien au vêtement qu’à l’ameublement.
Cependant, ces nouvelles importations heurtaient les intérêts des fabricants « d’étoffes nationales », drapiers normands et soyeux lyonnais en premier lieu. Tant que Colbert vécut, leurs protestations restèrent vaines, en dépit de leurs solides arguments mercantilistes ; après sa mort, son rival Louvois n’eut plus les mêmes raisons de temporiser. Ce dernier porta un coup d’arrêt à cet « engouement social » des Français pour les indiennes et instaura, dès octobre 1686, une véritable prohibition de ces étoffes « exotiques », allant à l’encontre du goût du public dans l’ensemble du royaume.
Le jeune Oberkampf grandit dans une famille de teinturiers allemands établie en Suisse. Il apprend le métier avec son père, fabricant de toiles imprimées (indiennes). Lorsque, fin 1759, arrive enfin la levée de la prohibition, il propose au suisse du roi Louis XVI, Antoine Guerne, dit "Tavannes", de s'associer avec lui pour la création, à Jouy-en-Josas, d'une manufacture d'indiennes dont il devient le directeur en 1760. A ses débuts, il bénéficie de l’aide de son père : procédé d’impression du bleu inventé par son père, envoi d’ouvriers qualifiés et achat de toiles de grande largeur et de produits pour la teinture, difficiles à trouver en France.
Oberkampf par François Gérard - 1819
Afin de donner plus d'étendue à ses opérations, Oberkampf s'associe M. Sarrasin de Maraise ; les fonds qu'il lui apporta, ses connaissances dans les affaires et ses conseils, rendirent cette association très avantageuse pour l'un et pour l'autre, et elle ne finit qu'en 1788, par la retraite de M. de Maraise, avec une fortune des plus considérables.
Le couple de Maraise, associés d'Oberkampf
Les produits...
Les outils...
La manufacture suivit toujours le goût de l'époque.
Ici un coton imprimé à la planche de bois intitulé "Obélisque, pont et ruines" - vers 1770
Marie-Antoinette, reine de France, est cliente de Jouy pour ses habits et son mobilier. Les archives nationales mentionnent dans sa garde-robe "une robe sur considérations (paniers) en toile de Jouy choisie par la reine. En 1784, Oberkampf fournit les tissu de la bibliothèque de la reine dans ses nouveaux appartements de Versailles.
Fragment d'une robe de Marie-Antoinette (coton imprimé à la planche) - vers 1780
Même dans les compositions végétales, la manufacture de Jouy suit le goût de l'époque. Elle imprimera ainsi plusieurs dessins avec des Ananas. Ce fruit, découvert par Christophe Colomb, est cultivé avec succès à Versailles dans le potager du roi entre 1754 et 1782. On sait que les dessinateurs de Jouy ont également accès à des planches botaniques dont ils s'inspirent.
Le petit buveur : siamoise imprimée à la planche de bois - mai 1784
Le buveur de Watteau copié d'une gravure d'Aveline est placé dans un décor d'arabesques et de motifs picotés.
Les scènes de genre imprimées à la plaque de cuivre sont nombreuses en Angleterre dès les années 1760. Oberkampf en achète et s'en inspire.
La diseuse de bonne-aventure - Manufacture anglaise
Oberkampf s'adjoint de grands peintres comme Jean-Baptiste Huet qui exécuta le dessin ayant servi à fabriquer le coton ci-dessous imprimé sur plaque de cuivre. Son dessin répond aux exigences d'Oberkampf pour s'adapter au "nouveau goût" pour l'antiquité et les motifs géométriques.
Sous le Premier Empire, on honore la récente découverte de l'Egypte.
Cependant, si les nouveaux motifs plaisent, les anciens sont toujours réédités et toujours vendus.
Redescendant au rez-de-chaussée, la visite se termine par le "salon Oberkampf" : le mobilier de la famille Oberkampf, agrémenté de portraits, est présenté grâce à un dépôt du musée du Louvre. Une ré-édition d'un motif floral polychrome permet de se rendre compte de l'effet produit par un décor en toile de Jouy.
Maquette de ce qu'était la manufacture à l'époque : on peut y voir les toiles sécher sur l'herbe.
Il est temps, nous dit Jacqueline, de reprendre la balade...
Une grimpette raisonnable
Pique-nique au bord de l'étang...
Pas désagréable n'est-ce pas Francine ?
Sous-bois de conifères cette fois-ci
Nous reprenons ensuite le train à Bièvres, mais attention, pas n'importe quel train : le train "Versailles" décoré avec des vues du château et des jardins grâce à un partenariat entre la Sncf et le Château.
Jean-Pierre et ses copines ont opté pour un petit salon tandis que le reste de la troupe a préféré prendre de la hauteur.
On peut même y apprendre l'Histoire...
Cliquez sur l'image pour l'agrandir.
Merci Jacqueline pour cette journée en bonne compagnie.
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Par Tolbiac204 le 5 Mai 2016 à 23:05
Notre dernière randonnée a été un enchantement : le soleil dardait de ses rayons la région parisienne où elle se trouve située à une soixantaine de kilomètres au nord de Paris. Un plus pour les photos.
Week-end d'Ascension aidant, nous étions peu nombreux à avoir pris le train.
Les chapeaux sont de sortie, et pour cause...
Cinq petits kilomètres plus loin, nous voici en vue des étangs bordant l'abbaye de Royaumont.
Pissenlit : mauvaise herbe peut-être (quoique..., en salade) mais belle graine !
Non non, on n'est pas encore l'entrée principale...
Pour y arriver, il faut longer le bras de l'Ysieux, l'une des deux rivières alimentant l'abbaye.
Royaumont est la plus grande abbaye cistercienne d'Ile-de-France. Saint Louis la fonda en 1228 et y fit de nombreux séjours : elle connut alors son plus grand rayonnement et ceci, jusqu'à la révolution.
L'abbaye de Royaumont est en travaux depuis le début de l'année.
En dehors du bâtiment des moines, le reste de l'abbaye est accessible aux visites.
On se repère sur le plan...
Cette tourelle d’escalier est tout ce qui reste de l'église abbatiale démantelée à la révolution pour servir de carrière de pierres. Elle desservait les combles et donnait accès à la galerie du triforium.
Les étudiants de l'Ecole Centrale de Paris ont réalisé une maquette numérique en trois dimensions de l'église médiévale : en voici quelques photos.
On aperçoit la fameuse tourelle...
Mon Dieu, cette révolution : qu'est-ce qu'elle a fait comme mal à l'architecture ! Heureusement qu'il y a les miracles de l'informatique.
Notre visite se poursuit par celle du cloître dont les jardins, dans le style compartimenté de la Renaissance, sont l'oeuvre d'Achille Duchêne, paysagiste français du XXème siècle. On ignore tout du jardin du cloître au Moyen-age sauf qu'ils se composaient généralement de plantes médicinales, ou de plantes aromatiques ou encore de fleurs (des lis, des iris jaunes, des roses trémières, des roses églantiers) ou bien restaient nus, recouverts de terre battue.
Fière de ma photo !
Dans la sacristie, attenante au cloître, un Saint-Antoine et son cochon (XV - XVIIème siècles)
et un Christ de douleur du XVème.
Les cuisines des moines : superbes voûtes, non ?
Elles ont perdu leur cheminée dont il ne reste aujourd’hui aucune trace. Il est probable qu’à l’époque médiévale celle-ci ait été placée au centre de la pièce.
A l'entrée, est exposée une Vierge allaitante du XIVème siècle.
La pièce suivante est le réfectoire des moines. Elle communiquait à l'origine avec les cuisines par un guichet où les moines venaient chercher les plats. Ceux-ci méditaient ici pendant les repas, les extraits de la Bible lus depuis la chaire du lecteur encastrée dans le mur.
Le grand orgue situé au fond du réfectoire est un orgue de Cavaillé-Coll. Il a subi une restauration entre 2002 et 2007 et a nécéssité 17000 heures de travail. Il compte 2 573 tuyaux dont 2 316 sont des tuyaux d'origine.
Au fond, le Mausolée du Prince Henri de Lorraine par Coysevox. Prénommé "Cadet la perle" parce qu'il a une perle à l'oreille, ce gentilhomme militaire français du XVIIème siècle meurt en 1666 à Royaumont.
Les carrelages (30000 carreaux unis et 10000 carreaux à motifs) datent de 2002 mais ils ont été fabriqués selon les techniques médiévales. Ce sont pour certains des répliques de carreaux du XIIIème siècle retrouvés à Royaumont.
En sortant du réfectoire (9), on débouche sur le jardin d'inspiration médiévale (13).
Il est appelé le jardin des 9 carrés : ceux-ci sont bordés d'un plessis de châtaignier.
J'ai été particulièrement admirative de la clôture-treillage en plantes naturelles qui offre au plessis un ornement supplémentaire, s'il en fallait...
Cette photo, empruntée à "Voyages.com", montre le bâtiment des latrines, traversé par le canal de l'enclos abbatial, dont l'eau provient de deux rivières, la Thève et l'Ysieux, canalisées sur plusieurs kilomètres pour nettoyer les latrines puis recueillir les eaux usées des cuisines situées en aval.
Il est l’un des derniers bâtiments cisterciens de ce type conservé en Europe et témoigne de la science hydraulique, comme du souci de l’hygiène, qui existaient au Moyen Âge chez les cisterciens.
Sur le côté du bâtiment, un salon de thé y a été aménagé : nickel pour le pique-nique du midi ! Merci Jacqueline pour la transaction.
Au dessus de l'ancien dortoir des moines, se trouve la salle des charpentes, restaurée en 1992-1993 : elle accueille désormais les manifestations culturelles telles que concerts ou chorégraphies ainsi que les manifestations d'entreprise.
Autrefois, c'était ici que les moines allaient aux latrines collectivement (la journée des moines était réglée par des heures, bien définies pour chacune d'entres elles). Une série de 30 trappes avait été aménagées au dessus du canal (chaque trappe - cloisonnée - permettait à 2 moines de se soulager en même temps), ce qui portait à 60 le nombre de moines pouvant aller aux latrines simultanément...
Un dernier regard à Royaumont avant de quitter ce lieu idyllique. Eh oui, la façade est en travaux...
Jolie margelle
La boucle est bouclée.
Nature morte "jacinthes sauvages et branches mortes" !
Ah, Jacqueline : prise sur le fait !
Le retour s'effectue comme l'aller par la gare de Viarmes : juste un peu plus d'attente sur le quai, le temps de prendre quelques coups de soleil !
Merci encore à Jacqueline de nous avoir guidés dans cette belle promenade.
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Par Tolbiac204 le 17 Mars 2016 à 23:00
En ce jeudi particulièrement ensoleillé, Jacqueline avait prévu une très jolie balade dans l'ouest parisien. Partis de la gare Saint-Lazare, nous arrivons trois quarts d'heure plus tard à la gare de Sévres - Ville-d'Avray. La rue des Jardies est bordée de maisonnettes en meulière, architecture typique des années 30, et mène tout naturellement à la maison du même nom, celle que Balzac occupa de 1838 à 1840.
Fuyant ses créanciers, il achète en 1837 un terrain et loge son jardinier dans l'ancienne maison de vigneron qui s'y tient, se réservant un petit chalet de bois qu'il fait construire au fond du jardin. C'est aux Jardies (dans sa maison qui n'existe plus aujourd'hui) que furent créés des classiques de notre littérature comme César Birotteau ou La maison Nucingen.
Léon Gambetta rachètera la maison du jardinier de Balzac en 1878 : il s'y rend régulièrement pour se reposer de ses activités politiques en compagnie de sa maîtresse, Léonie Léon. Il y décédera en 1882 à l'âge de quarante quatre ans.
Un monument lui est consacré, très difficile à photographier : c'est l'oeuvre de Bartholdi.
Depuis l'avenue Gambetta, on rejoint la rue de Sèvres en passant par le Parc de Lesser.
Difficile de prendre des photos tout en courant, n'est-ce pas Anne... ?
Petit zoom sur le héron : c'est un vrai, je le jure !
Empruntant la rue de Sèvres, nous arrivons en vue de l'église Saint-Nicolas et Saint-Marc de Ville-d'Avray : il s'agit d'une église de style néo-classique qui a la particularité d'avoir été construite pendant la Révolution. En 1793, l'église fut transformée en temple de la Raison avant d'être rendue au culte en 1795.
Sa décoration intérieure a été assurée par des artistes de renom qui séjournaient à Ville-d'Avray : Camille Corot, James Pradier ou encore François Rude.
Dans le choeur, une belle sculpture de François Rude : le baptême du Christ
En pendant, de l'autre côté du choeur, une oeuvre de James Pradier représente le mariage de la Vierge.
Sur le mur côté Nord, un tableau de Camille Corot représente Saint-Jérôme dans le désert. Il est très difficile à photographier du fait de sa position, très haute dans l'église, et des reflets qui s'y projettent mais j'en ai trouvé une copie sur le net qui le montre assez bien.
Le peintre fait don à l'église en 1849 de cette peinture qui lui avait valu beaucoup d'éloges au Salon de l'Académie Royale de peinture de 1837. Il racontait souvent que, faute de moyens, il ne chauffait pas son atelier et que son modèle serait mort quinze jours après avoir posé... Cela explique, selon lui, la couleur violacée et glaciale de Saint-Jérôme.
Il y a aussi, parait-il, dans l'église deux fresques de Corot : je ne les ai pas vues...
L'une représente le baptême du Christ
et l'autre Adam et Eve chassés du Paradis.
Dans l'église aussi, un beau plafond à caissons et un curieux Christ en croix.
La chaire en chêne est extrêmement travaillée.
Il m'a semblé y reconnaître un triangle, le symbole de la Franc Maçonnerie... ?Quittant la place de l'église de Ville d'Avray,
nous empruntons le mail du Docteur Bosvieux puis celui d'Alphonse Lemerre et passons devant la maison que Camille Corot habita, avant de rejoindre les étangs de Ville d'Avray.
C'est dans cette maison que Camille Corot commença à peindre.
Pas dégueu la maison, n'est-ce pas Annie ? C'est un restaurant m'as-tu dit ?
Tous attentifs aux explications de Jacqueline...
Ah... enfin les choses sérieuses !
Au sortir de la forêt de Fausses-Reposes, on arrive au Haras de Jardy.
Situé à Marnes-la-Coquette, c'était autrefois un haras de réputation internationale. Il a été créé dans le style anglo-normand en 1890 par Edmond Blanc, un richissime propriétaire-éleveur de chevaux de course.
Les héritiers d'Edmond Blanc vendent discrètement en 1943 le haras à Marcel Boussac, le célèbre magnat du textile et propriétaire-éleveur.
Le haras est à dix minutes de voiture de la Porte d'Auteuil et deux minutes de Versailles. Il est très proche également de l'embranchement de l'autoroute de Normandie.
Plan du domaine
Les bâtiments furent conçus dans un style anglo-normand qui s'inspirait directement des cours d'entraîneurs de Chantilly, les plus prestigieuses, et de certains élevages de Normandie, mélange heureux de briques apparentes et de structures de bois ou de fer au dessin élégant à colombages.
La cour des 49
Le box de Quiloa est bien gardé...
Obbie One et Jonc aime la compagnie apparemment...
Je me suis renseignée sur les tarifs : une heure par semaine annuelle coûte environ 1000 euros.
Cheval cabré - Jacques Boutrais (2008)
Le retour s'effectue en retraversant la forêt de Fausses-Reposes.
Il y a parfois des obstacles !
Le terrain est accidenté...
Le midi, on est content de tirer son repas du sac au hasard de tronc d'arbres hospitaliers...
Mais, dis-moi Marie-France : on l'a déjà vu cet étang, non ?
Mais oui, c'est celui de Ville-d'Avray !
Qu'il fait bon se dorer la pilule au soleil !
En haut de la dernière grimpette, quelles sont ces étranges pattes de volatile... ?
Ce ne sont que les racines d'un arbre fort vénérable.
Le repos des guerriers (le masculin par respect pour Paul !)
Attention à mon zoom !
Il est puissant...
Cette belle balade s'achève comme elle a commencé : sous le soleil.
Retour à la Gare Saint-Lazare (en fait "La Défense : tout le monde descend") par Chaville.
Le Blog, ça occupe bien l'esprit : on en a tous besoin en ce moment.
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