☻ Barcelone la belle avec Loredana
27 février au 2 mars 2011 - La capitale de la Catalogne : je rêvais d'y aller depuis une éternité ! Mon rêve s'est enfin réalisé grâce aux promos d'Easy-jet (pour le transport) et de Budgetplaces.com (pour le logement) et je n'ai pas été déçue par cette jolie ville, bien au contraire...
D'un coup d'ailes, me voici en Espagne : l'aéroport El Prat est situé à 10 kms au sud de la ville. J'y arrive sous un beau soleil, ce qui me permet d'admirer la descente sur la ville.
J'attends impatiemment mon amie Loredana venue de son côté de Milan et nous rejoignons ensuite toutes les deux notre location : un petit appartement tout confort, situé en plein centre de la vieille ville au N°62 de la Carrer Sant Pere Mitjà : entendez par là la rue Saint-Pierre du milieu, celle-ci étant cernée au nord par la rue Saint-Pierre du haut (Mès Alt) et au sud par la rue Saint-Pierre du bas (Mès baix) : logique, non !
Toni nous y accueille très aimablement et nous fait faire un tour d'horizon de la ville en nous emmenant sur la terrasse. Celle-ci donne sur le clocher de l'église Sant Pere voisine.
Le lendemain matin, nous découvrons la rue Sant Pere. Nous somme ici dans un quartier populaire : le linge sèche aux fenêtres de presque tous les logements : un côté pittoresque que je ne déteste pas mais qui dénote du niveau de vie des habitants de ce quartier...
La ville est faite de contrastes. Le Palau de la Musica Catalana, tout proche de la Carrer San Pere, resplendit de ses feux. Il est classé au patrimoine mondial de l'UNESCO.
Détail d'une mosaïque de la façade
Le bus touristique que nous prenons nous permet d'avoir une vue d'ensemble sur la ville. Le temps est frais mais, bien couvertes, nous ne résistons pas au plaisir de monter sur l'impériale pour profiter pleinement du spectacle de la rue. Premier arrêt : le Passej de Gràcia où se trouve la Casa Mila, encore appelée la Pedrera, immeuble "Art Nouveau" du célèbre architecte Gaudi.
Au passage, petite photo rapide d'un élégant réverbère.
La façade ondulante de l'édifice représente la mer.
Sur le portail d'entrée, les lignes sont courbes et presque végétales...
Depuis la terrasse de l'immeuble, on a une vue circulaire sur la ville. Les cheminées semblent veiller sur la ville, telles des sentinelles ! Au loin, la méditerranée...
Décidément, cette ville présente beaucoup d'attraits !
Dans la trouée, un autre chef d'oeuvre de Gaudi : la Sagrada Familia
Le buste d'Antoni Gaudi se trouve dans le hall d'entrée de l'immeuble qui jouit d'un puits de lumière très impressionnant : encore des courbes !
Gaudi est né en 1852 à Reus, en Catalogne. Il est décédé en 1926 à Barcelone à 74 ans (écrasé par un bus...). Il laisse derrière lui un patrimoine architectural immense.
Mais notre bus continue sa route : nous voici maintenant au Parc Guell (situé au nord de la ville), autre réalisation de l'architecte catalan. Dès l'entrée, on voit que Gaudi aime marier l'architecture avec la nature.
Depuis la grande terrasse bordée d'un banc ondulant réalisé tout en mosaïques, on jouit d'une bonne vue sur la mer et sur la Sagrada Familia.
Décidément, Gaudi aime les points de vue ! (et moi aussi)
En témoigne cette rangée de colonnades qui semble "mimiquer" une rangée d'arbres...
et ces arceaux végétaux, ne rappellent-ils pas une voute de cathédrale ? (impression toute personnelle)
Une autre particularité de ces colonnades : leur aspect penché qui lutte contre l'académisme de l'antiquité : Gaudi est un architecte qui a dérangé la critique en son temps mais maintenant son génie est internationalement reconnu et il est considéré comme l'un des plus grands architectes de l'époque moderne... Parfois, le temps fait son chemin.
Beauté de la pierre généreusement éclairée par un soleil complice.
Pour en terminer avec Gaudi, nous faisons la visite de la Sagrada Familia : cela fait déjà 130 ans que le chantier de cette église, consacrée par Benoit XVI en février 2010, est en cours et il faudra encore attendre jusqu'en 2026 (le centenaire de la mort de Gaudi) pour la voir terminée... Il faut dire que c'est un chantier absolument titanesque que Gaudi a entrepris en 1882 : prévoyant à juste titre qu'il n'en verrait pas l'achèvement, il confia les plans de l'église à son assistant Domènec Sugranes et depuis, 5 autres architectes se sont succédés au chevet de son chef d'oeuvre.
La façade de la nativité est la seule a avoir vu le jour du vivant de Gaudi.
La nativité
La fuite en Egypte
La façade de la passion est très différente : autant la première est travaillée et souriante : elle représente la vie, autant celle-ci est dépouillée et sévère comme la mort.
Le baiser de Judas et le carré magique
La crucifixion
Quand on entre à l'intérieur du sanctuaire, on en a plein les mirettes : c'est définitivement l'intérieur que je préfère. La fôret de colonnes qui fusent vers le ciel me fait penser à la mosquée de Cordoue que j'ai vue il y a bien longtemps mais qui m'avait fait forte impression à l'époque (encore un avis personnel...)
Des vitraux multicolores éclairent magnifiquement l'édifice sacré.
Oh le joli chérubin !
Dans la nef, un Christ auréolé d'un baldaquin
Pour clore la visite, nous prenons l'ascenseur pour aller admirer la vue sur la ville du haut du clocher. On n'y monte qu'à quelques uns et pour cause : en haut, presque pas d'espace...
La redescente à pied (évidemment j'en suis...) permet d'admirer dans un premier temps la vaste cage que Gaudi a prévue à l'intérieur du clocher puis dans la foulée un petit escalier à vis aveugle digne des plus grandes constructions du moyen-âge.
Joli non ? Moi, j'ai adoré.
Barcelone, c'est aussi un ville où il fait bon flaner comme ici sur la célèbre Rambla. Tout comme à Paris sur les quais de la Seine, on y trouve ici un joli marché aux fleurs.
Et puis, il y a le fameux Mercat de la Boqueria si bien achalandé et haut en couleurs que pendant que les barcelonais s'y approvisionnent, les touristes y flânent, appareil photo à la main (bien serré, c'est préférable...).
Attention les yeux !
Un peu plus soft...
Sans transition : départ (en taxi cette fois : ils ne sont pas chers, autant en profiter) pour le Parc de Montjuïc où se trouve le Musée National d'Art de la Catalogne (MNAC) dont nous avons entendu parler par diverses personnes. Nous décidons d'aller y voir la section "art roman" : hélas... elle est fermée en ce moment jusqu'à l'été. Nous visitons donc le reste du musée en nous promenant de salle en salle dans un palais du XIXème siècle extrêmement bien aménagé pour y mettre en valeur tous les trésors qu'il recèle. Le palais est situé tout en haut d'une série d'escaliers qui ont heureusement été doublés (très discrètement) par des escaliers mécaniques dissimulés dans les bosquets.
Le Palau de Victoria Eugenia a son pendant de l'autre côté du Palais National. ILs ont été construits pour l'exposition universelle de 1929.
Une splendeur, non ? Le soleil est flatteur en cette heure de fin d'après-midi...
Le musée s'ouvre sur une vaste pièce surmontée d'une coupole richement décorée. D'agréables canapés permettent de la contempler tout à loisir.
Quelques uns des chef-d'oeuvres du musée
Mare de Deu (Anonyme - 1400)
L'annonciation (Maître de Sant Urgell - 1495)
El Greco : Sant Pere i Sant Pau 1590 - 1600
Juli Gonzalès : Homme Cactus - 1941
La visite du musée débouche aussi sur une pièce absolument gigantesque superbement coiffée d'une coupole ouvragée qui, rien qu'à elle seule, vaut le déplacement
Et si l'on allait du côté du port pour dîner : une proposition alléchante que je fais à mon amie Loredana que je sais friande de bords de mer (chaleur, soleil...) et de petits restaurants ! Hélas, le soleil nous a quitté entre deux stations de métro... et je n'ai le temps que de prendre à la va vite une photo de la colonne où Christophe Colomb indique, à tort la direction du Nouveau Monde (mais peut-être désigne-t-il tout simplement la mer...)
On dit que son doigt mesure 1,5 mètre...
Un petit tour du côté de la Rambla de mar ?
On y voit de beaux voiliers...
et aussi d'étranges petits bonhommes blancs qui flottent sur l'eau...
Au fait, nous venions ici pour dîner ! Un peu à l'aveuglette, nous nous réfugions dans un bar pour lutter contre un vent frisquet : le patron nous sert une charcuterie plus que copieuse moyennant... "dinero" ! Bof : Loredana y est toute contente d'entrer en grande conversation avec le patron qui a voyagé en Italie et moi de siroter une sangria !
(ma foi pas inoubliable : on n'est pas touristes pour rien...)
Mais les jours passent... et nous n'avons pas encore visité la Cathédrale Sainte Eulalie qui est réputée elle aussi. Une petite promenade depuis notre logement à travers le quartier gothic et nous y sommes ! De petites ruelles tortueuses tranchent ici avec le quadrillage symétrique de la ville "moderne". Par-ci par-là, des madones ornent les coins de rue. Si ce n'était la taille de la ville, on se croirait à Aix ! C'est vrai que c'est aussi le midi et que les gens y sont pieux.
Plus huppée, cette rue de la Boqueria (j'ai un doute sur l'endroit exact). Visiblement, le deuxième étage est l'étage des riches... ou celui des amoureux de la nature !
Flâner dans Barcelone, c'est aussi se laisser tenter par les boutiques. Dans celle-ci, on sert des jus de fruits délicieux. Allez, on ne se laisse tenter que par le fruit défendu !
La façade de la Cathédrale est en travaux... Contentons-nous d'une vue de côté.
A l'intérieur, des merveilles : ici, une vierge noire "Mare de Deu de Montserrat".
et un cloître planté de palmiers et hébergeant des oies !
Une superbe fontaine surmontée d'un Saint-Georges terrassant le dragon orne l'un de ses côtés.
Détail de robinet
Avant de quitter cette ville attachante, un petit tour au musée Picasso où sont présentées les oeuvres de jeunesse du peintre ainsi que la série des Ménines, inspirées de Vélasquez.
Bien évidemment, les photos sont proscrites : la seule qu'on puisse faire est celle de la cour gothique du Palais qui lui sert de siège, rue Montcada, dans le quartier du Born.
En relisant le guide, je constate qu'il me reste encore beaucoup de choses à découvrir dans cette belle ville. Cela fera sûrement l'objet d'une prochaine petite escapade au soleil en compagnie de Philippe. Le terrain est sécurisé maintenant !
Pour être honnête, il faut tout de même que j'avoue une certaine angoisse au départ à l'idée de partir toute seule en pays inconnu même si j'avais tout balisé : quelque chose qui ne m'était pas arrivé depuis longtemps...