Suite de nos vacances en Bretagne (25 août - 4 septembre)
Aujourd'hui, nous quittons la terre ferme pour prendre la mer, direction l'Ile de Sein au départ d'Audierne : une traversée d'une heure et demie environ. Notre bateau appartient à la compagnie Pen Ar Bed : c'est le Menez Sun III. Il charge ici avant notre départ les vivres pour la journée destinés aux Sénans (226 habitants fixes et quelques 1200 à 1500 touristes l'été).
Nous longeons la pointe du Raz et passons au large du "Phare de la Vieille" qui reçoit avantageusement la lumière ensoleillée de ce début de matinée.
La marée étant basse à notre arrivée (ce sont les grandes marées), c'est au Port de "Men Brial" que notre bateau accoste.
L'église du village ferme à midi... Vite vite vite ! A l'extérieur, deux très curieux menhirs. On les appelle "les causeurs" : curieuse proximité entre cette "maison de Dieu" et un monument druidique...
Les Sénans sont très fiers de leur église, construite en 1902 de leurs propres mains à la sueur de leur front : les hommes cassent les roches à l'extrémité de l'île et les femmes les transportent sur leur tête jusqu'au site de la nouvelle église, et ce pendant plus d'un an...
Au fond de l'église, la bannière que les paroissiens arborent pour les processions : elle représente Saint-Guénolé, le patron de l'île de Sein.
Puis nous continuons notre promenade dans le village. Ruelles étroites pour ne pas laisser s'engouffrer le vent : le climat est dur en hiver ici mais en été le village est riant.
Les maisons sont souvent bordées de murets de pierre sèche où s'accrochent les fleurs.
Avec le vent et le soleil, le linge sèche vite !
Au détour d'une ruelle... un joli crucifix
Au sortir du village, une goélette mouille, à l'ancre.
Un peu plus loin, le monument aux morts dédié aux FFL. Sur fond de granit en forme de croix de Lorraine, un Sénan se tient debout : un hommage aux victimes de la deuxième guerre mondiale. Solidaires devant l'ennemi, presque tous les hommes de l'île partirent en Angleterre après l'appel du Général de Gaulle. 28 d'entre eux n'en reviendront pas.
Le monument est orné de deux inscriptions : "Kento'ch Mervel" (plutôt mourir) et "Le soldat qui ne se reconnaît pas vaincu a toujours raison".
Ici, un ostréiculteur installe ses poches d'huitres sur des tables métalliques. Il devra les retourner régulièrement de sorte qu'elles prospèrent dans de bonnes conditions.
Nous arrivons enfin en vue du "Phare de Men Brial" situé à l'autre bout de l'île. Il a été construit en 1952 pour remplacer l'ancien phare détruit en 1944 lors du départ des allemands. Heureusement, l'optique avait été démontée...
49 mètres de haut et 252 marches que, bien sûr, j'ai montées et descendues tandis que Philippe m'attendait en bas !
L'amer "Plas Ar Scoul", situé tout à côté du phare de "Men Brial", sert de repère aux marins afin qu'ils calculent leur route pour éviter les récifs.
et des récifs, il y en a : pour preuve, cette photo prise du haut du Phare !
Notre matinée se termine ici. L'île ne fait que 1,8 kms de long et nous sommes partis du port, donc du centre. Un déjeuner en terasse et une visite du musée situé dans "l'Abri des marins" nous feront patienter le temps restant avant le départ du bateau.
L'Abri des marins, un lieu de mémoire
L'Ar-Zénith", est le premier navire civil à avoir quitté l'île de Sein pour rejoindre l'Angleterre le 19 juin 1940. Il a été classé au titre des monuments historiques en 1999.
François Hervis était à son bord : il n'avait que 16 ans.
Des familles de marins entières, père, fils, oncle... ont été décimées pendant cette guerre et l'île de Sein se souvient de ses disparus.
De retour sur le continent, nous faisons le tour du Cap Sizun au départ d'Audierne. Un bref arrêt à la pointe du Raz nous permet de vérifier le tarif du parking (6 euros) et de mettre le cap (c'est le cas de le dire...) sur la pointe voisine : la pointe du Van, toute aussi belle je pense et... gratuite !
Marche d'approche... Un chemin des douaniers serpente à travers la bruyère.
Attention Philippe ! Je sais que la mer est calme mais tout de même...
Il y a des abrupts !