☻ La Bulgarie de Maria (2012) : de Veliko Tarnovo à Sofia -
8 au 22 septembre 2012 - ☻ Fin de ces vacances bulgares ☻
Partis ce matin de Veliko Tarnovo sous le soleil,
nous faisons route vers le Monastère de Troyan, le plus grand monastère de la chaîne des Balkans et le troisième plus grand monastère bulgare.
J'arrive à prendre une photo à la dérobée dans la première cour.
Tout comme d’autres monastères, le monastère de Troyan eut un rôle actif dans la lutte contre la domination ottomane. Refuge du combattant révolutionnaire Vasil Levski (1837-1873), il accueillait le comité révolutionnaire clandestin que celui-ci avait fondé et qui se composait de 80 moines. Vasil Levski fut arrêté le matin du 27 Décembre 1872 par les autorités ottomanes, il fut traduit en justice et torturé. Bien qu'il ait reconnu son identité, il ne révéla pas ses complicités et les détails relatifs à son organisation. Les autorités ottomanes condamnèrent Vasil Levski à la peine de mort par pendaison.
Le monastère de Troyan est également connu pour renfermer une icône de la Vierge Marie à trois mains...
L'histoire est la suivante : l'empereur Léon III l'Isaurien qui vivait au VIIIème siècle était adepte du mouvement de l'iconoclasme (destruction délibérée de symboles ou de représentantions religieuses) : il ne reconnaissait pas la valeurs des icônes dans l'église. Il s'exaspéra contre les écrits de St Jean de Damas, fervent défenseur des icônes, qui habitait dans la cour du khalife. Ne pouvant pas le punir directement, l'empereur byzantin envoya une lettre au khalife, dénonçant St Jean comme l'un des ceux qui préparaient la chute de Damas au profit de Byzance. Le khalife ordonna qu'on coupe la main de Saint Jean et qu'on l'exhibe sur la place centrale de Damas. Saint Jean arriva à récupérer sa main coupée, la colla à son poignet et pria longuement la Vierge de lui rendre grâce. Exténué, il s'endormit pendant ses prières. Il vit alors dans son rêve Sainte Marie qui lui disait qu'il était désormais en bonne santé et pouvait reprendre ses écritures. A son réveil, St Jean vu sa main intacte, comme si rien n'était arrivé...
La photo est bien sûr tirée d'internet.
C'est tout ce que vous verrez de ce monastère... sinon les petits nains de jardin et autres lapins, écureuils, escargots de faïence (et j'en passe...) de l'échoppe installée à proximité : c'est une telle caractéristique des jardins bulgares que je ne résiste pas à vous les montrer.
Nous prenons ensuite le chemin qui mène, très haut dans les Balkans, à un gigantesque monument commémorant une fois de plus la guerre russo-turque. Décidément je crois que je commence à bien connaître l'histoire de la Bulgarie. C'est en effet de là que nous devons prendre le départ de notre ultime randonnée.
Nous sommes ici dans le parc national des Balkans, un espace protégé.
Et c'est parti pour la balade.
C'est que ça grimpe raide, n'est-ce pas Philippe ?
Déjà là ?
Pour chacune des randonnées, Arvel a prévu un guide pour nous accompagner.
Gilbert et Marie-Jeanne, Graziella et Joseph, Philippe et Annie
La pluie arrivant, nous nous arrêterons à mi-chemin.
Cotse fait le reste de la route sous la pluie. Nous arrivons en fin d'après-midi à Koprivtitsa, terme de la journée. Ici aussi, les habitants ont fait des réserves de bois.
Difficile de passer par là... Les ouvriers tentent de réparer la canalisation d'eau qui dessert toute la ville : en vain, nous n'aurons pas d'eau jusqu'au lendemain...
Heureusement, un bon feu nous attend chez notre logeur.
Celui-ci trinque avec Cotse : de bons vivants tous les deux.
Pour ne pas être en reste, un petit verre de Rakya !
Gilbert, André, Josseline et Michelle
Une jolie chambre et une jolie salle d'eau mais... pas d'eau !
Pendant qu'on regarde cette photo, une précision sur le mode de couchage en Bulgarie. Chacun dispose d'une couette individuelle (nous l'avons compris au bout de quelques jours, les premières nuits se passant à tirer alternativement chacun la couverture à soi !)
Le lendemain matin, notre programme prévoit la visite de deux maisons de la vieille ville. Nous passons près du monument aux morts de la guerre russo-turque, très soviétique.
La première maison est celle d'un riche marchand ayant beaucoup voyagé, un certain Nencho Oslekov. Il s'agit d'une maison asymétrique dont le premier étage est soutenu par 3 colonnes en cèdre du Liban. C'est actuellement le Musée ethnographique.
On comprend tout de suite à la légende qu'il s'agit de la famille du marchand en 1869 !
La cuisine
L'atelier de tissage
La salle à manger
Au premier étage, une très grande pièce avec un plafond superbe contient des vitrines présentant les outils du marchand.
Outils servant au mesurage des tissus
Nencho Oslekov fut pendu en 1876, accusé par les turcs d'avoir fabriqué des uniformes pour les insurgés.
Au rez de chaussée de la maison se trouve une boutique où sont vendues des pièces de broderie exécutées à la main. Malheureusement, ma période "broderies" est passée...
Mais avouez que c'est un beau travail.
Nous continuons notre promenade dans Koprivtitsa toujours sous une pluie fine. Elle nous conduit à l'église du village où se trouve la tombe de Todor Kableshkov, un chef de file local de la révolution de 1876 contre l'occupant ottoman.
Une statue imposante se trouve devant sa maison.
Dans la cour de la maison, un buste du jeune révolutionnaire
Chatoyant ce bleu...
La "lettre de sang"
Todor Kableshkov signa une lettre du sang du premier soldat turc qu'il tua et appela ainsi le reste du pays à suivre l'exemple de Koprivtitsa...
Un portrait du jeune homme décédé à seulement 25 ans : capturé par les turcs près de Troyan et ayant été torturé, il se suicidera dans la prison de Gabrovo.
Cette fois ci, comme on dit : ça sent le roussi... Nous arrivons en effet au terme de ce voyage qui a commencé à Sofia et qui va se terminer à Sofia.
Sofia, capitale de la Bulgarie moderne, une ville qui compte presque 2 millions sur les 7 millions d'habitants de ce pays. Une grosse métropole donc. Nous n'aurons bien sûr qu'un aperçu de la ville où habite Maria et qu'elle va nous faire découvrir en une après-midi.
Aujourd'hui, il fait beau et c'est sous le soleil que nous revoyons avec plaisir la Cathédrale Alexandre Newski.
Les bulbes dorés sont toujours photogéniques.
L'intérieur est joli mais vous ne le verrez pas !
Nous passons ensuite devant la Basilique Saint-Sophie qui a donné son nom à la ville et devant laquelle brûle la flamme du Soldat inconnu depuis 1981.
La force du lion est le symbole du pays qui, il est vrai, s'est toujours relevé de toutes les épreuves qu'il a subies au cours des siècles.
Nous arrivons ainsi près de l'église russe Saint-Nicolas.
Depuis son porche, on a une belle vue sur l'élégant immeuble qui lui fait face.
Je ne sais pas ce que représente cette sculpture mais la coupole est belle.
Pour continuer avec les édifices religieux, voici la synagogue de Sofia.
Nous sommes aussi passés devant l'ancien Palais Royal.
et avons jeté un coup d'oeil au Théâtre de Sofia.
Devant le théâtre, un grand bassin avec des jets d'eau et cette élégante statue.
Vous l'aurez deviné : il s'agit ici de l'ex-bâtiment du Parti communiste.
Non loin de là, le Palais présidentiel où nous avons la chance d'assister à une parade de la musique de la garde républicaine en l'honneur d'un ambassadeur nouvellement nommé.
Un manifestant (pacifique) devant le Palais présidentiel : on peut le voir à Sofia !
Ayant patiemment attendu la fin de la cérémonie, nous pouvons alors entrer dans l'enceinte du Palais où se trouve la Rotonde Saint-Georges à l'emplacement des ruines de thermes romains. Elle a été construite au IV-Vème siècles et est considérée comme le monument le plus ancien de Sofia.
Dans la cour du Palais présidentiel, Maria nous montre la porte où, étant jeune, elle venait suivre des cours sur les abris anti-atomiques : elle en garde un mauvais souvenir tout comme de cette époque d'ailleurs en général...
Le soleil qui joue à cache cache aujourd'hui est revenu juste à temps pour éclairer le magnifique établissement des Thermes.
Quand je vous disais que les bulgares mangeaient beaucoup de miel !
Juste derrière se trouvent les fontaines où les sofiotes viennent se ravitailler en eau : celle-ci est chaude mais il suffit de la faire refroidir...
Sur la grande place de Sofia ou place de l'Indépendance trône la statue de Sainte-Sophie perchée en haut d'une colonne de 16 mètres. Elle remplace la statue de Lénine.
Voisine est la Mosquée Banya Bashi, la seule en activité actuellement.
En face se trouve le marché couvert, le bazar en quelque sorte.
C'est là que Maria nous abandonnera pendant une petite demie-heure, histoire de faire quelques emplettes alimentaires de dernière minute. Construit sur le modèle des Halles de Baltard, son nom s’en inspire également puisque ce marché-couvert est plus connu sous le nom de marché Hali. On y trouve de tout : de l’artisanat, de l’encens, des épices, de la nourriture mais aussi du vin.
Après cette visite du marché couvert, c'est vers le marché à ciel ouvert que nous nous dirigeons. On y vend les fameux balais de coco que nous voyons un peu partout.
Les fruits et les légumes ne sont pas chers pour nous mais il faut se rappeler du montant du smic bulgare : 122 euros par mois...
Notre ballade sofiote se termine par le Palais national de la Culture qui est également le plus grand centre d'expositions et de congrès en Bulgarie.
Notre dîner se passe dans un restaurant qui propose un spectacle de danses et de chants du folklore des différentes régions du pays.
Maria nous fait à cette occasion à chacun plusieurs petits cadeaux.
Une petite icône en forme de tryptique représentant d'un côté la Vierge à l'enfant et de l'autre les trois filles de Sainte Sophie (Véra, la foi, Nadège l'espérance et Liouba, la charité) et un sachet de "Sharena sol" : un mélange d'épices traditionnels bulgare contenant du sel, du paprika et de la sarriette (on parle de sel coloré). Maria nous dit qu'on le met sur du pain pour accueillir ou dire au revoir à des amis (?)
En tout cas, quel que soit l'usage que je vais en faire, ce petit cadeau nous a beaucoup touchés, Philippe et moi.
Le lendemain, nous nous levons à l'aube pour aller prendre l'avion à destination de Paris.
Des adieux qui, je l'espère, ne sont qu'un au revoir.
Ne suis-je pas allée en Roumanie deux fois de suite à 20 ans d'intervalle ? Quand un pays vous plait vraiment, on y retourne forcément. J'espère que ce sera le cas de la Bulgarie où nous avons trouvé un accueil vraiment exceptionnel de la part de Maria.
Le groupe des treize avec Maria (merci Josseline pour la photo !)
Un voyage qui restera très longtemps dans nos mémoires.
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