•  Pour cette première promenade de rentrée, Anne-Marie nous avait donné rendez-vous au métro Volontaires situé non loin de Montparnasse dans le quinzième arrondissement.

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    Quand je suis arrivée sur les lieux, il y avait déjà un bon petit attroupement autour d'Anne-Marie : ses visites sont prisées des adhérents de G13 et le temps, quoiqu'un peu maussade, promettait de ne pas nous apporter la pluie.

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    Anne-Marie nous fait passer un plan montrant les transformations subies par la Capitale en 1860. Vaugirard et Grenelle, au sud, font partie des banlieues annexées que nous allons visiter cet après-midi.

    En rose au centre, le Paris d'avant le Baron Haussman

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    Après avoir longé cet immeuble assez original de la rue des Volontaires, notre premier arrêt est pour le Bal Blomet, au 33 de ladite rue.

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    Anciennement Bal nègre - ce vocabulaire est maintenant bien sûr banni de la langue française -, le Bal Blomet est une ancienne ferme du XIXème siècle transformée en cabaret dansant antillais et club de jazz du Paris des années folles. Jean Rézard des Wouves, candidat antillais à la députation, installe d'abord son QG de campagne au N°33 de la rue Blomet puis, pour attirer et retenir le maigre auditoire à ses meetings politiques, il se met au piano et joue avec grand succès la musique de ses origines.

    C'est Robert Desnos qui le baptisa ainsi...

    « Dans l’un des plus romantiques quartiers de Paris, où chaque porte cochère dissimule un jardin et des tonnelles, un bal oriental s’est installé. Un véritable bal nègre (…) où l’on peut passer, le samedi et le dimanche une soirée très loin de l’atmosphère parisienne. C’est au 33 de la rue Blomet, dans une grande salle attenante au bureau de tabac Jouve, salle où, depuis bientôt un demi-siècle, les noces succèdent aux réunions électorales. »

    Le bâtiment actuel vient d'être rénové en vue de sa réouverture en tant que salle de concert (jazz, comédie musicale, musique classique) de près de trois cent places, ambitionnant de renouer avec l'esprit du Bal Nègre de la grande époque.

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    Entre les lettres du bandeau, le visage de Joséphine Baker qui fréquentait assidûment le bal.

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     Sur le rideau de fer, un "tag" de la grande époque représentant les artistes qui fréquentèrent ce lieu, tant comme spectateurs que comme artistes. On y reconnait Foujita, Jean-Paul Sartre, Kiki de Montparnasse et Sidney Bechet, entre autres. 

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    Voici la salle de spectacle actuelle : cliquez ICI pour accéder au site internet.

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     Prenant la rue Lecourbe, nous arrivons au N°91 où se trouve une église orthodoxe russe, Saint-Séraphin de Sarov. Il faut vraiment savoir qu'il y a une église derrière cette austère porte cochère...

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    Mais dès que l'on entre, on découvre un havre de paix : la campagne à Paris.

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    L'église se trouve au fond de la cour.

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    Elle a été construite grâce aux dons, souvent très modestes, des émigrés "russes blancs" vivant nombreux dans ce quartier autrefois populaire.

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    Grâce à mon ami internet, on peut ici avoir un aperçu de son intérieur que nous n'avons malheureusement pas pu voir, la grille étant cadenassée...

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    Un peu plus loin, une jolie devanture de fleuriste...

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    Un peu partout dans le quartier de beaux étals de fruits et légumes avec des coloquintes en particulier : l'automne n'est pas loin d'arriver !

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    Le N°18 de la rue du Général Beuret a attiré mon attention : il s'agit d'un très bel immeuble Art Nouveau.

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    C'est surtout la porte, circulaire, qui est d'une grande originalité. Son architecte est Eugène Petit (celui du cimetières des chiens à Asnières).

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    Nous voici devant le Square de Vergennes qui prend dans la rue de Vaugirard au niveau du N°279 et qui se termine en impasse.

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    Un très joli bananier a l'air de bien y prospérer.

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    Au bout de l'impasse, un immeuble - maison et atelier du maître-verrier Louis Barillet - construit en 1932 par l'architecte Robert Mallet-Stevens, contemporain et concurrent de Le Corbusier.

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    Anne-Marie nous a expliqué qu'il avait eu moins de succès que ce dernier du fait qu'il s'était plutôt adressé à une clientèle riche alors que Le Corbusier a fait des immeubles d'habitation pour les classes populaires.

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    Il me semblait bien avoir reconnu dans cet immeuble le "Musée Mendjisky-Ecoles de Paris" que j'avais visité lors de son ouverture en 2014. J'apprends par le net qu'il est définitivement fermé.

    What a shame...

    J'avais fait à l'époque un petit post sur ce très intéressant musée : si ça vous intéresse, c'est ICI.

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    Le musée Mendjisky devrait réouvrir dans des locaux moins onéreux à la location... mais quel devenir pour l'immeuble de Mallet-Stevens... ? That is the question.

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    Une petite halte réparatrice dans le Square de la rue Adolphe-Chérioux coincé entre la rue de Vaugirard et la rue Blomet, tout à côté de la Mairie du XVème.

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    Une belle maternité d'Adolphe-Amédée Cordonnier

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    Plus académique L'Histoire inscrivant le centenaire, sculpture commémorant la Révolution d'Emile-François Chatrousse 

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    Empruntant la rue Bausset, nous nous dirigeons vers l'église de Vaugirard.

    Mais d'où vient le nom de Vaugirard... ?

    Au XIIIème siècle, 300 habitants s'étaient rapprochés des terres cultivées par les moines. En mémoire de l'abbé Gérard de Moret, prieur de l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés sous Saint-Louis, cet endroit jusqu'alors dénommé vallées des étables, devient le val Gérard puis Vaugirard.

     

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    Au passage, un immeuble intéressant : pour son architecture Art moderne

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    En voyant l'église Saint-Lambert de Vaugirard (qui date de 1853), on s'aperçoit que l'automne a pointé le bout de son nez...

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    Du temps, lointain maintenant, où j'exerçais encore..., cela signifiait la rentrée des classes et les enfants qui arrivaient à l'école les mains pleines de châtaignes !

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    Sur le parvis de l'église, Anne-Marie nous fait remarquer des empreintes de coquillages... Ici a été tournée une célèbre scène du film "La mariée était en noir" de François Truffaut.

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    Au-dessus du porche, une sculpture en ronde-bosse représente le Christ entouré de la Vierge et d'un ange.

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    Autour du clocher - d'une hauteur de 50 mètres - les trois évangélistes

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    Vue la position élevée de ces évangélistes, j'ai dû chercher sur le net pour trouver cette photo de Saint Marc (Photo TripAdvisor)

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    et de Saint Matthieu si je ne me trompe (Photo TripAdvisor)

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    Elévations néo-romanes du choeur

    La croix de Saint-Lambert, en premier plan, est une oeuvre de Mireille Bouchard créée pour le Jubilé de l'an 2000 : elle est en bois doré recouvert de feuilles d'or.

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    Au sortir de l'église, une belle vue sur notre tour nationale

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    Le monument aux morts du XVème et au fond la Mairie

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    Le panonceau du square Saint-Lambert où nous sommes maintenant nous en apprend un peu plus sur le Saint du même nom.

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    Il rappelle la triste fin de Lambert, qui lutta toute sa vie contre les pratiques païennes, ce qui lui valut d'être transpercé par un javelot, alors qu’il était en prière dans sa chambre, en 705. Il est le protecteur des personnes atteintes de la maladie de la pierre et de hernies.

    Autrefois s’élevaient ici les anciennes usines à gaz de Vaugirard, qui s’étendaient sur près de six hectares. Elles ont fonctionné de 1835 jusqu’au début du 20e siècle. Les usines ont cédé la place à ce vaste jardin en 1933, à l’instar de nombreux immeubles que vous apercevez du jardin, d’un style typique des années 30. Ici, nous faisons face au Lycée Camille Sée.  Il est nommé ainsi en l'honneur de l'homme politique Camille Sée qui entreprit des réformes en faveur de l'éducation des jeunes filles sous la Troisième République.

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    Ce chien-loup est l'oeuvre de René Paris (1928)

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    et ces oursons, celle de Victor Peter (1928)

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    Trop craquants, non ?

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    Au bout du square, le bas-relief d'Auguste Guénot : La Jeunesse (1934) 

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    Joli magasin de Bonsaï rue de la Croix-Nivert

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     Cette voie prit le nom de rue des Entrepreneurs du fait qu'elle fut lotie et bâtie sous l'impulsion d'entrepreneurs de l’ancien village de Grenelle du XIXème siècle qui possédaient les terrains bordant la rue et qui permirent leur développement, en particulier Jean-Léonard Violet et Alphonse Letellier.

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    Harmonieuses rondeurs dans ces bow-windows...

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    Au carrefour de la rue des Entrepreneurs et de la rue Mademoiselle, l'église Saint-Jean-Baptiste de Grenelle, au coeur du nouveau village de Grenelle créé par Jean-Baptiste Violet. C'est "Mademoiselle", la petite fille de Charles X qui - à 8 ans - en posa la première pierre en 1827.

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    Un peu plus loin, au métro Félix Faure, un immeuble qui ne peut pas laisser indifférent...

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    Il se situe au 24 place Etienne Pernet et date de 1905.

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    Pour trouver plus Art nouveau, il faut se lever de bonne heure ! 

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    Nous voici maintenant arrivés dans le square qui rend hommage à Jean-Léonard Violet, le bâtisseur du village de Grenelle. Ci-dessous, la maison qu'il s'est fait construire : on n'est jamais si bien servi que par soi-même, non ?

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    De superbes arbres y déploient leur ramure automnale.

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    Un kiosque à musique, détruit lors de la tempête du 26 décembre 1999 a été reconstruit à l'identique.

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    L'immeuble donnant sur la Place Jean-Léonard Violet : une très belle architecture, je trouve. 

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    Sur la Place du Commerce, l'ancienne Mairie du village de Grenelle

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    Son petit jardin sert de laboratoire aux enfants des écoles.

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    Une étonnante échoppe dans la rue du Commerce : "Lulu dans ma rue", c'est le nom de cette enseigne.

    Lulu dans ma rue, c'est l'histoire d'un quartier... Un quartier optimiste qui croit en l'avenir, un quartier qui a très envie de remettre de l'humain dans son quotidien et du lien entre ses habitants. Un quartier qui pense que lutter contre le chômage peut commencer ici et maintenant en créant de l'activité à l’échelle locale. Un quartier où les compétences et les talents de chacun sont valorisés.

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    Une petite vidéo pour mieux découvrir cette amusante invention. 

    Rue du Théâtre : j'ai pris la photo pour le chien dans le caddie de sa maîtresse !

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    Dommage : j'ai loupé le moment où il me regardait...

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    Située dans le nouveau lotissement de Grenelle, la salle de spectacle du théâtre de Grenelle est inaugurée en 1828. Du fait de la médiocrité des spectacles proposés, le théâtre périclite rapidement et ferme définitivement en 1929, année au cours de laquelle il est entièrement démoli.

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    Il est alors remplacé par un immeuble de logement avec bow-windows et parements de briques rouges avec, en rez-de-chaussée, une salle de cinéma, le "Palace Croix-Nivert", inauguré en décembre 1931.

    Un temps utilisé comme salle municipale pour diverses activités culturelles - musicales notamment -, le bâtiment à la façade miraculeusement conservée intacte abrite maintenant un lieu de prière pour les ismaéliens de Paris (une secte chiite apparemment). 

    Le nord du quinzième arrondissement

    Plan du parcours

    47 minutes (sans s'arrêter...) et presque 4 kilomètres

    Le nord du quinzième arrondissement : les villages de Vaugirard et de Grenelle

    Merci Anne-Marie de nous avoir guidés une fois de plus


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  • Le jeudi de l'Ascension était une journée très chaude.

    Anne, qui encadre les Dmarcheurs, nous a proposé de nous faire découvrir le quartier de la Mouzaïa situé dans le 19ème arrondissement.

    De butte en butte avec Dmarche

    Rendez-vous nous était donné à la station "Butte du Chapeau Rouge" du tram T3b.

    De butte en butte avec Dmarche

    Nous traversons tout d'abord le Parc de la Butte-du-Chapeau-Rouge qui tire son nom d'une guinguette qui animait au début du 20ème siècle la plaine du Pré Saint-Gervais,

    De butte en butte avec Dmarche

    et découvrons une statue assez colossale intitulée "L'enfance de Bacchus", due à Pierre Traverse celui qui a fait "L'homme" du Palais de Chaillot) et date de 1938.

    De butte en butte avec Dmarche

    De face on voit bien qu'il s'agit d'un Bacchus.

    De butte en butte avec Dmarche

    Le parc d'une surface de 4,7 hectares a été ouvert en 1939. Son architecture, oeuvre de Léon Azéma, est d'un style néo-classique typique des années 30 : escaliers, mails, statues, abris, fontaine en cascades se succèdent en donnant à ce parc un charme incomparable..

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    Cet arbre s'appelle peut-être un "frêne commun" mais il est tout de même exceptionnel. Sur la petite étiquette on peut lire qu'il vient du Caucase, qu'il mesurait 30 mètres de haut avec un tronc de 3,65 mètres de circonférence en 2011... 

    De butte en butte avec Dmarche

    Hélas la photo ne rend pas compte de l'immensité de ses ramures dont l'ombre est spécialement appréciée en ce jour de grande chaleur.

    De butte en butte avec Dmarche

    Depuis le haut du parc, on jouit d'une très belle vue sur Le Pré-Saint-Gervais, de l'autre côté du périphérique. Anne nous explique que les bancs de bois, peints en blanc au premier plan (oeuvre de Bert Theis) sont symboles de paix : ils font référence au discours pacifiste prononcé par Jean Jaurès le 25 mai 1913 sur le site. L'homme politique sera assassiné un an plus tard par Raoul Villain au café "Le Croissant" situé au 146 rue Montmartre.

    De butte en butte avec Dmarche

    Jean Jaurès prononçant son discours au Pré Saint-Gervais devant 150.000 personnes.

    De butte en butte avec Dmarche

    En bas, une fontaine monumentale, surmontée d'une statue d'Eve par Raymond Couvègnes (1938)

    De butte en butte avec Dmarche

    Monument en marbre aux victime d'Afrique du Nord par Eugène Dodègne (1995)

    Celui-ci a été influencé par Brancusi et Giacometti. La sculpture n'a pas forcément plu : difficile de contenter tout le monde...

    De butte en butte avec Dmarche

    On aperçoit ici l'église portugaise Fatima, voisine de l'Hôpital Robert Debré, qui accueillit au début du mois de mai un millier de personnes venues faire une veillée dédiée aux apparitions de Fatima un siècle plus tôt (de mai à octobre 1917, trois petits bergers rencontrèrent la Vierge par six fois...).

    De butte en butte avec Dmarche

    Le Pape se rendit d'ailleurs à Fatima pour célébrer le centenaire de cette apparition et faire saints deux de ces petits bergers, Jacinta et Francisco.

    De butte en butte avec Dmarche

    Le parc est agréablement fleuri.

    De butte en butte avec Dmarche

    De butte en butte avec Dmarche

     Une dizaine de "Villas" - petites rues étroites pavées, se terminant parfois en impasse, bordées de maisons ne dépassant pas un étage - donnent dans la rue de Mouzaïa. Ce nom vient de celui d'une ville algérienne où des combats eurent lieu en 1839-1840 pendant la conquête du pays par la France, opposant les zouaves et les tirailleurs de Vincennes.

    Le terrain gypseux est à l'origine de la construction de ces maisons basses qui, au 19ème siècle, étaient habitées par la population ouvrière qui travaillait sur les carrières du quartier.

    De butte en butte avec Dmarche

    Ainsi, la Villa Félix Faure

    De butte en butte avec Dmarche

    De butte en butte avec Dmarche

    De butte en butte avec Dmarche

    la Villa Sadi Carnot, qui jouxte le précédente.

    De butte en butte avec Dmarche

    De butte en butte avec Dmarche

    Et voici la Villa de Bellevue

    De butte en butte avec Dmarche

    De butte en butte avec Dmarche

    De butte en butte avec Dmarche

    Retour rue de Mouzaïa,

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    avec l'église Saint-François-d'Assise dans laquelle Anne nous invite à entrer. Cette église a été construite entre 1914 et 1926 pour commémorer les sept cents ans de la création de l'ordre de Saint- François.

    De butte en butte avec Dmarche

    La charpente est en béton armé imitant le bois et contraste agréablement avec la blancheur des murs.

    De butte en butte avec Dmarche

    Dans le bas-côté gauche, une série de vitraux modernes met en valeur une représentation de la Vierge à l'enfant.

    De butte en butte avec Dmarche 

    Icône de "La mère de Dieu à l'enfant, en prière" (Photo Maryannick)

    De butte en butte avec Dmarche

    De butte en butte avec Dmarche

    Le choeur est superbe de sobriété malgré la présence d'une immense fresque.

    De butte en butte avec Dmarche

    Le maître-autel est en pierre, orné de mosaïques. 

    De butte en butte avec Dmarche

    Sur le chevet plat du choeur de l'église, la mosaïque de style byzantin a été réalisée par la maison Mauméjean, maîtres verriers et mosaïstes depuis trois générations.

    De butte en butte avec Dmarche

    Sur l'arc triomphal, se trouvent des fresques réalisées par Charles Bouleau : le Christ, dans une mandorle, tient saint François dans son sein. Les symboles des Évangélistes entourent l'ensemble avec des anges affichant les vertus de saint François.

    A droite l'aigle de Jean et le taureau ailé de Luc, à gauche le lion ailé de Marc et l'ange de Matthieu.

    De butte en butte avec Dmarche

    Autour du Christ en croix se trouvent Marie et l'apôtre Jean. Au pied, saint François, agenouillé, reçoit les stigmates, tandis qu'une vieille femme en noir rappelle que la vocation des franciscains est de secourir les pauvres. L'ensemble est enrichi par la présence de grands saints franciscains : sainte Claire et saint Bonaventure (à droite), saint Louis et sainte Elisabeth de Hongrie (à gauche).

    De butte en butte avec Dmarche

    L'orgue de tribune est dû à Rochesson et date de 1951 : moderne, il s'harmonise très bien avec la sobriété de l'église.

    De butte en butte avec Dmarche 

    Nous voici arrivés à l'entrée du Parc des Buttes-Chaumont. Anne nous rappelle que cet endroit s'appelait autrefois la colline du Mont Chauve et que le parc (de 25 hectares) a été construit sur des remblais de carrières de gypse (exploitées depuis la révolution française et jusqu'en 1860). L'état fait en 1863 l'acquisition du terrain et Napoléon III décide d'y créer le grand parc de l'Est parisien, l'un des plus spectaculaires de la capitale : il est inauguré en 1867.

    De butte en butte avec Dmarche

     

    Waaaaoooouuuuuhhhhh ! Y'a du monde sur les pelouses aujourd'hui...

    De butte en butte avec Dmarche

     

    Sur la promenade circulaire du parc, une statue de Sylvain Kingsburger (1933) : Le gouffre (parfois nommé Le grimpeur)

    De butte en butte avec Dmarche

    Une sorte de canard (?) s'est perché sur sa tête !

    De butte en butte avec Dmarche

     

    Maryannick, elle, a vu cet oiseau : est-ce le même... ? Je ne crois pas.

    De butte en butte avec Dmarche

    Le lac du parc avec la passerelle suspendue qui conduit sur l'île centrale

     

    De butte en butte avec Dmarche.

     

    Une photo de Maryannick

    Les promeneurs recherchent la fraîcheur due à la proximité du plan d'eau...

     

    De butte en butte avec Dmarche

    D'autres ont dû se pommader avec de la crème solaire avant de s'exposer car le soleil est vraiment fort ! (bravo pour le réglage de l'appareil, Maryannick)

    De butte en butte avec Dmarche

    La passerelle suspendue a une portée de 65 mètres.

    De butte en butte avec Dmarche

     

    De butte en butte avec Dmarche

     

    Les immeubles du fond ont une jolie vue sur le parc : ça doit coûter bonbon d'y habiter !

     

    De butte en butte avec Dmarche

     

    Le temple de la Sybille se trouve au point culminant de l'île.

     

    De butte en butte avec Dmarche

     

    Ses chapiteaux d'ordre corinthien ont été inspirés de ceux du temple de Vesta à Tivoli.

    (Photo de Maryannick)

     

    De butte en butte avec Dmarche

     

    Depuis le temple, on jouit d'une très belle vue sur le Sacré-Cœur.

     

    De butte en butte avec Dmarche

     

    Ma promenade s'est achevée là : j'ai déclaré forfait à cause de la chaleur et du populo...

    Merci beaucoup à Anne qui a préparé cette belle promenade.


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  • Anne-Marie nous avait donné rendez-vous cet après-midi là sur la place des Ternes pour une visite du quartier du même nom.

    Le quartier des Ternes avec Anne-Marie

    Comme d'habitude, le public est venu nombreux (même si la promenade a été proposée à deux reprises).

    Le quartier des Ternes avec Anne-Marie

    Au milieu de la place, un marché aux fleurs : "que vais-je prendre ?", se dit cette dame perplexe devant le large choix proposé...

    Le quartier des Ternes avec Anne-Marie 

    Anne-Marie commence par nous présenter une carte du Paris d'avant 1860

    Le quartier des Ternes avec Anne-Marie

    C'est à cette époque que la capitale engloba une partie de Neuilly et justement, le quartier des Ternes.

    Le quartier des Ternes avec Anne-Marie

    De très jolis immeubles Haussmanniens bordent la place des Ternes.

    Le quartier des Ternes avec Anne-Marie

    Au numéro 7 de la rue des Renaudes voisine, un immeuble dont je ne saurais dire le style (Art Déco peut-être ?) porte une plaque au-dessus de son porche avec l'inscription :

    Le quartier des Ternes avec Anne-Marie

    Ici vécut, de 1928 à sa mort, le capitaine Alfred Dreyfus (1859-1935)

    Le quartier des Ternes avec Anne-Marie

    Le caricaturiste Caran d'Ache (anti-Dreyfusard) publia un dessin dans le Figaro du 14 février 1898.

    En haut : "Surtout ne parlons pas de l'affaire Dreyfus !"

    En bas : "... Ils en ont parlé...".

    Le quartier des Ternes avec Anne-Marie

    Nous voici maintenant dans la rue Poncelet où les commerces de bouche sont touche-touche : le marché Poncelet est très réputé.

    Le quartier des Ternes avec Anne-Marie

    Derrière ce marchand de légumes, au numéro 6 de la rue, un porche derrière lequel Anne-Marie nous fait découvrir de curieux bas-reliefs...

    Le quartier des Ternes avec Anne-Marie

    Le quartier des Ternes avec Anne-Marie

    Voyez-vous cet homme à tête de dauphin... ?

    Le quartier des Ternes avec Anne-Marie

    La célèbre boucherie chevaline du numéro 3 : il paraîtrait d'ailleurs qu'elle ne serait plus si chevaline que ça : sans doute BB est-elle passée par là !

    Le quartier des Ternes avec Anne-Marie

    Ici foie-gras frais toute l'année...

    Le quartier des Ternes avec Anne-Marie

    28 euros le kilo tout de même la vulgaire crevette grise (même si c'est excellent) !

    Le quartier des Ternes avec Anne-Marie

    Tout près d'ici, la place Boulnois : un havre de paix... qui se paye cher : 8 à 10000 euros le m².

    Le quartier des Ternes avec Anne-Marie 

    Quand y'en n'a plus, y'en a encore !

    Le quartier des Ternes avec Anne-Marie

    Le quartier des Ternes avec Anne-Marie

    Au 16 avenue des Ternes se trouve la Maison Pou, un traiteur renommé installé ici depuis 1830, l'une des plus vieilles enseignes de France.

    Le quartier des Ternes avec Anne-Marie

    Rue de Montenotte, on trouve l'arrière de la célèbre Salle Wagram (le plus ancien lieu de fête parisien).

    Le quartier des Ternes avec Anne-Marie

    Sur l'Avenue des Ternes, aux numéros 29-31, une plaque indique qu'ici vécut et travailla Zénobe Gramme, l'inventeur de la dynamo (en 1871).

    Le quartier des Ternes avec Anne-Marie

    La Fnac fait l'angle entre l'avenue des Ternes et l'avenue Niel. C'était autrefois l'enseigne des Magasins réunis.

    Le quartier des Ternes avec Anne-Marie

    On retrouve le nom de l'ancien grand magasin au niveau de la lanterne de style Art Nouveau.

    Le quartier des Ternes avec Anne-Marie

    Fleurs et vitraux décorent agréablement le bâtiment. 

    Le quartier des Ternes avec Anne-Marie 

    Le quartier des Ternes avec Anne-Marie

    Anne-Marie nous propose d'entrer dans le magasin pour découvrir les vitraux du maître-verrier, créateur de l'Ecole de Nancy, Jacques Grüber (datant de 1924). Tout en haut de l'escalator qui dessert les étages, a été installé le décor de l'émission "Apostraphes" qui fit la renommée de Bernard Pivot.

     

    Le quartier des Ternes avec Anne-Marie

    Ici c'est l'étage des tout-petits...

    Le quartier des Ternes avec Anne-Marie

    Le quartier des Ternes avec Anne-Marie

    Le quartier des Ternes avec Anne-Marie

    C'est à l'extrémité du passage Doisy, au niveau du 55 avenue des Ternes, que Roland Peugeot remit au ravisseur la somme de 50 millions de francs, en billets, le 14 avril 1960, surlendemain du rapt de son fils Éric.

    Le quartier des Ternes avec Anne-Marie

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    L'orientation au nord du passage en fait un lieu idéal pour les ateliers d'artistes.

    Le quartier des Ternes avec Anne-Marie

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    Au 32 de la rue d'Armaillé, un bel ensemble actuellement occupé par une Start-Up informatique.

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    Un buste de Tristan Bernard se trouve sur la place éponyme tournant le dos à l'église Saint-Ferdinand.

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    L'auteur dramatique est célèbre pour ses mots d'esprit. Quelques uns d'entre eux sont gravés sur le socle de la statue.

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    Et voici le Château des Ternes percé en son centre, donnant accès à l'actuelle rue Bayen.

    En 1548, Pierre Habert, homme de lettres originaire d’Issoudun, achète la « Ferme Esternes» qu’il aménage en une demeure plus vaste, flanquée de deux tourelles et d’un pont-levis. Son petit-fils Isaac en devient propriétaire, et seigneur reconnu lorsque Louis XIII érige « La Maison des Ternes » en fief. En 1715, Mirey de Pomponne, conseiller du roi, rebâtit le château sous la forme d’un manoir entouré d’un parc, qui prend son apparence actuelle en 1779. L’architecte Samson-Nicolas Lenoir, alors propriétaire, fait construite une muraille divisant la demeure en quatre parcelles. Un passage est percé de part et d’autre du château : la rue de l’Arcade est née. Elle devient rue Bayen en 1864. 

    Le quartier des Ternes avec Anne-Marie

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    La Promenade Pereire est un lieu très agréable : elle suit le tracé de la Petite Ceinture.

    Le quartier des Ternes avec Anne-Marie

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    C'est la saison des roses...

    Le quartier des Ternes avec Anne-Marie

    Le quartier des Ternes avec Anne-Marie

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    Alors que nous sommes bien installés sur des bancs, Anne-Marie nous parle des frères Pereire.

    Emile-Jacob et Isaac Pereire, banquiers et parlementaires, après avoir créé, en 1835 la première ligne de chemin de fer en France (Paris – Saint-Germain-en-Laye), fondèrent en 1851 la Société Concessionnaire du chemin de fer d’Auteuil. Les villes de Neuilly et des Batignolles leur offrirent gracieusement quatre hectares (entre la rue de Saussure et la Porte Maillot) nécessaires à la construction du chemin de fer à la seule condition d’exécuter un boulevard de 10 mètres de large de chaque côté de la trouée des voies. 

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    Rue Roger Bacon (du nom d'un anglais bien sûr !) : des ateliers d'artistes

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    Rue Guersant...

    Le quartier des Ternes avec Anne-Marie

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    Reliant la rue Guersant à l'Avenue des Ternes, la Villa des Ternes est bordée de maisons particulières toutes plus belles les unes que les autres.

    Le quartier des Ternes avec Anne-Marie

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    Le quartier des Ternes avec Anne-Marie

    J'ai l'impression (?) que ce sont les arts qui sont représentés sur la frise.

    Le quartier des Ternes avec Anne-Marie

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    Le quartier des Ternes avec Anne-Marie

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    Nous voici arrivés au terme de cette promenade, près de de la Porte Maillot.

    L'église Notre-Dame-de-Compassion a été construite en 1843 selon les plans de l'architecte du roi Louis-Philippe, Pierre-François-Léonard Fontaine, à l'emplacement de la maison où mourut le prince Ferdinand-Philippe d'Orléans, à la suite d'un accident de voiture (il fut éjecté d'une calèche dont les chevaux s'étaient emballés) dans lequel il perdit la vie le 13 juillet 1842.

    Le quartier des Ternes avec Anne-Marie

    Cette chapelle — appelée alors la chapelle Saint-Ferdinand - fut construite dans un style néo-byzantin en forme de croix - rappelant celle des anciens tombeaux.

    Le quartier des Ternes avec Anne-Marie

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    L'église fermant..., nous n'avons pu apercevoir que de loin la belle descente de croix de Henry de Triqueti.

    Le quartier des Ternes avec Anne-Marie

    et pas du tout (car il se trouve dans le transept sud), le cénotaphe du prince d'Orléans du même sculpteur, pourtant fort beau.

    Le quartier des Ternes avec Anne-Marie

    Lors de la construction du Palais des Congrès de la porte Maillot en 1974, l'édifice a été déplacé d'une centaine de mètres et reconstruit pierre par pierre au no 25 du boulevard Pershing, sur la place du Général-Koenig à la porte des Ternes.

    Le quartier des Ternes avec Anne-Marie

    Merci Anne-Marie pour cette agréable promenade culturelle.


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  •  En prenant le métro Place d'Italie pour me rendre aux Halles, j'admire au passage les superbes paulownias en fleurs qui l'encerclent.

    Le quartier Montorgeuil avec Anne-Marie

    Anne-Marie Guérin, parallèllement à sa nouvelle fonction de Présidente de Générations13, continue d'animer tous les quinze jours ses petites balades dans Paris. Elle nous a donné rendez-vous aujourd'hui à l'angle des rues Montorgueil et de Turbigo, en plein quartier des Halles.

    Le quartier Montorgeuil avec Anne-Marie

    La brasserie "La Pointe Saint-Eustache" possède une jolie fresque.

    Le quartier Montorgeuil avec Anne-Marie

    C'est non loin de là, rue Pirouette (actuelle rue Mondétour), que se tenait autrefois le Pilori des Halles - encore appelé Pilori du Roi - qui punissait les criminels, voleurs, assassins, blasphémateurs en leur faisant faire "la pirouette"...

    Le quartier Montorgeuil avec Générations13

    Gravure ancienne présentée par Anne-Marie

    Le quartier Montorgeuil avec Générations13

    Il fut construit sous Saint-Louis (réglementé en 1347 sous Philippe VI le Valois) et fût aboli un peu avant la Révolution.

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    Mais d'où vient ce nom de "pilori" ?

    Différents historiens ont donné plusieurs étymologies de ce nom mais celle qu'en donne Henri Sauval, historien français du XVIIème siècle, est plus vraisemblable que toutes les autres. En 1295, était un puits appartenant à un bourgeois du nom de Lori et un gibet placé à côté en prit le nom. On construisit sur l'emplacement du puits Lori comblé, une tour de pierre octogonale d'environ 3 mètres de haut, dont l'étage supérieur était percé de grandes fenêtres sur toutes ses faces. Au milieu de cette tour était une roue en bois, tournant sur pivot et percée de trous par lesquels on faisait passer la tête et les bras de la personne condamnée.

    On l'exposait ainsi aux regards, aux quolibets et aux insultes de la foule pendant trois jours consécutifs de marché, durant l'espace de deux heures et, de demi-heure en demi-heure, on faisait tourner la roue, afin que le malheureux exposé put être vu de tous côtés. Il était permis de lui jeter de la boue et des ordures, mais non des pierres et autres objets de nature à le blesser. Les prisonniers restaient ensuite au pain et à l'eau. S'il s'agissait d'un récidiviste, il était mis au pilori une journée entière un jour de marché important et on lui fendait la lèvre supérieure... Une manière intéressante de traiter la petite et moyenne délinquance… mais tellement hors de notre temps !

    Sur ce tableau de Philibert-Louis Debucourt (Réjouissances données par la ville de Paris à l'occasion de la naissance du Dauphin), on peut voir le Pilori des Halles (1782).

    Le quartier Montorgeuil avec Générations13

    En France, le pilori porte aussi le nom d'échelle, notamment dans des régions proches de Paris où certaines communes possèdent encore une « rue de l'échelle » perpétuant ce souvenir. Le condamné, pour accéder au plancher où il est exposé au public, devait emprunter une échelle d'où le nom de ce tourment.

    Le quartier Montorgeuil avec Générations13

    A Paris la rue de l'échelle relie la rue de Rivoli à l'avenue de l'Opéra.

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    Les pavillons Baltard et l'église Saint-Eustache au XIXème siècle

    Le quartier Montorgeuil avec Générations13

    Les halles le matin devant l'église Saint-Eustache (carreaux de céramique peints du restaurant "Le Cochon à l'Oreille" au 15 rue Montmartre)

    Le quartier Montorgeuil avec Générations13

    La végétation débutante laisse entrevoir le chevet de l'église Saint-Eustache.

    Le quartier Montorgeuil avec Anne-Marie

    L'intérieur est très riche : cliquez sur l'image pour la voir en grand.

    Le quartier Montorgeuil avec Générations13

    La chapelle de la Vierge se trouve au centre du déambulatoire.

    Outre les fresques de Thomas Couture sur le thème de la Vierge, elle renferme une sculpture très expressive de Jean-Baptiste Pigalle.

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    La Vierge à l'enfant (Pigalle)

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    Autre sculpture remarquable, celle du mausolée de Colbert par Antoine Coisevox (1640-1720) d'après des dessins de Charles Le Brun.

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    La statue de Jean-Baptiste Colbert agenouillé et priant

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    est entourée de deux autres sculptures : La Fidélité

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    et la Piété ou l'Abondance (oeuvre de Jean-Baptiste Tuby)

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    Dans la Chapelle Saint-Vincent-de-Paul se trouve un triptyque dû à Keith Haring intitulé "La Vie du Christ".

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    En continuant à déambuler..., on peut voir dans la Chapelle des Pélerins d'Emaüs, une oeuvre de Raymond Mason, sculpteur d'histoire.

    Le 28 février 1969, il met en chantier cette oeuvre monumentale, "Le Départ des fruits et légumes du coeur de Paris", à laquelle il se consacre jusqu'en 1971. A l'étrangeté du thème, Mason ajoute celle d'une polychromie intense, si vive que l'on n'avait sans doute rien vu de tel depuis la sculpture médiévale.

    Les halles s'installeront à Rungis en banlieue sud un mois plus tard.

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    Nous voici maintenant en vue des grandes orgues qui ont rendu l'église célèbre pour ses concerts presque gratuits du dimanche après-midi. On voit ici que la console de l'organiste est complètement décalée de l'instrument (elle est reliée aux orgues par un système électrique et protégée en dehors des messes et des concerts par une cage de verre).

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    Waaaooouuuh...

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    C'est ainsi que ce dimanche 14 mai à 17h30  il y aura une audition d'orgue par Thomas OSPITAL, titulaire, avec au programme :

    Francois COUPERIN (1668-1733), Offertoire sur les Grands Jeux
    (extrait de la messe des paroisses)

    Anonyme, Trois Danses

    Carl Philipp Emanuel BACH (1714-1788), Sonate en Fa majeur Wq 70, 3
    Allegro
    Largo
    Allegretto

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    En vue du choeur...

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    Une jolie crucifixion, malheureusement en contre-jour...

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    Les chapelles latérales ont été décorées au XIXème siècle.

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    Au sortir de l'église, le Pied de Cochon, célèbre Brasserie parisienne au service continu 24h/24 et 7jours/7. Cette année, la Brasserie fêtera ses 70 ans.

    Le quartier Montorgeuil avec Générations13

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    Les clochards disposaient, à l'époque des halles de Baltard, du « coin des cloches » et se régalaient tous les soirs d’une soupe à l’oignon qui leur était offerte par Clément Blanc, le propriétaire des lieux.

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    Pour lire le menu..., cliquez sur l'image.

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    Le groupe devant la Bourse du Commerce

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    La Bourse du Commerce au XIXème siècle

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    La Bourse du Commerce remplace depuis 1888 l'ancienne Halle aux blés. Contre elle, se situe une colonne dorique cannelée très célèbre, la colonne de Catherine de Médicis, seul reste de l'Hôtel de Soissons bâti en 1573. La colonne, qui communiquait avec les appartements de la Reine, était principalement destinée à son astrologue florentin, Côme Ruggieri, pour qu'il puisse y faire des observations du ciel et des prévisions...

    Pour la petite histoire, Anne-Marie nous raconta que celui-ci aurait prédit à la Reine qu'elle mourrait « près de Saint-Germain ». Catherine de Médicis, très superstitieuse, s'éloigna alors de tous les endroits rappelant de près ou de loin « Saint-Germain », pensant ainsi échapper à la funeste prédiction. Ainsi, par exemple, elle fit interrompre la construction du Palais des Tuileries dépendant de la paroisse de Saint-Germain-l'Auxerrois et s'installa précipitamment en 1572 dans ce qui allait devenir l'Hôtel de la Reine, dépendant de la paroisse de Saint-Eustache. Elle refusa également de se rendre au château royal de Saint-Germain-en-Laye. Mais le destin la rattrapa, et sur son lit de mort, lorsqu'elle demanda son nom au confesseur appelé auprès d'elle pour lui porter l'extrême-onction, celui-ci répondit : Julien de Saint-Germain...

    Le quartier Montorgeuil avec Générations13

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    A mi-hauteur de la colonne, le monogramme de Catherine de Médicis et de Henri II dont les lettres sont enlacées est gravé dans la pierre : les deux C et le H forment un double D rappelant la favorite, Diane de Poitiers...

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    La colonne creuse de 30 m de haut et de 3 m de large comporte un escalier à vis. Elle a été restaurée une première fois en 1888-1889 ce qui a entraîné la disparition d'un des cadrans solaires les plus originaux jamais construit.

    Le cadran de Pingré au XIXème siècle

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    A l’occasion de la rénovation du jardin des Halles, il semble opportun de réhabiliter cet exceptionnel cadran solaire, unique au monde. Cela consiste dans un premier temps à rendre à nouveau lisse une partie de la colonne, à installer 15 styles droits puis à tracer le cadran, soit en le gravant, soit en le peignant, en ne perdant pas de vue que ce tracé doit résister aux outrages du temps. Au pied de la colonne, à l’usage du public, il serait nécessaire qu’une plaque donne les indications relatives à sa lecture. La Ville de Paris pourrait alors s’enorgueillir de posséder un cadran solaire unique, constituant pour le public une attraction à la fois pédagogique et scientifique.

    Sur les palissades actuellement en place autour du bâtiment se trouvent des panonceaux dans plusieurs langues expliquant au passant le devenir proche de ce monument. 

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    Voilà ce qu'on pourra admirer quand le Musée de M. Pinault sera ouvert au public fin 2018. Cinq peintres (Laugée, Luminais, Mazerolle, Clarin et Lucas) ont chacun exécuté, en 1886, une fresque sur plus de 1400 m2 symbolisant le commerce international : l'idée était de louer les bienfaits du commerce et de traiter de son histoire avec les cinq continents.

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    Continuons notre promenade...

    Nous voici maintenant rue du Jour devant la façade de l'Hôtel de Royaumont avec en arrière-plan l'église Saint-Sulpice.

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    L'Hôtel particulier est maintenant occupé par agnès b.

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     En face, au numéro 25, se trouve l'ancien Hôtel de la Porte actuellement Musée du Barreau de Paris.

    Le quartier Montorgeuil avec Générations13

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    La rue du Jour était traversée autrefois par l'enceinte de Philippe Auguste.

    Plan de Braun et Hogenberg (vers 1530)

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    Au 30 de la rue Montmartre se trouve une plaque indiquant qu'ici se trouvait la Porte Montmartre. Celle-ci fût démolie vers 1550.

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    Nous traversons la rue Montorgueil au niveau de "L'escargot Montorgueil", un restaurant de cuisine traditionnelle qui pouvait s’enorgueillir d’une clientèle venue du monde des arts, des lettres et du spectacle, notamment Sarah Bernhardt, Marcel Proust, Sacha Guitry, Georges Feydeau, Cécile Sorel, Charlie Chaplin, Mistinguett, Jean Cocteau, Picasso, Salvador Dali…

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    Sa marquise de fer et de verre et son enseigne datent de 1900.

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    Au 38 de la rue Mauconseil, un trumeau apposé au-dessus d'une porte cochère rappelle qu'ici se trouvait (du XVIème et au XVIIIème siècles) le théâtre de l'Hôtel de Bourgogne (il s'agissait de la porte du parterre tandis que l'accès principal se situait rue Neuve-Saint-François ou rue Française - ainsi baptisée en l'honneur de François Ier).

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    Une "pelle" Starck située au 20 rue Etienne Marcel dit que "Sur un terrain situé à lest de cette voie, les Confrères de la Passion font construire une salle de spectacles inaugurée le 30 août 1548. Devenue en 1629 le théâtre de l’hôtel de Bourgogne, sa troupe rivalisait avec les comédies de Molière".

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    Une plaque apposée au 29 de la rue Etienne Marcel le commémore.

    Le quartier Montorgeuil avec Générations13

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    La Tour Jean-Sans-Peur située rue Etienne Marcel est le seul vestige subsistant aujourd'hui de l'Hôtel de Bourgogne.

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    Non loin de là, la Place Goldoni du nom du célèbre auteur italien présente un mur décoré de ballons et une inscription : "On raconte que les vibrations dues aux ballons lancés contre ce mur peuvent réveiller des racines d'arbustes qui sommeillaient sous la terre depuis parfois des siècles. Peut-être n'est-ce qu'un simple hasard mais lorsqu'ils atteignent les traces laissées par les ballons qui leur ont rendu la vie, la plupart des arbustes trouvent leur taille adulte. Certains au contraire, cherchent d'autres points de repère pour avoir une raison de grandir encore un peu".

    Ce mur aveugle a ainsi retrouvé un peu de vie...

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    C'est sur cette place qu'Anne-Marie rappelle à ceux qui ne le savent pas déjà l'origine du nom de la rue voisine (Marie-Stuart), un temps appelée rue Tire-Vit (vit est synonyme de pénis, du latin vectis, soit une barre ou un levier) puis rue Tire-Boudin pour ne pas offusquer la souveraine franco-anglaise.

    La rue était alors très fréquentée par ces dames... depuis qu'un décret de Saint-Louis en 1256 interdisait la prostitution dans Paris alors limité par l'enceinte de Philippe Auguste.

     

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    La rue Marie-Stuart assurait au XVIIIème siècle le débouché des Messageries du Grand Cerf.

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    Le Passage du même nom se trouve juste en face.

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    C'est au numéro 5 de la rue Marie-Stuart qu'un jeune homme, "Chef à domicile" de la Société Chef-Service, nous harponne très gentiment au passage en nous proposant de goûter à des insectes grillés.

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    Avouez qu'il a un beau sourire !

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    Nous voici arrivés rue Montorgueil : le Café "Le Compas" y fait l'angle avec la rue Marie Stuart.

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    Anne-Marie nous explique qu'au XVIème siècle se trouvait ici une auberge nommée Le Compas d'Or. La cour comportait un ancien et vaste hangar abritant les diligences pour Dreux, Creil et Gisors.

    C'est dans l'un des logements situés au fond de la cour que Pierre François Lacenaire et son complice Victor Avril tentèrent d'assassiner un garçon de recettes. Fort heureusement, celui-ci se défendit... si bien que les deux lascars se virent obligés de s'enfuir assez piteusement.

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    Lacenaire, un inquiétant personnage qu’il valait mieux avoir en peinture que comme voisin de palier… Les bourgeoises et les bourgeois de l’époque en frissonnent encore… 

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    Saviez-vous que Pierre François Lacenaire était aussi un poète et un écrivain ? Contrairement à son comparse Avril, ce dandy attirait paradoxalement la sympathie des foules...

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    La figure de Lacenaire est sortie de l'ombre grâce aux Enfants du paradis de Prévert et Carné (ici joué par Marcel Herrand, à droite d'Arletty).

    Le quartier Montorgueil avec Générations13

    Une belle enseigne de pharmacie au 49 de la dite rue Montorgueil

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    Et puis il y a un peu plus loin la fameuse Pâtisserie Stohrer...

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    L'immeuble, de la fin du XVIIIème siècle, comporte un curieux linteau surmontant le portail : un globe terrestre entouré des attributs des Arts et des Lettres. C'est l'architecte Charles Rohault de Fleury dont c'était la maison qui l'avait fait sculpter. Il a réalisé par ailleurs les serres du Jardin des Plantes.

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    Marie Leczynska, à l'occasion de son mariage avec Louis XV,

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    vint à Paris en emmenant avec elle le pâtissier-cuisinier de son père, Monsieur Stohrer. Cinq ans plus tard, celui-ci s'installait rue Montorgueil et ouvrait une pâtisserie avec pour spécialités les "babas" et les "puits d'amour".

    Le quartier Montorgeuil avec Générations13

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    Le puits d'amour est un gâteau rond en pâte feuilletée ou en pâte à chou décoré de sucre glace et dont le centre évidé (le puits) est fourré à la crème pâtissière ou à la confiture.

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    Jolie enseigne que celle de ce café !

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    Sympa aussi celle de ce Palais du Fruit...

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    Une très belle façade d'immeuble : Au Rocher de Cancale

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    Balzac, Alexandre Dumas père, Théophile Gautier, Eugène Sue, les frères Goncourt, Baudelaire, Gavarni… y venaient déguster ses célèbres huîtres.

    Le quartier Montorgeuil avec Générations13

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    A la Mère de Famille : la plus ancienne chocolaterie de Paris (depuis 1761)

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    Un peu plus loin, une plaque commémorant un bien triste événement... Une époque révolue heureusement.

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    Une jolie mosaïque fait l'enseigne de ce café.

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    Nous passons aux numéros 11-12 devant cette vitrine apparemment sans beaucoup d'intérêt mais...

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    si on lève les yeux, au premier étage se trouve une peinture colonialiste représentant un serviteur noir qui sert un café à son maître : il s'agit de l'enseigne d'un ancien magasin de torréfaction. Un peu dérangeante pour la société qui est la nôtre, Wikipédia a poussé le détail jusqu'à la flouter...

    Heureusement que je l'avais repérée !

    Le quartier Montorgeuil avec Générations13

    Nous voici arrivés à l'extrémité de la rue Montorgueil qui débouche sur la rue Réaumur au niveau du métro Sentier. Une jolie arche de jardin agréablement couverte de végétation marque l'entrée de ce "marché" où la circulation est très réduite, ce qui n'est pas pour déplaire à la touriste que je suis.

    Le quartier Montorgeuil avec Générations13

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    Pour se repérer...

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    Merci beaucoup à Anne-Marie
    qui m'a fait découvrir plein de lieux que je ne connaissais pas, et pourtant je suis une pure parisienne !


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  • Anne-Marie nous propose aujourd'hui une visite guidée : celle de la Fondation Eugène Napoléon sise au 254, rue du faubourg Saint-Antoine dans le 12ème.

    Cette histoire commence en 1851, année pendant laquelle la comtesse de Montijo s’installe avec sa fille Eugénie au 12 place Vendôme. Les deux femmes sont régulièrement invitées aux cérémonies officielles données par le Prince-Président Louis Napoléon Bonaparte qui, à 44 ans, s'éprend rapidement de la belle Eugénie qui n'en n'a que 25...

    "J'ai préféré une femme que j'aime et que je respecte à une femme inconnue dont l'alliance aurait eu des avantages mêlés de sacrifices" dira-t-il pour justifier son choix.

    Eugénie est ici peinte par Franz Xaver Winterhalter en 1857 qui fût le portraitiste attitré du gotha européen durant le deuxième tiers du XIXème siècle.

    D'un collier de diamants à un collier de pierre...

    Le 26 janvier 1853, la Commission municipale de Paris "vote une somme de 600 000 francs or pour l'acquisition d'un collier de diamants" destiné à l'impératrice Eugénie, à l'occasion de son mariage avec Napoléon III. Cependant, deux jours plus tard celle dernière refuse le collier, souhaitant qu'avec cet argent soit créé "un établissement d'éducation gratuite pour les jeunes filles pauvres", ce qu'entérine une seconde délibération de la Ville.

    La somme servira à la construction des bâtiments actuels situés sur les dépendances de l'ancien marché aux fourrages du Faubourg Saint-Antoine comme nous l'explique notre guide.

    D'un collier de diamants à un collier de pierre...

    Le terrain, situé entre la rue du faubourg Saint-Antoine et le boulevard Diderot est signalé sur le plan ci-dessous par les pointillés rouges.

    D'un collier de diamants à un collier de pierre...

    En hommage au geste généreux de l'impératrice, l'architecte Jacques Ignace Hittorff concevra un établissement de plan octogonal calqué sur la forme d'un collier dont le salon d'apparat sert de fermoir et la chapelle de pendentif.

    Terminée l’année de la naissance du jeune Prince impérial en 1856 (il naît le 16 mars 1856), l’institution prend le nom de « Maison Eugène-Napoléon ». Elle ouvre ses portes le 1er janvier 1857. L'oeuvre est confiée aux Sœurs de la Charité de Saint-Vincent de Paul qui resteront présentes sur le site jusqu'en 1976. La Fondation s’ouvre à la mixité en 1984, mais doit fermer son internat, les locaux n’étant plus aux normes, en 1994. Après douze années de combat difficile, un nouveau projet se met en place, avec l’aide de la Région, de la Mairie de Paris, des Petits Chanteurs à la Croix de Bois et de la Congrégation Notre Dame.

    Paris doit à Hittdorff, architecte de la Ville et du gouvernement, l'église Saint-Vincent de Paul, l'ancienne gare du nord, le cirque d'hiver, et les aménagements de la place de la Concorde, des Champs-Elysées et du bois de Boulogne.

    Entrée principale à l'angle du faubourg Saint-Antoine et de la rue de Picpus

     A partir de 2007 la Fondation cède l'entretien de ses jardins à la Ville de Paris qui en ouvre l'accès à tous.

    D'un collier de diamants à un collier de pierre...

    Sur le fronton, le nom de l'institution et celui de sa fondatrice

    D'un collier de diamants à un collier de pierre...

    Nous sommes une bonne vingtaine à nous être inscrits à cette visite qu'Anne-Marie a dû "doubler" en raison du grand nombre de demandes...

    D'un collier de diamants à un collier de pierre...

    Nous entrons dans l'institution en passant sous le passage couvert en fer forgé situé sur le côté droit.

    D'un collier de diamants à un collier de pierre...

    D'un collier de diamants à un collier de pierre...

    Voici le hall lors d'une exposition d'orchidées

    D'un collier de diamants à un collier de pierre...

    Nous sommes ici dans le fermoir du collier !

    D'un collier de diamants à un collier de pierre...

    Le hall donne accès au Salon de l'impératrice dans lequel nous prenons place autour de l'immense table en palissandre. Cette pièce est toujours dans son état d'origine : les lourdes tentures de velours de soie cramoisi et la moquette très "anglaise" n'ont pas été changés depuis le XIXème siècle paraît-il.

    De larges baies vitrées en font une pièce très bien éclairée.

    D'un collier de diamants à un collier de pierre...

    Le mobilier (12 fauteuils et 12 chaises) est à l'effigie de Napoléon et d'Eugénie.

    D'un collier de diamants à un collier de pierre...

    Encadrant la porte d'entrée, deux portraits en pied des souverains par Franz Walter Winterhaler.

    Il s'agit de copies exécutées par A. Hansmann car les originaux ont été vendus (en 2003 lors d'une liquidation judiciaire) pour payer les dettes de la Fondation... Le terrain et les constructions qui y ont été élevées ont en effet été concédés à perpétuité à la Fondation moyennant leur entretien et... cela coûte cher ! 

    D'un collier de diamants à un collier de pierre... 

    L'impératrice Eugénie

    D'un collier de diamants à un collier de pierre...

    Napoléon III, Empereur des français

    D'un collier de diamants à un collier de pierre... 

    Les superbes cadres en bois doré mettant en valeur ces portraits sont surmontés du blason de la famille impériale : on y voit l'aigle impérial, au centre d'une croix formée par le sceptre et la main de justice. Une couronne surmonte l'ensemble.

    D'un collier de diamants à un collier de pierre...

    Le style Louis XVI domine dans cette élégante pièce servant de lieu de réception et de repos à l'Impératrice. Les trumeaux des portes sont ornés d'un médaillon contenant les initiales des deux souverains, lequel médaillon est surmonté d'une couronne. En outre, une très élégante frise orne le plafond.

    D'un collier de diamants à un collier de pierre...

    On dirait bien qu'au plafond il manque quelque chose !

    Eh oui : le lustre en cristal a été vendu lui aussi lors d'une vente aux enchères en 2003...

    D'un collier de diamants à un collier de pierre...

    Une cour sépare le Pavillon d'Eugénie - abritant le salon de l'impératrice - de la chapelle, placée par l’impératrice sous la protection de la Vierge. On laisse derrière soi un bâtiment auquel l'architecte, Hittorff - qui était allé en Sicile et y avait constaté une antiquité colorée très différente de la perception monochrome du Premier Empire - a voulu donner un peu de couleur par le mariage de la pierre et de la brique.

    D'un collier de diamants à un collier de pierre...

    Une statue de Saint-Vincent de Paul, patron des associations charitables, fait face à la chapelle.

    D'un collier de diamants à un collier de pierre...

    D'un collier de diamants à un collier de pierre...

    Trois statues ornent la façade : L'Espérance, la Foi et la Charité.

    D'un collier de diamants à un collier de pierre...

    La Charité est traditionnellement représentée par une femme tenant un bébé dans ses bras tandis qu'elle s'occupe tendrement d'un ou deux autres.

    D'un collier de diamants à un collier de pierre...

    Entrons...

    D'un collier de diamants à un collier de pierre...

    On est tout de suite interpellés par le plafond à caissons. A nef unique, il est composé de caissons ornés de peintures sur toiles marouflées représentant des lys, des roses, des croix, des couronnes, des monogrammes de Marie (AM pour Ave Maria) et d’Eugénie (EM pour Eugénie de Montijo) dans des soleils sur fond bleu.

    D'un collier de diamants à un collier de pierre...

    La fresque du chœur (de Félix Joseph Barrias) évoque l’origine de l’œuvre : L’impératrice offre symboliquement son collier à la Vierge en présence des orphelines de sa Fondation et des Sœurs de Saint-Vincent de Paul.

    D'un collier de diamants à un collier de pierre...

    Dans sa peinture, Barrias a représenté l’impératrice agenouillée en orante devant la Vierge en Majesté.  Cette position de prière (bras ouverts, paumes vers les cieux et doigt écartés) est celle des premiers chrétiens.

    D'un collier de diamants à un collier de pierre...

    Dans la partie haute de la fresque, on voit Marie et l’enfant trônant, entourés de Sainte-Catherine et de Saint-Vincent de Paul. La tonalité jaune du ciel remplace le fond d’or des mosaïques byzantines habituellement utilisé dans les sujets sacrés pour illustrer la présence divine.

    D'un collier de diamants à un collier de pierre...

    L’impératrice est représentée en robe de mariée avec dans sa main gauche un collier. On peut penser que ce collier est celui que Napoléon III envisageait d’offrir à son épouse.

    D'un collier de diamants à un collier de pierre...

    Cette robe était « en velours épinglé blanc, constellée de pierreries. Le corsage montant avait de grandes basques rondes garnies de volants d’Angleterre et de deux rangées de diamants. Le devant du corsage, orné également de point d’Angleterre, coquillé droit, était enrichi depuis le haut jusqu’en bas d’épis en diamants formant brandebourg, au centre desquels brillait une étoile en guise de bouton. Les larges manches « pagodes » étaient décorées de quatre rangées de point d’Angleterre et entre chaque rangée scintillaient des diamants. […] La jupe et la robe étaient en demi-queue traînante, toute recouverte de point d’Angleterre.

    Barrias a pris soin de ne pas mettre en avant les bijoux portés par l’impératrice. Les diamants ont disparu dans le blanc de la robe. Il a bien représenté à la ceinture l’étoile qui sert de bouton mais ne lui a donné aucun éclat.

    Derrière l’impératrice, sont représentées des mères qui confient leurs filles à l’institution. L’une d’elles exprime sa reconnaissance en embrassant la robe d’Eugénie. Une autre, qui tient sa fille dans ses bras, invoque la Vierge en levant son doigt au ciel.

    D'un collier de diamants à un collier de pierre...

    Au second plan, à l’extrême droite de la peinture, nous apercevons l'architecte Hittorff : il arbore sur sa veste, bien visibles, ses différentes décorations dont la légion d’honneur. Barrias s’est lui aussi représenté : c’est d’ailleurs l’un des rares portraits qu’on ait de lui à l’âge de 34 ans. Il porte, par dessus de son costume, sa blouse bleue de peintre et tient dans sa main la casquette des plâtriers, peintres en bâtiments et à fresque.

    À gauche de la fresque se tiennent des jeunes filles déjà accueillies par l’institution. Elles sont habillées uniformément : robes de mérinos gris aux cols blancs, liserés bleus retenant des médailles de la Vierge et bottines grises. Leurs cheveux sont couverts d’un bonnet de dentelles noires (réservé pour les cérémonies religieuses). Deux sœurs de Saint-Vincent de Paul les encadrent. Au second plan, assisté de deux enfants de chœur, un prêtre tient une bible.

    Les pensionnaires prient pour leur bienfaitrice et deux d’entre elles répandent à ses pieds des roses – attribut de la Vierge –, rappel du jeté de pétales de roses effectué lors des processions de la Fête-Dieu.

    D'un collier de diamants à un collier de pierre...

    Deux statues dans le chœur

    Celle-ci représente Saint-Napoléon.

    D'un collier de diamants à un collier de pierre...

    L'autre représente Saint-Eugène.

    D'un collier de diamants à un collier de pierre...

    La statue de la Vierge située à droite du chœur rappelle que la chapelle lui est consacrée.

    D'un collier de diamants à un collier de pierre...

    La cour de récréation des élèves donne sur l'arrière de la chapelle.

    D'un collier de diamants à un collier de pierre...

    Depuis plus d’un siècle et demi, malgré les aléas de l’histoire, en adaptant son projet aux nécessités du temps et grâce aux efforts conjugués des autorités civiles et de l’Eglise, l’œuvre de l’impératrice se poursuit avec des moyens adaptés à son temps. A l'heure actuelle, elle abrite une école primaire, un collège et un lycée d'enseignement supérieur (BTS) ainsi qu'une résidence pour étudiantes d'une capacité de 87 chambres.

    La Fondation ouvre son site au quartier et aux Parisiens par un programme d’activités culturelles proposées par la Ville de Paris, la mairie du XIIe et son conservatoire, par ses propres manifestations musicales et artistiques, des conférences ou des expositions et par l’ouverture au public du jardin de la rue Picpus (il était ce jour en pleine restructuration).

    Merci d'avoir choisi cette visite Anne-Marie qui, je suppose, était une découverte pour tous et toutes.


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