Le Théâtre du Lierre où nous sommes allés voir "Aller-retour simple"
ce week-end (un spectacle de danse contemporaine sur le thème du voyage)
est situé dans le quartier de la Grande Bibliothèque,
donc dans un secteur en pleine mutation : la ZAC Paris Rive-gauche.
Ici, les architectes s'en donnent à coeur joie pour démolir l'ancien Paris
et construire des bâtiments de béton et de verre
qui marqueront (pour combien de temps ?) ce 21ème siècle.
Vous me direz : on ne peut pas toujours faire du Louis XV...
Pour l'instant, c'est à un paysage assez lugubre
et constellé de grues que l'on a affaire...
C'est ce quartier de Paris que Léo Malet a choisi en 1942
pour donner vie à son héros, Nestor Burma
Jacques Tardi l'a mis en images 40 ans plus tard
dans une superbe bande dessinée.
Le Théâtre du Lierre se trouve au carrefour
de la rue Chevaleret et de la rue Watt.
C'est là qu'un jour de 1954 Raymond Queneau emmena son ami Boris Vian,
ce qui inspira à ce dernier la chanson du même nom.
Rue Watt
Lorsque j'y ai z'été
Pour la première fois
C'était en février
Mais il n'faisait pas froid
Les clochards somnolaient
Sur les grilles fumantes
Et les moulins tournaient
Dans la nuit murmurante
J'étais avec Raymond
Qui m'a dit "Mon colon,
II faut que tu constates
Qu'y a rien comme la rue Watt,
La rue Watt !"
Une rue bordée d'colonnes
Où y a jamais personne
Y a simplement en l'air
Des voies de chemin d'fer
Où passent des lanternes
Tenues par des gens courts
Qu' ont les talons qui sonnent
Sur ces allées grillées
Sur ces colonnes de fonte
Qui viennent du Parthénon
On l'appelle la rue Watt
Parce que c'est la plus bath
La rue Watt !
C'est une rue couverte
C'est une rue ouverte
C'est une rue déserte
Qui remonte aux deux bouts
Des chats décolorés
Filent en prise directe
Sans jamais s'arrêter
Parce qu'il n'y pleut jamais
Le jour c'est moins joli
Alors on va la nuit
Pour traîner ses savates
Le long de la rue Watt
La rue Watt !
Y a des rues dont on cause
Qu' ont pourtant pas grand chose
Des rues sans caractère
Juste un peu putassières
Mais au bout de Paris
Près d'la gare d'Austerlitz
Vierge et vague et morose
La rue Watt se repose
Un jour j'acheterai
Quelques mètres carrés
Pour planter mes tomates
Là-bas dans la rue Watt
La rue Watt !
Etonnant de resemblance, non ?
A la tombée du jour, c'est un peu lugubre, il faut l'avouer...
Brr !
A l'intérieur, c'est plus engageant et même franchement convivial.
Aller-retour simple : mise en scène de Denise Namura et Michael Bugdhan
Elle vient du Brésil, lui d'Allemagne.
Ils vivent à Paris où ils ont créé leur compagnie "A fleur de peau".
Synopsis de la pièce
Cinq personnages typiques, caricaturaux et attendrissants conduisent
les spectateurs sur le thème du voyage sous toutes ses formes,
physique ou spirituel.
Dans cette performance gestuelle, la danse et l’expressionnisme des visages
démontrent qu’à une époque où le bout du monde est à deux heures d’ici,
le voyage n’a rien perdu de ses attraits et que le mystère persiste.
Avec dérision, poésie et rêverie, ce trajet dansé
un peu particulier émeut à coup sûr.
Une photo prise sur le vif qui rend bien compte du côté "acrobaties" du spectacle.
Le quattuor des mouchoirs
Impressions asiatiques
Attention au départ !