Avignon, c'est comme Capri : c'est fini !
(Pour voir le compte-rendu de notre promenade dans le Jardin des Doms, cliquez ICI).
Nous prenons la route ce matin pour Saint-Martin-les-Eaux où j'ai loué un gîte pour la semaine. Au passage, deux arrêts : l'un à l'Isle-sur-la-Sorgue et l'autre à Saignon.
L'Isle-sur-la-Sorgue, parfois surnommée la Venise Comtadine (en référence au Comtat Venaissin - l'un des Etats Pontificaux - dont elle faisait partie autrefois) est une petite ville qui sent bon la Provence avec ses restaurants en terrasse au bord de la rivière qui l'arrose.
La ville compta au XIXe siècle jusqu'à 60 roues à aube dont la force motrice alimentait moulins à farine, moulins à papier et industrie drapière. Les roues servaient aussi à alimenter les besoins en eau et à arroser les jardins. Au XIIIe siècle, les draps de L'Isle (nos actuelles couvertures) sont très appréciés : la ville était alors le principal centre lainier du département.
Il en subsiste encore une quinzaine aujourd'hui.
Eh oui, je sais : le soleil dans les yeux, ça pique !
La petite ville est pleine d'animation ce matin.
Ici, cette librairie indépendante pavoise aux couleurs du Comté de Provence (quatre pales de gueules sur fond or).
La langue provençale, celle de Frédéric Mistral, est ici à l'honneur. "Lou souleu me fai canta" : il s'agit bien sûr du chant de la cigale !
Le soleil, il est aussi dans la couleur de la vaisselle locale...
Il aime à jouer avec l'ombre dans les ruelles étroites où il fait bon flâner.
Pause café juste en face la façade sévère de la Collégiale Notre-Dame-des-Anges, principale église de la ville.
Petit tour de l'église
Du côté du chœur, une jolie balustrade de pierre sculptée
Le clocher en fer forgé est typique des clochers provençaux.
Tout autour, on peut voir, surtout avec le zoom de l'appareil photo, de très curieuses gargouilles. Avouez qu'elles donnent la chair de poule !
Dès qu'on entre, on est ébloui !
La Collégiale est en effet réputée pour sa riche décoration intérieure du XVIIe siècle qui rappelle celle des églises italiennes.
Les orgues (il y en a deux) sont situés au niveau du chœur et non à l'arrière de l'église comme on a coutume de les voir. Ils datent de 1688 et sont de Jean Royer.
Au niveau des chapelles latérales, côté nord comme côté sud, les arcades sont ornées de sculptures allégoriques représentées par des femmes.
Côté Nord, on remarque par exemple la Justice (qui tient une balance et les faisceaux de licteur) et la Prudence (qui tient un miroir à la main et qu'un serpent s'enroule autour de son autre bras).
Au fond de l'église sur le mur situé à l'ouest, une Gloire en bois doré attribuée à Jean Péru.
On pourrait rester très longtemps dans cette église tant elle est riche d'architecture mais..., nous avons de la route à faire et un programme un peu chargé avant d'atteindre notre gîte.
Au programme justement, la visite de Roussillon et de ses ocres. Hélas, nous ne trouverons PAS UNE SEULE place de parking dans le village pour stationner et devrons poursuivre notre route sans même pouvoir faire la visite de l'Ecomusée de l'ocre...
Voilà ce que nous aurions pu voir (la deuxième raison qui m'avait fait choisir cette région pour passer nos vacances). Avouez que c'est dommage...
C'est pas tout ça, le temps tourne mine de rien et il est bientôt l'heure de faire miam-miam. Comme un "em...dement" n'arrive jamais seul, les restaurants sont, soit complets, soit fermés en cette arrière saison.
Un coup de chance : au bout d'un chemin blanc dont on ne sait trop où il va nous conduire (en suivant un panneau publicitaire), nous dénichons une perle. Il s'agit d'un petit restaurant sans prétentions, plutôt style guinguette situé au bord d'un vivier de truites en pleine nature. Certains soirs, il y a même des petits orchestres qui viennent animer les dîners des habitués.
Royal !
Un petit verre de vin blanc pour accompagner ma truite, une petite bière pour Philippe qui ne va pas y faire honneur vous vous en doutez, restant fidèle à la bidoche...
Pendant que nous déjeunons ainsi, nous entendons parler du village de Saignon tout proche et décidons d'aller le visiter.
Il faut le mériter, le village !
Une route étroite et plus qu'en lacets de surcroît : ça rappelle la Corse sauf qu'en Corse on avait vingt ans de moins. Mais le jeu en vaut la chandelle : le paysage est magnifique.
Nous voyons nos premiers champs de lavandes (nous en verrons beaucoup) : les paysages doivent être bien beaux avant la récolte ! Il faudra revenir...
Nous traversons de jolis sous-bois,
Arrêt photo devant les vignes : il s'agit du vin du Lubéron dont les grappes sont belles malgré la sécheresse.
Le village se profile à l'horizon. Serais-ce un château sur la droite ? Mon zoom n'arrive pas à me le montrer distinctement.
Ouf, nous y sommes !
En fait, le village est environné d'énormes rochers ressemblant, de loin, à un château.
Une superbe photo empruntée à Pierre Bona (à cliquer pour la mettre en grand)
Nous voici arrivés.
Un village tranquille et authentique
L'église est fermée : c'est souvent le cas dans les petits villages.
Des chaises ont été installées sur la place de la fontaine : le petit village s'apprête à y donner un concert (avec participation au chapeau) mais nous avons encore de la route à faire...
Bien à l'abri sous le lavoir, des livres à la disposition de tous
La partie la plus ancienne du village, à moitié en ruines et inhabitée, a beaucoup de charme.
Et encore ces gros rochers...
Il est possible d'en emprunter l'escalier pour découvrir la vue d'en haut.
Mais nous ne l'avons pas fait,
nous contentant de celle-ci.
Nous reprenons la route en laissant derrière nous ce très joli village.
Toujours ces routes ombragées par les platanes qui les bordent : avouez que c'est agréable.
Et c'est l'arrivée au gîte de la famille Salicis, situé dans le hameau du Coupier à Saint-Martin-les-Eaux. La pancarte annonce "Gîte rural" et je vous assure que pour être rural, c'est rural.
Pas une maison aux alentours exceptée celle des propriétaires qui donne derrière le gîte que voici.
Celui-ci possède une belle terrasse avec une vue imprenable sur la campagne environnante.
Les seules maisons à l'horizon lointain sont celles du village de Lincel, dans la "fenêtre" à droite du pilier.
Au zoom de l'appareil photo
En arrivant, les neveux de M. Salicis nous ont apporté un cageot de fruits et légumes du jardin : ils sont maraîchers. Pastèque, potimarron, tomates, pommes de terre, oignons et raisin...
Rien que ça !
A l'intérieur, le gîte comporte une grande pièce incluant la cuisine et une chambre avec salle de bains ouverte et WC séparés.
Le neveu de M. Salicis est venu le soir avec sa femme changer la roulette de la porte de douche qui venait d'être cassée lors du ménage entre deux locations.
Bref, nous sommes bien installés.
Nous allons rester ici une semaine et rayonner en étoile à la découverte des Alpes de Haute Provence et du Lubéron.
A bientôt la suite avec la visite de la petite ville de Sisteron (ICI).