• L'homme aux deux casquettes

    Ce jeudi 14 décembre, notre chef de chœur, Sigismond, nous a donné congé de notre répétition hebdomadaire : ce soir là, il se produisait en effet avec ses jeunes élèves en compagnie de ses collègues du Conservatoire du 12e arrondissement dans lequel il enseigne également à l'occasion d'un concert de Noël. Ca le change de notre chorale majoritairement constituée de seniors !

    Le concert avait lieu en l'église Notre-Dame-des Blancs Manteaux dans le Marais où je me suis rendue en compagnie de mon amie Brigitte, elle aussi fan de belle musique. Nous avons eu du mal à trouver une chaise vide tant l'église était déjà remplie une demi-heure avant le début du concert !

    Les Serfs de Marie, des moines qui suivent la Règle de saint Augustin, s'établissent à Marseille en 1223. Sur leur habit, ils portent un manteau blanc. Connaissant les libéralités du roi saint Louis pour les religieux, ils s'installent à Paris en 1258, après avoir obtenu des Chevaliers du Temple, par l'entremise du roi, un large terrain de l'autre côté du mur d'enceinte. Leur monastère va s'élever le long de la rue de la Petite-Parcheminerie, actuelle rue des Blancs-Manteaux. Son existence sera courte. En 1274, le IIe Concile de Lyon dissout vingt-deux groupes religieux, dont les Serfs de Marie. Plus tard ce seront des Bénédictins qui s'y installeront et, malgré leur manteau noir, le nom des "Blancs Manteaux" va rester.

    ☻ Concert de Noël du Conservatoire du 12e arrondissement

    Le chœur

    ☻ Concert de Noël du Conservatoire du 12e arrondissement

    La chair baroque

    ☻ Concert de Noël du Conservatoire du 12e arrondissement

    J'ai enregistré Sigismond pendant qu'il dirigeait le Gaudeamus Hodie (chant scout) de Rainer Butz avec ses petits élèves de Choeur préparatoire 2e cycle.

     

    Puis, il a laissé la place au Chœur confirmé 1er cycle sous la direction de France de la Hamelinaye qui a interprété avec ses jeunes élèves un extrait de la Messe des Pêcheurs de Villerville.

    Il s'agit d'une messe brève pour chœur de femmes, écrite en août 1561 par Gabriel Fauré et André Messager qui étaient en villégiature à Villerville chez des amis communs. Cette œuvre a été écrite primitivement pour qu'elle soit chantée par les dames du village et les jeunes filles qui s'y trouvaient en vacances, au profit de l'association des pêcheurs locaux.

    Tandis que Messager écrivait le Kyrie et le O Salutaris, Fauré se chargeait du Gloria, du Sanctus et de l'Agnus Dei.

    Voici le Gloria

    Puis c'est au tour du Chœur confirmé 2e cycle d'intervenir sous la direction de Jérôme Polack. Nous avons entendu successivement le Kyrie et le Sanctus de la même Messe des Pêcheurs de Villerville puis un Noël ukrainien de Mykola Leontovytch que voici ci-dessous.

    -

    Par le Chœur de jeunes hommes également dirigé par Jérôme Polack, voici Joshua fit the battle of Jericho, un classique de jazz spiritual des chorales.

    Cette chanson est composée au XIXe siècle aux Etats-Unis, sur le thème biblique (negro spiritual a été remplacé par jazz spiritual...) de la conquête de la ville de Jéricho du pays de Canaan (en actuelle Palestine) par Josué (un des chefs des tribus d'Israël, disciple de Moïse).

    « Josué a combattu la bataille de Jéricho, Jéricho, Jéricho, Josué a combattu la bataille de Jéricho, et les murs se sont effondrés... ».

     

    Après le Notre-Père de Maurice Duruflé, j'ai enregistré Douce Nuit, Sainte Nuit de Franz Xaver Gruber, une chanson inscrite en 2011 au patrimoine culturel immatériel reconnu par l'UNESCO. C'est Jérôme Polack qui est encore à la direction.

    Les enfants avaient pour l'occasion été répartis dans toute l'église.

    Brigitte et moi nous sommes régalées toute la soirée de belle musique...

     


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  • Ce matin, nous sommes allés nous promener dans le deuxième arrondissement afin de visiter la Bibliothèque nationale, celle du site Richelieu, située sur les lieux de l'ancien Palais que le principal ministre de Louis XIII puis de Louis XIV, le Cardinal Mazarin, fit édifier ici pour abriter sa collection d'œuvres d'art et sa bibliothèque.

    Moi qui suis parisienne de naissance, je n'y étais jamais allée ! Il faut dire que pour visiter tout ce qu'il y a à Paris, il faut plus d'une vie, non ?

    Le Palais Mazarin sur une carte du XVIIe siècle : il fait un quadrilatère, enserré entre les rues Vivienne, des Petits Champs, Richelieu et Colbert.

    Visite non guidée de la Bibliothèque nationale de France (site Richelieu)

    Créé en 1839, le square Louvois se trouve juste en face de l'entrée de la bibliothèque du côté de la rue de Richelieu. Il occupe l'emplacement de la huitième salle d'opéra de Paris construite en 1792 pour la Montansier. Elle sera l'Opéra de Paris de 1794 à 1820. La flûte enchantée de Mozart y fut créée et en 1820, le duc de Berry, prétendant au trône de France, y fut assassiné à la sortie d'un spectacle.

    Au centre du square une jolie fontaine composée de sculptures allégoriques représentant quatre grands fleuves français : la Seine, la Garonne, la Loire et la Saône.

    Visite non guidée de la Bibliothèque nationale de France (site Richelieu)

    Dans la partie basse, des angelots chevauchent des poissons en s'enroulant dans leur queue tandis que des mascarons tirent la langue : en fait, ce sont eux qui crachent de l'eau quand la fontaine est en activité d'où la nécessité de la langue.

    Visite non guidée de la Bibliothèque nationale de France (site Richelieu)

    La Seine

    Visite non guidée de la Bibliothèque nationale de France (site Richelieu)

    La bibliothèque a été fermée pendant douze ans pour travaux de rénovation et c'est donc un bâtiment "flambant neuf" que nous nous apprêtons à visiter.

    Nous entrons par la rue de Richelieu qui donne accès à cette cour.

    Visite non guidée de la Bibliothèque nationale de France (site Richelieu)

    La Gravure par Jean-Baptiste Hugues (1891)

    Visite non guidée de la Bibliothèque nationale de France (site Richelieu)

    Visite non guidée de la Bibliothèque nationale de France (site Richelieu)

     Dans le hall d'entrée, un lustre assez impressionnant

    Visite non guidée de la Bibliothèque nationale de France (site Richelieu)

    Et un coin boissons

    Visite non guidée de la Bibliothèque nationale de France (site Richelieu)

    Le hall Labrouste

    Dallage du sol en marbre clair, revêtements en pierre dure des murs et bas-reliefs incrustés de disques en marbre poli : son esthétique fait écho aux vestiges de Pompéi et aux tombeaux étrusques.

    Visite non guidée de la Bibliothèque nationale de France (site Richelieu)

    Visite non guidée de la Bibliothèque nationale de France (site Richelieu)

    Comme son nom l'indique, le hall Labrouste donne accès à la salle du même nom qui abrite l'INHA (l'Institut national d'Histoire de l'Art).

    Visite non guidée de la Bibliothèque nationale de France (site Richelieu)

    En 1861 débutent les travaux de construction de la salle de travail, appelée aujourd'hui salle Labrouste, qui n'est inaugurée qu'en 1868.

    La capacité de la salle est d'environ 400 personnes, 344 places assises et 70 places debout. Au sol, des grilles d'aération font parvenir le chauffage dans la salle, permettant aux lecteurs de ne pas se refroidir (Henri Labrouste savait qu'on se refroidit d'abord par les pieds...).

    Visite non guidée de la Bibliothèque nationale de France (site Richelieu)

    Labrouste s'inspire des coupoles byzantines pour réaliser le plafond, conférant à la salle des allures assumées de sanctuaire. L'architecte exploite les possibilités du métal, un matériau qu'il a déjà utilisé avec brio à la Bibliothèque Sainte-Geneviève, et utilise le verre pour les coupoles afin d'inonder l'espace de lumière. Il fait également le choix de décors de faïence, plus coûteux mais plus durables que le plâtre et ayant l'avantage de refléter la clarté.

    Visite non guidée de la Bibliothèque nationale de France (site Richelieu) 

    En 1864 Labrouste confie les peintures des grandes arcatures à Alexandre Desgoffe, élève d'Ingres et grand paysagiste.

    Visite non guidée de la Bibliothèque nationale de France (site Richelieu)

    Si vous regardez bien cette photo, vous y verrez un petit écureuil : Henri Labrouste voulait que les lecteurs aient l'impression d'être dans la nature.

     

    Visite non guidée de la Bibliothèque nationale de France (site Richelieu)

    La sculpture des deux cariatides est l'œuvre de jean-Joseph Perraud.

    Visite non guidée de la Bibliothèque nationale de France (site Richelieu)

    Les médaillons des grands personnages des lettres et des arts sont réalisés entre 1865 et 1866 par divers artistes, dont Eugène André Oudiné, Hyacinthe Phileas Sabre, Louis Charles Janson, Hubert Lavigne et Théodore Charles Gruyère.

    Voici celui représentant Cervantès

    Visite non guidée de la Bibliothèque nationale de France (site Richelieu)

    Le grand escalier d'honneur créé par Jean-Louis Pascal, élève d'Henri Labrouste et prix de Rome d'architecture, a été remplacé par un escalier à vis moderne, une création de l'agence Bruno Gaudin et Virginie Brégal. (Image JPD)

    Visite non guidée de la Bibliothèque nationale de France (site Richelieu)

    Ceci n'a pas plu à tout le monde visiblement si j'en crois les critiques sur le net. Il faut dire que l'ancien escalier était classé Monument Historique depuis 1983 seulement.

    Visite non guidée de la Bibliothèque nationale de France (site Richelieu)

    Je l'ai trouvé sympa car j'aime le mélange des styles.

    Visite non guidée de la Bibliothèque nationale de France (site Richelieu)

     Côté rue Vivienne, le jardin actuel se trouve à l'endroit de celui de Mazarin. Il a été aménagé entièrement de 2021 à 2022. En écho aux collections dans la bibliothèque, on y trouve de nombreuses plantes intervenant dans la fabrication des supports d'écriture et d'impression : papyrus, mûrier à papier, bambou, bouleau à papier etc.

    Visite non guidée de la Bibliothèque nationale de France (site Richelieu)

    Nous changeons maintenant de salle pour visiter la salle Ovale destinée à la lecture du grand public et accessible sans abonnement.

    Visite non guidée de la Bibliothèque nationale de France (site Richelieu)

    Surnommée le "Paradis ovale", la salle a été conçue par l'architecte Jean-Louis Pascal et son successeur Alfred Recoura entre 1897 et 1935.

    Elle est éclairée par une verrière centrale de forme ovale et par seize petits oculi vitrés de forme ronde, le tout à dix-huit mètres de hauteur.

    Visite non guidée de la Bibliothèque nationale de France (site Richelieu)

    Elle impressionne par ses dimensions : 43,70 mètres sur 32,80 mètres, et 18 mètres de hauteur. Elle fut ouverte aux lecteurs en mai 1935, pour la consultation des périodiques (que l'on peut désormais consulter à la Bibliothèque Mitterand). Elle est désormais une salle de lecture en accès libre et gratuit.

    Sur ses parois, trois étages de rayonnages contenant 24.000 livres et 8.000 Bandes Dessinées et romans graphiques.

    Visite non guidée de la Bibliothèque nationale de France (site Richelieu)

    Visite non guidée de la Bibliothèque nationale de France (site Richelieu)

    Au pied des seize double-colonnes en fonte qui scandent le pourtour de la salle, un calorifère, poêle en fonte de près d'une tonne, est raccordé au système de chauffage-climatisation.

    Visite non guidée de la Bibliothèque nationale de France (site Richelieu)

    Une allée circule tout autour de la salle donnant accès aux livres classés par genre.

    Visite non guidée de la Bibliothèque nationale de France (site Richelieu)

     Tout autour de la salle, le visiteur peut découvrir l'histoire de la BnF, de ses collections et de ses métiers grâce à des bornes interactives.

    Visite non guidée de la Bibliothèque nationale de France (site Richelieu)

    Une première approche qui met l'eau à la bouche.

    Il nous reste à visiter le musée : ce sera pour une autre fois. 


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  •  Grâce à la médiathèque numérique de Dijon, j'ai regardé cette semaine un film qui m'a emballée : Cessez-le-feu d'Emmanuel Courcol, un réalisateur que je découvre avec bonheur.

    Cessez-le-feu

    C'est pour rendre hommage à son grand-père que le scénariste, dont c'est le premier long-métrage, a eu le désir d'aborder cette période historique.

    Emmanuel Courcol jette un regard tendre et cruel sur les traumatismes psychologiques liés à la Grande Guerre, un sujet peu traité jusqu'alors.

    .Nul n'est besoin de vanter le talent de Romain Duris (dont je suis fan) qui campe ici le personnage de Georges, un capitaine commandant une unité. Les premières images du film sont effroyables : filmées depuis une grue, elles montrent l'horreur des tranchées dans lesquelles les soldats servent de chair à canon. C'est là que meurt sous ses yeux son frère Jean dont on ne retrouvera jamais le corps déchiqueté.

    Et puis il y a Marcel, admirablement joué par Grégory Gadebois, cet autre frère rendu mutique par l'horreur de ce qu'il a vécu.

    Nous retrouvons Georges et Marcel quelques années plus tard, en 1923, chez leur mère, dans une campagne paisible en apparence. Marcel y suit avec application les cours de langue des signes prodigués par Hélène (Céline Sallette) à la demande de sa mère. Georges, toujours tourné vers sa propre souffrance psychologique, entretiendra avec celle-ci une relation amoureuse mais tourmentée. Et puis il y a Madeleine, la fiancée de Marcel, touchante, courageuse, et bienveillante : le rôle est tenu par la merveilleuse Julie-Marie Parmentier dont le jeu est tout en subtilité.

    Allez, on regarde la bande-annonce !

    Merci la médiathèque de Dijon !


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  • Ce mardi matin, nous avions réservé une visite guidée du "Musée de la Libération de Paris - musée du Général Leclerc - musée Jean Moulin" auprès de la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13ème (SHA 13) à laquelle nous adhérons depuis l'année dernière.

    Après quatre années de chantier, le musée a ouvert ses portes au public à l’occasion d’une date symbolique : le 25 août 2019, pour le 75e anniversaire de la Libération de la capitale.

    Celui-ci est installé dans l'un des pavillons Ledoux de la Barrière d'Enfer (ancienne barrière des Fermiers Généraux), située place Denfert-Rochereau, l'autre pavillon étant occupé par les Catacombes de Paris. Le mur des Fermiers Généraux, érigé en 1785 pour contrôler l'entrée des marchandises frappées de taxes dans la capitale, était percé de plus de 50 entrées associées chacune à un bureau d'octroi où logeaient les contrôleurs de la Ferme. Celles-ci sont les deux seules qui subsistent dans le XIVe arrondissement, les autres étant respectivement au Parc Monceau et sur la Place de la Nation, n'est-ce pas ma copine...

    Gravure ancienne de la barrière d'Enfer

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Vue actuelle des pavillons Ledoux construits au XVIIIe siècle par Claude-Nicolas Ledoux, architecte

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Le musée se situe au 4 avenue du Colonel Henri Rol-Tanguy, résistant connu pour avoir mené la libération de Paris de l'intérieur avant l'arrivée de la deuxième DB du Général Leclerc. Philippe de Hautecloque, le voici justement en photo à côté de Jean Moulin sur la porte d'entrée du musée.

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Le parcours de visite, chronologique, correspond à l'action de Jean Moulin et de Philippe de Hauteclocque dans la France de l'entre-deux-guerres, la débâcle de juin 1940 durant l'Occupation, dans la Résistance intérieure et pendant les combats jusqu'à la libération du territoire dont Paris est resté le plus fort symbole.

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Philippe de Hauteclocque est né le 22 novembre 1902 au château familial de Belloy, près d'Amiens. Son milieu est celui de l'aristocratie terrienne de Picardie, antirépublicain et éminent patriote. Son père s'engage lors de la Première Guerre mondiale. Elevé dans la tradition catholique, il fait de brillantes études. Il est reçu à l'Ecole militaire de Saint-Cyr et et sort major de l'Ecole de cavalerie de Saumur. Il se marie en 1925 et fonde une famille. Il connaît le baptême du feu dans l'Atlas marocain entre 1926 et 1933. Energique et exigeant, le lieutenant conjugue sa foi profonde, sa vie de famille et son désir impatient de combattre. Il est politiquement proche des idées de l'Action française (mouvement d'extrême droite) dont il s'éloigne dès 1930. Il n'ignore pas les dangers du national-socialisme en Allemagne grâce à un cousin journaliste.

    Il devient instructeur à Saint-Cyr. Pour obtenir un poste de commandement de haut niveau, il passe le concours de l'Ecole supérieure de guerre en 1938. A l'été 1939, il vient de terminer brillamment sa première année de formation, sortant major de sa promotion.

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Jean Pierre Moulin est né le 20 juin 1899 à Béziers d'un père, Antoine-Emile Moulin professeur d'histoire et géographie au collège Henri IV et de Blanche Elisabeth Pègue. Il est baptisé quelques mois plus tard à Andiol dans les Bouches-du-Rhône et passe une enfance paisible en compagnie de sa sœur Laure et de son frère Joseph (qui décède en 1907). Il s'adonne à sa passion pour le dessin où il excelle au point de pouvoir vendre dessins, aquarelles ou caricatures à des journaux. Au lycée Henri IV, il est un élève moyen qui fait preuve d'un talent particulier pour la caricature et les belles lettres.

    Au musée, on peut voir une lettre qu'il a adressée au Père Noël en 1905 alors qu'il avait dans les 6-7 ans, bourrée de fautes !

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Dans cette autre vitrine, sa boîte de pastels de la marque Lefranc

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Jean Moulin fera  néanmoins une brillante carrière dans l'administration devenant en janvier 1939 Préfet d'Eure-et-Loir à Chartres. Il est arrêté le 17 juin 1940 sur ordre du colonel von Thünge, commandant le régiment de la Wehrmacht qui a combattu devant Chartres, parce qu'ayant refusé de signer un protocole rédigé par les allemands (il s'agit de reconnaître faussement qu'une section de tirailleurs sénégalais de l'armée française aurait commis des atrocités envers des civils) et fait une tentative de suicide qui échoue. Il sera arrêté plus tard à Caluire-et-Cuire dans la maison du Docteur Dugoujon où doit se tenir une réunion avec sept dirigeants de la Résistance. Il meurt le 8 juillet 1943 près de Metz dans un convoi à destination de l'Allemagne - probablement des suites des tortures subies.

    Notre conférencière, Thanh Trâm Journet, nous montre l'ordre de mobilisation générale datant du 2 septembre 1939.

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Petite histoire familiale

    Mon père est mobilisé le 6 du même mois.

    Ci-dessous une photo datant de février 1940 parmi ses copains de combat

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Il sera fait prisonnier le 23 juin 1940, passera un mois au camp de Vaucouleurs, un camp de toiles, puis rejoindra le stalag XII A près de Limburg où seront retenus prisonniers jusqu'à 17.000 soldats.

    Voici sa plaque de prisonnier

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Et voici son passeport allemand : on peut dire qu'il a ici une sale tête...

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Heureusement qu'il ne sait pas qu'il n'en sortira qu'en mars 1945...

     La conférencière nous parle ensuite dans cette pièce de l'exode et cette fois-ci c'est à ma mère que cela me fait penser, elle qui est partie en voiture (elle était la seule de la famille à posséder le permis de conduire) avec sa sœur, sa mère et sa grand-mère plus les valises et les matelas sur la galerie de toit, dormant dans les granges parmi les rats, jusqu'à s'apercevoir que les allemands les avaient dépassés ! Mon grand-père était resté à la maison car il s'occupait à l'époque de l'économat de l'hôpital de Petit-Quevilly.

    Les télévisions diffusent des films d'époque.

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    ► Le 14 mai 1940, arrivée à Paris des réfugiés belges et hollandais.
    ► Le 10 juin, le gouvernement quitte Paris pour Tours.
    ► Le 14 juin, les allemands entrent dans Paris déclaré ville ouverte et le gouvernement s'installe à Bordeaux.
    ► Le 17 juin, les allemands arrivent à Chartres : tentative de suicide du préfet Moulin.

    Cette petite vidéo explique bien les choses.

    La correspondance entre la zone occupée et la zone dite libre est très surveillée. Les cartes sont préimprimées et ne laissent pas beaucoup d'espace à la poésie...

    Ici, une carte de Laure Moulin à son frère

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Philippe Pétain, qui organise la défense de Verdun pendant la Première Guerre mondiale, prend alors les commandes de la France (il devient Président du Conseil) et signe l'armistice avec Hitler le 22 juin 1940 à Rethondes.

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Le musée possède un authentique drapeau nazi, le drapeau désormais associé à tous les bâtiments officiels français.

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Hitler pose devant le monument français le plus emblématique, la Tour Eiffel. Les français sont soumis à la loi du vainqueur. Le maintien d'un gouvernement à Vichy ne les protège pas. Le Reich impose sa loi à Paris, maintien de l'ordre par la terreur, répression sanglante de la Résistance, persécution des juifs. Le gouvernement de Vichy qui a instauré un antisémitisme d'Etat, propose à l'Allemagne une politique de collaboration qui le conduit dans les faits à servir les intérêts des nazis.

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Dans ces conditions, Jean Moulin, révoqué par le gouvernement, se rend fréquemment à Paris, il peut constater que l'opinion politique est divisée. Le Maréchal Pétain inspire la confiance mais il est à Vichy. Paris devient la vitrine de la collaboration culturelle. Par idéologie ou par vénalité, des parisiens profitent de la situation. Mais la majorité de la population subit la rigueur des privations et se méfie de l'Occupant.

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Ces acteurs français partent à Berlin en mars 1942 pour le tournage du film "Premier Rendez-vous" : on reconnaît Suzy Delair (qui a dit qu'elle avait regretté de ne pas avoir été présentée à Goebbels), Danielle Darieux et Jean Cocteau.

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Soldat allemand dans un grand magasin parisien

    Le taux de change permet aux soldats allemands d'acheter à bon compte les produits français. Les parisiens sont contraints de subir la présence de l'occupant comme ici au Printemps.

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Les tickets de rationnement ont en effet fait leur apparition. Ils resteront en vigueur jusqu'en décembre 1949. Je me souviens que Maman nous en a parlé : c'est à peu près tout ce qu'on a appris de la guerre...

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Les semelles en bois ont remplacé celles en cuir qui s'usent plus vite...

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

     et les femmes habitant la ville se dessinent derrière la jambe la couture des bas qu'elles ne peuvent plus s'offrir.

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Les arrestations et les exécutions commencent.

    Ici une inscription dans la pierre : Sabitaille Setion, son épouse Ida et leurs quatre enfants (Elie 14 ans, Eliane 9 ans, Monique 6 ans et Jacqueline 4 ans) habitent rue de la Folie Méricourt dans le 11ème arrondissement. Ida et les enfants sont arrêtés le 4 novembre 1942 puis déportés de Drancy cinq jours plus tard. Ils sont tous assassinés à Auschwitz le 14 novembre 1942.

    Graffiti sur carreau de plâtre formant contre-cloison trouvé au camp de Drancy

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Golda "Olga" Bancic est née en 1912 à Kichinev en Roumanie. Son activité communiste lui vaut une peine de prison. Elle part pour la France en 1938 où elle vit rue du Château (14éme) et rue Andrieux (8ème). Elle cache des armes qu'elle apporte sur les lieux des actions des résistants communistes FTP-MOI de la région parisienne. Arrêtée le 16 novembre 1943, elle est jugée le 18 février 1944 avec des membres du groupe Manouchian. Vingt-deux hommes sont fusillés ensemble au Mont Valérien. Seule femme parmi les vingt-trois condamnés, elle est décapitée à la hache (ou guillotinée ?) à Stuttgart le 10 mai 1944.

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Jacques Bonsergent : station du métro parisien en souvenir de ce résistant fusillé par les allemands le 23 décembre 1940.

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Quant à Jean Moulin, avant de quitter Chartres en novembre 1940, il se fait établir une carte d'identité au nom de Joseph Mercier : il prépare son action clandestine.

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Il peut aussi être Jacques Martel, peintre décorateur car il se sait particulièrement surveillé pour avoir refusé, en mai 1942, un poste important proposé par Vichy. L’ancien préfet d’Eure-et-Loir imagine une couverture destinée à brouiller un peu plus les pistes : ce sera la galerie d’art Romanin, dont les portes ouvrent à Nice en février 1943 et qui, sous couvert de la vente de tableaux, lui permet de justifier ses allers-retours vers Lyon et Paris. Au quotidien, le magasin est géré par une amie de Jean Moulin, Colette Pons ; grand amateur d’art, Rex (autre pseudo de Jean Moulin) parvient à dégager du temps pour acquérir des toiles et les lui confier.

    Pendant six mois, il prend contact avec des résistants à Paris et gagne Londres le 20 octobre 1941 où il est reçu par le général de Gaulle auprès duquel il se présente comme l'émissaire des mouvements de Résistance. Le chef de la France libre en fait son représentant personnel pour la zone sud. Sa mission vise à organiser le lien entre la Résistance et Londres. Il doit convaincre les mouvements de se rapprocher et de reconnaître l'autorité du général de Gaulle. Parachuté dans la nuit du 1er au 2 janvier 1942 dans les Bouches-du-Rhône, Jean Moulin est prêt pour la mission "Rex".

    Jean Moulin s'entraîne à Ringway (près de Manchester en Angleterre) avant d'être parachuté au-dessus de la France dans la nuit du 1er au 2 janvier 1942. Il a endossé une combinaison du modèle présenté ici, munie d'un coussin pour amortir la chute.

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Voici rassemblés ici son fauteuilson cendrier (il était un grand fumeur) et un tableau de Maurice Utrillo dont il fit l'acquisition pour décorer son studio de la rue des Plantes dans le 14e arrondissement qu'il occupa de 1934 à 1940 par intermittence.

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Duplicata de la note de Utersturmführer Müller du 9 juillet 1943

    L'inconnu décédé dont la police doit faire incinérer le corps est Jean Moulin. Ses cendres sont placées dans une urne au cimetière du Père-Lachaise, sans mention de nom. Elles seront transférées en 1964 au Panthéon.

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    La visite des musées terminée (c'était un peu un survol tellement il y a de choses à voir), nous descendons dans les sous-sols à 20 mètres sous terre : 100 marches à descendre, puis à remonter... pour visiter le QG du colonel Henri Rol-Tanguy. Ce nom de Rol pris au début de l'année 1944 est un hommage à un camarade des brigades internationales, Théo Rol, parti avec lui en Espagne pour lutter conte le coup d'état fasciste de Franco en 1936 et tué dans les combats en 1938. 

    Henri Tanguy est né le 12 juin 1908 à Morlaix et mort le 8 septembre 2002 à Ivry-sur-Seine. Il est ouvrier métallurgiste dès l'âge de 14 ans (chez Talbot puis Renault) et est plusieurs fois licencié pour ses actions syndicales. Il est aussi champion cycliste mais c'est surtout un militant communiste français de la première heure. Il est membre dirigeant de la Résistance pendant la seconde guerre mondiale et installe son QG entre le 20 août et le 25 août 1945 dans les sous-sols de la place Denfert-Rochereau afin de coordonner l'action des FFI en vue de la libération de Paris.

    Il s'agit d'un abri de défense passive qui fut utilisé par une partie du personnel de la direction technique des eaux et de l'assainissement de Paris lors des alertes. Le lieu était équipé d'un système de recyclage de l'air, de toilettes, d'un central téléphonique et de bureaux. Il figure sur les cartes des allemands qui en connaissent l'existence, loin toutefois de se douter qu'il abritera une activité clandestine lors de la Libération de Paris.

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e 

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Nous circulons dans des couloirs qui se ressemblent tous et qui débouchent parfois sur des impasses... Heureusement, la sortie est fléchée !

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Voici un modèle de porte blindée sécurisant le site

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Peu de choses à voir en bas en dehors de quelques vitrines présentant des informations et du matériel pour se protéger des gaz toxiques

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Alerte aux avions ! : manuel officiel rédigé par les services de la Défense et de l'Education nationale 

    L'ouvrage détaille les bonnes pratiques à mettre en œuvre en cas d'alerte.

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Reconstitution : le système de ventilation de l'abri souterrain était actionné par ces deux "vélos".

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Le central téléphonique

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

     Le bureau du Colonel Rol-Tanguy

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Il s'agit de tenir la rue face à 6000 soldats allemands restés dans Paris jusqu'à l'arrivée des alliés...

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Les parisiens édifient des barricades dans la capitale sur l'appel du colonel Tanguy.

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

     Le 26 août 1944, le général de Gaulle défile depuis l'arc de triomphe en direction de Notre-Dame pour assister à un office religieux dans Paris libéré.

    Evidemment, je fais ici un raccourci...

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Une fois remontés, nous découvrons un très joli espace décoré aux couleurs du drapeau français.

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    L'espace est équipé de bancs depuis lesquels on peut continuer à s'instruire...

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Il me faudra y retourner tranquillement (l'entrée est gratuite puisqu'il s'agit d'un musée de la ville de Paris).

    J'ai besoin de revoir pas mal de choses. 


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  • Aujourd'hui, Anne-Marie Guérin nous proposait, dans le cadre de ses "Petites promenades dans Paris" à Générations 13, une visite guidée de la Cathédrale russe orthodoxe Alexandre Nevsky située au 12 rue Daru dans le 8ème arrondissement, tout près du parc Monceau.

    Celle-ci est enserrée entre deux pavillons mansardés d'époque XIXe siècle dans lesquels est logé le personnel clérical.

    Visite guidée de la Cathédrale Alexandre Nevsky avec Générations 13

    Aujourd'hui, le temps est bouché et il fait frisquet : on n'est plus habitués ! Nous attendons cependant dehors jusqu'à l'ouverture de l'église à partir de 15h (et ceci jusqu'à 18h), admirant les tours et leurs bulbes dorés.

    Je n'ai pas retenu le nom de la conférencière mais celle-ci était très intéressante. N'ayant pris que des photos (pas de notes), je ne transcrirai ici que ce qui m'en reste à ce jour, aidée par internet. Certaines personnes ont réussi je crois à faire les deux. Moi, je n'y arrive pas. L'idéal serait de partager nos compétences !

    L’église possède une architecture hybride et est en forme de croix grecque : de style byzantin à l’intérieur mais de style moscovite à l’extérieur. Ses cinq bulbes dorés sont dotés de flèches qui s’élèvent à plus de 50 m. (le chiffre cinq est symbolique dans cette religion). La flèche centrale représente le Christ tandis que les autres représentent les quatre évangélistes.

     

    Visite guidée de la Cathédrale Alexandre Nevsky avec Générations 13

    Nous commençons la visite par la crypte qui n'est ouverte au public que durant les offices qui s'y tiennent en français.

    Visite guidée de la Cathédrale Alexandre Nevsky avec Générations 13

    Je n'ai bêtement pas pris en photo le pilier central qui partage l'église selon une croix grecque en quatre parties égales, telles que celle-ci.

    Visite guidée de la Cathédrale Alexandre Nevsky avec Générations 13

    Visite guidée de la Cathédrale Alexandre Nevsky avec Générations 13

     

    Voici mon oubli réparé grâce à cette photo gentiment prise par une participante qui me l'a envoyée.

    ☻ Visite guidée de la Cathédrale Alexandre Nevsky avec Générations 13

    La conférencière nous explique que dans la religion orthodoxe il n'y a pas de statuaire mais que les décors sont essentiellement muraux et au plafond, seule la partie basse étant laissée à nu.

    Visite guidée de la Cathédrale Alexandre Nevsky avec Générations 13

    Visite guidée de la Cathédrale Alexandre Nevsky avec Générations 13

    Sainte Geneviève, patronne de Paris, portant la bible et un cierge : le cierge est le symbole et le rappel du miracle des cierges du chemin de Saint-Denis.

    Sainte Geneviève et son groupe de vierges consacrées avaient pour habitude de se rendre de Paris à Saint-Denis pour prier sur la tombe du Saint, en partant avant l’aube et en effectuant une pause près de l’actuelle Porte de la Chapelle. Un jour qu’une tempête particulièrement violente s’était levée, le vent éteignit leurs cierges les plongeant dans la nuit noire. Revenues de leur confusion, Sainte Geneviève se mit en prières et les cierges se rallumèrent miraculeusement.

    Visite guidée de la Cathédrale Alexandre Nevsky avec Générations 13

    La conférencière nous explique ici l'histoire de la construction de la Cathédrale.

    L’apparition d’une église russe à Paris est étroitement liée, comme dans la plupart des pays, à l’échange de missions diplomatiques. Même s'il y avait depuis la venue de Pierre le Grand en 1717 une ambassade russe à Paris, il n'y avait néanmoins pas d'église, en tout cas pas assez grande.

    Paris avait ceci de particulier qu’une grande colonie orthodoxe y était présente, composée de russes mais aussi d’autres nationalités. Après la révolution de 1917, on peut estimer à plusieurs millions le nombre de russes disséminés dans toute l'Europe.

    A partir de 1847, le père Joseph Vassilieff, recteur de l’église russe de Paris, docteur en théologie de l’Académie de St Petersbourg, consacre toute son énergie à ce projet.

    Les conditions sont peu favorables (la guerre de Crimée a lieu de 1853 à 1856) et le gouvernement russe et le St Synode refusent catégoriquement au père Vassilieff toute subvention pour la construction de l’édifice. Il va alors envisager un financement privé, une souscription. Mais il a besoin d’une autorisation pour la lancer et ce n’est qu’en 1856, après deux autres refus, qu’il obtient l’autorisation du tsar Alexandre II d’ouvrir cette souscription.

    Chacun participera à la mesure de ses moyens mais c'est le tsar Alexandre II qui financera le plus gros des travaux sur sa cassette personnelle (150.000 francs-or). En 1857 et 1858, deux parcelles attenantes sont acquises pour la construction de l’église.

    L'église est consacrée en 1861.

    Puis la conférencière nous parle en détail de l'iconostase qui sert à isoler le prêtre des fidèles et qui suit une règle très stricte dans la religion orthodoxe.

    Il est composé de plusieurs parties, trois plus précisément.

    Au centre, la porte royale permet le passage du prêtre vers le monde divin. De chaque côté, deux plus petites portes, les portes diaconales, permettent au clergé non célébrant d'accéder à l'autel.

    La conférencière nous dit que cette iconostase provient d'une autre église et c'est la raison pour laquelle il n'est pas plus grand.

    Visite guidée de la Cathédrale Alexandre Nevsky avec Générations 13

    La porte royale de la crypte

    Visite guidée de la Cathédrale Alexandre Nevsky avec Générations 13

    Dans la partie haute de la porte centrale, une représentation de l'Annonciation.

    Visite guidée de la Cathédrale Alexandre Nevsky avec Générations 13

    Dans la partie basse, les quatre évangélistes

    Visite guidée de la Cathédrale Alexandre Nevsky avec Générations 13

    De gauche à droite : Saint Paul, l'archange Gabriel et Marie portant l'enfant Jésus

    Visite guidée de la Cathédrale Alexandre Nevsky avec Générations 13

    De gauche à droite : le Christ bénissant, Saint Jean-Baptiste et Saint Etienne

    Visite guidée de la Cathédrale Alexandre Nevsky avec Générations 13

    Devant l'iconostase des portoirs à icônes : celle-ci représente une Vierge à l'Enfant "qui guide" nous explique notre conférencière.

    Visite guidée de la Cathédrale Alexandre Nevsky avec Générations 13 

    Avant de quitter la crypte, un coup d'œil sur l'icône de la Vierge à l'Enfant située à l'entrée.

    Visite guidée de la Cathédrale Alexandre Nevsky avec Générations 13

    La conférencière nous explique qu'il s'agit ici d'une Vierge "orante", l'une des trois représentations de la Vierge à l'Enfant dans la religion orthodoxe. Elle porte l'enfant en son sein. 

    Visite guidée de la Cathédrale Alexandre Nevsky avec Générations 13

    On s'arrête dans le vestibule d'entrée pour le prendre en photo.

    Visite guidée de la Cathédrale Alexandre Nevsky avec Générations 13

    On y voit une très jolie fresque présentée sur un fond de feuillages tourbillonnant du plus bel effet. 

    Visite guidée de la Cathédrale Alexandre Nevsky avec Générations 13 

    Nous rejoignons l'église principale où la visite se poursuit.

    Visite guidée de la Cathédrale Alexandre Nevsky avec Générations 13

    En entrant à l'intérieur on est frappé par l'abondance des décors dorés. (photo Jean-Claude Lafarge)

     Visite guidée de la Cathédrale Alexandre Nevsky avec Générations 13

    Mais aussi par la hauteur de la coupole décorée d'une fresque représentant le Christ. Mais si, ouvrez l'œil : on le devine ouvrant les bras pour accueillir ses ouailles. Il me semble que la conférencière avait parlé de séraphins mais je n'en suis plus sûre...

    Visite guidée de la Cathédrale Alexandre Nevsky avec Générations 13

    Sur le net, la photo est meilleure mais minuscule.

    Visite guidée de la Cathédrale Alexandre Nevsky avec Générations 13

    Dans la partie haute de la Cathédrale, une représentation de La Cène.

    Visite guidée de la Cathédrale Alexandre Nevsky avec Générations 13

    Tournons nous maintenant vers l'iconostase qui est ici dans une version plus complète, c'est-à-dire à deux étages. Vous apercevez sur la porte royale ici encore l'Annonciation en haut et les quatre évangélistes en bas.

    Dans la partie basse, sur les portes diaconales, le Christ, à droite, voisine l'archange Saint Michel et Saint Alexandre Nevsky, patron de l'église. La Vierge, à gauche, voisine Saint Etienne portant une pierre attribut de son martyre, et Saint Nicolas.

    Le niveau supérieur est consacré, autour de l’icône de la Trinité, aux rois et prophètes de l’Ancien Testament à gauche et à des saints du Nouveau Testament à droite.

    Visite guidée de la Cathédrale Alexandre Nevsky avec Générations 13

    Une récente restauration datant de 2014-2015 me permet de vous montrer cette Vierge "de tendresse" (la troisième représentation de la Vierge dans l'église orthodoxe) dans toute sa splendeur. (photo cathédrale-orthodoxe.com)

    Y'a pas photo non ?

    Visite guidée de la Cathédrale Alexandre Nevsky avec Générations 13

    Deux autres Vierges à l'Enfant dans la Cathédrale : celle-ci, "de tendresse", si mes souvenirs sont bons a été volée pendant les campagnes napoléoniennes et a été retrouvée par miracle, c'est le cas de le dire, dans le château de Chenonceau quand la famille des chocolats Menier en fit l'acquisition.

    Il aurait été dommage qu'elle ne trouve pas sa place ici.

    Désolée pour la mauvais qualité de la photo mais l'église est sombre.

    Visite guidée de la Cathédrale Alexandre Nevsky avec Générations 13

    Et cette autre "qui guide", dans une posture plus solennelle.

    Visite guidée de la Cathédrale Alexandre Nevsky avec Générations 13

    Les personnalités qui sont venues à la Cathédrale :

    Le tsar Nicolas II et son épouse, Alexandra en 1896.

    Pablo Picasso y épouse la danseuse Olga Khokhlova en 1918.

    Henri Troyat s'y marie en 1938.

    Macha Meryl et Michel Legrand s'y marient en 2014.

    Gérard Depardieu s'y fait baptiser en 2020.

    Pour "vivre" une messe orthodoxe à la Cathédrale, regardez cette vidéo tournée pendant un office. Vous y entendrez le chœur (dans l'église orthodoxe la seule musique est celle des voix humaines).

    Ici se termine cette visite qui m'a bien intéressée.


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