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Visite de l'Espace Renoir à Essoyes
Samedi dernier nous sommes allés visiter l'Espace Renoir à Essoyes. Nous l'avions déjà vu à deux reprises les années précédentes mais la grande nouveauté de l'année c'est qu'on visite maintenant la maison que Renoir habita avec sa femme Aline.
C'est en 1885 (Renoir a alors 44 ans) qu'Aline Charigot, d'abord modèle puis épouse du peintre, entraîne son mari à Essoyes, sa ville natale. Ils y passeront tous les étés en famille.
L'espace muséal est abrité dans les anciennes écuries du château Hériot (devenu école du village).
Je vous renvoie ICI à mon précédent article pour la visite de cet espace.
L'Ource à Essoyes
Montée vers l'église : nous sommes avec Michèle et Martine.
Devant la maison natale de la belle Gabrielle, le modèle préféré du peintre et la nounou de Jean
La maison et l'atelier de Renoir se trouvent au bout de cette jolie allée de verdure.
L'atelier de Renoir, à l'écart de la maison d'habitation
Au rez-de-chaussée, la chaise roulante du peintre, handicapé en fin de vie par une polyarthrite rhumatoïde.
Au premier étage, l'atelier proprement dit avec... fort peu de choses en fait
Au bout de cette allée, la maison des Renoir : au premier plan, les toilettes au fond du jardin...
Sur la terrasse, des chaises longues de l'époque, un jeu de quilles. Le ton est donné : nous allons visiter une maison dont le propriétaire semble toujours devenir de quitter les lieux...
Jeux d'antan
Le salon-atelier : il y règne un désordre très organisé.
Monsieur Renoir : vous avez oublié vos pinceaux...
Jean, il faudra tout de même penser à ranger tes jouets !
La pièce voisine est la salle d'exposition : on y trouve des originaux tel ce buste d'Aline Charigot,
Ce portrait intitulé Jeune femme au miroir datant de 1915,
et une vue d'un pont
Toujours au rez-de-chaussée, la cuisine
Le buffet-vaisselier a appartenu à la famille Renoir ainsi que la table ; les autres meubles ont été chinés ou récoltés auprès des habitants du village.
Aline a appris à lire, à écrire et à compter (ce qui n'est pas si fréquent à l'époque) mais elle préfère briller par la qualité de ses repas plutôt que de parler de ce qu'elle ne connait pas. C'est une cuisinière hors pair : ses talents ont séduit à Paris des intellectuels comme Stéphane Mallarmé, Emile Zola, Paul Verlaine...
Renoir aime les larges miches de pain, le beurre blanc non jauni au safran comme c'est la mode à Paris, les pois et les petites pommes de vigne, le vin local qui n'est pas coupé avec de l'eau. Il le boit dans des verres ordinaires, surtout pas en cristal, et parfaitement essuyés avec des torchons en lin qui, contrairement au coton, ne laissent pas de poussière blanche sur les verres.
Le grand escalier dessert les chambres des Renoir, au premier étage. Le deuxième niveau où logeaient les domestiques - mais aussi les modèles, les invités - et même Pierre, le fils aîné des Renoir, n'est pas ouvert au public.
Handicapé depuis 1902, le peintre a de plus en plus de mal à se mouvoir : "Nous l'asseyions dans la chaise à porteurs", explique Jean Renoir. C'était un fauteuil en osier aux flancs duquel on avait fixé deux bambous. Pour descendre l'escalier, la grande Louise se mettait devant et l'infirmière derrière. Pour monter, elles échangeaient leurs places.
Renoir a peint la maison en 1903 et en 1906 : on y voit bien la tourelle renfermant l'escalier.
La chambre d'Aline (antichambre)
Elle est raffinée, avec une coiffeuse et du matériel d'écriture, mais sans luxe superflu. Aline respecte le goût de l'authenticité de son mari et, si elle aime les belles maisons, elle refuse le "toc".
Des bribes de galon et de papier peint ont été retrouvées dans cette chambre. Il n'a pas été possible d'authentifier le motif exact du papier-peint mais il a été refait à la planche dans le même ton.
La baignoire en zinc a appartenu à la famille Renoir.
La chambre des enfants
La collection de pierres des enfants...
La chambre de Renoir
"Je trouvais toujours ses fenêtres grandes ouvertes", raconte Jean Renoir en parlant de cette chambre et du moment où il était autorisé à y pénétrer, seulement quand son père était habillé.
Baignée de lumière dès les premiers rayons du soleil, la chambre est à l'image du peintre : douce et chaleureuse. Renoir se contente du strict nécessaire, de meubles en bois brut et de bons draps de lit, le tout sans prétention et sans ornements superflus.
Le lit est celui de Renoir.
Le chauffe-bain, la bassine plate et son tub sont d'origine.
Le choix du revêtement mural est inspiré par les bribes de papier-peint au motif de feuillage.
Retour vers l'atelier
Tiens... un visiteur égaré !
Pour clore cette visite, un petit tour au cimetière où le peintre, sa femme et plusieurs de leurs enfants sont enterrés. Les dépouilles de Renoir et de sa femme ont été exhumées du cimetière du château de Nice où ils avaient été enterrés : ils avaient tous les deux émis le souhait de reposer à Essoyes.
Nous y rencontrons Bernard Pharisien, petit-neveu de Gabrielle Renard, le modèle préféré du peintre, qui propose bénévolement tous les matins aux amateurs d'histoire et d'érudition une promenade dans le village durant laquelle il fait revivre le peintre et les siens (Les matinales d'Essoyes).
Au premier plan, la tombe de Renoir et au deuxième plan, celle d'Aline Charigot
Selon Bernard Pharisien, c'est pour une question d'esthétique que le peintre et sa femme n'ont pas été enterrés l'un à côté de l'autre et non pas, comme je le croyais, du fait d'une inimitié entre Renoir et sa belle-mère (celle-ci étant enterrée avec sa fille)...
Une visite très émouvante : à conseiller
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