-
☻ Visite guidée de l'atelier de coutellerie de Montigny-sur-Aube avec l'OT de Châtillon-sur-Seine
Pour continuer notre après-midi de visites (les fameux "Mardis Découvertes" de l'Office de Tourisme de Châtillon), Nadine nous emmène maintenant à Montigny-sur-Aube, non pas pour visiter le superbe verger-potager de son château, mais pour écouter les explications d'un artisan forgeron-coutelier qui y a élu domicile depuis 2019.
Il s'agit de l'Atelier Culann tenu par Fabien Porter dont la très jolie "signature" (que l'on retrouve gravée dans les outils qu'il fabrique) se trouve sur cette carte à l'entrée de l'atelier.
"L’atelier Culann ne sort pas de nulle part. Depuis mon enfance, j’ai toujours été fasciné par la coutellerie, l’histoire et la mythologie. Pendant cette période, je me suis enrichi de lectures nombreuses et variées qui m’ont permis d’aborder un monde extrêmement vaste que je me plais encore à parcourir aujourd’hui.
Par la suite, j’ai appris tout d’abord à travailler le bois par le biais de la menuiserie, l’ébénisterie et la restauration de meuble d’art. Mon travail dans ce domaine m’a amené à réaliser des ouvrages qui nécessitaient des outils onéreux et très rarement disponibles dans les établissements pour lesquels j’œuvrais… C’est alors que je me suis mis à travailler le métal, afin de réaliser les outils nécessaire à ma pratique professionnelle. J’ai alors ajouté à mes lectures sur le versant mythologique et historique des armes, celui de la technique et de la fabrication de celles-ci."
Sur l'enclume, l'artisan nous montre un morceau d'acier tel que ceux qu'il utilise pour fabriquer ses couteaux.
Côté explications sur l'acier trempé, j'avoue que je n'ai pas vraiment capté... Retenez ceci : le but d’une trempe est de durcir l’acier en le chauffant à une température critique pour la faire chuter en le moins de temps possible. Comme ça, à l’aide d’une transformation atomique, l’acier prend une forme plus solide que sa précédente et restera coupant plus longtemps.
Quelques heures plus tard, cela peut devenir ce couteau dont le manche a été martelé pour le décorer.
ou cet élégant coupe-papier en acier torsadé...
Coût du coupe-papier : 50 euros (il y a des heures de travail pour le réaliser).
Les objets passent de main en main.
Tout ceci ponctué de moult explications du forgeron que je qualifierais volontiers de "Monsieur anecdotes" : des anecdotes, il nous en raconte à la pelle car il est féru d'histoire de façon générale, et d'histoire médiévale en particulier. Il fabrique d'ailleurs, à la demande, des outils correspondant cette époque.
Ici, il nous montre un couteau pliant fabriqué à partir d'un fer à cheval, l'occasion de nous parler de l'origine de ce porte-bonheur : la légende raconte que Saint Dunstan, un forgeron qui devint archevêque de Canterbury en 959 (là, il faut déjà y croire car ce n'est pas tous les jours qu'on voit cela !), cloua un fer sur le pied fourchu d'un diable - et non sur la patte du cheval de ce dernier. Le démon, afin d'être libéré de la douleur (ha ha ha... il y a encore ici une incohérence : depuis quand a-t-on mal en se coupant les ongles... ?), dut promettre de ne jamais entrer dans une maison protégée par un fer à cheval.
Ce n'est bien sûr qu'une légende...
Coût du couteau pliant fer à cheval : de 115 à 135 euros
Coût du Karambit double tranchant (d'origine malaisienne) : 165 euros
A la question "Comment doit-on affûter un couteau ?" Fabien Porter nous montre cet aiguiseur en nous recommandant de ne jamais l'utiliser car il n'est fabriqué que pour une seule et unique inclinaison de la lame et donc pas forcément celle de votre couteau... La bonne vieille manière, utilisée par les bouchers, est celle qui consiste à utiliser une bande de cuir ou même le rebord d'un pot de fleurs !
L'artisan nous parle aussi des matières avec lesquelles il fait les manches : ceux-ci peuvent être tout simplement en bois (parfois des bois précieux comme l'ébène) ou en cornes d'animal mais il en fabrique aussi à partir de simples chaînes de vélo !
Cette visite a duré pas loin de deux heures car Fabien Porter est tellement passionné par son métier qu'on a du mal à l'arrêter.
Vous ne voyez ici qu'un immense raccourci de tout ce que Fabien Porter nous a expliqué. Le reste, vous pourrez en prendre connaissance sur son site internet : c'est plus simple pour moi de vous en donner le lien ICI. Vous y verrez toute sa fabrication et pourrez même commander en ligne l'objet de votre choix qui sera, c'est évident, un objet entièrement fait-main.
Une belle découverte
Tags : Office de Tourisme, Châtillon-sur-Seine, Mardis Découvertes, Atelier Culann, Forge et Coutellerie, Montigny-sur-Aube
-
Commentaires