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Visite de la ferme du Charme du Moulin avec l'OT de Châtillon-sur-Seine
Ce mardi après-midi, c'était le premier jour des "Mardis découvertes" de l'Office de Tourisme de Châtillon-sur-Seine, des visites que nous essayons de ne pas louper chaque été car elles sont toujours super intéressantes.
Au programme : la visite de la ferme du Charme du Moulin à Beauvoir-sur-Sarce (site internet ICI), près de Bragelone-Beauvoir, dans l'Aube entre Chaource et Les Riceys.
Chose extraordinaire en ce mois de juillet particulièrement moche, il ne pleut pas et nous traversons même sous un petit soleil les vignobles de Champagne qui s'étendent à perte de vue.
Voici la ferme
C'est Karine Blandin, sa propriétaire depuis 2012, qui nous accueille dans la boutique attenante à la chèvrerie. Elle y vend les produits de sa fabrication, fromages, savonnettes et safran.
Karine et Sébastien Blandin possèdent non seulement l'amour de leur métier (qu'ils exercent depuis dix ans après avoir quitté le métier d'ouvriers viticoles) mais ils ont en plus la volonté de faire partager leur vision de l'agriculture en ouvrant leur ferme aux visites des enfants des écoles et des centres de loisirs, aux associations ainsi qu'aux maisons de retraite et aux centres spécialisés. Des visites de la ferme sont aussi possibles en individuel tous les soirs entre 17h30 et 19h grâce à une visite commentée suivie d'une dégustation de fromages.
Nous passons ensuite dans l'étable où 55 chèvres alpines sont parquées sur un lit de paille renouvelé presque chaque jour.
Elles sont jolies avec leurs grandes cornes !
Karine et Sébastien Blandin ont décidé de ne pas les leur couper car le processus consiste à chauffer la corne pendant 7 secondes à 650 degrés, le temps pour la chèvre de bien souffrir. Il parait qu'on peut aussi réduire la température à un peu moins de 300 degrés mais dans ce cas là il faut chauffer pendant 3 longues minutes. Les chèvres gardent donc leurs cornes au risque de se blesser mutuellement parfois.
Comme tout bétail, elles ont une boucle dans l'oreille qui commence par le chiffre de leur naissance : ainsi, une chèvre de 2021 portera un numéro commençant par 21.
Avez-vous remarqué les pampilles de cette chèvre, juste au-dessus de son collier rouge ? On les appelle aussi pendeloques : ces excroissances sont purement décoratives, certaines chèvres en portent, d'autres non, allez savoir pourquoi ! Il paraîtrait qu'elles soient héréditaires...
Les biquettes sont très câlines, on peut les caresser sans problème. Les enfants ne sont pas les derniers à le faire...
Et Philippe non plus !
Nous ne sommes pas nombreux (deux familles avec des enfants) : peut-être la Covid fait-elle encore peur à certains ? Karine Blandin donne ici des explications aux visiteurs, dont Marie-France qui est de la balade.
C'est qu'elles sont coquines, les chevrettes, à toujours vouloir être au premier rang pour regarder le spectacle des visiteurs !
Avouez qu'elles ont une bonne bouille : on aurait presque envie d'en mettre une dans le jardin ! (et ce serait possible puisque les fermiers les vendent - au lieu de les conduire à l'abattoir - une centaine d'euros à qui veut bien les soigner...).
Philippe a bien accroché avec cette chèvre à pampille et vice versa !
Ici, c'est le coin des boucs : à droite, c'est Grenadine, le plus âgé des boucs de la ferme. On y trouve aussi quelques chevrettes.
Pour ceux-ci, nul doute : ce sont des boucs...
On les reconnaît à leur petite barbiche.
Karine et Sébastien Blandin possèdent aussi deux ânesses qui font faire des balades aux enfants venant visiter la chèvrerie.
Karine Blandin nous emmène ensuite un peu à l'écart des bâtiments de la ferme voir le pré où elle cultive ses crocus pour en tirer la substantifique moelle.
Au passage, elle nous montre les fleurs de sainfoin dont raffolent ses chèvres.
De prime abord, rien d'extraordinaire dans ce pré, sauf que sous ces herbes sauvages (Karine a pris le parti de ne pas désherber car elle récolte aussi des plantes médicinales) sont cachés 6000 bulbes qui lui fourniront à l'automne le safran qu'elle commercialise.
Le crocus-sativus se récolte en octobre et c'est l'émondage de son pistil (opération qui consiste à ne prélever que le pistil) qui lui permet de prendre de la valeur.
Dans la vidéo qui suit, Karine Blandin vous explique tout sur le safran qu'elle récolte. Vous verrez qu'il ne faut pas avoir mal aux reins quand on est producteur de safran... Avec les 6000 bulbes qu'elle a plantés il y a 10 ans environ, elle récolte 60 à 120 grammes de safran.
C'est maintenant l'heure de la traite, mais avant Sébastien Blandin leur donne à manger et..., elles aiment ça !
Puis, il les rassemble en direction de la salle de traite où une mangeoire les attend remplie de granulés. Par ailleurs, certaines ont des mamelles tellement grosses que je pense qu'elles apprécient qu'on les soulage deux fois par jour.
Il est ainsi facile de positionner le gobelet trayeur sur leurs trayons et de procéder à la traite électrique. Le flux du lait dans le tuyau - qui donne le signal de la fin de la traite - est surveillé à l'œil.
Nous nous asseyons ensuite tous autour d'une grande table car c'est l'heure de la dégustation du fromage, et des fromages, il y en a : des secs mais aussi des frais, des demi-secs, des demi-frais, des aux herbes, des à l'échalote, j'en passe et des meilleures. Là, Karine Blandin nous donne encore moult explications car elle n'est pas avare de son temps : la visite a duré 3 heures.
Le choix du Roi ! Inutile de vous dire qu'à la fin nous sommes passés par la boutique.
Après la dégustation, les achats...
Outre les fromages de chèvre, on peut acheter les fameux pistils de safran que l'on peut utiliser aussi bien dans les plats salés que dans les plats sucrés.
Il y a aussi en vente à la boutique le sirop de safran : il est élaboré à partir du safran cultivé à la ferme et de sucre blond bio, de l’eau et rien d’autre !
Mille et une utilisations du Sirop de safran
En cocktail avec du rhum ou en kir avec un vin blanc sec. En pâtisserie, en remplacement du sucre vanillé, pour la préparation des entremets, en nappage pour relever une tarte aux fruits qui sort du four, des pancakes des crêpes ou des gaufres, en coulis, sur les glaces et sorbets, le fromage frais et yaourts, avec un fromage de chèvre, c’est un vrai délice ! Côté salé, il déglacera à merveille un magret de canard ou un foie gras.
La boutique présente aussi les produits des autres artisans locaux : chaque artisan fait la promotion des produits des autres, c'est pratique !
Une très intéressante après-midi
Tags : Ferme du Charme du Moulin, Bragelone-Beaucoir, Karine et Sébastien Blandin, élevage de chèvres, safranerie
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