☻ Balade Street Art dans le sud et l'ouest du 13ème avec Générations 13
30 mars 2017 - Ce vendredi là le soleil illuminait de tous ses rayons notre bel arrondissement : Anne-Marie avait commandé le beau temps sans doute pour se faire pardonner le mauvais temps de la précédente balade ! Au programme, une balade Street Art dans le sud et l'ouest du 13ème.
Rendez-vous avait été donné au métro Olympiades où je me suis rendue à pied depuis chez nous. La marche, c'est bon pour la santé...
La première oeuvre qu'elle nous montre se trouve au coin de la rue Baudricourt : elle s'intitule "Lettres" et a été peinte en 1988 par Jacques Villeglé, l'un des précurseurs de cet art urbain, également connu pour ses affiches lacérées.
La dalle des Olympiades où nous allons maintenant monter a été construite à l'emplacement de l'ancienne gare des Gobelins reliée à la Petite Ceinture (reconstruite en sous-sol comme le montre cette photo).
Le village des Olympiades a été construit entre 1968 et 1975 par l'architecte Michel Holley. L'objectif du projet "Italie 13" était de transformer en profondeur certains îlots insalubres du 13ème arrondissement en faisant entrer la lumière dans les logements, d'où l'idée de construire des tours d'habitation accompagnés de commerces.
C'est le nom de ces tours (Mexico, Sapporo, Athènes, Cortina, Tokyo, Helsinki, Rome, Squaw Valley, Anvers, Grenoble et Londres...), toutes villes ayant accueilli les Jeux Olympiques, qui a donné au quartier ce nom d'Olympiades.
Le 13ème arrondissement possède un quartier chinois : c'est justement ici qu'il se trouve ou du moins dans les alentours de la dalle. Les toits des boutiques - qui ont étrangement un petit air de pagodes - sont là pour le rappeler...
Le premier immeuble vers lequel nous nous dirigeons s'appelle "Grenoble" en hommage aux Jeux Olympiques d'hiver de 1968. Il possède sur sa façade toute une série de mosaïques sur le thème des jeux.
Ici, un skieur fend la neige...
Ici, j'en vois un autre qui se sert de ses bâtons.
Tandis que ce dernier fait un magnifique saut à ski.
Le ski de fond, plus "plan plan" ?
Que nenni, il est beaucoup plus fatigant !
11000 habitants vivent ici sur la dalle...
Nous voici redescendus sur le plancher des vaches avec cette fresque intitulée "Jeune femme" du 63 rue Nationale de Jorge Rodriguez-Geralda (artiste cubain élevé aux Etats-Unis) datant de 2015. Il crée principalement son travail dans des espaces urbains à grande échelle.
Pour la petite histoire, trois projets avaient été proposés au vote des habitants du quartier (ce portrait de jeune femme, celui d'un enfant et un autre d'un homme).
Celui qui a été retenu est le visage de la femme du peintre...
Un peu plus loin sur la dalle, une fresque de Moussa Roumane, la louve romaine (2004) en hommage aux Jeux Olympiques de Rome sans doute.
et le chien de la villa d'Orphée à Pompéi. L'inscription "Cave Canem" sur l'original signifie "Prenez garde au chien".
Sur le mur d'entrée du Stadium, Anne-Marie nous montre le pochoir de C215 représentant Céline Doumerc, basketteuse.
Christian Guémy - c'est son nom - signe toujours ses oeuvres d'un cube contenant le code "C215". Le C correspond à son prénom, et 215 au numéro de la chambre dans laquelle il a décidé ce qu'il ferait de son avenir...
Nous quittons les sommets pour redescendre dans l'avenue d'Ivry où des affiches publicitaires annoncent le prochain défilé du Nouvel An pour le lendemain.
Cette année, c'est le cochon qui est à l'honneur, un signe heureux parait-il. La fontaine Wallace en arrière plan n'est pas trop de mon goût ainsi peinte en rouge mais ce n'est pas la seule à avoir perdu sa couleur d'origine plus discrète. Pourquoi le rouge ici ? La couleur de la Chine peut-être...
Nous sommes ici juste en face du célèbre supermarché chinois : j'ai nommé Tang Frères.
C'est ici que fleurissent les petits vendeurs à la sauvette... que j'ai photographiés de dos.
On peut ici faire son marché d'herbes aromatiques...
Nous voici presque arrivés à la Porte d'Ivry : ici se trouve la Villa d'Este, un bien grand mot si on connait celle du lac de Côme..., mais qui cache une très belle fresque de Street Art.
Il s'agit de la Mona Lisa d'Okuda (de son vrai nom Oscar San Miguel Erice) réalisée en 2017. Elle mesure 50 mètres de haut par 15 mètres de large.
Avez-vous remarqué qu'on voit ses jambes... ?
Le jardinier du square Ulysse Trélat a fait ici un clin d'oeil aux Jeux Olympiques.
En face du square, un immeuble en briques réhabilité après la fermeture des anciennes usines de Panhard et Levassor.
Et nous voici arrivés à la Porte d'Ivry.
Juste en face, une oeuvre de Didier Faustino, un artiste franco-portugais. Il s'agit d'un totem de 17 m de haut et de 1 m² à la base représentant un appartement pour célibataire.
Son titre : 1SQMH pour One Square Meter House (2006)
Il parait qu'il est plus beau de nuit quand il est éclairé !
Ayant traversé le boulevard extérieur, nous voici rue Dieudonné Costes avec ce graffiti de Takt.
Revenant sur le boulevard Masséna, Anne-Marie nous montre la fresque du brésilien Claudio Ethos intitulée "L'Automne".
Elle a malheureusement - c'est le lot de toutes les oeuvres de Street Art - été en partie recouverte...
La voici comme elle était à l'origine
Sur l'avenue de Choisy, en vue de "Metapisica" de Pantonio (de son vrai nom Antonio Correia), un artiste portugais (2014)
La plus haute fresque d'Europe représente un gigantesque tourbillon de poissons. Le monde animal est celui que peint le plus souvent l'artiste.
Juste à côté, le "Héron bleuté" de Stew (2014) de la Galerie Itinerrance est la deuxième plus haute façade d'Europe jamais peinte .
Son directeur, Medhi Ben Cheikh, œuvre pour réconcilier l’art de la rue avec celui des galeries. Il a mis en œuvre un partenariat avec Jérôme Coumet, le maire du 13ème, afin que les artistes puissent prolonger les expositions « hors les murs », et mettre des fresques au regard des passants qui souvent ne poussent jamais la porte d’un musée ou d’une galerie.
En face, l'église Notre-Dame-de-Chine possède aussi des murs décorés.
Nous passons devant des vitrines alléchantes... Ça sent le canard laqué ou le petite cochon grillé !
Je vous l'avais dit : c'est l'année du cochon.
Les étals regorgent de fruits plus ou moins exotiques.
"Le barbu" : un portrait au pochoir de C215 (2015)
Magnifique, je trouve.
Dans la rue Caillaux voisine, voici Tony Estanguet (champion de canoë) par C215 également (2017) malheureusement dégradé par un tag...
Contraste d'architectures...
Un peu plus loin, toujours rue Caillaux, en bas d'un mur et presque hors de portée de la vue..., des pochoirs de la célèbre Miss Tic.
D'où vient le nom Miss Tic ? C'est le personnage de la sorcière un brin diabolique nommée Miss Tick du Journal de Mickey qui inspirera directement l'artiste.
Nous voici maintenant arrivé sur l'avenue d'Italie qui est l'objet de gros travaux (d'où de nombreuses grues) actuellement en vue de la prolongation de la ligne 14 jusqu'à l'aéroport d'Orly.
Nous n'y restons pas heureusement puisque Anne-Marie nous emmène maintenant dans le Jardin du Moulin de la Pointe voisin où se trouve une très belle fresque de Tore, graffiti-activiste sur lequel il est très difficile d'obtenir des renseignements même sur le net.
Photo de famille !
Très expressifs les visages
Au fond du jardin on débouche sur la Place des 44 enfants d'Izieu, tristement rendue célèbre pendant la deuxième guerre mondiale.
On peut y admirer un beau tigre au pochoir par Mosko. Membre fondateur du collectif Mosko et associés, Gérard Laux commence son activité de peintre urbain en 1989 dans le quartier de la Moskowa (Paris 18ème) – d’où Mosko.
ainsi qu'une fresque représentant les quatre saisons, d'un auteur non identifié.
Ici le printemps et l'été...
Un peu plus loin, l'automne et l'hiver
Une plaque à côté de la plaque de rue rappelle le nom des 44 enfants déportés et assassinés par les nazis sous le seul prétexte qu'ils étaient juifs.
En direction de la Poterne des Peupliers, un pochoir de Rost
Passage le long de la Petite Ceinture par le Jardin de la Poterne des Peupliers
Boulevard Kellerman : Fresque en hommage à Desty Corleone du Réservoir Dogues (rappeur)
Il y a tellement de gens dans le monde du Street Art... C'est signé V13.
Le Jardin Charles Trénet borde la rue Brillat-Savarin (avocat, gastronome et auteur culinaire).
C'est là que mon chemin bifurque car je suis pratiquement arrivée chez moi !
Merci à Anne-Marie pour son accompagnement
à la découverte du Street Art du 13ème.