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La Bulgarie de Maria - de Melnik à Devin
☻ Suite de l'épisode précédent☻
Ce matin, nous prenons la route de Devin, une ville du sud de la Bulgarie proche de la Grèce. Dans cette région il y a beaucoup de tailleurs de pierre sur le bord des routes (et le soleil tape fort : un dur métier sans doute...).
La présence de mosquées dans les villages nous confirme que la région est peuplée en majorité de turcs et de bulgares musulmans (l'empire ottoman est passé par là...).
Il y a aussi des Roms dans cette région pauvre de la Bulgarie. Ce sont eux, je pense, qui circulent dans les carrioles tirées par des chevaux ou des mulets (?)
En chemin, nous nous arrêtons pour visiter un petit village très autenthique, Dolen. Il est situé en pleine nature, dans les Rhodopes. On y tourne des films, parait-il.
Cette dame s'étonne de voir des touristes à pied dans son village. Elle a l'air contente de rencontrer des étrangers qui s'intéressent à son village et nous "tuyaute" sur ce qu'il y a à y voir : une petite église et de jolies maisons nous dit-elle.
Ici encore, on taille la pierre.
Pas étonnant que les toits des maisons soient en lauzes.
Dans la région, on cultive le tabac.
Séchage des feuilles
Un des innombrables chats que nous voyons partout.
Si les routes que nous empruntons avec le minicar sont souvent bonnes (elles ont été faites grâce à l'aide de l'Europe), les rues des villes et des villages ne sont en général pas goudronnés. Vous me direz qu'à Courcelles, le village où est né Philippe en Bourgogne, la rue où habitaient ses parents n'est pas mieux lotie !
Le village ne respire pas la richesse... Il n'y reste presque plus de jeunes qui, majoritairement, ont fui la campagne et ses difficultés de vie. Seuls les vieux restent attachés à leurs racines.
Ces maisons ont été rénovées : peut-être grâce à l'argent du cinéma ?
Maria fait la rencontre d'une vieille dame toute bouleversée par le vol de ses oignons et de son ail pour l'hiver : on ne peut plus se fier à personne...
La préparation du coulis de tomates à l'ancienne : après tout, ça marche et ça ne risque pas de tomber en panne !
Et puis, il y a la rencontre avec Hassan, ce petit grand-père dont on apprend qu'il vit avec sa fille (c'est traditionnel en Bulgarie). Il nous jouera un petit air d'harmonica et poussera la chansonnette, tout content qu'il est de faire une rencontre innatendue... Heureux caractère !
C'est dans cette auberge que nous le rencontrerons à nouveau et que nous partagerons notre repas avec lui. Nous ayant montré des photos de sa jeunesse (un bel homme, d'ailleurs), il nous dira avec fierté que son petit-fils est présentateur météo à la télé. Lui aussi a donc émigré vers Sofia : la capitale compte 1,7 millions d'habitants sur les 7 millions de bulgares et c'est là que se trouve l'emploi.
Une rencontre attachante et hors du commun
Nous continuons notre route à travers les forêts de sapins.
Nous traversons des gorges.
Au bord de la route des femmes font griller des poivrons sur un barbecue de fortune pour les mettre en bocaux pour l'hiver : le poivron, c'est la base de l'alimentation.
Et c'est l'arrivée à Devin (prononcer "Dévine") une petit ville de 15000 habitants dans les Rodhopes occidentales. Notre hôte nous accueille chez elle à "La vieille treille".
Notre chambre est perchée tout en haut des escaliers...
(et maintenant il y a 2 valises à porter !)
Une petite promenade dans le centre ville nous permet de voir l'église qui voisine un grand hôtel. Il y a aussi une mosquée bien sûr et la population vit en harmonie, habituée qu'elle a été à la cohabitation des religions.
La principale préoccupation de la population à cette époque est le bois pour l'hiver. Chaque famille en stocke des quantités impressionnantes devant sa maison.
dans sa cour
ou même dans son garage - l'ex garage sans doute vu le panneau !
Impressionnant, non, de laisser son bois à la portée de tous...
Dans le centre ville, la traditionnelle rue piétonne où tout le monde déambule après le travail et qui débouche sur la grande place "soviétique".
Contrastes
Rien de très extraordinaire donc à Devin : mais non loin de la ville il y a une grotte dont la visite est prévue dans le programme d'Arvel et c'est aussi le point de départ pour la randonnée du lendemain dans les montagnes des Rhodopes.
Le lendemain donc, nous nous habillons chaudement pour la visite de la grotte de Iagodina dont Maria nous annonce la température : un petit 6°C à supporter pendant l'heure que dure la visite (nous sommes sensés parcourir environ 1km et demi sur les 10km que compte la grotte).
Pour la rejoindre, notre car emprunte une route en lacets bordée de forêts de sapins et flanquée de hautes falaises...
Parfois Cotse doit freiner pour laisser le passage à un berger.
Nous faisons la visite de la grotte avec d'autres groupes (des allemands et des bulgares), chose inhabituelle jusqu'à présent où nous sommes toujours presque seuls sur les sites (pas de gros groupes en tout cas et j'en conclus que c'est bien agréable de voyager à cette époque de l'année).
Dans la grotte, il y a un sapin de Noël : les spéléologues ont coutume de venir réveillonner ici. Il y a aussi sur une paroi un blason de la Bulgarie car on peut venir s'y marier ! Il parait même que les nouveaux mariés peuvent passer leur nuit de noces dans la "maison néolytique" qui se trouve juste au dessus...
Le lion est le symbole de la Bulgarie dont la devise est "L'union fait la force".
Ca suinte l'humidité, n'est-ce pas Philippe ?
De bien jolies draperies
La grotte compte 5 étages : on monte et on descend tout le temps.
La rivière souterraine
De curieuses parois en forme de peau de léopard nous dit le guide.
Contente de ressortir !
Ayant fait de petites courses hier soir à Devin en prévision du pique-nique, nous partons maintenant, sac au dos, pour notre randonnée dans les Rhodopes. Cotse nous emmène au point de départ (le village de Iagodina ) et il est prévu qu'il vienne nous repêcher à notre arrivée dans le village voisin de Trigrad : tout est très bien organisé.
De la vie dans ce village musulman et toujours des gens souriants quand ils nous rencontrent : Maria est là pour faire le lien (et la traduction !)
Nous voilà partis
Flambant neuve !
Sur le même terrain à quelques minutes d'intervalle : un agriculteur...
et un quad ! La Bulgarie, terre de contrastes.
André et Josseline sont toujours en tête du groupe en bons randonneurs qu'ils sont.
Une montagne à escalade si je me souviens bien.
Plus vrai que nature, non ?
Plaisanterie mise à part, Zaïm, un jeune garde-forestier qui nous accompagne dans cette ballade, nous dit qu'il a 15 ours sous sa responsabilité (il y a environ 1000 ours en Bulgarie, principalement dans les Rhodopes). Il doit leur mettre une "puce" pour pouvoir les suivre et veiller à ce qu'ils soient nourris en cas d'intempéries ( les fortes chaleurs comme cet été leur ont donné beaucoup de travail).
Les ours sont maintenant protégés. Auparavant, ils étaient recherchés par les gitans qui les montraient sur les foires en les dressant de manière indigne. On leur mettait un anneau dans les naseaux, comme un piercing mais en le faisant au fer rouge sans anesthésie, et on les faisait marcher sur des clous ou sur une tôle brûlante pour leur apprendre à danser au son d'un petit violon ou d'un tambourin, ce qui fait qu'ultérieurement quand ils entendaient le son du violon ou du tambourin ils se mettaient spontanément à danser...
Notre BB nationale est passée par là : elle a financé en grande partie la création du Parc des ours dansants de Belitza. Il s'agit d'un refuge pour la fin de vie des ours ayant été dressés par les gitans. Il resterait encore des ours dressés dans certaines régions du pays bien que ce soit maintenant tout à fait hors la loi.
Ce joli documentaire de France 3 en parle.
Mais voici revenir la civilisation, je parle de la petite ville de Trigrad.
Zaïm nous dit que nous avons fait 8 kilmètres, moi je dis que si on regarde ce schéma on est loin du compte si l'on en croit l'échelle ! Une douzaine me semble plus vraisemblable. Maintenant, c'est lui le guide et il connait son territoire.
A Trigrad comme à Iagodina, il y a des paysans. Leurs tracteurs ne sont plus tout jeunes mais ils leurs rendent tout de même bien des services.
Ils n'ont pas les problèmes que nous posent l'électronique de nos voitures récentes !
De retour à la maison, nous dînons d'un bon repas, comme à l'accoutumée puis Maria a prévu de faire venir un couple de musiciens-chanteurs folkloriques (le folkore des Rhodopes donc). La salle à manger est très joliment décorée.
Elle est chanteuse - Il est joueur de cornemuse
(c'est l'un des derniers à savoir les fabriquer).
Maria nous explique dans le détail les différentes pièces des costumes qui sont fait main naturellement.
Ici, le sac pour ranger la cornemuse
Et la soirée continue par des danses : notre hôte se prête à l'exercice très gentiment.
Tout le monde s'y essaie en regardant bien ses pieds...
Une très bonne soirée, toute simple mais conviviale.
C'est le côté "authentique" d'Arvel de chercher des hébergements qui permettent à ses voyageurs d'en connaître un peu plus sur les us et coutumes des pays qu'ils parcourent.
Et le folklore en Bulgarie est toujours bien vivant.
Tags : Devin, Grotte de Iagodina, Trigrad
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