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Publié par Tolbiac204

29 novembre 2021 - Suite à notre visite du musée de Montmartre (un musée très intéressant - pour en faire la visite virtuelle, cliquez ICI), nous avons enchaîné avec l'exposition "Le Paris de Dufy" qui était le véritable but de cette promenade parisienne.

L'exposition présente près de 200 œuvres des monuments et des rues de Paris qui furent une source d'inspiration inépuisable tout au long de sa vie, et qui prirent toutes les formes : tissus, tapisseries, céramiques, aquarelles et même éléments de mobilier.

Une citation de Roland Dorgelès introduit l'exposition : "C'est là que j'ai surpris le secret de Raoul Dufy. Il ne travaillait pas, il s'amusait. Il chassait les couleurs comme d'autres chassent les papillons."

L'exposition Raoul Dufy au musée de Montmartre

Autoportrait au chapeau mou - 1898

L'exposition Raoul Dufy au musée de Montmartre

Autoportrait non daté

L'exposition Raoul Dufy au musée de Montmartre

Dès le début de l'expo, on est plongé dans l'ambiance du Montmartre de l'époque.

En effet, depuis le sommet de la Butte, peu de temps après son arrivée à Paris, Dufy découvre et peint le panorama de la capitale, vue d'en haut. Ce spectacle s'inscrit dans sa rétine, il ne ressort sous son trait et son pinceau que vingt ans plus tard, mais dès lors, son inspiration y a recours jusqu'à la fin de sa vie.

Il écrit dans une lettre à Louis Carré de 1943 : "Je suis plongé dans le Moulin de la Galette ; c'est une vraie thèse sur Renoir. Je le décortique avec passion et construis la nouvelle orchestration du tableau. Ce sera, je l'espère, assez surprenant."

Quand on regarde les deux tableaux - celui de Renoir et celui de Dufy - qui sont présentés en regard l'un de l'autre dans l'exposition (voir ci-dessous), il est vrai que pas un détail ne manque, pas un canotier, pas un haut-de-forme, pas un couple de danseurs, pas un verre qui ne soit à sa place et pourtant..., c'est un autre tableau que Dufy nous offre.

Bal du moulin de la Galette - Pierre-Auguste Renoir (1876)

L'exposition Raoul Dufy au musée de Montmartre

Le Moulin de la Galette - Raoul Dufy (aquarelle -1939)

Il est amusant de savoir que le peintre a travaillé sur cette toile alors qu'il était contraint à un confinement dû à une maladie...

L'exposition Raoul Dufy au musée de Montmartre

Le 14 juillet vers 1912 - Raoul Dufy

Les drapeaux, les flonflons (on les imagine), tout est là !

L'exposition Raoul Dufy au musée de Montmartre

Grand concert - 1948 

L'exposition Raoul Dufy au musée de Montmartre

 L'atelier de l'impasse Guelma (1935-1952)

En 1911, Dufy loue un atelier au 5, impasse Guelma à Montmartre, dont il peint les murs d'un bleu vif. Il le conservera toute sa vie et il sera son point d'ancrage dans Paris. Dès 1909, Dufy s'intéresse au motif de l'atelier et il développe cette thématique, notamment dans "Le bouquet de la rue Séguier" et dans les années 1930, il immortalise l'intérieur de l'impasse de Guelma qui a vu naître tant d'œuvres. L'atelier se prête en effet à l'allégorie du lieu de création de l'artiste : un espace fermé symbolisant l'autoportrait comme métaphore pour un espace mental où s'accomplit la genèse de l'œuvre. Comme Matisse et Corot, il peint cet espace sans maître, telle une allégorie de la peinture. Ses peintures d'atelier lui permettent aussi de développer le motif de la fenêtre qui forme une interprétation privilégiée de la fusion entre l'intérieur et l'extérieur.

L'exposition Raoul Dufy au musée de Montmartre

Le corbillard - vers 1912 - Encre de chine sur papier

L'exposition Raoul Dufy au musée de Montmartre

Le départ pour la soirée - vers 1936

L'exposition Raoul Dufy au musée de Montmartre

Panorama de Paris - Lithographie sur papier
Illustration pour Le poète assassiné de Guillaume Apollinaire - 1926

L'exposition Raoul Dufy au musée de Montmartre

Nus dans l'atelier

Dufy représente régulièrement dans sa carrière le nu féminin, soit le nu pour lui-même, soit dans une composition allégorique, soit dans le cadre familier de l'atelier. Ceux-ci sont alors presque partie de la composition. L'accent est porté sur les contrastes entre les lignes musclées, onduleuses et voluptueuses du corps, les motifs orientaux du tapis et le bleu froid du mur.

Le modèle - 1933

L'exposition Raoul Dufy au musée de Montmartre

Nu couché - 1930

Le peintre reprend ici le genre canonique du nu allongé aux formes voluptueuses. La couleur de la chair tranche avec le drap blanc posé sur une tapisserie orientale et le fond du mur.

L'exposition Raoul Dufy au musée de Montmartre

Portrait de Madame Raoul Dufy - 1930

Sur le fond bleu monochrome de son atelier, se détache la silhouette un peu massive de la figure, qui contraste avec l'ornementation touffue du tapis de table et du vêtement. Madame Dufy porte d'ailleurs ici une robe taillée dans un tissu réalisé par son mari pour la maison Bianchini-Férier.

L'exposition Raoul Dufy au musée de Montmartre

C'est un des côtés de l'œuvre de Dufy que j'ai découvert ici.

La conception de cartons pour les maisons de couture ou l'ameublement

Une petite salle est d'ailleurs consacrée aux sièges de la manufacture de Beauvais, tel ce canapé floral absolument superbe.

L'exposition Raoul Dufy au musée de Montmartre

Adorables, cette cage à oiseau et ce bocal à poissons !

L'exposition Raoul Dufy au musée de Montmartre

Raoul Dufy se lance ainsi dans un projet de tissus d'ameublement qui va l'occuper une décennie durant : le salon de Paris. Le peintre décide de rendre hommage aux monuments de la capitale. (1924-1933)

L'exposition Raoul Dufy au musée de Montmartre

La République, sujet patriotique en lien avec l'art tricolore de Raoul Dufy

L'exposition Raoul Dufy au musée de Montmartre

L'exposition Raoul Dufy au musée de Montmartre

Le Panorama de Paris : le Paravent de la manufacture de Beauvais

Cette composition inventée par un Dufy en lévitation au-dessus du paysage urbain parisien renoue avec un genre irrémédiablement passé de mode dans les années 1920-1930 : les panoramas qui ont ponctué la seconde moitié du XIXème siècle. De cette vision imaginaire et enjouée de la capitale, sans aucune exactitude topographique, l'on retrouve également les traces de la cartographie primitive du Moyen âge et de la Renaissance et les images photographiques "vues du ciel" prises par Nadar en ballon. La haute stature de la tour Eiffel domine la représentation des monuments. Sur le registre inférieur s'épanouissent de larges fleurs, référence aux "tapisseries aux mille fleurs" médiévales.

L'exposition Raoul Dufy au musée de Montmartre

Lettre de Raoul Dufy à Jean Ajalbert

"Je suis allé ce matin chez Groult, qui m'a montré les quatre feuilles de mon paravent, "Paris", terminées. Je veux vous dire tout de suite ma joie complète devant la réussite de notre entreprise, ... A travers mes esquisses plates et maladroites de métier, c'est cette belle matière de la tapisserie que je visais."

Carton pour "Les Invalides et le Palais Bourbon" (1924-1929)

L'exposition Raoul Dufy au musée de Montmartre

Dufy prépare souvent ses paysages sur papier, grâce à ses carnets de dessins emportés avec lui. Il aime peindre Paris et ses alentours, insistant sur l'élégance des grilles, des allées, révélant les architectures au milieu de la verdure des jardins.

Le parc de Saint-Cloud - 1919

L'exposition Raoul Dufy au musée de Montmartre

En 1919, le thème des canotiers apparaît dans ses compositions à un moment où ce loisir devient à la mode. Il travaille ainsi la lumière et la couleur grâce à la présence de l'eau, un des thèmes favoris de l'artiste. 

Bords de Marne - Les canotiers (1925)

L'exposition Raoul Dufy au musée de Montmartre

 Nogent - Pont rose et chemin de fer (1935)

Au début des années 1930, Dufy entame une deuxième série de vues fluviales, suite aux premières œuvres des canotiers produites après la guerre. Dans cette toile, le peintre oppose la vitesse de la bruyant locomotive qui passe sur le viaduc, au calme des bords de Marne. Ici, circulent barques et voiliers, voiles au vent, comme les deux drapeaux tricolores qui animent la composition.

L'exposition Raoul Dufy au musée de Montmartre 

Qui n'a pas entendu parler de "La Fée Electricité" de Dufy ?

Après guerre elle est devenue un mythe invisible. Réalisée par Dufy pour le Pavillon de la Lumière, elle est démontée pour la clôture de l'Exposition internationale de 1937. l'éditeur d'art Pierre Berès (1913-2008) en imagine une version réduite et multiple. En 1951, il en confie la réalisation au meilleur atelier lithographique parisien : celui des frères Mourlot. Une fois vaincues les réticences de Dufy, c'est le lithographe Charles Sorlier (1921-1990) qui presse les 10 feuilles tirées à 350 exemplaires. Mais celui-ci est unique et spécial, c'est un palimpseste : Dufy l'a lui-même repeint, comme Bernard Dorival en a été le témoin "couvrant de gouache les sept dixièmes de la lithographie, agrandissant ou diminuant tel personnage, supprimant tel détail, en ajoutant tel autre, donnant un contour nouveau ou une nouvelle couleur à tel morceau, créant, en un mot, une nouvelle version du thème qu'il avait donné quinze ans auparavant". En 1964, l'œuvre monumentale est remontée au Musée d'art moderne de la Ville de Paris.

L'exposition Raoul Dufy au musée de Montmartre

Cartons pour "Paris panorama"

L'exposition Raoul Dufy au musée de Montmartre

Tapisserie d'Aubusson - Paris, 1934-1935

Sur ce grand panorama tissé de la capitale, Dufy poursuit le projet décoratif du salon de Paris avec cette vue qui embrase la ville depuis un belvédère impossible. La Tour Eiffel, disproportionnée, domine la composition et à ses pieds les monuments se détachent sur un entrelacs d'habitations et de végétation. En bas à droite, l'ancien Palais du Trocadéro construit pour l'exposition universelle de 1878, vit ses derniers instants avant sa destruction pour l'exposition de 1937.

La tapisserie est conservée à l'abri de la lumière et donc la photo n'est pas bonne...

L'exposition Raoul Dufy au musée de Montmartre

Fin de l'exposition

J'ai découvert lors de cette exposition un Dufy que je ne connaissais pas...

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