• Visite guidée du Château de Bussy-Rabutin

    Aujourd'hui, nous sommes allés avec mes cousins visiter le Château de Bussy-Rabutin, à une quarantaine de kilomètres au sud de chez nous. La route tournicotait sec pour y arriver contrairement à celle que l'on prend au départ en direction de Montbard qui, droite comme un I, fait le régal de la maréchaussée !

    Roger de Rabutin, comte de Bussy, est né il y a tout juste 400 ans , en avril 1618 au Château d'Epiry, près d'Autun. Il était lieutenant-général des armées de Louis XIV et a fait une carrière militaire importante. Par ailleurs, il était courtisan de la cour de France et également philosophe, écrivain épistolaire, pamphlétaire, satirique et libertin. Il a été élu en 1665 au 20ème fauteuil de l'Académie Française.

    Le portrait de Bussy-Rabutin et son blason familial dans la salle des Devises

    Visite guidée du Château de Bussy-Rabutin

    Ce côté littéraire lui jouera d'ailleurs un très mauvais tour puisque, suite à une orgie de Pâques - période la plus strictement consacrée à la pénitence - à laquelle il participa en 1659 et pendant laquelle il chanta des cantiques obscènes et baptisa un cochon de lait avant de le manger..., suite aussi à la parution de "L'Histoire amoureuse des Gaules" en 1665, un pamphlet qui décrivait avec insolence les mœurs galantes de la cour, il fut exilé loin de la cour pendant dix-sept ans en son château de Bussy. Il faut dire que dans cet écrit il raillait le peu de beauté de Marie Mancini dont le roi était amoureux à l'époque ainsi que plus généralement la famille royale.

    Pourtant, il n'avait pas écrit cette "Histoire" dans le but de la publier mais plutôt pour distraire sa maîtresse du moment, la marquise de Montglas, et briller auprès d'elle. Malheureusement, la cousine de cette dernière, l'intrigante marquise de la Baume, fit copier le manuscrit en Belgique et le fit diffuser en France...

    Il se brouilla aussi avec sa cousine, Marie de Rabutin-Chantal (la marquise de Sévigné) qui, étant veuve, eut l'ingratitude de ne pas lui prêter la somme d'argent qu'il lui réclamait. Il ne manqua pas alors de l'égratigner dans son "Histoire amoureuse des Gaules" en disant par exemple : "Cette belle n'est amie que jusques à la bourse"... mais cette brouille ne dura qu'un temps. Il échangea par la suite en effet une correspondance fournie avec cette dernière (ce fut grâce à lui que Madame de Sévigné fut connue de la postérité pour ses échanges épistolaires avec sa fille).

    Auteurs complices, les deux cousins inventent ensemble le "rabutinage", genre littéraire où ils rivalisent en traits d'esprit et railleries divertissantes.

    Visite guidée du Château de Bussy-Rabutin

    L'entrée dans le parc du château se fait par la droite, en passant devant le pigeonnier.

    Visite guidée du Château de Bussy-Rabutin

     Le château se mérite : on commence par à peine l'apercevoir, caché derrière ce bel arbre sûrement centenaire...

    Visite guidée du Château de Bussy-Rabutin

    Visite guidée du Château de Bussy-Rabutin

    Avant de le découvrir plus amplement, voici un coup d'oeil sur le pigeonnier et ses multiples boulins.

    Visite guidée du Château de Bussy-Rabutin

    Chacun d'eux correspond au logement d'un couple de pigeons. Leur nombre important s'explique ici par la surface des terres du château (34 hectares).

    Visite guidée du Château de Bussy-Rabutin

    Cet ancien manoir du XIVème siècle (les quatre tours d'angle en sont les témoins) a été remanié à la Renaissance (autour de 1520). Il comporte ainsi deux ailes pourvues de galeries portées par cinq arcades en anse de panier, ce qui lui donne la forme d'un U.

    Visite guidée du Château de Bussy-Rabutin

    Il est entouré de douves dans lesquelles vivent des canards.

    Visite guidée du Château de Bussy-Rabutin

     Dans la tourelle d'angle, la chapelle

    Visite guidée du Château de Bussy-Rabutin

    On y accède par l'intérieur de la galerie.

    Visite guidée du Château de Bussy-Rabutin

    Le retable au dessus de l'autel illustre la résurrection de Lazare (XVIème siècle).

    Cliquez sur l'image pour mieux la voir.

    Visite guidée du Château de Bussy-Rabutin

    Un élégant pont bordé de balustres relie le château au parc à l'anglaise. 

    Visite guidée du Château de Bussy-Rabutin

    Le raffinement des décors des bâtiments de l'époque Renaissance, en léger relief, indique l'intervention d'une équipe formée à ce qui se faisait de mieux alors dans les châteaux du Val de Loire édifiés dans l'entourage royal.

    Visite guidée du Château de Bussy-Rabutin

    Un décor de rinceaux et de têtes d'ange

    Visite guidée du Château de Bussy-Rabutin

    Au rez-de-chaussée de l'aile droite, la cuisine d'époque Renaissance

    Visite guidée du Château de Bussy-Rabutin

    On notera le tourne-broche ancien à droite de la cheminée : une pièce indispensable dans la cuisine des châteaux qui a révolutionné la cuisson.

    Visite guidée du Château de Bussy-Rabutin

    Dans la tourelle d'angle, le fruitier : pièce destinée à la conservation et au mûrissement des fruits récoltés avant maturité.

    Visite guidée du Château de Bussy-Rabutin

    Jean-Baptiste César de Sarcus, capitaine de cavalerie de Louis XVIII, était un peintre amateur et un érudit : il acheta la château par liquidation et entreprit sa restauration.

    Voici l'entrée principale du Château

    Visite guidée du Château de Bussy-Rabutin

    Au milieu du fronton brisé, le blason de la famille de Sarcus : "de gueules, au sautoir d'argent cantonné de quatre merlettes du même."

    Visite guidée du Château de Bussy-Rabutin

    En attendant l'heure de la visite guidée, nous regardons l'exposition provisoire (un prêt du Château de Versailles) intitulée "La galerie des beautés de Louis XIV" qui dure jusqu'au 14 octobre 2018.

    ◄►◄►◄►◄►◄►

    Jusqu'à la fin des années 1660, les portraits d'Henri Beaubrun et de son cousin Charles Beaubrun connaissent un très grand succès. Appréciés de la famille royale et notamment de la reine mère Anne d'Autriche, les deux artistes se constituent une riche clientèle aristocratique au milieu de laquelle brillent bon nombre de dames de la cour. Abondamment copiés et souvent diffusés par la gravure, ces portraits, dont le caractère officiel est manifeste, ont, pour certains d'entre eux, été commandés par le roi lui-même pour orner ses résidences.

    Louis XIV s'inspirait alors ainsi d'une vogue fort répandue dans toute l'Europe et qui consistait à réunir dans une galerie ou un cabinet, une collection de portraits de femmes remarquables par leur beauté. Dans son château bourguignon, le comte de Bussy-Rabutin sacrifia lui aussi - et de façon éclatante - à cette mode.

    Ces tableaux offrent un véritable instantané de la cour de France à l'aube du nouveau règne et illustrent à leur manière cette décennie brillante où, la paix retrouvée à l'intérieur comme à l'extérieur du royaume, prélude à l'essor du Grand Siècle.

    A une époque où le portrait écrit est érigé en véritable genre littéraire, Roger de Bussy-Rabutin, tout en rendant hommage à ses belles amies par la peinture, ne néglige pas de les peindre lui-même d'une plume étincelante. Dans ce même esprit, mémorialistes, épistoliers, gazetiers, poètes et prédicateurs du temps ont ici été mis à contribution pour dialoguer avec chacun des tableaux et en proposer une autre lecture.

    Au centre de l'exposition, le portrait de Henri et Charles Beaubrun permet d'entrer dans leur atelier et de tenter de surprendre les secrets de la création de ces portraits.

    Visite guidée du Château de Bussy-Rabutin

    Visite guidée du Château de Bussy-Rabutin

     

    Vue générale de l'espace muséal

    Visite guidée du Château de Bussy-Rabutin

    J'ai pris en photo quelques uns des portraits.

    Voici celui d'Elisabeth d'Orléans, duchesse de Guise (école française du XVIIème siècle : atelier des Beaubrun ?)

    La légende est gratinée... C'est Saint-Simon qui en est l'auteur.

    "Bossue et contrefaite à l'excès, elle avait mieux aimé épouse le dernier duc de Guise en mai 1667, que de ne point se marier. Monsieur, son père, frère de Louis XVI, était mort en 1660. Tous les respects dus à une petite-fille de France furent conservés. Monsieur de Guise n'eut qu'un ployant devant Mme sa femme. Tous les jours à dîner il lui donnait la serviette, et quand elle était dans son fauteuil, et qu'elle avait déployé sa serviette, M. de Guise debout, elle ordonnait qu'on lui apportât un couvert, [...]. Elle était fort sur son rang, mais du reste, savait fort ce qu'elle devait, le rendait, et était extrêmement bonne."

    Visite guidée du Château de Bussy-Rabutin 

    Louise Boyer, duchesse de Noaille (école française du XVIIème siècle : atelier des Beaubrun ?)

    Toujours de Saint-Simon

    "C'était une femme d'esprit, extrêmement bien avec les rois et les reines, d'une vertu aimable, et toute sa vie dans la piété, quoique enfoncée dans la cour et le plus grand monde. Elle s'appelait Boyer et n'était rien. C'était une sainte fort aimable qui avait été longtemps dans les atours de la reine mère, et bien avec elle, et avec le roi, toujours vertueuse à la cour."

    Visite guidée du Château de Bussy-Rabutin

    Isabelle Angélique de Montmorancy Bouteville, duchesse de Châtillon, puis duchesse de Mecklembourg (école française du XVIIème siècle : atelier des Beaubrun ?)

    Bussy-Rrabutin la décrit ainsi :

    "Madame de Châtillon avait les yeux noirs et vifs, le front petit, le nez bien fait, la bouche rouge, petite et relevée, le teint comme il lui plaisait, mais d'ordinaire elle le voulait avoir blanc et rouge ; elle avait un rire charmant, et qui allait éveiller la tendresse jusqu'au fond des coeurs. Elle avait les cheveux fort noirs, la taille grande, l'air bon, les mains longues, sèches et noires, les bras de la même couleur et carrés, ce qui tirait à de méchantes conséquences pour ce que l'on ne voyait pas. Elle avait l'esprit doux, accort, flatteur et imaginant ; elle était infidèle, intéressée et sans amitié. Cependant, quelque prévenu que l'on fût de ses mauvaises qualités, quand elle voulait plaire, il n'était pas possible de se défendre de l'aimer." 

    Visite guidée du Château de Bussy-Rabutin 

    Henriette d'Angleterre, duchesse d'Orléans (attribué à Nicolas Mignard)

    Le même Bussy-Rabutin en dit :

    "Elle est d'une taille médiocre et dégagée ; son teint, sans le secours de l'art, est d'un blanc et d'un incarnat inimitables ; les traits de son visage ont une délicatesse et une régularité sans égale ; sa bouche est petite et relevée, ses lèvres vermeilles, ses dents bien rangées et de la couleur de perles ; la beauté de ses yeux ne se peut exprimer : ils sont bleus, brillants et languissants tous ensemble ; ses cheveux sont d'un blond cendré le plus beau du monde ; sa gorge, ses bras et ses mains sont d'une blancheur à surpasser toutes les autres ; toute jeune qu'elle est, son esprit vaste et éclairé est digne de mille empires ; ses sentiments sont grands et élevés, et l'assemblage de tant de belles choses fait un effet si admirable qu'elle paraît plutôt un ange qu'une créature mortelle."

    Visite guidée du Château de Bussy-Rabutin

    Le Canard enchaîné n'a rien à envier à Saint-Simon et autres mémorialistes !

    Et maintenant, en route pour la visite guidée...

    Pendant son exil à Bussy, le comte de Bussy-Rabutin a entièrement recouvert les murs de son château de peintures, souvent assorties d'inscriptions caustiques ou énigmatiques. Autant de décors peints témoignent des passions du maître de maison pour la guerre, la littérature, l’amour et la galanterie.

    Cette pièce au rez-de-chaussée s'appelle la Salle des Devises.

    Visite guidée du Château de Bussy-Rabutin

    La guide nous fait remarquer le beau carrelage d'époque, encore coloré le long des murs.

    Visite guidée du Château de Bussy-Rabutin

    On y trouve au centre, au-dessus du manteau de la cheminée, le portrait du comte (celui que j'ai montré précédemment), ainsi que des panneaux représentant des châteaux ou des monuments français, et d'autres illustrant des devises.

    Visite guidée du Château de Bussy-Rabutin

    Comme vous le voyez, le château de Vincennes est représenté de façon très fantaisiste !

    Visite guidée du Château de Bussy-Rabutin

    Voici un exemple de peinture et de sa devise : un escargot traverse seul un espace vide.

    "In me me involgo"

    Interprétation : repli sur soi. Bussy serait-il blessé... ?

    Visite guidée du Château de Bussy-Rabutin

     Une autre peinture représente un cadran solaire accompagné d'un soleil.

    La devise : "Si me mira, me miran."

    Interprétation : pour exister, le courtisan a besoin du regard du roi, sinon il n’existe pas.

    Visite guidée du Château de Bussy-Rabutin

    Allez, une dernière pour la route !

    "Allicit ut perdat" (Elle attire pour perdre)

    Il décoche ici un trait à l'encontre de sa maîtresse, la marquise de Montglas, qu'il fait représenter sous les traits d'une sirène.

    Visite guidée du Château de Bussy-Rabutin

    Nous montons ensuite à l'étage pour entrer dans la salle des Hommes de Guerre où sont rassemblés 63 portraits de personnalités militaires françaises et étrangères, choisies par Bussy, de Bertrand Du Guesclin jusqu'à lui-même. (Photo Wikipédia)

    Visite guidée du Château de Bussy-Rabutin

    La coloration sombre des tableaux contraste avec les lambris où s'entrelacent les monogrammes du comte et de sa maîtresse, la marquise de Montglas. 

    Visite guidée du Château de Bussy-Rabutin

    Roger de Bussy-Rabutin n'était pas rancunier ! En effet, sa maîtresse, la marquise de Montglas le laissa choir quand il se trouva embastillé suite à son orgie de Pâques...

    Visite guidée du Château de Bussy-Rabutin

    Bussy-Rabutin s'est fait représenter dans l'angle, en contre-jour...

    Visite guidée du Château de Bussy-Rabutin

    Depuis cette pièce, on a une très belle vue sur le devant du château donnant sur les douves et les jardins à la française.

    Visite guidée du Château de Bussy-Rabutin

    Nous visitons ensuite la chambre du comte, cloisonnée autrefois en trois pièces et réaménagée par le comte de Sarcus en 1835 avec un mobilier du XIXème siècle. On y trouve des portraits des maîtresses des rois de France et des dames de la cour.

    Visite guidée du Château de Bussy-Rabutin

    Un triptyque y réunit la seconde femme de Bussy, Louise de Rouville, Madame de Sévigné, et sa fille, Madame de Grignan.

    Visite guidée du Château de Bussy-Rabutin

    Dans le cabinet de la Tour dorée, inspiré de l'ancien salon des Dames de Versailles, sont exposés quatorze portraits de grands personnages de la cour parmi lesquels : le cardinal de Richelieu, Louis XIII, le cardinal Mazarin, Louis XIV, Anne d'Autriche, Marie-Thérèse d'Autriche et des membres de la famille des Condé.

    Ils sont accompagnés des portraits envoyés par ses amies, les "belles femmes de la cour". Chaque portrait est accompagné d’une description caustique dont la verve et le double sens ne laissent pas de doute sur leur auteur. Ces inscriptions vite connues à Paris faisaient hésiter les belles dames à envoyer leur portrait pour enrichir la collection de Bussy...

    Visite guidée du Château de Bussy-Rabutin

    En bonne place, face à la porte d'entrée, Bussy-Rabutin s'est fait représenter à côté de sa maîtresse, la marquise de Montglas (à droite).

    Le commentaire est le suivant : "Isabelle Cécile Hurault de Cheverny, marquise de Montglas qui par la conjoncture de son inconstance a remis en honneur la matrone d'Ephèse".

    La matrone d'Ephèse est un conte licencieux inséré dans le Satyricon de Pétrone qui narre l'histoire d'une jeune veuve qui succombe finalement, malgré la période de deuil, à la tentation de la chair et qui va jusqu'à sacrifier le corps de son époux pour sauver son amant...

    Visite guidée du Château de Bussy-Rabutin

    Portrait de Bussy-Rabutin en Empereur romain attribué à Juste d'Edmont

    Visite guidée du Château de Bussy-Rabutin

    Le plafond est décoré également : on y voit les armoiries des Rabutin et les monogrammes entrelacés de Roger de Bussy-Rabutin et de la marquise de Montglas.

    Visite guidée du Château de Bussy-Rabutin

    Notre guide nous montre ici la partie basse de la pièce comportant des panneaux représentant des scènes de la mythologie.

    Pygmalion enlaçant sa statue : "Tout le monde en amour est tous les jours duppé. Les femmes nous en font accroire. Si vous voulés aimer et n’estre point trompé Aimés une femme d’yvoire." 

    Visite guidée du Château de Bussy-Rabutin

    L'enlèvement d'Europe : "Les femmes font mille façons. Pour duper les pauvres garçons Les garçons feignent mille flames. Pour attraper les pauvres femmes."

    Visite guidée du Château de Bussy-Rabutin 

    Bien jolie la peinture... 

    Visite guidée du Château de Bussy-Rabutin 

    La visite guidée se termine dans cette pièce, la Galerie des Rois.

    Elle expose d'un côté la famille des Rabutin et de l'autre des rois de France, de Hugues Capet jusqu'à Charles X. Au XIXème siècle, Sarcus remet en place une présentation de portraits d'hommes d'Etat et de lettres.

    Visite guidée du Château de Bussy-Rabutin

    Les portraits des Rabutin

    Visite guidée du Château de Bussy-Rabutin

    Au bout de la Galerie, la tribune donnant sur la Chapelle : elle permettait de voir sans être vu.

    Visite guidée du Château de Bussy-Rabutin 

    Un petit tour dans le parc...

    Visite guidée du Château de Bussy-Rabutin

    Visite guidée du Château de Bussy-Rabutin

    Visite guidée du Château de Bussy-Rabutin

     

    Visite guidée du Château de Bussy-Rabutin

     Vue sur le village de Bussy-le-Grand

    Visite guidée du Château de Bussy-Rabutin

    Une visite très intéressante qui mêle l'art à la littérature


    Tags Tags : , , , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :