☻ Randonnée en forêt de Saint-Germain-en-Laye et visite du Musée Maurice Denis
15 octobre 2015 -Moins de soleil que la dernière fois pour cette randonnée-culture à Saint-Germain-en-Laye. Un froid inhabituel pour la saison a en effet envahi la France depuis quelques jours... mais, en bons randonneurs que nous sommes, nous avons prévu l'habillement adéquate : polaires, anoraks fourrés, bonnets ou capuches, écharpes, gants et pantalons longs sont de mise aujourd'hui.
Autour de la table d'orientation
La vue sur Paris est dégagée depuis la terrasse.
Voici le Pavillon Henri IV : c'est là qu'est né Louis XIV.
Le lieu fût ultérieurement transformé en Hôtel Restaurant de luxe. C'est ici qu'Alexandre Dumas écrivit dans les années 1840 "Les trois mousquetaires" et "Le Comte de Monte Cristo".
Pas désagréable la vue depuis la terrasse du restaurant... par beau temps !
Après avoir longé sur ses presque 2 kilomètres la terrasse du château, nous voici dans la forêt.
Tiens... des amanites tue-mouche !
Aussi belle que toxique ! (elle est hallucinogène...)
Une petite halte au bord de ce point d'eau pour pique-niquer
et nous voilà repartis sous la guidance de Jacqueline et d'Yvonne.
Mais non... nous n'étions pas perdus !
Juste un peu égarés : la preuve, nous voici revenus au château.
Un peu à l'écart du centre ville, le Musée Maurice Denis
Voici la chapelle
et les sculptures d'Antoine Bourdelle dans le jardin.
Celle-ci est guerrière...
et ici le centaure est mourant (d'autant plus que je lui ai coupé la tête !)
Nous commençons notre visite par celle de la Chapelle que Maurice Denis à décorée de 1915 à 1922. Elle fait partie de l'ancien hôpital général Royal fondé par Madame de Montespan.
Dès 1915, l'artiste entreprend la réalisation du chemin de Croix .
Ce n'est qu'à partir de 1919 qu'il commence la série des Béatitudes, grandes figures peintes en camaïeu bleu, qui forment avec le plafond, réalisé ultérieurement, la partie haute du décor mural.
La réalisation des vitraux est due à Marcel Poncet qui a travaillé d'après les cartons de Maurice Denis.
Le peintre s'est représenté dans cette nativité à droite, avec la barbiche. On y voit également sa première épouse, Marthe, la seconde, Lisbeth, et ses enfants...
Puis, nous continuons par la visite du musée à proprement parler.
Ce tableau de Maurice Denis intitulé "L'échelle dans le feuillage" me rappelle Mucha. C'est vrai qu'il préfigure l'Art nouveau.
Régates à Perros-Guirec vues de la jetée ouest (Maurice Denis - 1897)
Le caractère Nabi de l'oeuvre se manifeste dans le cadrage en vue plongeante inspiré des estampes japonaises, le graphisme décoratif des vagues en arabesques, la simplification des formes colorées. Excluant la représentation réaliste, l'artiste suggère plus qu'il ne décrit.
Madame Ranson au chat (Maurice Denis - vers 1892)
France Ranson est la femme du peintre nabi Paul Ranson, qui accueillait régulièrement ses amis dans son atelier parisien, boulevard du Montparnasse. Pour ce portrait de la maîtresse de maison, Maurice Denis fait de nombreux emprunts à l’art japonais : un format vertical étroit, l’absence de modelé qui laisse place à un traitement graphique de la ligne, ou encore les motifs ondoyants qui vont de la robe au papier peint et jusqu’au pelage du chat. La « déformation subjective » permet à l’artiste d’allonger la jupe de la jeune femme et de lui faire un tout petit pied. Avec les arabesques raffinées qui parcourent la composition, ces choix suggèrent l’élégance de la silhouette et donnent à l’œuvre un caractère très décoratif.
Avila derrière les remparts (Maurice Denis - 1905)
Un souvenir de son unique voyage en Espagne
La peinture mystique d'un Nabi
Cet ensemble de sept toiles de Maurice Denis représente la légende de Saint-Hubert. Il a été commandé en 1895 à l'artiste par le Baron Denys Cochin, savant et homme politique, comme décor à son bureau.
Le panneau central représente la vision du Saint : la croix du Christ lui apparaît entre les bois d'un cerf lors d'une chasse.
Le Sacré-Cœur (Maurice Denis - 1930)
Ce tableau m'a beaucoup touchée...
Le mystère catholique (Maurice Denis - 1889)
Il s'agit de la vision du peintre pour l'Annonciation : le prêtre prend ici la place de l'Ange Gabriel...
Les portraits
La famille était quelque chose d’important pour Maurice Denis, rappelle Laurence Rimaux, la chargée d'action culturelle au Musée. Il faut se souvenir qu’il était catholique, attaché à ses valeurs… et père de neuf enfants !"
Triple portrait de Marthe fiancée (1892)
Le tableau fait partie de la série de portraits multiples où il exprime en une oeuvre divers aspects d'une personne "unique".
Portrait des grands-parents Denis (1899)
L'enfant sur la plage (il s'agit du fils de Maurice Denis)
Le dessert dans le jardin (1897)
Autoportrait devant le Prieuré
Après la mort de son épouse Marthe en 1919, Maurice Denis se retrouve seul avec de jeunes enfants et dans un grand désarroi matériel et moral. Lorsque deux ans plus tard il rencontre Élisabeth Graterolle, il est d’abord frappé par sa ressemblance avec la défunte, puis touché par sa bonne humeur, son intelligence et sa voix de cantatrice. Il pense qu’une « telle personne dans une famille désemparée, mettrait de l’ordre, de la sérénité, de la joie » et se dit que Marthe l’aurait approuvé. Le mariage est décidé après que le peintre a présenté la jeune femme à ses enfants et s’est assuré de leur accord.
C’est cette « histoire » qui est racontée dans l’autoportrait de l’artiste peignant dans le jardin devant sa maison. Les petits garçons jouent, les grandes filles bavardent et sur la terrasse, Marthe, aussi réelle et présente que les autres, accueille Élisabeth et lui ouvre les bras.
Le Musée renferme aussi d'autres œuvres des Nabis, tels que Paul Sérusier, Pierre Bonnard, Ker Xavier Roussel, Paul Ranson... mais je me suis concentrée sur l'oeuvre de Maurice Denis cette fois-ci, à part ce portrait de Marthe Denis par Théo Van Rysselgerghe qui date de 1907.
En parcourant le musée, on découvre ça et là des vitraux. Tous ne sont pas de Maurice Denis mais ils sont tous magnifiques.
Jeanne d'Arc (Maurice Denis)
Triptyque de la vie animale - Albert Besnard (1895)
Nénuphars aux feuilles bleues - Jacques Grüber
Merci Jacqueline de nous avoir fait voir (ou revoir) ce joli musée.