☻ Sur la route pour Bordeaux : Visite du Château de Hautefort en Périgord
12 septembre 2021 - Cette après-midi, nous avons décidé de nous rendre à Hautefort pour visiter son château qui, à l'origine, date de l'an mille.
Implanté sur un éperon rocheux, le château est une ancienne forteresse médiévale transformée au 17ème siècle par le marquis de Hautefort en logis d’agrément. Embelli notamment par l’ajout au 19ème siècle d’un jardin à la française et d’un parc paysager, c’est un site unique du Périgord qui allie la splendeur de la nature et la majesté de l’architecture, à une culture du raffinement héritée et transmise au fil du temps. Ce lieu chargé d’histoire, préservé et restauré par ses différents propriétaires depuis plus d’un millénaire, se visite encore de nos jours. Il est le fruit de l’engagement fort d’une famille en faveur d’une valeur : la beauté.
Le château surplombe l'ensemble du village de Hautefort.
On entre dans le château par une porte protégée par un pont-levis.
C'est par un souterrain que nous accédons à la suite de la visite.
Mais que regarde donc Philippe ?
Un passé révolu...
La cour d'honneur avec, au fond, la tour de Bretagne que nous visiterons plus tard.
Dans la galerie du rez-de-chaussée, une fenêtre avantageusement ouverte sur les jardins à la française permet d'en avoir une vue plongeante.
De jolis jeux de lumière dans cet escalier d'honneur qui conduit aux appartements.
La première pièce que nous visitons est très particulière puisqu'il s'agit de la reconstitution, ici à Hautefort, de la chambre où Louis XIV décéda dans le cadre du tournage du film d'Albert Serra "La mort de Louis XIV" qui a remporté le prix Jean Vigo en 2016. Le cinéaste a profité que certaines pièces du château avaient été bétonnées suite à l'incendie de 1968 pour y installer ses studios durant l'été 2015.
La bande-annonce du film (que j'aimerais bien voir...)
Le côté des caméras a été reconstitué.
En face, le lit mortuaire dans la chambre d'apparat, exacte réplique de celle du Roi Soleil à Versailles
La visite se poursuit par les autres appartements qui sont en enfilade.
La salle des cheminées servait au Marquis de Hautefort de salle de réception mais aussi de salle de justice.
Les deux grandes cheminées qui l'ornent, détruites lors de l'incendie de 1968, ont été reproduites à l'identique par les Compagnons du Devoir à partir de 1977. Elles pèsent chacune quatre tonnes et ont nécessité plusieurs centaines d'heures de travail avant d'être replacées dans la salle !
On a de bons artisans en France, tout de même...
Nous sommes ici du côté de la façade du château qui donne, en contrebas, sur la petite mairie du village de Hautefort.
Ancienne chambre du XVIIème siècle, cette pièce est aujourd'hui le grand salon. Sur le mur d'en face, un tableau intitulé "Le jeune berger poursuivant son troupeau".
C'est un authentique Fragonard réalisé très certainement autour de 1770. Il y a beaucoup de grâce dans cette œuvre...
Le cabinet de travail : sous l'ancien régime, un cabinet peut être "de toilette" ou "de travail" : il s'agit alors d'un petit bureau. Le secrétaire à cylindre en acajou date du XVIIIème siècle.
La chambre de Madame : la "Duchesse" (chaise-longue d'intérieur, variante de la Méridienne) date de 1755.
La salle de bains attenante est moderne.
La salle à manger est très décorée. Elle a heureusement été peu touchée par l'incendie de 1968 car elle se trouve en rez-de-chaussée. Les tableaux encadrés dans les boiseries dateraient des années 1630-1650 (d'après les vêtements des personnages) et représentent entre autres, l'entrée d'un souverain dans une ville, le mariage d'un roi ou encore, un sacrifice animal... Sur la cheminée une pendule Boule du XVIIIème siècle.
La particularité de cette salle à manger est qu'elle est en trompe l'œil : quand les portes sont fermées, on a l'impression qu'elles disparaissent !
Aujourd'hui, je râle après le soleil qui me fait des contre-jours gênants...
Nous sommes ici dans la la chambre d'honneur : dès la Renaissance, les châteaux se dotent d'une chambre ou d'un appartement "d'Honneur" réservé à un royal invité. Au lieu d'être recouverts de tapisseries, les murs en sont tapissés de cuir de Cordoue. Le lit "à la française" date du XVIIème siècle et ferait partie du mobilier d'origine de la pièce.
Il s'agit d'un lit d'apparat : si Louis XIV n'a jamais dormi à Hautefort, la reine Elizabeth II s'y est arrêtée en mai 1978 lors d'un déplacement officiel en Périgord car elle était amie avec la propriétaire du château.
La salle des tapisseries est une ancienne salle des gardes transformée en antichambre de l'appartement dit "des Empereurs" en raison de la tapisserie qui l'ornait alors. Des tapisseries flamandes l'ont remplacée et la table de chêne qui orne la pièce est l'un des rares meubles d'origine qui ait échappé au feu : elle était alors dans les souterrains du château... Des plats en majolique italienne du XVIème siècle la décorent.
Par cette fenêtre ouverte on peut apercevoir le beau jardin à l'anglaise qui décore l'entrée du château : il s'y trouve un magnifique cèdre.
Nous voici redescendus et nous trouvons maintenant dans la galerie donnant sur la cour d'honneur.
Quelques jolis vases la décorent.
Voici l'entrée de la boutique
Elle est encadrée par deux sphinx à tête de Marquise : très drôle !
Dans la boutique, des livres des éditions Lito dont l'imprimerie se trouve justement à Hautefort. C'est un éditeur pour la jeunesse qui a une variété de produits assez impressionnante. Cliquez ICI.
Avant de repartir, un petit tour par le café
Il communique avec la cour d'honneur.
Mais où cet escalier conduit-il ?
Au four banal
Et à côté, au bucher qui possède un superbe pilier de soutènement central.
Ah... ouf, l'air libre !
Depuis la cour d'honneur, on a une vue splendide sur les jardins à la française. J'ai lu qu'ils étaient décorés par endroits de buis taillés en forme de ciseaux à couper la laine des moutons (et qu'il s'agit aussi du blason des Hautefort).
Regardez : on les voit !
Le blason de la famille Hautefort
Nous terminons la visite du château par une ascension de la tour de Bretagne. Depuis les fenêtres qui en éclairent l'escalier, on peut avoir une vue sur le château.
En haut, on est récompensé de son effort par la découverte d'une belle charpente qui abrite une exposition de photos qui tend à sensibiliser les visiteurs sur le thème de la déforestation.
Il ne reste plus qu'à redescendre.
La visite des jardins nous attend...
Avouez qu'il a fière allure, ce château !
Avouez qu'on ne sait pas où donner de la tête...
Un dernier regard sur le village de Hautefort
Une visite on ne peut plus réussie : le soleil était de la partie...