☻ Visite de l'église de Massingy dans le cadre de l'opération "Un jour, Une église
15 juillet 2019 - L'animation "Un jour, Une église" fait toujours partie du programme d'été de l'Office de Tourisme de Châtillon-sur-Seine. En ce début de vacances à la campagne, nous sommes allés visiter celle de Massingy, petit village de 155 habitants à la tradition viticole, voisin de Courcelles.
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C'est Brigitte Dewaele, une habitante de ce village faisant partie du conseil municipal, qui guide la visite : elle nous donne les hypothèses - incertaines - du nom du village. Est-ce "maison sur l'eau" ou "maison incendiée"... ?
Elle nous explique aussi qu'au début du XXème siècle Massingy comptait alors 260 habitants parmi lesquels on recensait 33 vignerons, 3 bouilleurs de cru, 3 tonneliers, 14 cultivateurs et... un marchand de champignons.
Nous avons aussi appris grâce à elle qu'une légende locale raconte que ses fameux "Jumeaux" ne seraient que les mottes de terre tombées des bottes de Gargantua...
Le Jumeau de Massingy (307 m) voisine le Jumeau de Chassaigne '300 m) : entre les deux, passe la voie romaine de Châtillon à Langres.
Elle nous parle aussi du surnom des habitants du village, les "Sorciers de Massingy" : on trouve en effet dans les textes l'existence de cérémonies de "Sabbat" (assemblées nocturnes de sorcières au XVIème siècle) sur ces célèbres collines.
Le blason du village rappelle l'existence des collines jumelles et la vocation viticole du village.
Le Domaine Brigand, viticulteur local, fait face à l'église.
En grande partie refaite aux XV-XVIe, l'église des XII-XIIIe était celle d'un prieuré-cure dépendant de l'abbaye Notre-Dame de Châtillon-sur-Seine. Elle fut à nouveau modifiée au XIXe, époque où fut dressé le clocher dominé par une flèche octogonale couverte d'ardoises.
Le portail est sobre mais élégant.
A l'entrée de l'église, les fonds baptismaux sont recouverts d'un linge blanc.
L'église est très bien entretenue, hormis le confessionnal, nous dit Brigitte Dewaele, qui mériterait une restauration : c'est vrai que l'église ne sert guère maintenant que pour les mariages et les enterrements...
Nous allons en faire le tour en commençant par le côté nord où l'on trouve une statue de Sainte Thérèse de Lisieux résolument XIXème siècle. La Sainte est représentée portant un crucifix qu'elle couvre de roses. La rose joue un rôle important dans l'iconographie consacrée à Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus : elles signifient son don total à Dieu.
Un peu plus loin, un ensemble de trois statues dont seule celle du bas mérite de s'y arrêter.
Il s'agit d'une Pietà mais je n'ai pas retenu de quelle époque elle est (les Pietàs sont souvent du XVème siècle...).
Pas de transept dans cette église : la séparation entre le chœur et la nef est marquée par deux autels qui encadrent l'ouverture donnant sur le chœur.
Voici à gauche, celui dédié à à Saint-Vincent, le patron de l'église
Le dessous de l'autel est très joliment décoré de grappes de raisin.
Saint-Edme tout de blanc vêtu
De l'autre côté de la nef, un autel où trône un Saint dont j'ai oublié le nom...
Le Saint, revêtu d'une chasuble cousue de fils d'or, porte un crucifix dans la main gauche.
On trouve aussi une Vierge à l'enfant en bois doré : la statue doit être ancienne vue la taille de la tête de l'enfant Jésus (bénissant de la main droite et présentant le globe terrestre dans sa main gauche, signe de son pouvoir sur le monde).
Les voûtes du chœur sont en berceau brisé si je ne me trompe...
Le seul vitrail ancien se trouve dans le chœur.
Sur le côté sud, un tableau représente Saint-Vincent, le patron de l'église. Nous avons eu du mal à identifier ses attributs... Saint-Vincent est le patron des vignerons.
Brigitte Dewaele nous montre un corbeau perché en bas à droite du tableau sur un cep de vigne.
On trouve ensuite une curieuse croix à double face : il s'agit vraisemblablement d'une croix de chemin, symbole religieux très répandu du XVIème siècle à nos jours.
D'un côté un Christ en croix, de l'autre une Vierge très mutilée
Elle date de 1676 comme le montre l'inscription gravée sur son socle.
Brigitte Dewaele nous entraîne ensuite dans le cimetière attenant à l'église.
Une croix en pierre et fer forgé présente dans sa partie basse une sculpture de Saint-Edme.
Saint-Edme, né en Angleterre à Cantorbery, a passé les dernières années de sa vie en Bourgogne.
Dans le cimetière des tombes assez originales où sont gravées sur la pierre les qualités des morts qu'elles commémorent comme celle-ci par exemple.
On peut y lire cette épitaphe.
Ici repose Pierre Lucien Boncompain né le 4 avril 1856 et décédé le 10 septembre 1874 dans sa 19ème année. Bon et sensible fils, tendre et respectueux, il était l'espoir de ses parents inconsolables. Priez pour lui !
Ici, il s'agit, nous a dit Brigitte Dewaele, de la tombe d'un prêtre à cause de la croix et du calice entrelacés.
Je ne regarderai plus cette église de la même façon quand je passerai à côté...