A l'occasion de la première présentation en Europe des "Shadows", le Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris présente actuellement une exposition Andy Warhol (1928- 1987) intitulée "Warhol Unlimited".
Des citations du peintre émaillent le parcours de cette exposition.
"Si vous voulez tout savoir sur Andy Warhol, vous n'avez qu'à regarder la surface de mes peintures, de mes films, de moi. Me voilà. Il n'y a rien derrière."
La deuxième citation concerne la pièce intitulée ETOILES FILANTES.
"J'ai fait ça parce que généralement les gens ne vont au cinéma que pour voir la star... alors voilà l'opportunité de ne regarder que la star pendant aussi longtemps que vous voulez, peu importe ce qu'elle fait, et de la dévorer à loisir".
Il s'agit d'une pièce sombre où sont projetés des films montrant des portraits de célébrités filmées pendant environ 4 minutes de façon statique.
Ici, il s'agit du portrait de Bob Dylan.
J'ai trouvé cette vidéo sur le net car les photos étaient interdites. Une autre star filmée par Andy Warhol était tellement statique qu'elle avait des larmes qui coulaient sur ses joues...
Suit une salle intitulée COURT-CIRCUIT couverte de papier-peint "vaches" présentant différentes versions de la chaise électrique faisant partie d'une série de tableaux sur "morts et désastres".
Un rien provocateur Andy quand il dit : "elles sont disponibles dans toutes ces différentes couleurs... bleu, vert, rouge - etc. C'est comme une opération de promotion, on en fait juste autant qu'on peut."
"O'Brien : Est-ce que vous croyez à la peine de mort ?
Warhol : Pour l'amour de l'art, bien sûr".
Ensuite vient l'espace où sont exposés, tels que dans un entrepôt, les fameux cartons d'emballage estampillés des logos des grandes marques d'alimentation telles que Brillo ou Kellog's.
"Je ne crois pas que l'art devrait être réservé à une élite, je pense qu'il devrait être destiné à la masse des américains et généralement ils acceptent l'art, de toute façon."
Jackie Kennedy inaugure, dans les années soixante, le modèle de la "première dame" médiatique. La prolifération de photographies de Jackie qui inondent la presse suivant l'assassinat de Kennedy le 22 novembre 1963, ont l'avantage de rassembler les éléments qui sont, à cette époque, au coeur de l'art de Warhol : le glamour, la mort et la répétition. Recadrant le visage radieux ou affligé de Jackie sur fonds bleu, or ou blanc, la série exploite pleinement les aléas de l'impression sérigraphique.
"Aux Etats-Unis, c'est vraiment formidable, on a la manie de faire des héros de n'importe qui et pour n'importe quoi ; quoi que vous fassiez, ou même rien."
Avec la série des "Fleurs" (1964-1965) Andy Warhol annonce prendre sa "retraite" d'artiste pour se consacrer au cinéma.
"(...) maintenant, ça va être des fleurs - elles sont à la mode cette année. Elles font penser à un store bon marché."
La salle suivante s'intitule : MAONOTONIE.
"Ils sont vraiment cinglés. Ils ne croient pas en la créativité. Leur seule image c'est celle de Mao Tsé-Toung. C'est formidable. On dirait une sérigraphie." dit-il dans une interview.
Ne dirait-on pas un papier peint... ?
DU VENT : les Silver Clouds
"Je pensais vraiment, vraiment en avoir terminé, alors pour marquer la fin de ma carrière j'ai fait des coussins argentés que l'on pouvait gonfler et laisser s'envoler. (...) Mais en fin de compte, les Coussins argentés cosmiques ne se sont pas évaporés, et ma carrière non plus."
Dans une petite salle obscure intitulée EMPIRE, un film de huit heures est diffusé au public : son sujet est un plan fixe sur un sujet immobile : le sommet de l'Empire State Building.
Le temps qui passe...
Pour terminer, une immense salle présente son chef-d'oeuvre, Shadows, qui est le fruit d'une commande. Gigantesque fragment sans début ni fin (semblable en cela à Empire) Shadows se découvre par bribes ou se parcourt distraitement mais le nombre même (102 peintures juxtaposées) prive le spectateur d'en faire la synthèse.
J'ai visité l'expo avec mes amies, Annie et Marie-France.
On a toujours l'impression qu'on sait déjà tout de Andy Warhol tellement ses peintures ont été galvaudées. Cette expo m'a permis d'entrevoir sa vraie personnalité : un artiste restant simple et qui ne se prend pas au sérieux, tournant souvent son art en dérision, même si ses oeuvres ont atteint des prix exorbitants.
Je suis allée voir l'expo en utilisant ma carte Paris-Musées qui permet de voir les expositions des musées de la Ville de Paris gratuitement autant de fois que voulu et... sans faire la queue, un plus non négligeable !
L'exposition dure jusqu'au 7 février 2016.