• Dans le cadre des "Marches de 6 km" qu'organise mon amie Anne à Générations 13, j'ai guidé une promenade dans le XVIIe arrondissement de Paris aboutissant au nouveau Tribunal de Paris où nous avons pu assister à une audience de la 23e chambre correctionnelle.

    Le rendez-vous était donné au métro Place d'Italie. De là, nous avons rejoint la station de métro La Fourche, départ de la balade.

    Depuis l'avenue de Clichy, nous enfilons la rue de la Condamine (de son prénom Charles Marie : explorateur et scientifique français du XVIIIe siècle) et passons devant quelques beaux immeubles en pierre de taille comme celui-ci aux N° 20-22 datant de 1901,

    ☻ Marches de 6 km avec Générations 13 : de La Fourche au Tribunal de Paris

     ou cet autre au N°43 de la rue Nollet qui croise la rue de la Condamine.

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    Un peu plus loin, la rue Truffaut (du nom du propriétaire de la rue) : au N°28, deux charmants pavillons datant de la première moitié du XIXe siècle encadrent une grille en fer forgé et permettent l'entrée à un petit hôtel particulier situé au fond de la cour. Ce fut, dit le net, la demeure des parents de Paul Verlaine entre 1857 et 1859.

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    Au N°20, une jolie grille en fer forgé à décor de feuillage

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    Nous empruntons ensuite la rue des Dames (ainsi nommée car elle conduisait autrefois à l'abbaye royale Notre-Dame de Montmartre, fondée au XIIe siècle par Louis VI).

    Au N°43, un immeuble très élégant possède un beau balcon en fer forgé.

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    Dix numéros plus loin, au N°53, un bâtiment en briques et pierre appartient à Enedis. Il s'agit d'une ancienne usine électrique. En 1900, cette société d’éclairage était l’une des six qui alimentait la Capitale.

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    Tout en haut du bâtiment, un fronton néoclassique, décoré de panneaux de céramique brune, précise la date de construction : "Anno 1890".

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    Les trois premiers niveaux sont bâtis en pierre de taille, mais laissent apparaître une structure métallique.

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    Au sommet des pilastres, des éclairs sculptés symbolisent la puissance électrique.

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    La salle des machines était derrière, dans un grand hall de 57 mètres de long, invisible depuis la rue. Puis se trouvait une cheminée de près de 50 mètres de haut, et derrière encore, la salle des chaudières, en sous-sol. L’ensemble était conçu pour "assurer le service de 45.000 lampes à incandescence de 10 bougies", et alimenter les quartiers des Epinettes, de Batignolles, de la Plaine-Monceau, de l'Europe, du Roule, de la Madeleine, des Grandes-Carrières et de la Chaussée-d'Antin.

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    Nous avons maintenant rejoint l'avenue de Clichy où se trouve la Mairie du XVIIe. Une "pelle Starck" en raconte l'histoire.

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    Voici à quoi ressemblait l'ancienne mairie à son inauguration en 1849 en présence du futur Napoléon III. On l'appelait "Le biscuit de Savoie" à cause de son campanile.

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    L'ensemble de l'édifice fut détruit en 1952, le campanile menaçant de s'effondrer. Regardez la photo ci-dessous où le campanile s'envole comme un ange !

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    Une nouvelle mairie, ultra moderne, vit le jour en 1973.

    Evidemment, ça change... mais il faut vivre avec son temps, non ?

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    La façade de ce bâtiment résolument moderne a été végétalisée grâce à l'adjonction d'immenses bacs à fleurs suspendus.

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    Nous avons visité l'intérieur sous le prétexte de toilettes (Anne prévoit toujours des pauses techniques dans les balades qu'elle propose) et nous avons eu raison car il y a là un superbe escalier, oeuvre de l'architecte d'intérieur Raphaël : des marches de marbres pour le côté classique, une rampe en bronze pour le côté novateur et une main-courante recouverte de cuir pour le confort.

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    Bien en évidence à l'entrée de la mairie, un panneau présente des photos de personnalités ayant habité le XVIIe arrondissement.

    Pour en découvrir la liste, cliquez ICI.

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    J'ai pris ces deux photos, côte à côte d'Auguste Bartholdi, l'homme de la statue de la Liberté à New-York, et de Claudine Coster, actrice et épouse de Robert Manuel.

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    Petit souvenir de notre visite à la Mairie

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    Triste actualité...

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    Dans la rue Bridaine que nous avons rejointe (Jacques Bridaine était missionnaire au XVIIIe siècle à l'église Sainte-Marie-des-Batignolles), deux immeubles remarquables.

    Au N°11, celui-ci avec ses bow-windows,

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    Au N°7, cet autre de style Art nouveau.

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    L‘arc de la fenêtre en fer à cheval du premier étage possède un décor sculpté, signé « Véraza », qui constitue l’élément le plus remarquable de cette façade.

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    Au bout de la rue, nous prenons la rue Lamandé (du nom d'un architecte français de la fin du XVIIIe siècle) où se trouve au N°15 l'Ecole polonaise. Celle-ci a été créée à Chatillon-sous-Bagneux en 1842. Le 3 avril 1843, fut donné un concert avec la participation de Frédéric Chopin ainsi que des artistes français parmi lesquels la célèbre actrice Rachel. L'argent ainsi récolté fut consacré aux besoins de l'école.

    L'Ecole fut déplacée ici dans le quartier des Batignolles en 1844.

    Les bâtiments de style Louis XIII en brique, pierre et ardoise, sont disposés autour d'une cour fermée par une grille - décorée de l'aigle polonais - encadrée par deux pavillons.

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    Elle fut fondée pour accueillir les enfants des immigrés polonais suite à l'échec de l'insurrection de 1830 contre le roi de Pologne Nicolas Ier, proche du tsar. Les étudiants et les enseignants de l'école polonaise participèrent plus tard à l’Insurrection de Janvier 1863 contre l'empire russe, à la guerre de 1870-1871 contre la Prusse et à la Commune de Paris. Ces événements ont été commémorés par une plaque placée sur le mur dans la cour de l'école.

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     Dans la cour, un buste de Séverin Gałęzowski (1801-1878), médecin-chirurgien et bienfaiteur de l'école, par Cyprien Godebski, sculpteur franco-polonais.

    J'adore l'enfant, en bronze, qui écrit sur la stèle en polonais : A LA FRANCE HOSPITALIERE.

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    Cliquez ICI pour accéder à un document très détaillé sur l'Ecole polonaise.

     Nous voici maintenant arrivés devant l'église du quartier, Sainte-Marie des Batignolles. La légende dit qu'un ouvrier aurait trouvé, lors des travaux de fondation, une statuette de la Vierge qui a disparu depuis. Plus sûrement, la Duchesse d’Angoulême avait souhaité que la dédicace de la nouvelle église soit faite à sa sainte patronne.

    L'aspect actuel de l'église, qui est construite en ciment armé et est de style néo-classique, date du milieu du XIXe siècle. Elle a la forme d'un temple grec. Son fronton triangulaire est soutenu par quatre colonnes. C'est l'une des rares églises qui ne possède pas de clocher. Elle possède cependant une cloche - Etiennette - dans un petit campanile construit en 1857 à la suite d'un projet de construction de deux clochers qui ne verront pas le jour.

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    L'intérieur n'a rien d'extraordinaire.

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    On peut cependant y voir une Assomption de la Vierge de style rococo (artiste anonyme) éclairée par un puits de lumière naturelle.

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    Juste derrière l'église, l'entrée du square des Batignolles

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    A l'origine, un vaste terrain vague servait d'entrepôt aux matériaux de démolition. En 1835, il fut transformé en place publique, la place de la Promenade. Chaque année, le premier dimanche après le 15 août, la fête patronale du village réunissait les Batignollais. Durant quinze jours, forains, acrobates, clowns, théâtres ambulants boutiques et attractions les plus variées s'installaient ici.

    Sous Napoléon III, la capitale se dote de nombreux parcs et jardins à l'image des squares anglais (l'Empereur avait ramené ce goût des jardins d'un voyage en Angleterre). C'est ainsi qu'en 1876 l'ingénieur Jean-Charles Alphand transforme la place en jardin.

    Nous empruntons l'allée centrale du parc, l'allée Barbara, qui rend hommage à l'autrice, compositrice et interprète (1930-1997) qui habitait à proximité.

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    Le square est agrandi en 1894, et le buste de Léon Dierx, parnassien sacré "Prince des Poètes" en 1898, inauguré en 1930. Le Parnasse est un mouvement qui s'oppose au Romantisme. On connait peut-être mieux Leconte-de-l'Isle ou José-Maria de Hérédia, non ?

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    Le parc a été conçu comme un jardin à l'anglaise, légèrement vallonné, avec une grotte, une rivière, une cascade et un lac miniature. Au fond, le kiosque traditionnel des jardins haussmanniens.

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    Une végétation très exotique y fut plantée à la fois pour émerveiller les sens mais aussi pour montrer la puissance du Second Empire, capable de faire vivre des espèces venant de tous les horizons climatiques.

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    Tout comme au parc Montsouris, au parc Montceau ou aux Buttes-Chaumont, les espaces aquatiques sont enjambés par des petits ponts munis de rembardes en ciment aux dessins végétaux.

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    De La Fourche au Tribunal de Paris (audience de la 23e Chambre correctionnelle) avec Anne

    Cliquez sur l'image pour l'agrandir.

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    Coin-coin les Colverts !

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    L'étape suivante est la traversée du Parc Martin Luther-King voisin.

    Le parc rend hommage au pasteur Martin Luther-King (1929-1968), prix Nobel de la Paix en 1964. Il lutta contre la discrimination raciale aux Etats-Unis où la ségrégation était alors légale. Prônant l'action non violente pour obtenir l'égalité des droits civiques, il marqua particulièrement les esprits avec son discours "I have a dream" le 28 août 1963 à Washington.

    L'entrée n'est guère accueillante mais..., ne vous y fiez pas !

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    On aperçoit au loin et au centre de la photo, le nouveau Tribunal de Paris avec ses terrasses végétalisées.

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     Le parc est un terrain de jeux formidable pour les jeunes car il possède de nombreux équipements sportifs.

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     Le printemps montre le bout de son nez avec ce camélia en fleurs.

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    Il s'agit d'un quartier résolument moderne : le parc a ouvert en 2007 alors qu'aucun bâtiment n'était encore sorti de terre. Bâti sur une friche ferroviaire de 50 ha, le nouveau quartier de Clichy-Batignolles change rapidement de visage entre 2016 et 2020. On y compte actuellement quelque 7500 habitants.

    Cliquez ICI pour voir le plan du parc et ses aménagements : vous verrez le petit bonhomme le parcourir !

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    C'est grâce à notre amie Anne que nous avons fait cette belle balade.

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    Qui dit friche ferroviaire dit ballast : flore et faune adaptées sont réunies ici pour évoquer la mémoire du rail.

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    Cliquez sur l'image pour l'agrandir.

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    Sympas ces immeubles bardés de bois dans l'écoquartier...

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    Cet ancien bâtiment - qui sert actuellement de toilettes - est celui de l'ancienne forge : il était utilisé au XIXe siècle par les ouvriers de la SNCF comme le maréchal-ferrant etc.

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    La passerelle et la forge accueillent maintenant un restaurant "Le Hoba" mais celui-ci est fermé le jeudi.

    Le HO, c’est ce belvédère avec une terrasse extérieure. Au menu de cette grande halle vitrée : un food court organisé autour de chefs·fes engagés·es à vous proposer une cuisine durable et un grand bar pour des rafraîchissements tout aussi frais et consciencieux. 

    En BA : cette ancienne forge du XIXe siècle vous accueille dans une ambiance plus intimiste autour d’une programmation riche qui ira au-delà de l’assiette et investira la cuisine ouverte et le forum d’échange. Et si vous voulez seulement vous rafraîchir, vous serez comme des coqs (et des poules) en pâte dans notre café central.

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    Nous arrivons au niveau de la pièce d'eau (alimentée par les eaux de la Seine décantée et filtrée par un système de plusieurs bassins successifs) qu'aucun chemin ne traverse.

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    Deux moyens pour la franchir : soit on prend la passerelle qui l'enjambe, soit les ascenseurs. C'est cette dernière solution que nous choisirons.

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    Vue sur le parc depuis la passerelle

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    Les voies de chemin de fer de la Petite Ceinture

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    On dirait bien que la pelouse est habitée...

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    En effet, des oies bernaches l'ont colonisée.

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    Chemin faisant nous arrivons à l'autre extrémité du parc où se trouve une sculpture représentant un grand livre. A l'occasion de sa visite d'Etat en 2014, Sa Majesté la Reine Elizabeth II a souhaité offrir un présent aux parisiens : il s'agit de l'Open Book, une création de Diane Maclean. "

    Symbole de l'amitié entre nos deux nations, cette sculpture est "Un livre ouvert que nous écrivons ensemble".

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    A l'intérieur du livre, un miroir teinté

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    Et vu de dos, de jolis reflets apparaissent reflétant, si l'on regarde bien, l'image du Tribunal de Paris.

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    Nous voici sortis du parc au niveau du Boulevard Berthier : là, se trouvent trois bâtiments dont les architectures s'affrontent : au premier plan les réserves (décors et costumes) de l'Opéra de Paris et les Ateliers Berthier-Odéon, annexe du célèbre théâtre parisien (anciens entrepôts de décors de l'Opéra de Paris), et au second plan à droite le Tribunal de Paris, œuvre de l'italien Renzo Piano (l'architecte du Centre Pompidou).. 

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    Un dernier regard sur le quartier Clichy-Batignolles

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    La traversée des maréchaux se fera sur ce pont.

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    Nous empruntons la rue du Bastion, longeant l'immeuble moderne du siège du Crédit Mutuel. Voyez-vous le tribunal se refléter dans la vitre... ?

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    Le N°36 de la rue du Bastion : un numéro qui n'a pas été donné au hasard : il s'agit bien sûr de la nouvelle Direction de la Police Judiciaire qui se situe désormais ici depuis son déménagement du N°36 Quai des Orfèvres en septembre 2017.

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    Evidemment, cela change de son ancien emplacement, sur l'île de la Cité !

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    Juste derrière, le Tribunal de Paris a été conçu par Renzo Piano et réalisé par Bouygues.

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    Nous passons devant la Maison des Avocats.

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    En bonne compagnie pour la pause du midi à la boulangerie du coin

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    Nous voici devant l'entrée du Tribunal composé de quatre blocs dont les terrasses sont arborées (mais fermées au public et même aux avocats : elles sont réservées aux magistrats, prestige oblige...) : il semble nous toiser du haut de ses 38 étages répartis sur une hauteur de 160 mètres.

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    L'intérieur du bâtiment, tout de verre vêtu, est un immense espace qui s'étend du sol au plafond sur les six étages desservis par des escaliers roulants. Anne a écrit sur la fiche qu'elle m'a donnée que ce palais de justice se devait d'être beau, spacieux, clair et rassurant pour les justiciables.

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    Un plafond de verre illumine l'ensemble.

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    A l'intérieur, des phrases extraites de la Déclaration universelle des droits de l'homme - 1948 (René Cassin)

    L'article 9

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    L'article 1

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    Nous avons pris les escalators pour bien profiter de ce grand espace inondé de lumière.

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    Article 6 : "Toute personne a le droit à ce que sa cause soit entendue équitablement, publiquement et dans un délai raisonnable."

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    Vue plongeante...

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    Françoise Feugeas, une fidèle des promenades d'Anne, a gentiment proposé d'organiser cet après-midi au tribunal pour nous permettre d'assister à une audience.

    Françoise nous donne d'abord quelques informations sur le nouveau tribunal : il est l'œuvre de Renzo Piano (87 ans à ce jour), a été inauguré en 2019 et a coûté 2,4 milliards d'euros. L'état va devoir payer pendant 27 ans un loyer de 90 millions d'euros par an avant d'en devenir le propriétaire. 700 personnes (?) y travaillent et 4000 personnes s'y croisent chaque jour. Les boxes de garde à vue se trouvent dans les sous-sols : ils remplacent la "souricière" de l'ancien Palais de Justice de la Cité. Il est donc impossible de croiser les détenus dans les couloirs. Il s'y pratique des audiences civiles et pénales. Il y a ici 800 bureaux de magistrats et 1200 bureaux de greffiers...

    Nous choisissons d'assister à une audience pénale dans la 23e chambre correctionnellecelle des comparutions immédiates (petite délinquance).

    Françoise nous montre un schéma de la configuration de la salle N°1.

    De La Fourche au Tribunal de Paris (audience de la 23e Chambre correctionnelle) avec Anne

    Bien sûr tous les téléphones ont été éteints : la photo ci-dessous vient du net.

     Voici la salle dans laquelle nous avons passé presque trois heures.

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    La session commence tous les jours autour de 13h30 et se termine après de longues heures de débats souvent tard, une fois que tous les dossiers ont été traités, parfois même après minuit, nous dit Françoise. 

    Le tribunal est composé aujourd'hui de jeunes femmes de moins de 30 ans : une Présidente et ses deux assesseures, une Procureure. Il y avait aussi une greffière qui parcourait la salle en apportant les dossiers concernés et une autre à l'ordinateur pour enregistrer les débats. Quant aux avocats, tous jeunes eux aussi, il y avait un seul homme mais au moins quatre femmes parmi ceux de la Défense tandis que la Partie Civile était assurée par un seul avocat (ce dernier n'a pas eu à intervenir dans la partie de l'audience à laquelle nous avons assisté).

    Les prévenus qui sortent de garde à vue sont amenés dans le box vitré par des policiers et - cela m'a frappée - ils se tiennent les mains dans le dos même s'ils ne sont pas menottés.

    Quant au public, il s'assoit sur les bancs qui, je vous l'assure, font mal aux fesses après plusieurs heures !

    Nous avons vu défiler quant à nous pas mal de prévenus, tous très jeunes (entre 18 et 25 ans), presque tous impliqués dans ce qu'on appelle "les produits" (le cannabis, la cocaïne, l'héroïne et la méthamphétamine), avec parfois un profil psychiatrique, souvent élevés par une mère seule.

    Le cas des deux cousins, eux aussi mêlés à un trafic de drogue, et qui sont solidaires entre eux, m'a particulièrement touchée.

    La Présidente et la Procureure avaient l'air chevronnées, en tout cas pas tendres. Nous n'avons pas eu le courage d'attendre les délibérations ce qui fait qu'on est restés un peu sur notre faim...

    Merci à Anne et à Françoise pour cette journée fort intéressante.

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    Si vous voulez, vous pouvez lire ci-dessous l'article de Emile Benech, journaliste à Ouest-France : il vous donnera une idée de ce qu'est une comparution immédiate et de ce à quoi nous avons assisté.

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    La comparution immédiate est une procédure rapide et de plus en plus utilisée, créée pour désengorger la justice française, en difficulté. À la 23ème chambre, on voit donc passer beaucoup de monde, d’horizons parfois différents, mais souvent ancrés dans la même précarité.

    A 13h30, l’audience doit commencer. L’huissier coordonne les derniers préparatifs avec habilité. Il jongle entre ses dossiers, afin de savoir quel prévenu faire entrer en premier, sachant que tel avocat manque à l’appel, que tel dossier est introuvable, ou que tel prévenu n’a pas encore effectué son enquête de personnalité. Il se passe encore 30 minutes d’attente avant que le tribunal entre. Le tribunal, c’est trois juges : un président, dans le cas présent une présidente, et deux assesseurs. Lorsque ces derniers arrivent, l’huissier lance un tonitruant « Levez-vous, le tribunal ! » Le tribunal s’installe, la salle s’assied. La présidente explique brièvement la séance d’aujourd’hui. Elle sera chargée, puisqu’il s’agit d’entendre quinze prévenus en cinq heures. Vingt minutes seraient donc allouées par prévenu en moyenne.

    Le palais a beau avoir changé, s’être agrandi, être plus moderne, son principe reste inchangé. Dans la salle d’audience 2.05 du tribunal de grande instance de Paris (TGI) séjourne la 23ème chambre correctionnelle. Celle des comparutions immédiates, la procédure la plus rapide du système correctionnel français. Elle consiste à faire juger un prévenu directement après sa garde à vue, sur décision du procureur. Le délit, puisque la 23ème chambre ne s’occupe ni des crimes ni des contraventions, doit être puni d’au moins 2 ans de prison, ou six mois s’il s’agit d’un flagrant délit. Ces audiences, se passant autrefois sur l’île de la Cité, dans le palais de justice historique, ont déménagé et se déroulent aujourd’hui dans la super structure judiciaire finie l’année dernière. Cette dernière, haute de 160 mètres, trois fois plus grande que le palais de justice, doit représenter la justice de demain. L’effet visuel est assuré par les grands espaces et la blancheur du palais, où les boiseries et les plafonniers ont laissé place aux escalators et aux grands espaces aseptisés. Entrer dans la salle 2.05, c’est aussi voir la modernisation de l’architecture judiciaire. L’espace est resserré, le tribunal a quitté sa posture dominatrice, et a été- un peu- abaissé. Les prévenus paraissent dans un box vitré, mais, à la suite d’un mouvement des avocats, ouvert. Pour que la défense puisse s’adresser à ses clients sans barrière. L’un des avocats commis d’office s’en réjouit brièvement, un gain « d’humanité » selon lui. La procureure, en face de lui, semble grincer des dents.

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    La salle d’audience 2.05 du TGI de Paris : la vitre qui le clôture a été retirée suite à un mouvement de grève des avocats.

    Lorsqu’on assiste à une audience d’une chambre correctionnelle comme la chambre des comparutions immédiates, on s’attend à avoir en face de nous des délinquants, des vrais. Et il y en a. Mr Bouazar (Tous les noms ont été changés) semble en faire partie, d’ailleurs. Il est soupçonné de violence sur quatre policiers dans l’exercice de leurs fonctions. Il aurait agressé ces policiers, puis, enfin maitrisé, les aurait menacés de mort en criant : « je suis Daech ». A l’audience, Mr. Bouazar est agité, il demande la parole, puis ne la souhaite plus. Son avocate lève les yeux, et demande contre l’avis du prévenu une expertise psychiatrique. Celle-ci sera retenue, avec un renvoi afin de permettre aux présumées victimes d’assister à la comparution. Sur les onze prévenus de cette audience, seuls trois étaient pourtant soupçonnés de délits violents.

    Durant les coupures, brèves mais récurrentes, Me Richman, avocat pénaliste, raconte. Lui, qui a un cabinet qui marche plutôt bien, continue à venir pour s’occuper de commissions d’office parce qu’il juge ça nécessaire. Il a « de la bouteille », et s’en sert ici. Plus jeune, il n’arrivait pas forcément à trouver de bonne stratégie de défense pour ses clients. Aujourd’hui, il pense que son travail est plus d’apprendre à son client à dire la vérité.

    Idir, lui, a 19 ans. La police l’arrête dans une voiture le voyant pianoter sur un téléphone portable. Le jeune homme a l’air tendu, s’en suit une fouille, et l’on découvre sur lui 15 grammes de cocaïne. Il explique avoir été forcé de ramener la drogue d’un point à un autre après avoir commis une erreur. A-t-il le profil d’un dealer ? Pas vraiment, selon l’avis- fait assez rare pour être énoncé- et du procureur et de la défense. Il vit chez ses parents, bien intégré, a un casier vierge et suit un BTS d’informatique à l’université Paris 2. Mais cela ne suffira pas à convaincre le tribunal. Après délibération, le verdict tombe, Idir purgera une peine d’un an de prison.

    On fait surtout face, lors de cette audience, à une précarité installée. Nombre de ceux qui vont être entendus aujourd’hui sont sans domicile fixe. Le premier, c’est Kristian. Ce polonais de 23 ans, qui a besoin d’un interprète, est ici pour le vol d’un fût de bière au Carrefour et pour avoir, sous l’effet de l’alcool tenté d’allumer un feu dans sa cellule. Kristian a du mal à s’exprimer, mais il explique avoir des problèmes psychologiques suite à ses dernières années passées dans la rue. Il a essayé de se jeter d’un pont l’année dernière. Après délibération, le tribunal décidera d’une peine de 8 mois de prison.

    Au fur et à mesure des auditions, on sent des tensions s’installer. Le manque de temps, puisque les dossiers s’enchainent, mais pas assez vite, et que l’audience prend beaucoup de retard. L’émotion des auditeurs, qui parfois apparentés aux prévenus, et qui lâchent des exclamations ou des pleurs lors des rendus de délibérés. La sévérité du parquet, aussi, qui demande exclusivement des peines de prisons fermes avec mandat de dépôt immédiat, ce qui agace les avocats des prévenus. Ces derniers ne font rien pour s’en cacher, et les échanges avec la procureure vibrent de plus en plus. Le tout rend l’ambiance chargée, électrique.

    D’autres prévenus ayant des problèmes financiers sont présents. Ici, nous avons Mr. Zoubir et Mr. Amrani. Le premier, 70 ans et le second, 57, sont soupçonnés d’avoir cambriolé 4 hôtels entre le 4 et le 24 décembre. Mr Zoubir, cheveux blancs, chemise noir et pull kaki explique qu’il touche 460 euros par mois. Ce sont ses enfants qui l’aident à finir le mois. Il croise alors le regard de sa fille, présente dans la salle, et les deux éclatent en sanglot. Mr Amrani prend la parole à la fin de son audience. Sa voix est tremblante, son avocate dit à voix basse ne pas comprendre comment la présidente de la séance peut le mettre dans cet état. Il exprime ses regrets et sa honte. Verdict : 1an d’emprisonnement ferme.

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    Graphique rassemblant les grands chiffres des comparutions immédiates, réalisé par L'Observatoire International des Prisons

    Il est maintenant vingt heures, l’audience, a pris une heure et demi de retard. La salle s’est progressivement vidée, il ne reste guère que cinq six personnes dans les bancs des auditeurs libres, diminuant par extension la tension. Mais la fatigue, elle, se ressent. Et pour la procureure, qui n’a que peu de repos, et pour les avocats, qui alternent à tour de rôle leur présence. Et, bien sûr, pour le tribunal, qui appelle, qui interroge, et qui, au final, juge.

    Christophe et Samir, tous deux sans domicile fixe, ont essayé de dérober le portefeuille d’un septuagénaire. Ça n’était pas leur première fois. L’un est présent sur le territoire de manière illégale. Tous deux, s’ils gardent une posture droite, ont la voix tremblante. Ils reconnaissent les faits, et prennent respectivement 1an d’emprisonnement ferme.

    Si l’on fait le bilan de cette journée : des quinze prévenus initiaux, quatre ont demandé, et obtenu, un report de leur audience. Les onze autres seront entendus. Trois d’entre eux avec une caractérisation de violence, un pour trafic de stupéfiants, les sept autres pour vol. cinq étaient sans domicile fixe. Tous, sauf le prévenu inculpé pour trafic de stupéfiants, étaient dans un état de précarité, c’est-à-dire, selon la définition du Conseil économique, social et environnemental (CESE) dans « l’absence d’une ou plusieurs des sécurités permettant aux personnes et aux familles d’assumer leurs responsabilités élémentaires et de jouir de leurs droits fondamentaux. ». Ils vivaient tous (à l’exclusion du prévenu spécifié précédemment) sous le seuil de pauvreté. Ils ont tous été jugés coupables, et ont tous été condamnés à une peine de prison ferme.


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  • Ce mardi après-midi, la pluie s'est invitée à la balade que nous proposait Michel Duffau dans le cadre des "Petites promenades dans Paris" de mon association, Générations 13.

    Nous sommes une dizaine à nous être inscrits à cette visite de l'intérieur de trois églises parisiennes situées au centre de la capitale dans le quartier latin : Saint-Séverin, Saint-Julien-le-Pauvre et Saint-Etienne-du-Mont.

    Michel nous a donné rendez-vous à la station Cluny-La Sorbonne. Il nous emmène tout d'abord rue de la Huchette qui tire son nom d'une enseigne attestée de la fin du XIIIe siècle "La Huchette d'or".

     Connaissez-vous la chanson d'Yves Simon intitulée "Rue de la Huchette" ? Elle date de 1973 et rend bien l'ambiance qui régnait dans ce lieu autrefois...

    Dans le rue de la Huchette deux hauts lieux de la vie nocturne parisienne :

    Le théâtre de la Huchette a été créé en 1948 : c'est ici que depuis plus de 65 ans deux pièces d'Eugène Ionesco, "La Leçon" et "La Cantatrice chauve", sont jouées chaque soir, comptant à ce jour plus de 20 000 représentations, une longévité unique dans l'histoire mondiale du théâtre. Ces deux pièces détiennent le record du monde du spectacle joué sans interruption dans un même lieu.

    ☻ Visite des églises Saint-Séverin, Saint-Julien-le-Pauvre et Saint-Etienne-du-Mont avec G13

    Le Caveau de la Huchette, créé également en 1948, est un  club de Jazz installé dans une cave dans lequel tous les grands musiciens du genre se sont produits : Lionel Hampton, Count Basie, Art Blakey, Memphis Slim, Bill Colleman, Rhoda Scott, Claude Luter, Claude Bolling etc.

    ☻ Visite des églises Saint-Séverin, Saint-Julien-le-Pauvre et Saint-Etienne-du-Mont avec G13

    Une photo que j'ai empruntée à Monick...

    ☻ Promenade dans le quartier latin avec Générations 13

    Au N°14 de ladite rue, à l’angle de la rue du Chat-qui-Pêche, un médaillon plaqué sur la façade est orné d’un Y, rébus pour "lies-grègues", lacets de fixation entre culottes et hauts-de-chausse vendus par les merciers.

    ☻ Visite des églises Saint-Séverin, Saint-Julien-le-Pauvre et Saint-Etienne-du-Mont avec G13

    Autrefois, on appelait en effet les hauts-de-chausses (vêtement masculin qui allait de la ceinture aux genoux) des "grègues" ou "grèques", à cause de la ressemblance avec les courtes et larges culottes des Grecs. Le nœud de ruban vendu par les merciers pour l’attacher au pourpoint (vêtement masculin du haut du corps porté par les hommes au Moyen-Age), se nommait lie-grèques, d'où le jeu de mots, un peu tiré par les cheveux, mais qui fonctionne !

    ☻ Visite des églises Saint-Séverin, Saint-Julien-le-Pauvre et Saint-Etienne-du-Mont avec G13

    Si les enseignes et leur signification vous intéressent, vous pouvez cliquer ICI pour lire l'article très intéressant fait par Danièle Sallenave de l'Académie française sur le sujet.

    Nous rejoignons ensuite l'église Saint-Séverin dont nous visiterons l'intérieur assez rapidement, le but de Michel étant surtout de nous emmener voir l'ancien cimetière attenant. L'église Saint-Séverin présente en effet la particularité, exceptionnelle à Paris, d'avoir conservé quasiment intact l'emplacement de son cimetière et de son charnier.

    L'église tire son nom de l'ermite Séverin qui, au VIe siècle, avait l'habitude de prier dans un petit oratoire rudimentaire. Après sa mort, une basilique (d'abord une chapelle) est érigée sur les lieux.

    Détruite par les Vikings lors du siège de Paris (885-887), l'église est reconstruite au XIIIe siècle en ce qui concerne le clocher et les trois premières travées de la nef et dans la seconde moitié du XVe siècle pour le reste (photo ci-dessous).

    Par chance, la Révolution ne l'endommagera pas.

    ☻ Visite des églises Saint-Séverin, Saint-Julien-le-Pauvre et Saint-Etienne-du-Mont avec G13

    Michel nous montre, au niveau des chapelles latérales, les vitraux contemporains de Jean Bazaine (1904-2001) posés en 1970, une commande du curé de la paroisse, qui représentent les sept sacrements. Pour info, la voûte de la station de métro Cluny-La Sorbonne a également été décorée par Jean Bazaine (il s'agit alors de mosaïques).

    ☻ Visite des églises Saint-Séverin, Saint-Julien-le-Pauvre et Saint-Etienne-du-Mont avec G13

    L'église est réputée pour son chœur entouré de la forêt de colonnes du double déambulatoire (XVe siècle). Au centre, une superbe colonne torsadée éclairée par une lumière artificielle. En arrière-plan, les vitraux de Jean Bazaine illuminent le déambulatoire.

    ☻ Visite des églises Saint-Séverin, Saint-Julien-le-Pauvre et Saint-Etienne-du-Mont avec G13

    On  parle ici parfois de la "palmeraie" de Saint-Séverin.

    ☻ Visite des églises Saint-Séverin, Saint-Julien-le-Pauvre et Saint-Etienne-du-Mont avec G13

    ☻ Visite des églises Saint-Séverin, Saint-Julien-le-Pauvre et Saint-Etienne-du-Mont avec G13

    Michel nous emmène ensuite voir le jardin adjacent situé au sud de l'église entre les rues Saint-Jacques, de la Parcheminerie et des Prêtres-Saint-Séverin.

    Construites à la fin du XIVe siècle, trois galeries voutées d’ogives entouraient le cimetière à la manière d’un cloître. Au centre étaient des fosses communes où l'on enterrait les petites gens. Les galeries voûtées d'ogives ceinturant cet espace étaient réservées aux plus aisés. Vers 1763, environ 250 personnes étaient inhumées chaque année dans le cimetière.

    ☻ Visite des églises Saint-Séverin, Saint-Julien-le-Pauvre et Saint-Etienne-du-Mont avec G13

    Jusqu'au début du XXe siècle, les galeries étaient surmontées de deux étages de logements réservés aux prêtres (ici, une photo prise en 1907).

    ☻ Visite des églises Saint-Séverin, Saint-Julien-le-Pauvre et Saint-Etienne-du-Mont avec G13

    Nous rejoignons ensuite l'église Saint-Julien-le-Pauvre voisine dans laquelle nous trouvons un abri contre la pluie qui ne cesse de tomber...

    Tout comme Saint-Séverin, elle ne possède pas de transept. Il s'agit en fait d'une église de confession orthodoxe dans laquelle les fidèles sont séparés du clergé par une iconostase. L'iconostase est une cloison porteuse d'icônes héritière de la balustrade en bois ou en pierre qui, dès le IVe siècle au moins, séparait le sanctuaire de la nef. Elle est ici éclairée par des lampes.

    ☻ Visite des églises Saint-Séverin, Saint-Julien-le-Pauvre et Saint-Etienne-du-Mont avec G13

    Deux portes donnent accès au prêtre qui officie derrière.

    ☻ Visite des églises Saint-Séverin, Saint-Julien-le-Pauvre et Saint-Etienne-du-Mont avec G13

    Les icônes sont un symbole que l’on vénère - et non des idoles - à l’inverse de l’adoration qui est due à Dieu seul.

    A gauche de l'iconostase, une icône représente Saint-Julien-l'Hospitalier, Patron des bateliers, des voyageurs et des aubergistes.

    D'après sa légende que je simplifie ici, Julien était un noble chasseur à qui un cerf aurait prédit qu'il tuerait ses père et mère. Après avoir fui son pays pour éviter ce crime, il les aurait tués par erreur ; en expiation, il aurait fondé un hôpital dans un lieu retiré où il se fit passeur (d'où le sens de cette icône). 

    ☻ Visite des églises Saint-Séverin, Saint-Julien-le-Pauvre et Saint-Etienne-du-Mont avec G13

    De l'autre côté, une icône représente une Vierge à l'Enfant.

    ☻ Visite des églises Saint-Séverin, Saint-Julien-le-Pauvre et Saint-Etienne-du-Mont avec G13

    Un joli chapiteau sculpté

    ☻ Visite des églises Saint-Séverin, Saint-Julien-le-Pauvre et Saint-Etienne-du-Mont avec G13

    A la sortie de l'église, un objet en cuivre très élégant sert à conserver le pain bénit que les fidèles emportent chez eux à la table du foyer familial, un rite perdu dans la religion catholique mais qui perdure ici.

    ☻ Visite des églises Saint-Séverin, Saint-Julien-le-Pauvre et Saint-Etienne-du-Mont avec G13

    L'église était assez sombre, je n'ai pas vraiment distingué son cabochon mais il est très fin.

    ☻ Visite des églises Saint-Séverin, Saint-Julien-le-Pauvre et Saint-Etienne-du-Mont avec G13

    A la sortie, un peu de soleil enfin !

    Michel nous montre différentes photos d'iconostases en France et dans le monde. Sur cette page, la cathédrale russe orthodoxe de Nice.

    ☻ Visite des églises Saint-Séverin, Saint-Julien-le-Pauvre et Saint-Etienne-du-Mont avec G13

    Une merveille d'architecture édifiée par le tsar Alexandre II en souvenir de l'endroit, proche, où son fils le tsarévitch Nicolas mourut d'une méningite.

    ☻ Promenade dans le quartier latin avec Générations 13

    En voici l'iconostase

    ☻ Promenade dans le quartier latin avec Générations 13

    Paris et sa banlieue possèdent, outre Saint-Julien-le-Pauvre, de nombreuses églises orthodoxes. La Cathédrale Alexandre Nevsky, située rue Daru, en est une : en voici l'iconostase.

    ☻ Promenade dans le quartier latin avec Générations 13

    Il y a aussi la récente Cathédrale de la Sainte-Trinité, voisinant la tour Eiffel, aux bulbes dorés, une commande de Bertrand Delanoë alors maire de Paris, édifiée par l'architecte Jean-Michel Wilmotte dont voici l'iconostase.

    ☻ Promenade dans le quartier latin avec Générations 13

    J'aime beaucoup celle de l'église orthodoxe russe Saint-Nicolas de Toulouse.

    ☻ Promenade dans le quartier latin avec Générations 13

    J'arrête là avec les églises orthodoxes qui sont également pléthore de par le monde, en Russie, en Roumanie, en Bulgarie, en Grèce, en Albanie, en Turquie, en Pologne...

    Non loin de là, rue Galande, le club de jazz "Aux Trois Mailletz" est installé dans des caves médiévales authentiques du XIIIe siècle. Il a accueilli lui aussi tous les grands du Jazz. Le club des Trois Mailletz a aussi permis à des chanteurs et des poètes de se produire alors qu'on les refusait ailleurs. Ainsi, Léo Ferré, Catherine Sauvage, Jean-Roger Caussimon, Nina Simone y ont-ils donné plusieurs spectacles. Il a aussi vu les débuts de Zaz et de Dany Brillant.

    ☻ Visite des églises Saint-Séverin, Saint-Julien-le-Pauvre et Saint-Etienne-du-Mont avec G13

    Très élégant ce portail : Michel nous dit que Claude Nougaro a habité ici les cinq dernières années de sa vie en compagnie de son épouse, Hélène Nougaro.

    ☻ Visite des églises Saint-Séverin, Saint-Julien-le-Pauvre et Saint-Etienne-du-Mont avec G13 

    ☻ Promenade dans le quartier latin avec Générations 13

    Nous voici arrivés en vue de Notre-Dame dont les échafaudages de la flèche viennent d'être retirés partiellement (300 tonnes tout de même...).

    Au premier plan, dans le square Viviani, le plus vieil arbre de Paris, un robinier faux-acacia, est désormais muni d'une béquille en béton : il faut dire que, envoyé sous la forme d’une graine depuis l’Amérique (région des Appalaches - sud des Etats-Unis) à Jean Robin (1550-1629), herboriste d’Henri IV, il réside à ce jour à Paris depuis quelque 423 ans !

    Son nom latin est "Robinia" : il a été adopté par Linné, un herboriste du XVIIe siècle en hommage à Jean Robin qui l'avait planté en 1601

    ☻ Visite des églises Saint-Séverin, Saint-Julien-le-Pauvre et Saint-Etienne-du-Mont avec G13

    Le printemps pointe le bout de son nez au square Viviani (homme d'état français ayant signé l'ordre de mobilisation générale le 1er août 1914). 

    ☻ Visite des églises Saint-Séverin, Saint-Julien-le-Pauvre et Saint-Etienne-du-Mont avec G13 

    Au centre, une fontaine de bronze moderne du sculpteur Georges Jeanclos (1995) remplace maintenant l'ancienne fontaine Wallace. J'avoue que je ne l'avais jamais remarquée et pourtant elle ne manque pas d'originalité. Le sculpteur, d'origine juive, a été marqué par le passé de sa famille pendant la deuxième guerre. Il sculpte ici des enfants se prenant dans les bras, comme acte d'amour en réaction à l'holocauste.

    ☻ Visite des églises Saint-Séverin, Saint-Julien-le-Pauvre et Saint-Etienne-du-Mont avec G13

    ☻ Visite des églises Saint-Séverin, Saint-Julien-le-Pauvre et Saint-Etienne-du-Mont avec G13

    ☻ Visite des églises Saint-Séverin, Saint-Julien-le-Pauvre et Saint-Etienne-du-Mont avec G13

    Un dernier regard vers Notre-Dame

    ☻ Visite des églises Saint-Séverin, Saint-Julien-le-Pauvre et Saint-Etienne-du-Mont avec G13

    Il y a la queue devant la librairie "Shakespeare and Company" située rue de la Bûcherie : elle porte ce nom depuis 1964, date du 400e anniversaire de William Shakespeare, même si elle a été créée bien avant la guerre et sert à la fois de librairie et de bibliothèque spécialisée dans la littérature anglophone. Depuis 2015, un café y a été adjoint avec une vue imprenable sur Notre-Dame : ce dernier sert principalement des plats végétariens, avec des options vegan et sans-gluten.

    La librairie est également devenue un asile pour les écrivains-voyageurs qui souhaitent y rester quelques nuits. En contrepartie, il leur faut respecter certaines conditions comme lire un livre par jour, aider deux heures à la boutique, et rédiger une page autobiographique en y joignant une photographie.

    ☻ Visite des églises Saint-Séverin, Saint-Julien-le-Pauvre et Saint-Etienne-du-Mont avec G13

     Nous remontons ensuite la rue des Carmes jusqu'au Panthéon. Michel nous signale au passage au N°8 un magasin de magie "Mayette Magie Moderne". J'ai cru comprendre que comme Obélix il était tombé dedans quand il était petit...

    ☻ Promenade dans le quartier latin avec Générations 13

    Un peu plus loin, nous passons devant l'église Saint-Ephrem-le-Syriaque, dont le portail est copié sur celui de l'église romaine Saint-André du Quirinal à Rome (une œuvre du Bernin).

    ☻ Promenade dans le quartier latin avec Générations 13

    Nous voici arrivés sur la place dominant la montagne Sainte-Geneviève. Devant nous l'église Saint-Etienne-du-Mont et la tour Clovis, dernier vestige de l'ancienne abbaye Sainte-Geneviève.

    ☻ Promenade dans le quartier latin avec Générations 13

    Une rue a en effet été percée au XIXe siècle entraînant la démolition de l'abbaye (qui tombait plus ou moins en ruines) et la tour Clovis fait maintenant partie intégrante du Lycée Henri IV. Remplaçant un édifice du XIIIe siècle, elle est construite à partir de la fin du XVe siècle, et sert de paroisse aux habitants du quartier. Après avoir été brièvement transformée en temple de la Piété filiale sous la Révolution, elle est rendue à ses fonctions d'église paroissiale en 1801 et n'a pas changé d'affectation depuis.

    ☻ Promenade dans le quartier latin avec Générations 13

    A l'intérieur, nous sommes éblouis par la magnificence du lieu, le regard se portant tout naturellement vers le chœur où subsiste un magnifique Jubé (1530-1540). Un jubé est une clôture séparant la nef du choeur, un peu comme le fait l'iconostase dans les églises orthodoxes.

    ☻ Promenade dans le quartier latin avec Générations 13

    Il s'agit du seul jubé subsistant dans les églises de Paris : il conjugue une structure gothique avec une ornementation Renaissance.

    Il faillit bien être détruit car le Concile de Trente (1542-1563) eut à cœur de faire disparaître cette barrière pour réunir la communauté lors des offices mais l'unanimité n'était pas faite, d'autant plus qu'une perte substantielle de revenus était à craindre. En effet, des particuliers louaient des emplacements sur la tribune du jubé, ce qui rapportait 60 à 80 livres par an à la fabrique de l'église.

    ☻ Promenade dans le quartier latin avec Générations 13

    Michel nous signale que le jubé de Notre-Dame a été détruit au cours des siècles (en 1548-1550 et en 1789) pour être remplacé, à la demande de Louis XIV par une grille en fer forgé. Lors des fouilles récentes qui ont été effectuées après l'incendie de la cathédrale, les archéologues en ont trouvé des fragments. Le temps étant compté, tout a été recouvert...

    La chaire à prêcher est du maître-menuisier Germain Pillon (1651).

    ☻ Promenade dans le quartier latin avec Générations 13

    La cuve à prêcher est soutenue par un Samson, très costaud évidemment,

    ☻ Promenade dans le quartier latin avec Générations 13 

    et très expressif.

    ☻ Promenade dans le quartier latin avec Générations 13

    Dans la partie sud de l'église un vitrail représente les deux églises avant le percement de la rue Clovis. 

    ☻ Promenade dans le quartier latin avec Générations 13

     

    La procession de la châsse (1882)

    ☻ Promenade dans le quartier latin avec Générations 13

    Et justement, juste à côté se trouve la châsse, en cuivre, de Sainte Geneviève, vide de ses reliques depuis la Révolution.

    La Patronne de Paris (et des gendarmes !) naquit à Nanterre vers 420, issue d'une riche famille aristocratique gallo-romaine. A quinze ans, elle consacra sa vie au Seigneur et s'installa dans Paris dès l'âge de 20 ans. En 451, elle réconforta le peuple effrayé par la menace que faisait peser Attila sur toute la vallée de la Seine. En 465, elle sauva aussi les parisiens de la famine en allant, par la Seine, chercher des vivres jusqu'en Champagne alors que Paris était assiégée par Childéric Ier. Dans sa vieillesse, elle noua des liens d'amitié avec le roi Clovis et la reine Clothilde, raison pour laquelle elle fut inhumée dans l'abbaye voisine, actuel Lycée Henri IV.

    ☻ Promenade dans le quartier latin avec Générations 13

    Voisine de la châsse de Sainte-Geneviève une très jolie chapelle de style gothique flamboyant : l'église est tellement riche qu'il faudrait plusieurs jours pour la visiter par le menu...

    ☻ Promenade dans le quartier latin avec Générations 13

    Nous faisons le tour du déambulatoire...

    ☻ Promenade dans le quartier latin avec Générations 13

     éclairé de ce côté-ci par des verrières datant du XVIe siècle.

    ☻ Promenade dans le quartier latin avec Générations 13

    Toute l'église est cernée par une coursive ornée d'élégants balcons.

    ☻ Promenade dans le quartier latin avec Générations 13

    Michel nous entraîne ensuite du côté de la chapelle des Catéchismes construite en 1857 par Victor Baltard. Cette chapelle était réservée à l'enseignement de la religion aux enfants sous l'impulsion de Louis-Philippe.

    Je n'étais jamais venue jusqu'ici...

    ☻ Promenade dans le quartier latin avec Générations 13

    ☻ Promenade dans le quartier latin avec Générations 13

    Lui faisant face, la galerie des Charniers (un petit cimetière se trouvait ici autrefois) où se trouve une très belle collection de vitraux peints à l'émail de la fin du XVIe siècle ou du début du XVIIe. Mutilés et dispersés à la Révolution, ils furent à nouveau réunis en 1834 : il n'en reste plus que 12 sur les 22 initiaux.

    ☻ Promenade dans le quartier latin avec Générations 13

    Le miracle des Billettes à gauche : La seule réalité attestée serait qu’une personne juive, inculpée de profanation d'hostie, a bien été jugée à Paris en 1290. 

    et l'arche de Noé à droite

    ☻ Promenade dans le quartier latin avec Générations 13

     Le serpent d'airain (L'histoire raconte l'un des nombreux moments où les Israélites ont douté de Dieu et où Moïse s'est adressé à lui pour les sauver.)

    ☻ Promenade dans le quartier latin avec Générations 13

    Le Christ lavant les pieds des apôtres (à gauche)

    ☻ Promenade dans le quartier latin avec Générations 13

    Je m'arrête là avec les vitraux car je ne suis pas très experte en religion...

    Un grand merci à Michel pour cette visite fort agréable.


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  • Aujourd'hui jeudi 8 février, mon amie Anne Viala qui anime l'atelier "Marches de 6 km" à Générations 13 m'a demandé de la seconder en prenant en charge la moitié de son groupe (qui est devenu plus que conséquent) pour une promenade au départ du Square des Peupliers (dans le 13e) jusqu'à la Cité U ou presque (dans le 14e).

    Durant cette promenade, nous allons voir trois types d'habitat :

    1- Des maisons individuelles liées au paternalisme, souvent en location mais parfois aussi à la vente,

    2- des maisons nées des sociétés coopératives d'habitat (HBM) : les sociétés avançaient l'argent et les sociétaires les remboursaient chaque année,

    3 - Des maisons privées.

    Nous sommes une vingtaine à nous être inscrits à cette promenade. Imperméables et parapluies sont de circonstance malheureusement.

    Une petite photo au départ dans le Square des Peupliers qui jouit d'une quiétude incomparable. Ici, entre le 68 et le 72 de la rue du Moulin-des-Prés, se cache un vrai havre de paix.

    ☻ Du square des Peupliers à la Cité Universitaire avec Générations 13

     S’il semble provenir d’une autre époque, c'est que ce petit paradis urbain a été construit en 1926 : dans ce quartier autrefois rattaché à la ville de Gentilly, cet emplacement alors vierge était situé juste au-dessus de la Bièvre recouverte au siècle précédent lors des travaux du Baron Haussmann. Pas question de construire de grands immeubles sur ce terrain délicat : ce seront de petites maisonnettes pleines de charme, possédant toutes un jardinet clôturé par une grille en fer forgé. La végétation y est luxuriante (lierre, glycines, vignes vierges).

    Il faudra revenir au printemps pour voir toute cette végétation !

    En voici quelques photos

    ☻ Du square des Peupliers à la Cité Universitaire avec Générations 13

    On se croirait dans un village, non ?

    ☻ Du square des Peupliers à la Cité Universitaire avec Générations 13

    Ne seraient-ce quelques immeubles modernes voisins

    ☻ Du square des Peupliers à la Cité Universitaire avec Générations 13

    Au sortir du square, nous empruntons la rue des Peupliers bâtie de maisons en meulière couvertes de toits plats en ardoises (à l'origine elles avaient un toit terrasse mais leur étanchéité laissait à désirer). Ce lotissement a été construit entre 1908 et 1911 par l'architecte Navette pour la Compagnie du Chemin de fer Métropolitain de Paris (ancêtre de la RATP) pour son élite ouvrière (à la seule condition de rester dans les lieux au moins 20 ans). Il s'agit de fixer la population et de lui offrir du confort (une salle de bains) à un prix abordable.

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     Les 16 maisons à trois étages qui bordent de chaque côté cet ancien chemin planté de peupliers (l'origine du nom de la rue) sont jumelées autour d'un terrain commun (à 20 francs le mètre carré), ce qui représente en réalité 32 logements possédant chacun un jardin individuel.

    Le luxe en plein Paris, en quelque sorte !

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    Nous enchaînons en descendant la rue du Moulin des Prés dans laquelle on trouve les mêmes maisons jumelées.

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    Au N°71, une plaque attire notre attention : elle signale qu'ici est décédé en 1966 Pierre Montet, égyptologue né en 1885, membre de l'Institut.

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    Il s'illustra par ses découvertes à Byblos (sur la côte libanaise) et à Tanis (au nord-est de l'Egypte).

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    Au numéro 77, on peut voir une maison "hollandaise" pourvue de carreaux de céramique et possédant une petite cour.

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    La rue Henri Pape porte le nom d'un facteur de pianos célèbre (Jean-Henri Pape), d'origine allemande (ayant travaillé chez Pleyel pendant quelques années) et ayant par la suite monté sa propre entreprise en déposant pas moins de 137 brevets. Il sera par exemple à l'origine de la garniture des marteaux avec du feutre (1826) et du croisement des cordes, tendues en diagonale, les cordes graves passant au-dessus du plan des autres cordes, afin d'augmenter leur longueur (1828).

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    La rue Dieulafoy (nom d'un médecin connu pour ses travaux sur l'appendicite) donne dans la rue Henri Pape. C'est une petite merveille que chaque habitant du 13e arrondissement a forcément repérée un jour ou l'autre en arpentant le macadam.

    ☻ Du square des Peupliers à la Cité Universitaire avec Générations 13

    Elle est bordée de charmants pavillons (40 au total) aux toits pointus et façades colorées possédant chacun une remise pour la voiture, ce qui en fait une voie parisienne très écologique visuellement...

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    Un rosier en pleine fleur au mois de février...

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    Nous tournons dans la rue du Docteur Leray (encore un nom de médecin : la rue est dans le voisinage de l'ancien Hôpital de la Croix-Rouge) ouverte en 1917 et non moins charmante.

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    Bien jolie cette maison aux faux colombages

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    Il est amusant de voir, derrière la fontaine Wallace, l'une des tours du 13e...

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    La place de l'abbé Georges Hénocque (anciennement place des Peupliers) honore un résistant de la seconde guerre mondiale.

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    Au coin de l'ancien Hôpital de la Croix-Rouge, actuel Hôpital des Peupliers,

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    nous empruntons la rue de la Colonie qui porte ce nom à cause d'une ancienne colonie de chiffonniers (la colonie de la Butte-aux-Cailles) qui s'y était installée dans les années 1890 .

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    Au passage, cette curieuse œuvre de Street Art en mosaïques

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    Des architectures qui ne se choquent pas : à gauche, au rez-de-chaussée de ce bel immeuble en briques et pierre, un ancien magasin solidaire me dit Gérard (appelé La Colonie) aujourd'hui fermé voisine une petite maison individuelle ornée d'un élégant pignon.

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    Au N°72, un portail en fer forgé donne accès à une grande cour abritant un HLM bâti en 1911. La cour intérieure est pensée pour faciliter les relations sociales entre les différents locataires.

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    Et pas les relations sociales avec les touristes que nous sommes. Nous n'avons pas été les bienvenus, c'est le moins qu'on puisse dire ! C'est vrai qu'il y a peut-être un peu trop de curieux...

    On peut y apercevoir, à travers la grille qui l'enclot quand celle-ci est fermée, un joli petit jardin abritant un grand arbre (qui était décoré comme un sapin de Noël quand j'ai fait le repérage).

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    Mais les fêtes sont passées...

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    Tournant un peu plus loin dans sur la gauche, on peut entrer dans la Cité La Brillat (du nom de la rue dans laquelle elle donne également). Depuis la cour de ce HBM construit en 1913, on peut apercevoir de très jolies loggias en double hauteur ornées de céramiques de couleur. Ils sont en style Art déco. La construction ne se terminera qu'en 1924 car elle sera interrompue par la guerre de 14-18.

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    Le Square Paul Grimault rend hommage au grand cinéaste d'animation, Prix Louis Deluc 1979 pour "Le Roi et l'oiseau".

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    Rappelez-vous : c'était il y a 45 ans sur des dialogues de Jacques Prévert...

    Nous voici arrivés sur la place de Rungis (dont le nom provient de l'aqueduc d'Arcueil qui conduisait les eaux de Rungis aux thermes de Cluny).

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    Place de Rungis - entrée de la rue de la Fontaine à Mulard
    (photo Musée Carnavalet - 1912)

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    Empruntant la rue Brillat-Savarin, nous arrivons très vite en vue de la Cité florale.

    La rue Brillat-Savarin était nommée en 1895 la rue du Pot-au-Lait.

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    Le Brillat-Savarin, un fromage bien connu des bourguignons, provenant d'un grand nom de la gastronomie française : son auteur fera publier en 1826 "La physiologie du goût" qui remportera un grand succès.

    Jean Anthelme Brillat-Savarin a publié 20 aphorismes dans son livre.

    • « Les animaux se repaissent ; l'homme mange ; l'homme d'esprit seul sait manger » ;

    • « Dis-moi ce que tu manges : je te dirai ce que tu es » ;

    • « Le Créateur, en obligeant l'homme à manger pour vivre, l'y invite par l'appétit, et l'en récompense par le plaisir » ;

    • « La découverte d'un mets nouveau fait plus, pour le bonheur du genre humain, que la découverte d'une étoile » ;

    • « Ceux qui s'indigèrent ou qui s'enivrent, ne savent ni boire ni manger » ;

    • « Un dessert sans fromage, est une belle à qui il manque un œil. »

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    La Cité florale a été construite en 1828 sur une zone triangulaire, un ancien pré régulièrement inondé par la Bièvre. Cette particularité lui a valu de ne pas pouvoir abriter des immeubles : le quartier est donc intégralement urbanisé avec des petites maisons, 68 au total.

    La rue des liserons

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    Le square des mimosas

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    Nous y avons même vu un mimosa !

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    La rue des glycines : dommage que ce ne soit pas l'époque de sa floraison...

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    La rue des volubilis

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    La rue des iris donne dans la rue Brillat-Savarin que nous reprenons sur la droite.

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    Un peu plus loin, le décor change à l'angle avec la rue Charbonnel avec cette tour si typique de notre arrondissement.

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    Chaque époque son style...

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    La fresque de l'amitié rue de l'amiral Mouchez

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    Éclats d'amitié : cette fresque sur l'amitié et la jeunesse est une collaboration entre les artistes de Street-Art Jack Lack (allemand) et Azaz One (français). Elle a été inaugurée le 21 juin 2023. Vous savez que notre maire favorise cet art dans notre arrondissement.

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    Au bout de la rue Liard, l'escalier donnant accès au parc Montsouris qui doit son nom aux nombreux rongeurs qui s'étaient multipliés le long des moulins de la Bièvre. Actuellement, ce sont les rats qui sont devenus indésirables !!!

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    Ce parc a été aménagé de 1860 à 1867 (au-dessus des lignes de chemin de fer de la Petite Ceinture et de la ligne de Sceaux) ce qui explique la durée des travaux. D’une superficie de 15 hectares, il est dessiné à l’anglaise et agrémenté d’un lac.

    Les petites guérites des gardes sont charmantes, n'est-ce pas ?

    ☻ Du square des Peupliers à la Cité Universitaire avec Générations 13

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    Architectures...

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    Pas de musique aujourd'hui au kiosque

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     La mémé et son toutou

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     Ce cygne noir, c'est Juju, longtemps le chouchou d'une vieille dame sans doute aujourd'hui disparue...

    ☻ Du square des Peupliers à la Cité Universitaire avec Générations 13

    ☻ Du square des Peupliers à la Cité Universitaire avec Générations 13

     On a beau être fin janvier, la terrasse de la crêperie est pleine (lors de mon repérage) ! Ce matin, c'était niet : je pense qu'elle n'ouvre que l'après-midi.

    ☻ Du square des Peupliers à la Cité Universitaire avec Générations 13

     

    Amusantes ces mouettes perchées sur le "radier" du bassin permettant la vidange partielle lors des travaux d'entretien.

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    Nous continuons notre tour du lac en admirant les arbres et les nœuds que forment leurs troncs.

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    Des sculptures ornent le parc.

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    Premier frisson par René Baucour (1921)

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    Mort du lion par Edmond Desca (1929)

    ☻ Du square des Peupliers à la Cité Universitaire avec Générations 13

    Un espace a été créé sous les voix de chemin de fer il y a quelques années pour abriter les panonceaux narrant l'histoire du parc (il y en a de nombreux, il faudrait y retourner tranquillement). J'ai lu sur l'un d'eux que le pauvre ingénieur responsable de la construction du lac se serait suicidé quand celui-ci se vida une nuit de mai 1878 à quelques jours de son inauguration. Rassurez-vous : il parait que c'est une légende. Moi, j'adore les légendes !

    Je me souviens aussi de l'immense palais que l'on pouvait voir jusque dans les années 1990 au sommet du parc : il s'agissait d'une reproduction du Palais du Bardo à Tunis qui a malheureusement été détruit suite à un incendie. C'était vraiment grandiose, dommage...

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    Nous sortons du parc au niveau de la rue Nansouty.

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    Pour en savoir plus sur le parc Montsouris, cliquez sur ce lien.

    Un peu plus loin, le square Montsouris est une voie privée dont beaucoup de maisons ont été construites dans le style Art nouveau ou Art déco. On appelait autrefois cet endroit le quartier du Petit-Montrouge en référence à sa situation avant 1860 et les grands travaux d’Haussmann.

    Vue générale du square Montsouris : attention les chevilles, le square est fait de gros pavés !

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    Au N°2, à l'angle avec la rue Nansouty, la maison Gaut. Elle a été construite par les frères Perret en 1923 et était autrefois couverte de vigne-vierge.

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    La maison possède au premier étage, à l'intérieur, une galerie ronde qu'on ne soupçonne pas de l'extérieur.

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    Mitoyenne avec la maison Gaut, une très jolie maison Art déco

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    Au N°3, une maison occupée entre 1926 et 1929 par Foujita.

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    Jolies façades, non ?

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    La maison au cadran solaire (peint en 1900 au N°28)

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    Cette maison située au N°40 fut réalisée en 1923 par l'architecte Gilles Buisson. Depuis sa construction, elle n'a pas connu de modifications importantes à l'exception de la pose d'une rampe entre le rez-de-chaussée surélevé et la pose d'un balcon en fer forgé remplaçant celui en bois. Elle combine colombages et éléments de style contemporain. Le bas de la maison est en pierre. L'intérieur est en grande partie réalisé en bois. À remarquer les petits abris pour les oiseaux qui en décorent le perron...

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    Un cerisier-fleurs !!!

    ☻ Du square des Peupliers à la Cité Universitaire avec Générations 13

    Au N°51 du square, à l'angle avec l'avenue Reille, une maison construite en 1923 par Le Corbusier pour l'atelier du peintre Ozenfant.

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    Nous retournons sur nos pas pour voir d'autres maisons.

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    Dans le square, 28 maisons individuelles du square sont des HBM construites impérativement en briques rouges ou ocres. Elles ont été réalisées par l’architecte Jacques Bonnier en 1924. Sur une surface construite au sol d’environ 50 m2, elles sont configurées sur un même modèle. Le sous-sol est composé d’une buanderie, d’une cave et d’un atelier. Au rez-de-chaussée se trouvent un vestibule étroit, une cuisine, une salle à manger et un bureau. L’étage est occupé par deux chambres à coucher, une salle de bain, des toilettes et parfois un débarras.

    ☻ Du square des Peupliers à la Cité Universitaire avec Générations 13

    Parmi elles, une maison Art déco, décorée de mosaïques

    ☻ Du square des Peupliers à la Cité Universitaire avec Générations 13

    Notre dernier arrêt sera pour la rue Georges Braque.

    ☻ Du square des Peupliers à la Cité Universitaire avec Générations 13

    Au N°5, une villa-atelier construite en 1930 par Marcel Zielinsky (du mouvement moderne) pour le peintre André Derain : absence d’ornements, fenêtres en bandeaux horizontaux, toit-terrasse, façade libre autorisant une grande verrière. Seule la corniche du toit-terrasse reste conventionnelle. La villa-atelier présente une façade puriste de couleur blanche contrastant avec les menuiseries en métal noir des ouvertures.

    ☻ Du square des Peupliers à la Cité Universitaire avec Générations 13

    Cette maison située au N°6 a été commandée par le peintre cubiste Georges Braque en 1927 à l'architecte Auguste Perret : envahie par la végétation, on ne parvient pas vraiment à découvrir l'édifice conçu en ossature en béton et remplissage de brique.

    ☻ Du square des Peupliers à la Cité Universitaire avec Générations 13

     

    La promenade s'est achevée ici et tout le monde s'est dispersé...

    Un grand merci à Anne pour l'avoir préparée.


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  • Ce vendredi, nous avons visité l'église de la Madeleine dans le cadre des "Petites promenades dans Paris" (version hiver, bien à l'abri des intempéries éventuelles) proposées par Anne-Marie Guérin à Générations 13.

    Des boutiques de fleuristes se sont installées près de l'église au pied des colonnes corinthiennes qui en font le pourtour.

    ☻ Visite de l'église de la Madeleine avec Générations 13

    La visite était guidée par Michèle Mazure de l'association "Paris art et histoire". Nous retrouvons le groupe, composé d'une vingtaine de personnes, au pied des marches de l'église.

    ☻ Visite de l'église de la Madeleine avec Générations 13

     Nous connaissons bien cette guide depuis le temps que nous suivons ses visites des monuments de la capitale. Elle est toujours passionnante et a tout dans la tête, ce qui m'impressionne beaucoup.

    ☻ Visite de l'église de la Madeleine avec Générations 13

    Les travaux vont bon train dans la capitale depuis quelques temps (serait-ce à cause des Jeux Olympiques qui approchent ?) : l'église de la Madeleine n'y échappe pas. Elle est en travaux depuis mai 2021 et le montant total est estimé à 10 millions d'euros. Serait-ce l'une des raisons de l'augmentation de la taxe foncière des parisiens... ? Enfin, 8 millions ont tout de même été financés par la publicité faite sur son échafaudage.

    Il faut dire qu'elle a de l'allure ainsi nettoyée !

    Vous remarquerez qu'elle se distingue en n'ayant ni clocher ni croix.

    ☻ Visite de l'église de la Madeleine avec Générations 13

    Un reportage intéressant sur ces travaux, par la Mairie de Paris

    Notre guide nous détaille tout d'abord le fronton de l'église où le Christ trône au centre. Il s'agit du Jugement dernier, une œuvre d'Henri Lemaire (1833).

    La dédicace latine "D.O.M. SVB. INVOCAT S. MAR. MAGDALENÆ" peut être traduite par "Au Dieu très bon et très grand, sous l’invocation de sainte Marie-Madeleine".

    ☻ Visite de l'église de la Madeleine avec Générations 13

    A gauche du Christ,on voit l’archange saint Michel qui chasse les réprouvés, personnifiés par les Vices (plutôt des hommes, mais pas que...), tandis que Marie Madeleine, agenouillée aux pieds du Christ, implore son pardon.

    ☻ Visite de l'église de la Madeleine avec Générations 13

    A la droite du Christ, un autre ange semble être en possession d'un instrument de musique (peut-être une trompette) : il est suivi par des personnages représentant les Vertus. Si on regarde bien, il me semble que les vertus sont représentées par des femmes, non ? Ah ah ah...

    ☻ Visite de l'église de la Madeleine avec Générations 13

    J'ai admiré la finesse de la frise qui fait le tour du monument faisant la part belle aux angelots et aux motifs fleuris.

    ☻ Visite de l'église de la Madeleine avec Générations 13

    Michèle Mazure nous demande ensuite de nous tourner vers la rue Royale qui fait face à l'entrée de l'église, tout d'abord large et bordée d'arbres, puis plus étroite et sans arbres : elle aboutit à la place de la Concorde (ancienne place Louis XV) dont on aperçoit l'obélisque rapportée par Napoléon de sa campagne en Égypte et permet ainsi aux visiteurs d'avoir une vue sans obstacle sur un autre "temple" parisien, l'Assemblée Nationale. A droite, on aperçoit aussi le dôme doré des Invalides.

    Il faudrait juste retirer les voitures et les feux rouges et les remplacer par quelques carrosses pour que l'illusion d'être au XIXe siècle soit parfaite. Peut-être y arrivera-t-on bientôt grâce à Madame Hidalgo, qui sait ? Elle a l'air de vouloir en prendre le chemin !

    ☻ Visite de l'église de la Madeleine avec Générations 13

    C'est en effet au XIXe siècle que la construction de cette église fut achevée. Celle-ci s'est étalée sur 85 ans en raison des troubles politiques en France à la fin du XVIIIe siècle (la Révolution) et au début du XIXe siècle où les régimes se sont succédé :

    ► C'est en 1806 que l'architecte Pierre-Alexandre Vignon en entame la construction. Napoléon Ier veut en faire un temple grec dédié à la gloire de sa Grande Armée.

    ► Avec la restauration de la monarchie, Louis XVIII lui veut en faire un monument expiatoire à la mémoire de Louis XVI, de Marie-Antoinette, de Madame Élisabeth et du dauphin.

    ► puis c'est au tour de Charles X et de Louis Philippe Ier de régner : le bâtiment manque d'être transformé en 1837 en gare ferroviaire, la première de Paris.

    Que de ministères ont pris de décisions, différentes à chaque fois, à propos de sa construction avant que ce monument ne devienne finalement une église en 1842 !

    Nommé avant la révolution de 1830, l'architecte Jean-Jacques-Marie Huvé reprend les travaux et la décoration intérieure (après la mort de Pierre-Alexandre Vignon en 1828) en s'inspirant des thermes de Caracalla et du Panthéon de Rome.

    ☻ Visite de l'église de la Madeleine avec Générations 13

    Nous voici maintenant face aux portes monumentales de l'église : celles-ci sont l’œuvre du baron Henri de Triqueti (1937) qui avait paraît-il une excellente connaissance de l'Ancien Testament. J'ai coupé les têtes alors on voit très peu les portes...

    ☻ Visite de l'église de la Madeleine avec Générations 13

    Le fronton représente, au centre, Moïse tenant les Tables de la Loi sur lesquelles sont gravés les dix commandements.

    ☻ Visite de l'église de la Madeleine avec Générations 13

    Voici photographié ici le haut du vantail gauche

    ☻ Visite de l'église de la Madeleine avec Générations 13

    Dans sa partie basse est représenté l'un des commandements : "Tu ne tueras pas".

    ☻ Visite de l'église de la Madeleine avec Générations 13

    Et voici le haut du vantail droit

    ☻ Visite de l'église de la Madeleine avec Générations 13

    En-dessous, une scène représente un autre commandement : "Tu ne convoiteras pas la maison de ton voisin, ni autre chose qui lui appartienne". J'ai bien sûr oublié les explications de Michèle Mazure sur les détails de la scène.

    Si quelqu'un peut m'aider, je suis preneuse.

    ☻ Visite de l'église de la Madeleine avec Générations 13

    C'en est fini de l'extérieur : passons à l'intérieur.

    Nous sommes plusieurs à découvrir pour la première fois cette église sans bas-côtés et sans transept.

    Notre guide, ici à droite de la photo, va nous la commenter dans le détail alors  que nous sommes confortablement assis sur des chaises.

    ☻ Visite de l'église de la Madeleine avec Générations 13

    Au-dessus des niches abritant diverses statues, Michèle Mazure nous parle de "lucarnes" qui, au final, n'ont pas été créées mais ont été remplacées par des fresques.

    ☻ Visite de l'église de la Madeleine avec Générations 13

    L'église n'est donc éclairée que par trois oculus situés dans les coupoles de la nef.

    ☻ Visite de l'église de la Madeleine avec Générations 13,

    La statue de Saint Vincent de Paul accompagné d'enfants, par Nicolas-Bernard Raggi, est pleine d'humanité.

    ☻ Visite de l'église de la Madeleine avec Générations 13

    Le Christ Sauveur par Francisque-Joseph Duret

    ☻ Visite de l'église de la Madeleine avec Générations 13

    Cette Vierge à l'Enfant écrase ici un serpent : elle est l’œuvre de Charles Emile Seurre.

    ☻ Visite de l'église de la Madeleine avec Générations 13

    J'ai bien aimé la statue de Sainte Amélie par Théophile-François Marcel Bra. Il s'agit d'un hommage à Marie-Amélie de Bourbon Sicile, reine des français et épouse de Louis-Philippe. Le sculpteur l’a représentée un livre à la main, en signe de piété.

    ☻ Visite de l'église de la Madeleine avec Générations 13

    Mais celle que je préfère, je l'ai gardée pour la fin, c'est cette Sainte Clothilde par Antoine Barye (il faut dire qu'il n'est pas le sculpteur le moins connu de cette époque), située à l'est de l'église. L'église est en effet orientée Nord-Sud, pour faire face à la rue Royale, contrairement à l'habitude qui veut que le chœur regarde vers Jérusalem, à l'est donc).

    ☻ Visite de l'église de la Madeleine avec Générations 13

    ☻ Visite de l'église de la Madeleine avec Générations 13

    Nous voici maintenant face au chœur qui est somptueux. Il est composé de trois étages, une fresque dans la partie haute, une mosaïque dans la partie centrale,

    ☻ Visite de l'église de la Madeleine avec Générations 13

    et une sculpture dans la partie basse.

    ☻ Visite de l'église de la Madeleine avec Générations 13

    La grille est trop belle, je trouve, avec son petit angelot au centre !

    ☻ Visite de l'église de la Madeleine avec Générations 13

    Intéressons-nous d'abord à la sculpture monumentale qui orne l'autel. Elle est l’œuvre de Charles Marochetti et représente le Ravissement de sainte Marie Madeleine. Notre guide nous dit qu'à cette époque beaucoup de femmes s'appelaient Marie : pour la différencier, elle était nommée Marie de Magdala (une localité située sur la rive occidentale du lac de Tibériade).

    ☻ Visite de l'église de la Madeleine avec Générations 13

    À la fin de sa vie, retirée dans la grotte de la Sainte-Baume en Provence, Marie Madeleine est ravie en extase : elle est ici "enlevée au ciel" par trois anges qui déploient d'immenses ailes (le troisième est caché derrière, à la gauche de Marie Madeleine sur la photo).

    ☻ Visite de l'église de la Madeleine avec Générations 13

    L'autel est encadré à gauche et à droite par deux anges qui prient.

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    Au centre, on peut admirer une mosaïque de style néo-byzantin du Christ de la Résurrection par Charles-Joseph Lameire sur fond d'or réalisée entre 1888 et 1893.  On peut identifier sainte Véronique qui tient le Saint-Suaire.

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    Sur la gauche du Christ, on voit Marie Madeleine agenouillée avec à côté d'elle des flacons de parfums.

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    Les disciples du Christ sont séparés par quelques palmiers qui portent des dattes, arbres de la Palestine comme de la Provence.

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    De l'autre côté, on peut reconnaître (merci internet !) à la gauche du Christ Marthe, la sœur, et Lazare (qui a ressuscité), le frère de Marie Madeleine.

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    Tout en haut se trouve une fresque de "l'Histoire de la Chrétienté" par Jules-Claude Ziegler (1835-1837). Le personnage central préside à l’histoire du christianisme d’Orient, à sa droite, et d’Occident, à sa gauche. Il bénit une assemblée, entouré des Apôtres, au sommet d’une pyramide humaine installée sur un escalier.

    La composition est dominée sur la gauche du Christ par la figure de Napoléon Ier, l’empereur qui mit un terme à la Révolution : en grand manteau parsemé d’abeilles d’or, il se tourne vers Pie VII qui lui remet sa couronne.

    ☻ Visite de l'église de la Madeleine avec Générations 13

    A la droite du Christ, donc sur la gauche de la fresque, on peut voir plusieurs papes et rois de France couronnés. Au premier plan, la lutte contre l'islamisme.

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    Michèle Mazure nous commente ensuite la chaire de l'église, nous rappelant que nous l'avions connue fonctionnelle dans notre jeunesse ! elle est joliment décorée par des macarons des quatre évangélistes (dont j'ai raté les photos !).

    ☻ Visite de l'église de la Madeleine avec Générations 13

    ☻ Visite de l'église de la Madeleine avec Générations 13

    Nous passons ensuite devant les deux bénitiers situés à l'entrée de l'église, tous deux surmontés de superbes anges.

    ☻ Visite de l'église de la Madeleine avec Générations 13

    On admire ici le travail du marbre...

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    Au passage, un coup d’œil vers l'orgue Cavallié-Coll...

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    Au fond, le baptême du Christ par saint Jean-Baptiste

    ☻ Visite de l'église de la Madeleine avec Générations 13

    ☻ Visite de l'église de la Madeleine avec Générations 13

    De très jolis fonds baptismaux (dessinés par l'architecte Huvé mais de sculpteur inconnu) surmontés d'un vase porté par quatre angelots agenouillés fort croquants

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    Le vase est très finement décoré d'une frise consacrée au thème de l'enfance, avec Jésus au milieu des docteurs et le Christ attirant à lui les petits enfants.

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    Faisant face aux fonds baptismaux, une niche très joliment garnie de mosaïques dorées, met en valeur un groupe qui représente le mariage de la Vierge Marie et de Joseph devant le rabbin.

    ☻ Visite de l'église de la Madeleine avec Générations 13

    Michèle Mazure nous fait remarquer le très joli tabernacle qu'il contient.

    ☻ Visite de l'église de la Madeleine avec Générations 13

    On peut y voir une colombe volant au-dessus d'un agneau (la Colombe et l'Agneau, ça rappelle quelque chose, non ?), agneau vivant dans un pays où poussent des palmiers et où coulent quatre fleuves...

    Le Jardin d’Éden ?

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    La visite terminée, nous quittons cette belle église en passant entre saint Louis,

    ☻ Visite de l'église de la Madeleine avec Générations 13

    et saint Philippe.

    Celui-ci est représenté comme un homme âgé et barbu tenant dans les bras une croix, symbole de son martyre (il a été crucifié la tête en bas). Auparavant disciple de saint Jean-Baptiste, saint Philippe fut l'un des premiers à suivre Jésus.

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    Un grand merci à Anne-Marie pour avoir choisi cette sortie et à Michèle Mazure pour nous avoir fait découvrir cette belle église avec tant de talent.


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  • Aujourd'hui, Anne-Marie Guérin nous proposait, dans le cadre de ses "Petites promenades dans Paris" à Générations 13, une visite guidée de la Cathédrale russe orthodoxe Alexandre Nevsky située au 12 rue Daru dans le 8ème arrondissement, tout près du parc Monceau.

    Celle-ci est enserrée entre deux pavillons mansardés d'époque XIXe siècle dans lesquels est logé le personnel clérical.

    Visite guidée de la Cathédrale Alexandre Nevsky avec Générations 13

    Aujourd'hui, le temps est bouché et il fait frisquet : on n'est plus habitués ! Nous attendons cependant dehors jusqu'à l'ouverture de l'église à partir de 15h (et ceci jusqu'à 18h), admirant les tours et leurs bulbes dorés.

    Je n'ai pas retenu le nom de la conférencière mais celle-ci était très intéressante. N'ayant pris que des photos (pas de notes), je ne transcrirai ici que ce qui m'en reste à ce jour, aidée par internet. Certaines personnes ont réussi je crois à faire les deux. Moi, je n'y arrive pas. L'idéal serait de partager nos compétences !

    L’église possède une architecture hybride et est en forme de croix grecque : de style byzantin à l’intérieur mais de style moscovite à l’extérieur. Ses cinq bulbes dorés sont dotés de flèches qui s’élèvent à plus de 50 m. (le chiffre cinq est symbolique dans cette religion). La flèche centrale représente le Christ tandis que les autres représentent les quatre évangélistes.

     

    Visite guidée de la Cathédrale Alexandre Nevsky avec Générations 13

    Nous commençons la visite par la crypte qui n'est ouverte au public que durant les offices qui s'y tiennent en français.

    Visite guidée de la Cathédrale Alexandre Nevsky avec Générations 13

    Je n'ai bêtement pas pris en photo le pilier central qui partage l'église selon une croix grecque en quatre parties égales, telles que celle-ci.

    Visite guidée de la Cathédrale Alexandre Nevsky avec Générations 13

    Visite guidée de la Cathédrale Alexandre Nevsky avec Générations 13

     

    Voici mon oubli réparé grâce à cette photo gentiment prise par une participante qui me l'a envoyée.

    ☻ Visite guidée de la Cathédrale Alexandre Nevsky avec Générations 13

    La conférencière nous explique que dans la religion orthodoxe il n'y a pas de statuaire mais que les décors sont essentiellement muraux et au plafond, seule la partie basse étant laissée à nu.

    Visite guidée de la Cathédrale Alexandre Nevsky avec Générations 13

    Visite guidée de la Cathédrale Alexandre Nevsky avec Générations 13

    Sainte Geneviève, patronne de Paris, portant la bible et un cierge : le cierge est le symbole et le rappel du miracle des cierges du chemin de Saint-Denis.

    Sainte Geneviève et son groupe de vierges consacrées avaient pour habitude de se rendre de Paris à Saint-Denis pour prier sur la tombe du Saint, en partant avant l’aube et en effectuant une pause près de l’actuelle Porte de la Chapelle. Un jour qu’une tempête particulièrement violente s’était levée, le vent éteignit leurs cierges les plongeant dans la nuit noire. Revenues de leur confusion, Sainte Geneviève se mit en prières et les cierges se rallumèrent miraculeusement.

    Visite guidée de la Cathédrale Alexandre Nevsky avec Générations 13

    La conférencière nous explique ici l'histoire de la construction de la Cathédrale.

    L’apparition d’une église russe à Paris est étroitement liée, comme dans la plupart des pays, à l’échange de missions diplomatiques. Même s'il y avait depuis la venue de Pierre le Grand en 1717 une ambassade russe à Paris, il n'y avait néanmoins pas d'église, en tout cas pas assez grande.

    Paris avait ceci de particulier qu’une grande colonie orthodoxe y était présente, composée de russes mais aussi d’autres nationalités. Après la révolution de 1917, on peut estimer à plusieurs millions le nombre de russes disséminés dans toute l'Europe.

    A partir de 1847, le père Joseph Vassilieff, recteur de l’église russe de Paris, docteur en théologie de l’Académie de St Petersbourg, consacre toute son énergie à ce projet.

    Les conditions sont peu favorables (la guerre de Crimée a lieu de 1853 à 1856) et le gouvernement russe et le St Synode refusent catégoriquement au père Vassilieff toute subvention pour la construction de l’édifice. Il va alors envisager un financement privé, une souscription. Mais il a besoin d’une autorisation pour la lancer et ce n’est qu’en 1856, après deux autres refus, qu’il obtient l’autorisation du tsar Alexandre II d’ouvrir cette souscription.

    Chacun participera à la mesure de ses moyens mais c'est le tsar Alexandre II qui financera le plus gros des travaux sur sa cassette personnelle (150.000 francs-or). En 1857 et 1858, deux parcelles attenantes sont acquises pour la construction de l’église.

    L'église est consacrée en 1861.

    Puis la conférencière nous parle en détail de l'iconostase qui sert à isoler le prêtre des fidèles et qui suit une règle très stricte dans la religion orthodoxe.

    Il est composé de plusieurs parties, trois plus précisément.

    Au centre, la porte royale permet le passage du prêtre vers le monde divin. De chaque côté, deux plus petites portes, les portes diaconales, permettent au clergé non célébrant d'accéder à l'autel.

    La conférencière nous dit que cette iconostase provient d'une autre église et c'est la raison pour laquelle il n'est pas plus grand.

    Visite guidée de la Cathédrale Alexandre Nevsky avec Générations 13

    La porte royale de la crypte

    Visite guidée de la Cathédrale Alexandre Nevsky avec Générations 13

    Dans la partie haute de la porte centrale, une représentation de l'Annonciation.

    Visite guidée de la Cathédrale Alexandre Nevsky avec Générations 13

    Dans la partie basse, les quatre évangélistes

    Visite guidée de la Cathédrale Alexandre Nevsky avec Générations 13

    De gauche à droite : Saint Paul, l'archange Gabriel et Marie portant l'enfant Jésus

    Visite guidée de la Cathédrale Alexandre Nevsky avec Générations 13

    De gauche à droite : le Christ bénissant, Saint Jean-Baptiste et Saint Etienne

    Visite guidée de la Cathédrale Alexandre Nevsky avec Générations 13

    Devant l'iconostase des portoirs à icônes : celle-ci représente une Vierge à l'Enfant "qui guide" nous explique notre conférencière.

    Visite guidée de la Cathédrale Alexandre Nevsky avec Générations 13 

    Avant de quitter la crypte, un coup d'œil sur l'icône de la Vierge à l'Enfant située à l'entrée.

    Visite guidée de la Cathédrale Alexandre Nevsky avec Générations 13

    La conférencière nous explique qu'il s'agit ici d'une Vierge "orante", l'une des trois représentations de la Vierge à l'Enfant dans la religion orthodoxe. Elle porte l'enfant en son sein. 

    Visite guidée de la Cathédrale Alexandre Nevsky avec Générations 13

    On s'arrête dans le vestibule d'entrée pour le prendre en photo.

    Visite guidée de la Cathédrale Alexandre Nevsky avec Générations 13

    On y voit une très jolie fresque présentée sur un fond de feuillages tourbillonnant du plus bel effet. 

    Visite guidée de la Cathédrale Alexandre Nevsky avec Générations 13 

    Nous rejoignons l'église principale où la visite se poursuit.

    Visite guidée de la Cathédrale Alexandre Nevsky avec Générations 13

    En entrant à l'intérieur on est frappé par l'abondance des décors dorés. (photo Jean-Claude Lafarge)

     Visite guidée de la Cathédrale Alexandre Nevsky avec Générations 13

    Mais aussi par la hauteur de la coupole décorée d'une fresque représentant le Christ. Mais si, ouvrez l'œil : on le devine ouvrant les bras pour accueillir ses ouailles. Il me semble que la conférencière avait parlé de séraphins mais je n'en suis plus sûre...

    Visite guidée de la Cathédrale Alexandre Nevsky avec Générations 13

    Sur le net, la photo est meilleure mais minuscule.

    Visite guidée de la Cathédrale Alexandre Nevsky avec Générations 13

    Dans la partie haute de la Cathédrale, une représentation de La Cène.

    Visite guidée de la Cathédrale Alexandre Nevsky avec Générations 13

    Tournons nous maintenant vers l'iconostase qui est ici dans une version plus complète, c'est-à-dire à deux étages. Vous apercevez sur la porte royale ici encore l'Annonciation en haut et les quatre évangélistes en bas.

    Dans la partie basse, sur les portes diaconales, le Christ, à droite, voisine l'archange Saint Michel et Saint Alexandre Nevsky, patron de l'église. La Vierge, à gauche, voisine Saint Etienne portant une pierre attribut de son martyre, et Saint Nicolas.

    Le niveau supérieur est consacré, autour de l’icône de la Trinité, aux rois et prophètes de l’Ancien Testament à gauche et à des saints du Nouveau Testament à droite.

    Visite guidée de la Cathédrale Alexandre Nevsky avec Générations 13

    Une récente restauration datant de 2014-2015 me permet de vous montrer cette Vierge "de tendresse" (la troisième représentation de la Vierge dans l'église orthodoxe) dans toute sa splendeur. (photo cathédrale-orthodoxe.com)

    Y'a pas photo non ?

    Visite guidée de la Cathédrale Alexandre Nevsky avec Générations 13

    Deux autres Vierges à l'Enfant dans la Cathédrale : celle-ci, "de tendresse", si mes souvenirs sont bons a été volée pendant les campagnes napoléoniennes et a été retrouvée par miracle, c'est le cas de le dire, dans le château de Chenonceau quand la famille des chocolats Menier en fit l'acquisition.

    Il aurait été dommage qu'elle ne trouve pas sa place ici.

    Désolée pour la mauvais qualité de la photo mais l'église est sombre.

    Visite guidée de la Cathédrale Alexandre Nevsky avec Générations 13

    Et cette autre "qui guide", dans une posture plus solennelle.

    Visite guidée de la Cathédrale Alexandre Nevsky avec Générations 13

    Les personnalités qui sont venues à la Cathédrale :

    Le tsar Nicolas II et son épouse, Alexandra en 1896.

    Pablo Picasso y épouse la danseuse Olga Khokhlova en 1918.

    Henri Troyat s'y marie en 1938.

    Macha Meryl et Michel Legrand s'y marient en 2014.

    Gérard Depardieu s'y fait baptiser en 2020.

    Pour "vivre" une messe orthodoxe à la Cathédrale, regardez cette vidéo tournée pendant un office. Vous y entendrez le chœur (dans l'église orthodoxe la seule musique est celle des voix humaines).

    Ici se termine cette visite qui m'a bien intéressée.


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