Lundi 2 octobre 2017 : nous sommes 13 à partir en randonnée pour la semaine.
Hélas, Francine et Marie-France ont dû déclarer forfait...
Direction Troyes dans un premier temps pour une visite de la ville avant notre installation au Camping "Les Sources du Lac" à Eclaron.
Le but de cette petite escapade ?
Arpenter les chemins de la Champagne humide du côté du Lac du Der en bonne compagnie : une idée de Paul, retenue et organisée par notre sympathique guide, Jacqueline Letourneur.
Deux photographes, deux photos : le compte y est.
Le rendez-vous a lieu au coin de la rue de la Soeur Rosalie et de la Place d'Italie où une "pelle Starck" rappelle le passé de la religieuse.
Jeanne Marie Rendu, dite sœur Rosalie, est l'une des grandes figures charitables et courageuses du Paris populaire. Fille de la Charité, elle se met à 21 ans au service des pauvres du quartier de la rue Mouffetard où elle restera 54 ans (elle ouvre un dispensaire, une pharmacie, une école, un orphelinat, une crèche, un patronage pour les jeunes ouvrières, une maison pour les vieillards sans ressources…). En 1852, Napoléon III la nomme Chevalier de la Légion d'Honneur. Décédée en 1856 , elle est inhumée au cimetière Montparnasse.
Elle a été béatifiée par le Pape Jean-Paul II en 2003.
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Mais revenons à notre voyage...
Trois voitures, trois conducteurs : Jacqueline avec à son bord Annette, Jacqueline L. et Anne, Paul avec Mary-Hélène, Michèle et Françoise. Pour ma part, je voyage avec Annie P. en compagnie d'Annie B., de Marie-Cécile et de Maryannick.
Après deux heures de route environ, nous voici arrivés dans la capitale de la Champagne, Troyes, surnommée le "Bouchon de Champagne" à cause de la forme de son centre historique.
Garés sur le parking de la gare, nous prenons la direction du "corps" du bouchon (par opposition à la "tête"). C'est cette partie de la ville que nous allons visiter, laissant pour un autre séjour la visite de la Cathédrale...
La rue des chats, située entre la rue Charbonnet et la rue Champeaux, est pavée et comporte en son centre une rigole destinée à l'écoulement des eaux. Le ton est donné : nous voici dans une ville qui a gardé son passé moyenâgeux.
La ruelle tire son nom du fait qu'elle est si étroite à certains endroits que les chats peuvent sauter d'une toiture à l'autre ! Les maisons à pans de bois - datant du Moyen-Age - qui la bordent ont été superbement restaurées.
Derrière cette façade, un joli petit jardin
Certaines maisons possèdent des poutres décorées en "about".
Naturellement, il y en a une avec un chat !
On peut aussi voir sur certaines maisons des tuiles de bois très décoratives : il s'agit d'essentes, de bardeaux ou de tavaillons (tavillons parfois) selon la forme que prennent ces planchettes de bois destinées à protéger les façades de la pluie en Champagne humide.
On voit très bien ici les encorbellements qui permettaient aux propriétaires de gagner sur la surface au sol (un avantage pour la fiscalité). Par contre, en passant sous la voûte, il fait bien sombre : en son temps, l'endroit ne devait pas être très sûr...
Au sortir de la rue des chats, au 26 de la rue Champeaux, l'Hôtel Juvenal des Ursins possède une belle façade Renaissance. Il a appartenu depuis le début du XVème siècle à une grande famille de drapiers et de magistrats.
L’hôtel, originellement construit en pans de bois, est reconstruit en pierres blanches après le grand incendie de 1524. La façade aux grandes fenêtres à meneaux moulurés s’orne d’un bel oriel de style gothique à trois faces, surmonté d’une tourelle finement sculptée à jour (restaurée au XVIIe s.). Le toit comporte une grande lucarne gothique du XVe s. provenant d’un édifice antérieur.
Ce vitrail intérieur du XVIème siècle - que nous n'avons pas vu - représente les donateurs.
Dans la cour de l'Hôtel, une très jolie fresque : on la croirait antique...
Que nenni !
Son histoire commence en 1999 : au cours d'une rencontre scolaire au Centre de Culture Européenne de Saint-Jean d’Angély, une classe de 2nde du Lycée "Chrestien de Troyes" et des lycéens allemands et italiens font la connaissance de l'artiste fresquiste Jean-Jacques Jolinon. Il va les initier à l'art de la fresque et leur donner le désir d'en réaliser. Un premier projet aboutira en 2000 à la réalisation en public de cette fresque par cette classe sous la conduite de Jean-Jacques Jolinon.
La fresque illustre la dynastie de la famille Jouvenel : Jean Jouvenel, né à Troyes en 1360, avocat général au Parlement de Paris, devint Prévost des Marchands à Paris... On lui doit la libre navigation de la Marne et de la Seine, alors entravée par de nombreux moulins appartenant à des seigneurs. On lui doit également le pavement de la montagne Sainte-Geneviève alors recouverte d'immondices deux fois séculaires laissant échapper dans les automnes pluvieux des exhalations pestilentielles.
La prochaine fois que vous foulerez le sol de la dite montagne, vous penserez à lui !
Au 16 de la rue Champeaux, une maison à pans de bois dont la tourelle est très élégamment "essentée".
Des maisons à pans de bois, en veux-tu en voilà !
Ici au 12 de la place Alexandre Israël
Juste à côté, l'Hôtel de Ville qui date du XVIIème siècle
Pour le construire, Louis XIII autorise pour ce faire l’affectation d’une part minime des recettes des taxes sur le vin et le sel.
La statue de Minerve casquée a remplacé celle de Louis XIV foulant au pied l'hydre de l'hérésie d'un sculpteur local, François Mignot, détruite à la Révolution.
La statue surmonte la devise révolutionnaire : Unité Indivisibilité de la République - Liberté, Egalité, Fraternité, ou la Mort. C'est l'une des rares mairies à l'avoir conservé dans cette forme initiale.
Nous continuons par la rue Urbain IV où des immeubles modernes ont été habilement intégrés à l'architecture de la ville.
Au fond, on aperçoit l'église Saint-Jean-au-marché.
Une élégante sculpture : elle est de Joseph-Marius Ramus et s'intitule
L'Idylle ou la Pêche (1872)
La rue Emile Zola est une artère très commerçante du centre-ville. Entre le XIIIème et le XVème siècles, les villes jouent un rôle économique important. Un type de maison particulier s'y développe : les maisons de marchands. Hautes et étroites, serrées les unes contre les autres, ces maisons ont une boutique au rez-de-chaussée, des logements en étages et des caves sur un ou plusieurs niveaux.
Les antiques boutiques des marchands ont été remplacées par des magasins de mode...
Coincée au rez-de-chaussée de ces deux maisons, une jolie porte en bois sculpté
Toujours rue Emile Zola, c'est Bouygues qui a élu domicile dans cette maison. J'ai coupé le bas de la maison avec l'enseigne qui n'était vraiment pas discrète...
Nous arrivons maintenant sur la place du marché au pain.
A l'origine, elle s'appelait place des Changes. Les grandes foires de Champagne amenaient de nombreux étrangers, d'où, la nécessité d'ouvrir des bureaux de change, généralement tenus par les juifs et les lombards. Il y a également dans la ville une rue nommée rue de la Montée aux Changes.
Au centre, un puits et sa margelle surmontée d’une ferronnerie du XVIII° siècle
C'est un lieu agréable bordé de petits restaurants.
Retour dans la rue Emile Zola avec cette façade de pierre, de métal et de verre du magasin H&M. Il s'agit d'un ancien grand magasin bâti en 1896 par Henri Schmit, architecte parisien, reconverti ensuite en cinéma. H&M l'a remis à jour en 2003.
Nonl loin de là, au coin de la rue de la Monnaie, une sculpture d'Adam et Eve
Dans le quartier de Vauluisant, au pied du "Bouchon de Champagne"...
Alliance de la brique et du bois...
Saint-Jacques peut-être... ?
Une jolie décoration pour cette porte cochère
Rue de la Trinité, la maison de l'Outil et de la Pensée Ouvrière dédiée à l'apprentissage.
La Maison de l’Outil et de la Pensée Ouvrière (fondée par Paul Feller, prêtre-ouvrier) est abritée dans un des plus beaux bâtiments de la ville, l’hôtel Mauroy. Ravagé par l'incendie de 1524, le bâtiment fut reconstruit en 1556 par Jean Mauroy, riche marchand troyen. Il entreprend des travaux de transformation avant d’y fonder l’Hôpital et le Collège de la Trinité pour les orphelins (sur le modèle des enfants de la Trinité à Paris) afin de leur apprendre un métier. C’est pour cette raison qu’aujourd’hui encore, la rue porte le nom de « rue de la Trinité ».
La façade est composée de pierres crayeuses et de briques disposées en damier champenois qui sont du plus bel effet.
Un musée, rassemblant une collection de plus de 10 000 outils des XVIIème au XIXème siècles ayant tous servi et un centre de ressources de 32 000 volumes, sont abrités entre ces murs.
La cour est très joliment décorée d'un jardin.
Des conférences et des expositions s'y tiennent régulièrement : autant de façons de faire connaître au public les métiers dits "manuels".
La galerie Renaissance
Rue du Général Saussier : un illustre inconnu pour moi mais qui s'est quand même présenté à la Présidence de la République en son temps (en 1887)...
Vous voyez la petit niche ? Il faut lever le nez !
De plus près... une jolie Vierge à l'enfant
Encore une maison à pans de bois avec des abouts de poutres sculptés
Est-ce son propriétaire qui s'est fait représenter ici... ?
Voici peut-être son animal de compagnie...
En tout cas, celui-là ressemble fort au Diable...
Une jolie encoignure de rues
Une curieuse maison aux façades couvertes d'essentes rue de la Montée des Changes
Retour sur la rue Emile Zola : on dirait bien que la maison de gauche est récente. Elle a été - avec plus ou moins de succès - intégrée à l'architecture de la maison à pans de bois voisine.
Au deuxième étage, une jolie petite fenêtre...
Là se termine notre visite du "Bouchon de Champagne".
Troyes, une très jolie ville que je ne connaissais pas. Il faudra que j'y retourne avec le soleil pour finir de la visiter. Sa Cathédrale est célèbre et elle possède de beaux musées...