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☻ La Pologne de Marzena et Damian : La visite de Wroclaw (Jour 4)
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La journée n'est pas finie !
Le déjeuner terminé, nous reprenons le car conduit par notre chauffeur, Damian, en direction de Wroclaw (prononcez VROTSOUAF) un peu plus au sud du pays tout en écoutant Czelaw Niemen, un chanteur polonais que notre guide a choisi pour nous. Il a été proclamé « chanteur polonais du XXe siècle » à l’issue d’un plébiscite organisé par le journal Polityka. Décédé en 2004, il était depuis bien longtemps une des figures de proue de la musique polonaise et sa notoriété dépassait même les frontières.
Je vous laisse en sa compagnie avec le tube Nim przyjdzie wiosna qui lui a fait gagner le Concours Intervision de la chanson en 1979 (l'équivalent du concours de l'Eurovision pour les pays du bloc de l'est après 1945).
En arrivant près de Wroclaw (anciennement Breslau), nous voici dans la voïvodie de Basse-Silésie, une région allemande depuis le Moyen-Age, frontalière avec la Tchéquie.
Marzena, notre guide polonaise, nous explique que dans les années 1920, il y a eu un référendum demandant à la population quelle nationalité elle voulait avoir (allemande ou polonaise). Il n'y eut que 40% des votes en faveur de la nationalité polonaise...
Lors de la deuxième guerre, en 1945, Wroclaw (occupée par les nazis) a été bombardée par l'Armée Rouge. La guerre finie, tous les habitants sont partis en Allemagne (je n'ai pas vraiment retenu si c'était sur la base du volontariat ou non mais je crois bien que les gens ont été expulsés). En fait, ils se sentaient surtout SILESIENS, pas forcément allemands). Ce sont des polonais qui sont venus les remplacer, en provenance de Lituanie, d'Ukraine (surtout de Lviv) et aussi de Biélorussie : ce fut l'exode le plus important du XXe siècle.
A Wroclaw, les gens parlent donc beaucoup l'allemand et les "anciens" partent souvent en vacances en Ukraine, en Lituanie ou en Biélorussie, par nostalgie du passé. Les allemands, eux, à l'inverse, viennent beaucoup passer leurs vacances en Pologne.
Wroclaw est la troisième ville de Pologne avec 700.000 habitants. C'est une ville dans laquelle de nombreuse usines de pièces détachées allemandes sont produites. Il y a aussi beaucoup de grandes entreprises internationales qui s'y sont installées.
Marzena, qui est de Cracovie, nous dit que c'est la deuxième plus belle ville après Cracovie. Elle est appelée la "Venise du Nord" à cause des nombreux bras de l'Oder ou de ses affluents qui la traversent.
En tout cas, c'est mon coup de foudre polonais (à ce jour).
L'arrivée sur la ville avec les tramways bleus
Depuis l'Hôtel Jean-Paul II, les deux tours de la Cathédrale
En route pour l'Ostrow Tumski, l'île de la Cathédrale où se trouve le plus ancien quartier de la ville.
Devant l'église de la Sainte-Croix et Saint-Barthélémy, un artiste des rues joue du violon adossé à la statue représentant Saint Jean Népomucène. On aperçoit aussi les deux tours de la Cathédrale.
Le saint est ici représenté brandissant une croix dans la main gauche et entouré d'angelots.
Sa vie est relatée sur la base du monument. Entré en conflit avec le roi de Bohême Venceslas IV à la fin du XIVe siècle (il avait refusé de rompre le secret de la confession concernant sa jeune épouse, Sophie), il fut torturé par le feu puis jeté dans la Vltava qui coule en Tchéquie.
Il est le patron des bateliers, des ponts, des prêtres, de tous les hommes qui ont quelque chose de commun avec l’eau. Pas étonnant donc d'y voir ici une telle statue.
Un peu plus loin, le Palais de l'Archevêché avec son élégante grille en fer forgé
La Cathédrale Saint Jean-Baptiste, quant à elle, a été construite en style gothique, de 1244 à 1341 et constitue l'un des symboles de Wrocław.
Ses tours jumelles, de 98 mètres de hauteur, marquent la physionomie de la ville.
Joli, non ?
La Cathédrale date des XIIIe - XIVe siècles (elle a été construite sur une période de cent ans.).
Malheureusement, la deuxième guerre ne l'a pas épargnée...
Un peu plus loin, nous croisons un petit nain en bronze : en Pologne on les appelle des Krasnales.
La ville en a presque 400 parsemés deci delà dans les différents quartiers de la ville. Le premier nain, symbole du mouvement "Alternative orange" (un mouvement souterrain anticommuniste créé en 1981), a été placé dans la rue où le groupe avait l'habitude de se réunir.
Nous en verrons plusieurs au cours de notre balade.
Ah, voici l'Oder !
Cet autre petit nain est le protecteur des amoureux.
Sur ce panneau fixé au-dessus de lui, on apprend que les cadenas d'amour accrochés sur les ponts par les amoureux se corrodent avec le temps. So far so good ! Ce nain monte la garde nuit et jour sur le pont Tumski, qui relie l'île de la Cathédrale au reste de la ville, cassant les cadenas où l'amour est emprisonné : cela représente tout de même dix-sept tonnes et demi !
Cet autre petit nain porte son fardeau...
L'Oder depuis le pont Tomski
Il s'agit en fait d'une passerelle métallique piétonne.
Ce petit nain là affiche son amour à sa dulcinée : moi, je le vois brandissant un esquimau glacé en forme de cœur !
La dulcinée, la voici de l'autre côté du banc...
La rivière Oder, un lieu où les mariés viennent se faire photographier apparemment.
Je ne me lasse pas de photographier l'Ostrow Tumski depuis l'Oder.
Nous passons ensuite devant Hala Targowa qui est un marché couvert, inspiré de la bourse d’Amsterdam, de style Art Nouveau : c’est le marché alimentaire le plus coloré et le plus pittoresque de la ville mais, nous ne nous y arrêterons pas.
Juste le temps d'attendre les retardataires traversant au feu dans les règles de l'art, c'est-à-dire quand le petit bonhomme est vert, pas comme chez nous !
Philippe, qui a un penchant pour les belles américaines, a photographié celle-ci garée en face !
Il est vrai que ses mensurations sont impressionnantes...
Au passage, l'église romane Saint Vincent et Saint James a attiré mon attention. Elle est le siège de l'église grecque catholique.
Devant l'église se trouve une croix orthodoxe représentant une crucifixion.
J'ai appris en lisant (je suis ignare dans ce domaine) que dans la religion orthodoxe les pieds de Jésus sont cloués séparément ce qui fait quatre clous comme ici tandis que dans la religion catholique les deux pieds du Christ sont cloués ensemble. On parle ainsi de crucifié "quadriclave" ou "triclave".
Bon, on ne va pas chipoter, personne n'était là pour le vérifier...
Au sol, une plaque indique l'année de sa construction.
En route pour le quartier des universités
Dès 1505, Vladilas IV, roi de Bohême de la dynastie des Jagellons, signe l'acte de fondation d'une université à Breslau (Wroclaw actuelle), mais la fondation effective ne peut pas être réalisée en raison de divers événements (guerres notamment). La véritable fondation de l'Université est faite par Léopold II et date de 1702.
Au sol, le blason de Wroclaw
Un lion (pour la soumission de la ville au roi), un aigle (symbole des princes de Silésie), un W, petite astuce mnémotechnique pour se rappeler le nom de la ville, Saint Jean l’évangéliste et, en plein milieu, La tête coupée de Jean Baptiste posé sur un plateau.
L'épée de cet escrimeur pratiquant la "Mensur" (combat entre étudiants avec de vraies armes, un héritage allemand) est régulièrement volée comme ici.
Le 17ème méridien à l'Est est une ligne de longitude qui s'étend du pôle nord au pôle sud et qui passe près de l'Université de la ville.
Il a été dessiné ici en 1791.
Le bâtiment principal de l’université, de style baroque, a été construit dans la première moitié du XVIIIe siècle.
Un balcon supporte les statues de la Justice, la Valeur, la Sagesse et la Modération.
Les portails de ce quartier sont très richement décorés.
Il s'agit évidemment là du petit nain représentant l'Université et ses étudiants.
Marzena nous fait entrer maintenant dans cette cour du quartier du Rynek.
Il s'agit des bâtiments de l'ancienne prison de Wroclaw.
Dans cette petite ruelle pavée, des boutiques d'artisanat ont remplacé les anciennes boucheries.
Des animaux en bronze représentant la basse-cour y ont été placés pour rappeler la fonction originale du lieu.
Nous voici arrivés proches du Stary Rynek, la place du vieux marché de la ville. Ici se dresse le clocher de l'église Sainte Elizabeth.
Cette fois-ci ce sont des nains pompiers que nous croisons.
Nous passons entre "Jean et Marguerite" nous dit Marzena (autrement dit "Hansel et Gretel"), deux maison médiévales reliées par une arche.
L'arche symbolise-t-elle l'entraide entre Hansel et Gretel... ? C'est comme ça que je le vois en tout cas.
Le Stary Rynek
Marzena nous laisse quartier libre pendant une bonne heure pour continuer à visiter ou faire des achats.
En Pologne j'ai vu plusieurs fois des petites filles habillées comme celle-ci avec des robes en tulle : c'est mignon !
La nuit commence à tomber sur le nouvel Hôtel de Ville.
Ce Krasnale représente les milliers de guitaristes venus à Wrocław pour établir un nouveau record Guinness de guitare le 1er mai 2016 : il y a eu jusqu'à 7.356 guitares sur la place du marché de Wrocław !
En face de la tour de l'Horloge, un monument en bronze à Aleksander Fredo, poète, dramaturge et père de la comédie polonaise.
Honneur aux handicapés...
Ici se trouve le plus ancien restaurant d'Europe.
Le Piwnica Świdnicka a ouvert ses portes dans le sous-sol de l'Hôtel de ville : sa situation souterraine lui a permis de survivre à toutes les guerres et a tous les bombardements.
Il date de 1273.
Cette fois ci, il s'agit de l'ancien Hôtel de Ville : on y aperçoit l'horloge astronomique à phases de lune.
Sur le Rynek, des jeunes se sont regroupés autour de l'ancien pilori pour discuter.
Cette maison date de 1904 : elle est de style Art Nouveau mais respecte les façades anciennes voisines de par la forme de sa toiture.
Ah, dommage, un clic plus tôt et les fenêtres étaient éclairées...
Que la tombée de la nuit met bien en lumière les façades de la place !
Au passage, vous reconnaissez Hansel et Gretel : nous tournons sur la place sans nous lasser de la regarder.
Le fronton du nouvel Hôtel de Ville
La nuit est là !
En Bonus, la vidéo de Simonne (merci à elle) sur le Rynek.
La vie nocturne commence.
Il est temps de rentrer dîner puis dormir à l'Hôtel.
Ce soir nous sommes au Novotel, un trois étoiles qui en vaut cinq !
Un hall ultra moderne
Un espace bar itou
Des souvenirs de la ville dans des vitrines
Et même un accroche-porte rigolo
Do not disturb : I am polishing my polish (je fignole mon polonais) ! Marzena nous en distribuera le lendemain dans le car.
Des couloirs interminables
Et une belle chambre
Le dîner dans un quart d'heure !
Une journée encore bien remplie...
Pour aller sur le post suivant (la visite d'Auschwitz-Birkenau) cliquez ICI.
Tags : Pologne, Wroclaw, Venise du Nord, Cahtédrale, Krasnales, nains de bronze, Oder, Stary Rynek, Ostrow Tumski, Universités, Hansel et Gretel
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