☻ Promenade à l'Arboretum de la Vallée aux loups - visite de la maison de Châteaubriand
6 juin 2017 - Avec mon amie Agnès, je suis allée me promener un dimanche de l'autre côté du périphérique... à Châtenay-Malabry pour aller visiter l'arboretum de la Vallée aux loups. Ce n'est qu'à une demie-heure de RER de Paris.
Le parc est absolument admirable par la diversité et la taille de certains de ses arbres.
Il fut créé à la fin du XVIIIème siècle par le Chevalier du Bignon, puis passa aux mains d'un pharmacien de Napoléon, Charles-Louis Cadet de Gassicourt, qui l'agrémenta de végétaux rares. Le marquis de Châteaugirons met en place de 1809 à 1835 les grandes lignes du parc actuel que la famille Croux, pépiniéristes de père en fils, reprend en 1890 pour en faire la vitrine de son entreprise.
C'est le Conseil départemental des Hauts-de-Seine qui en a fait l'acquisition en 1986 et qui l'entretient depuis. En voici la plan : il est bien utile pour se repérer parmi tous les bosquets.
Cet arbre est un cyprès de Louisiane ou cyprès chauve (car ses feuilles sont caduques) : il se plait en milieu humide et fait des racines aériennes. Ces dernières contribuent à un meilleur ancrage de l'arbre dans le sol et à la fourniture en oxygène du système racinaire immergé.
Le fameux cèdre bleu du parc
A la Monet...
Un coin d'ombre bien apprécié
C'est dans ce château que la famille Croux résida longtemps.
Quelle luxuriance !
Un peu d'exotisme
Impressionnante ramure...
Dans un coin du parc, une adorable petite fontaine
Un charmant petit kiosque pour les amoureux...
Mais que vois-je à gauche de l'image... ?
Les lianes aussi sont amoureuses on dirait bien !
Vue sur le plan d'eau depuis le kiosque
Eh oui Agnès... Il faut redescendre sur terre !
Fière de ma photo...
Un autre escalier mène tout doucement vers la sortie.
Henri De Latouche, journaliste républicain au "Constitutionnel" en 1815, puis directeur du Figaro, créé en 1826, convaincu du régionalisme en littérature, sera responsable du nom et de l'oeuvre de George Sand. Dès 1823, il décide de venir habiter à Châtenay, au cœur du Val d'Aulnay, dans une charmante maison (108 rue de Chateaubriand), dans laquelle il accueillera de nombreux artistes dont Honoré de Balzac. Il y demeura jusqu’à sa mort en 1851.
Une plaque l'indique ici.
"Henri De Latouche, le poète des ADIEUX, l'auteur d'un grand nombre d'ouvrages, en prose et en vers, a possédé trente ans cette maison qu'il a habitée les dix dernières années de sa vie, et c'est là qu'il a rendu son âme à Dieu le 27 février 1851".
Il suffit de traverser la route pour accéder à la maison de Chateaubriand. Ce dernier l'acquiert en 1807, suite à un exil volontaire destiné à mettre de la distance entre lui et Napoléon suite à un écrit qui n'avait pas plu à l'Empereur.
Il en parle dans ses mémoires d'outre-tombe...
« près du hameau d'Aulnay, dans le voisinage de Sceaux et de Chatenay, une maison de jardinier cachée parmi des collines couvertes de bois »
C'est dans cette salle à manger que le couple Chateaubriand reçoit ses amis. Céleste, son épouse. Celle-ci, pour égayer les soirées à la Vallée aux loups, organisait des concerts, d'où la présence du pianoforte et de la harpe.
Un très bel escalier à double branche conduit au premier étage, étage de la nuit. Il provient d'un bateau et c'est l'écrivain qui l'y a installé. Il évoque son attachement à sa Bretagne natale, la fascination que la mer exerça sur lui toute sa vie et surtout son goût pour les voyages qui le conduisit notamment vers le Nouveau Monde et le pourtour méditerranéen.
Les degrés de pierre soutenant l'escalier, sont destinés à recevoir des plantes et des fleurs, comme du temps de Châteaubriand.
Le grand salon : une ambiance XIXème siècle
Châteaubriand rencontra Juliette Récamier pour la première fois en 1801, chez Germaine de Staël. Celle-ci était alors une des reines de la mode, recevant dans son luxueux hôtel de la rue du Mont-Blanc à Paris. C'est seulement en 1817 qu'ils nouèrent une relation amoureuse qui ne prit fin qu'à la mort de l'auteur en 1848.
Le salon bleu évoque Juliette Récamier. On y voit le lit sur lequel elle posa dans l'atelier de David (il est attribué à l'ébéniste Georges Jacob).
Le salon Le Savoureux : Henry Le Savoureux acquit la propriété en 1914.
J'ai adoré ces petits fauteuils en rotin.
Le salon politique avec le portrait de Châteaubriand
Le portrait de l'auteur par Anne-Louis Girodet Trioson
Le petit cabinet présente des gravures des différentes maison où habita Châteaubriand.
Depuis l'étage, la vue sur le jardin
L'antichambre turque est dédiée aux oeuvres littéraires de Châteaubriand.
Le papier peint panoramique, en grisaille, rappelle le périple effectué par l'écrivain en Orient (1806-1807).
La chambre de Céleste de Châteaubriand qui devint celle de Juliette Récamier entre 1818 et 1828.
Le buste de Juliette Récamier par Joseph Chinard nous donne l'occasion d'admirer la jolie toile de Jouy qui revêt les murs de la pièce.
Nous voici maintenant en haut du grand escalier...
Des médaillons en stuc le décorent agréablement.
Voici la chambre de l'écrivain : elle évoque ses dernières années puisqu'il mourut à Paris dans son appartement de la rue du Bac en 1848. Selon ses dernières volontés, il fut enterré sur le rocher du Grand-Bé à Saint-Malo.
La bibliothèque de Châteaubriand n'est pas ouverte au public mais une lucarne permet d'y jeter un coup d'oeil.
Une très belle promenade
que je m'étonne de n'avoir jamais faite auparavant...