• Ce 11 mars 2021, Astor Piazzolla aurait eu 100 ans...

    Et comme j'adore sa musique, j'ai fait un petit post sur cet événement, un mix entre la documentation de Radio-France et le podcast de Musicopolis "Trouver sa voix".

    Qualifié de Villa-Lobos argentin, Astor Piazzolla a donné ses lettres de noblesse au tango. Grâce à ses compositions, le genre s’est émancipé et a nourri un répertoire renouvelé, à la croisée du savant et du populaire.

    Centenaire de la naissance d'Astor Piazzola

    Fils d’immigrés italiens, Astor Piazzolla naît à Mar del Plata dans la province de Buenos Aires. En 1924, il n'a que de trois ans quand ses parents s’installent à New-York où Astor va passer son enfance dans le quartier animé de Little Italy. Il aime le jazz et voudrait jouer du saxophone mais son père, grand amateur de tango, lui offre un bandonéon. Il fait la rencontre de Carlos Gardel et suit les cours de piano de Bella Wilda, disciple de Serge Rachmaninov. De retour à Mar del Plata en 1937, après avoir été bandonéoniste dans le célèbre ensemble d’Aníbal Troïlo, il fonde son premier orchestre à Buenos Aires en 1946, décidé à faire évoluer la musique du tango qu'il trouve trop répétitive quand il l'entend dans les bals. Il rencontre alors des problèmes avec son orchestre car, en ces temps d'après-guerre, tous les argentins ont envie de danser et, quand il joue, personne ne peut danser... 

    En 1954, Astor Piazzolla est décidé à abandonner le bandonéon au profit de la musique dite "classique", genre Stravinsky ou Bartok. Il se tourne alors vers la composition et obtient une bourse du gouvernement français qui lui permet d’étudier à Paris avec Nadia Boulanger. Cette dernière ayant étudié ses compositions classiques et, après l'avoir écouté dans "Triunfal", ici joué pendant le premier confinement par des artistes séparés dans l'espace...

    elle l’incitera à rester fidèle à ses racines et à la musique de son pays natal, le tango. Astor est conforté dans l'idée que le tango doit évoluer, même si en Argentine on peut peut-être tout changer mais sûrement pas le tango !

    Piazzolla a trouvé son style.

    Revenu en Argentine, Piazzolla fonde un quintette avec lequel il multiplie les concerts et favorise la diffusion du tango dans le monde entier. En 1967, il compose l’opéra-tango Maria de Buenos-Aires en collaboration avec le poète Horacio Ferrer. Malgré un vif succès à l’étranger, cette œuvre sera contestée en Amérique du Sud.

    Les positions politiques d’Astor Piazzolla lui valent une haine profonde du gouvernement argentin. En 1971, il s’installe de nouveau à Paris, à la Cité des Arts. Dès lors, les demandes sont nombreuses : il compose un concerto pour violoncelle suite à une commande de l’ONU, écrit la musique de scène de Songe d’une nuit d’été pour la Comédie Française ainsi que plusieurs musiques de film qui lui vaudront diverses récompenses.

    Sensible au jazz, Astor Piazzolla incorpore des éléments de cette musique dans ses propres compositions. Inspiré également par la musique contemporaine, il a adapté le tango pour en faire un moyen d’expression singulier.

    L’art d’Astor Piazzolla s’est imposé dans notre conscience d’occidentaux à peu près au moment où Neruda, Marquez, Vargas Llosa, Borges et nombre d’autres voix saisissantes de la littérature latino-américaine commencèrent à modifier la façon dont, en tant qu’insulaires, nous considérions auparavant le monde.

    Astor Piazzolla en 6 dates

    1954 :  Séjourne à Paris et étudie la composition auprès de Nadia Boulanger.  

    1960 :  Crée le Quinteto Nuevo Tango  avec Simon Bajour (violon), Jaime Gossis (piano), Jorge Lopez Ruiz (guitare électrique) et Kicho Diaz (contrebasse).  

    1967 :  Compose Maria de Buenos Aires, le premier opéra-tango.  

    1982 :  Création du Concerto pour violoncelle  par Mtislav Rostropovitch.  

    1986 :  Reçoit le César de la meilleure musique de film pour *Tangos, l’exil de Gardel * du réalisateur Fernando E. Solanas.  

    1990 :  Réalise une série de tournées en soliste aux côtés d'orchestres classiques.

    Astor Piazzolla a donné durant plus de 30 ans des conférences sur le tango dans de nombreuses universités à travers le monde mais sa connaissance du tango n'était pas que théorique, l'Argentin le jouait aussi divinement au bandonéon.

    Libertango : un succès international aux 500 reprises, allant de la version rock à l'interprétation plus reggae...

    Ce morceau a inspiré différents artistes.

    Guy Marchand a ainsi chanté "Moi je suis tango tango" sur la musique de Libertango.

    Les sœurs Buniatishvili l'ont joué en duo au piano.

    Et moi, je suis une afficianada de mon pianiste argentin préféré, Gabriel Vallejo, que j'ai rencontré dans le cadre de ma précédente chorale "Les Oranges Bleues" (c'est lui qui nous accompagnait au piano).

    Le voici jouant au piano dans l'une de ses compositions "Tangos désaxés" qui n'est pas sans rappeler la musique de son pays si bien servie par Astor Piazzolla.

    Moi, je suis tango tango !


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  • Tout est dit...

    Superbe !


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  • Peut-être le saviez-vous déjà... ?

    Mais moi pas.

    Ce soir, en regardant "Secrets d'Histoire" consacré cette semaine à Mozart, j'ai appris que la musique de la Marseillaise avait peut-être été en partie empruntée au 25ème concerto pour piano du maestro, en hommage à son génie. Mozart venait de décéder quelques mois plus tôt.

    Le concerto date de 1786 et Rouget de l'Isle a composé la Marseillaise en 1792 avec l'aide d'Ignace Pleyel, autrichien, franc-maçon et ami de Mozart...

    En tout cas, la ressemblance est troublante comme en témoigne cette version brillamment interprétée par Rudolph Buchbinder qui dirige également l'orchestre.

    La phrase musicale en question débute à peu près à la 7ème minute. On la retrouve très souvent tout au long du morceau.

    Une bonne raison de réécouter ce superbe morceau !


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  • Hier soir, je suis allée avec mon amie Michèle à une "nuit du jazz traditionnel" organisée par la Mairie du 5ème arrondissement, une mairie dont je reçois très régulièrement des invitations pour toutes sortes d'événements (expositions, conférences, concerts...).

    Le 31ème et dernier Jazz Band Ball à la Mairie du Vème

    La chance d'habiter Paris !

    La mairie du 5ème se trouve sur la prestigieuse place du Panthéon qui, à cette époque de l'année, est superbement décorée et illuminée.

    Le 31ème et dernier Jazz Band Ball à la Mairie du Vème

    Voici la façade néo-classique de la mairie, construite dans les années 1840-1850 par Jacques-Ignace Hittorff, le successeur de Clément-Germain Soufflot qui avait initié le projet de cette place destinée à mettre en valeur l'église Sainte-Geneviève (actuel Panthéon).

    Le 31ème et dernier Jazz Band Ball à la Mairie du Vème

    En bas du grand escalier monumental qui donne accès à la Salle des fêtes, une très jolie sculpture de Jean Gautherin, "Le Paradis perdu" : on y voit Adam et Ève après le péché originel.

    Le 31ème et dernier Jazz Band Ball à la Mairie du Vème

    Les spectateurs sont arrivés en avance pour être bien placés, même si la salle est absolument immense : de nombreuses chaises y ont été installées car la mairie s'attend à ce qu'il y ait affluence...

    Le 31ème et dernier Jazz Band Ball à la Mairie du Vème

    Quelques photos en attendant le début du spectacle : l'intérieur de la Salle des fêtes est de style Art déco. Les ornements de la voûte - en berceau - sont de Gustave-Louis Jaulmes (il est également l'auteur des fresques du Grand Foyer du Trocadéro, entre autres).

    Le 31ème et dernier Jazz Band Ball à la Mairie du Vème

    J'aime beaucoup les balcons en fer forgé ornés de peinture dorée.

    Le 31ème et dernier Jazz Band Ball à la Mairie du Vème

    La fresque du fond de la salle est une allégorie des Lettres, également par Gustave-Louis Jaulmes.

    Le 31ème et dernier Jazz Band Ball à la Mairie du Vème

    Il est 20h40, le spectacle n'a qu'un tout petit peu de retard...

    Au programme de ce 31ème Jazz Band Ball (qui semble devoir être le 31ème et dernier, faute de subventions...), cinq formations "New Orleans" qui vont enchanter les oreilles des spectateurs et permettre à certains de se livrer à leur loisir favori, la danse. Les bas-côtés de la Salle des fêtes leur sont réservés.

    Le 5ème arrondissement et un haut lieu du Jazz à Paris et dans le monde : les concerts du "Petit Journal" ou du "Caveau de la Huchette" sont très réputés (on y écouta à l'époque Sydney Bechet ou Claude Luter)...

    Aujourd'hui, le premier ensemble à se produire s'appelle "Clarinet Unlimited" : deux clarinettes complices jouent avec fougue et lyrisme les chefs-d'oeuvre du jazz immortalisés par Sidney Bechet, Louis Armstrong, Benny Goodman et Duke Ellington.

    Avec

    Michel Mardiguian, clarinette et leader
    Dominique Bertrand, clarinette
    Laurent Bajata, guitare
    Jean-Pierre Rebillard, contrebasse
    et Sylvain Glevarec, batterie

    Désolée pour la qualité de l'image, nous étions un peu loin de la scène...

    Le deuxième ensemble s'appelle "Jelly Bump" : deux générations de musiciens chevronnés font bouillonner un jazz vivant, un son authentique inspiré des années 20 et 30 tout en créant la surprise.

    Avec

    Emmanuel Hussenot, sax alto, flûte à bec, vocal et direction musicale
    Philippe Audibert, clarinette et saxophone
    Félix Hunot, banjo
    Patrick Perrin, soubassophone
    Romain Ponard, percussions, washboard, claviers, vocal

    "Anthracite Jazz Band", c'est le nom du troisième ensemble : il s'agit d'une formation de jazz New Orleans créée en 1980 par Georges Martin, clarinettiste, avec pour objectif de participer à des festivals de jazz. Le groupe décroche en 1993 le Sidney d'or à Saint-Raphaël. Le groupe va évoluer sous la houlette de Lou Lauprète, emblématique pianiste, fidèle disciple du jazz des années 20 dont il est contemporain : mais oui, le groupe nous a dit qu'il allait sur ses 100 ans !

    Avec

    Michel Maitrehenry, trompette
    Rodolphe Campomizzi, trombonne
    Patrice Lamblin, saxophone
    Pierre Cheteau, contrebasse
    Yves Dechaume, banjo
    Lou Lauprète, piano
    Michel Richard, batterie et washboard

    J'ai adoré !

    Le quatrième groupe à se produire s'appelle "Les cinqopathes" : il s'agit de musiciens originaires de Provence qui ont adapté pour leur quintet les arrangements d'orchestres de danse swing des années 20 et 30 totalement méconnus. L'originalité de leur répertoire fait qu'ils sont invités dans les grands festivals de jazz classique en Europe.

    Avec

    Jacques Boulan, cornet et vocal
    Guy Champême aux anches
    Tony Baldwin au piano
    Jean-Pierre Dubois, banjo
    Guy Mornand, contrebasse

    Ce que j'aime beaucoup dans ces groupes de jazz, c'est que les musiciens ont toujours l'air de prendre énormément de plaisir à jouer, s'accordant même des pauses "papotage" pour laisser la vedette à un collègue. En somme, je crois qu'ils n'ont jamais la sensation de travailler, en tout cas, c'est ce qu'on ressent...

    Un aperçu de l'ambiance à la Mairie ce soir là

    Nous nous sommes arrêtées là (il restait encore deux formations : "Little Fats" et "Jean-Paul Amouroux"), non pas par lassitude mais parce que l'heure tournait et qu'il ne fallait pas rater le dernier métro ! Comme vous pouvez le constater, la salle était encore bien remplie.

    Le 31ème et dernier Jazz Band Ball à la Mairie du Vème

    Une soirée épatante


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  • Ce mercredi, je suis allée à une représentation de "Madame Butterfly", l'opéra de Giacomo Puccini, à l'Opéra Bastille. Cette année, j'ai en effet pris un abonnement avec deux amies parisiennes elles aussi. C'est Brigitte (sur la photo ci-dessous) qui s'est très gentiment proposée de retenir ces places pour nous tous et je l'en remercie car c'est un travail à plein temps... Elle est venue avec son mari. Il devait aussi y avoir ma grande copine Marie-France avec laquelle je vais à la chorale le jeudi maintenant mais, enrhumée, elle a dû céder sa place à une amie... Nous avons pris un abonnement de quatre spectacles, il en reste encore trois heureusement auxquels j'espère qu'elle pourra assister ! 

    Madame Butterfly à l'Opéra Bastille

    Je ne suis allée jusqu'ici que deux fois à l'Opéra Bastille : la première fois c'était pour voir "La belle au bois dormant" avec Philippe et Arlette (nous venions juste d'emménager rue de Tolbiac, cela remonte à 1999...) et la seconde fois c'était pour voir "L'amour des trois oranges" de Prokofiev, une place qu'Arlette m'avait offert en 2012 pour mon anniversaire : un beau cadeau.

    Comme on dit : jamais deux sans trois !

    Pour écrire "Madame Chrysanthème", Pierre Loti a puisé dans les souvenirs de son propre voyage au Japon entrepris en 1885. Pour composer Madama Butterfly, Giacomo Puccini s’est inspiré, quant à lui, des mélodies populaires et des sonorités des voix nippones. Mais dans la littérature comme dans la musique, l’héroïne reste la même : Kiku‑san ou Cio-Cio‑san, une jeune geisha trahie par son mari occidental, symbole de la rencontre entre deux mondes étrangers. La mise en scène épurée de Robert Wilson épouse à merveille l’intensité dramatique et la violence sous-jacente de cette tragédie imprégnée de japonisme.

    Le rôle de Cio Cio San, l'héroïne principale, était tenu par Anna Maria Martinez. Je ne suis pas spécialisée dans le chant lyrique : c'était donc une découverte, agréable. Elle a été très applaudie.

    L'intrigue est faite pour émouvoir et la musique de Puccini absolument magnifique : on en a des frissons tellement c'est beau ! Côté décor, il était absolument minimaliste, comme on peut s'y attendre du Japon (la mise en scène était de Robert Wilson, un metteur en scène et plasticien américain ).

    Par contre, nous étions placées - avec des places à 35 euros tout de même -, l'opéra reste un luxe..., au dernier rang du deuxième et dernier balcon et de là les sous-titres sont difficilement lisibles. J'avais apporté une paire de jumelles de théâtre heureusement, ce qui nous a permis de voir d'un peu plus près les visages des artistes. Côté acoustique, c'était parfait.

    Les salutations des chanteurs à l'issue du spectacle

    Malheureusement, mon téléphone ne fait pas "jumelles" !

    Madame Butterfly à l'Opéra Bastille

    Une belle soirée tout de même : sympa de sortir entre copines !


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