☻ Vacances jurassiennes avec Arlette : Gray - Dole - Myon
18 au 21 août 2020 - L'an dernier, nous avions dû annuler notre projet de vacances dans le Jura pour raisons de santé. Cette année, le voici à nouveau à l'ordre du jour.
Parties de Courcelles le matin, notre objectif du soir est le petit village de Myon, situé au sud de Besançon, où j'ai réservé un hôtel en demi-pension pour nous deux.
Notre route, très boisée, nous fait passer par le nouveau Parc National de Forêts de Bourgogne et Champagne et nous conduit à la petite ville de Gray en Haute-Saône où nous décidons de nous arrêter pour déjeuner.
Au centre ville, nous pouvons admirer l'ancien Hôtel de Ville Renaissance dont la façade comporte huit arcades cintrées, reliées par des colonnes en marbre rose de Sampans avec chapiteaux corinthiens.
Son toit en tuiles vernissées nous rappelle que nous sommes ici en Franche-Comté.
Sur l'angle gauche à l'étage, un cadran solaire
En dessous, une statue du peintre et sculpteur François Desvoge né à Gray en 1732 (décédé à Dijon en 1811).
Sainte-Anne et la Vierge (François Desvoge)
L'ombre est la bienvenue sous la colonnade car il fait beau et chaud ce jour-là.
A l'autre extrémité du bâtiment, une statue de Jean-Baptiste Romé de L'Isle, né à Gray et décédé à Paris (1736-1790) : ce physicien et minéralogiste français est considéré comme le créateur de la cristallographie moderne.
Après avoir déjeuné en terrasse sur les bords de Saône, nous reprenons la route vers Dôle, deuxième étape de ce voyage aller.
Depuis la place aux fleurs, on peut apercevoir le clocher de la Collégiale Notre-Dame.
Charmante, cette fontaine voisine d'une terrasse de café intitulée "L'enfant à l'amphore" : elle a été sculptée par François Rosset.
Cette sculpture s'intitule "Les commères" : elle fait face à la ville basse.
Dole a été capitale de la Franche-Comté jusqu'en 1676 et en garde un riche patrimoine bâti.
L'Hospice général de la Charité construit au début du XVIIIème siècle est devenu le Lycée Charles Nodier : il se situe dans le centre historique de Dole.
Quant à l'ancien Hôtel-Dieu de Dole - désaffecté depuis 1992 - il abrite désormais les archives municipales, la bibliothèque patrimoniale et la médiathèque de la ville.
La ville a été fortifiée sous Charles-Quint : des sept bastions qui existaient à l'origine ne subsiste que le Bastion Saint-André.
L'Office de Tourisme a balisé un parcours permettant de voir les principaux sites de la ville : il s'intitule "Le circuit du chat perché" (un clin d'oeil à Marcel Aymé) et est matérialisé au sol par des triangles de cuivre.
Nous le suivons !
Il nous conduit à un endroit très pittoresque nommé "La fontaine aux lépreux" ou encore "Grande fontaine" auquel on accède par l'intermédiaire d'un tunnel souterrain. La source qui l'alimente a été pour la première fois mentionnée en 1274. Il s'agit d'une résurgence vauclusienne. Elle fut aménagée en lavoir au XVIIIème siècle.
Cet endroit a fortement inspiré Marcel Aymé pour son roman "Le moulin de la sourdine".
A l'issue de ce passage, on se trouve sur les quais du Doubs : un endroit super agréable et très fleuri que les nénuphars ont colonisé.
Sur le canal des tanneurs
Dès le XIIIème siècle, ce quartier fut dédié à la fabrication des cuirs pratiquée dans les immeubles étroits et tout en hauteur bordant le canal. Les tanneries se trouvaient au niveau des caves qui donnaient alors directement sur l'eau.
Ce restaurant porte bien son nom : La petite Venise...
Trouée sur la Collégiale Notre-Dame
Retour par l'autre rive
Retour vers le centre de la ville : le clocher-porche de la Collégiale Notre-Dame est haut de 73 mètres et a pu servir de guet pour annoncer les incendies.
La Brasserie Louis Pasteur rappelle que nous sommes ici à Dole dans la ville natale du grand homme. On peut d'ailleurs visiter sa maison natale mais nous avons de la route à faire...
L'Hôtel de Champagney - ou maison Margot -, situé à l'angle des rues Granvelle et Pasteur, a fière allure avec à gauche sa viorbe (vis) inscrite dans une tourelle polygonale d’aspect encore médiéval et son grand escalier à rampes droites sur la droite. Il date du XVIème siècle.
La Collégiale n'est pas loin...
Voici la maison natale de Louis Pasteur. Le découvreur de la rage a passé peu d'années dans cette maison : seulement de 1822, date de sa naissance, à 1825 où ses parents déménagent pour aller à Arbois. La maison de son père qui était tanneur était située dans ce quartier plutôt insalubre.
Un peu plus loin une étonnante tour octogonale dans une petite cour
Belle façade de la Maison des Orphelins (XVIIIème siècle)
Pas vilain non plus cet ensemble de maisons anciennes, plus à mon goût d'ailleurs.
En vue de la Collégiale dont la construction a commencé en 1509. L'église est très riche mais nous ne l'avons pas vue dans le détail, toujours un peu pressées par le temps...
Le porche est solidaire du clocher.
Le portail occidental
Vierge à l'Enfant au dessus du portail
Vue sur la nef
Sur les colonnes qui ornent la nef, on peut voir des fragments de peinture et des croix de consécration. Les piliers ronds et massifs qui montent jusqu'à la voûte sont une caractéristique du gothique finissant.
Une croix de consécration
Le Grand Orgue de tribune comprend 1500 tuyaux et a été construit de 1750 à 1754.
L'église possède deux chaires : celle-ci est en bois doré du XVIIIème siècle.
Vue sur le chœur
Cette jolie Vierge à l'Enfant située dans le chœur est attribuée à l'atelier du sculpteur espagnol Jean de la Huerta : sculpture en pierre du XVe siècle.
A la sortie de la Collégiale, nous "tombons" au niveau d'une placette sur un mur peint en trompe-l'œil : il met à l'honneur les hommes et les femmes ayant marqué l'histoire de la ville au cours des dix siècles passés. On l'appelle "La fresque des Dolois". Elle a été inaugurée en septembre 2017.
On peut voir Louis Pasteur à la fenêtre du premier étage ou encore "La jument verte", le célèbre roman de Marcel Aymé écrit en 1933.
A l'étage inférieur, on peut voir accoudé au balcon Jacques Duhamel (ancien ministre de l'Agriculture et des Affaires Culturelles, Maire de Dole dans les années 70), voisinant avec différents personnages ayant marqué l'histoire de la Bourgogne dans les siècles précédents. Frédéric Barberousse est représenté sous la forme d'un étendard.
Au rez-de-chaussée, on peut voir Marcel Aymé en "Passe-muraille" et une affiche publicitaire ventant "Le Bleu de Dole" (ce bleu d’outremer artificiel, azurant optique mis au point en 1828 par le chimiste lyonnais Guimet, permettait d’aviver la blancheur du linge lors de la lessive. D’utilisation simple, son succès fut foudroyant, et très vite, de nombreux fabricants, spécialisés dans les cirages et les bougies, proposèrent ce nouveau produit. Ce fut le cas à Dole au sein des entreprises Balois, Daloz, Boilley, Malpas, Tripard-Poux, Talissot & Chevalier, actives aux 19e et 20e siècles).
Notre route se poursuit sous une pluie battante (un orage a éclaté) jusqu'à Myon où nous prenons possession de nos deux chambres à l'Auberge Marle (cliquez ICI) tenue par Bruno et Marie Claude, des hôtes charmants et surtout des restaurateurs hors pair. L'hôtel lui, est sans prétention mais bien équipé.
La vue depuis ma chambre : y'a pas à dire, nous sommes dans le trou du cul du monde !
Le soir, petit tour dans le village d'environ 180 habitants : un Montliot et Courcelles jurassien en quelque sorte...
Sur la carte de la région, on trouve un "Courcelles" et un "Chatillon : drôle, non ?
L'hôtel est voisin de l'église de l'Assomption et... celle-ci sonne toute la nuit !
La fontaine du village
Les maisons sont en pierre de pays, donc jolies.
Parfois cossues...
Parfois plus simples.
Une jolie fenêtre
Nous sommes ici dans une région très boisée.
Sur plusieurs maisons, on trouve de drôles d'installations comprenant une poulie située en haut du mur reliée à une sorte de machine mais nous n'avons pas réussi à comprendre de quoi il s'agissait.
Le soir, nous avons dîné d'une spécialité de la maison depuis plusieurs générations : la croûte aux morilles. Même si on se relèverait pour en manger, je n'ai pas pu terminer mon assiette tellement notre hôte nous avait déjà gâtés avec de petits amuse-gueules de sa fabrication, suivis d'une entrée copieuse...
Les ingrédients pour 6 personnes
- 500 g de morilles fraîches ou 100 g de morilles séchées
- 50 cl de crème crue épaisse
- 25 g de beurre
- 5 cl de Savagnin (un vin jaune du Jura)
- 1 échalote
- 1 gousse d’ail
- Quelques brins de persil
- 6 tranches épaisses de pain de campagne
La recette de la croûte aux morilles
- Si vos morilles sont séchées, placez-les dans un petit saladier et recouvrez-les d’eau tiède de façon à ce qu’elles se réhydratent pendant au moins 2h. Si elles sont fraîches, lavez-les soigneusement plusieurs fois.
- Pelez et ciselez l’échalote
- Dans une poêle, faites fondre l’échalote dans le beurre.
- Égouttez les morilles puis ajoutez-les dans la poêle.
- A l’aide d’un filtre à café, filtrez le jus. Cela permettra d’éliminer le sable éventuellement restant.
- Versez le vin blanc sur les morilles.
- Laissez réduire.
- Ajoutez l’ail et la moitié de la crème.
- Salez, poivrez à votre convenance.
- Remuez puis laissez mijoter à feu doux et à couvert pendant 1h.
- Ajoutez le reste de la crème petit à petit au cours de la cuisson lorsque cela a commencé à réduire.
- Toastez le pain puis coupez chaque tranche en 2 dans la longueur.
- Servez les morilles dans des assiettes creuses, dans des ramequins ou dans des cocottes individuelles.
- Disposez le pain toasté dessus.
Je pense que cet automne je tenterai le coup !
La suite ICI.