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Publié par Tolbiac204

12 décembre 2024 - Les Balades urbaines de Générations 13 continuent et je ne m'en lasse pas 😊.

C'est à une découverte des Grands Boulevards que Françoise nous invite. J'ai fait en sa compagnie ce repérage en vue de conduire moi-même cette balade la semaine prochaine au sein de mon association et je me sers ici de la documentation papier que Françoise m'a fournie pour écrire ce post, le premier après la toute nouvelle absorption d'Eklablog par Webedia. C'est la raison pour laquelle l'apparence de mon blog a totalement changé, le temps (un temps plus que certain) pour moi d'arriver à comprendre cette nouvelle usine à gaz qu'est devenue la plateforme.

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Les Grands Boulevards sont situés sur un axe en demi-cercle sur la rive droite et vont de Bastille à Madeleine sur l'emplacement de l'enceinte de Charles V et de celle de Louis XIII. Françoise a prévu de faire la balade sur une partie d'entre eux, de République à Opéra en faisant un détour par la BnF Richelieu.

HISTORIQUE

Depuis l'époque gallo-romaine jusqu'à l'enceinte de Thiers, définitivement détruite en 1929, Paris était entouré d'enceintes fortifiées, agrandies au gré du développement de la ville et de sa population. Entre 1670 et 1785, aucune fortification n'entoure Paris. De cette époque sont nés les Grands Boulevards.

Voici, ci-dessous, les différentes enceintes qui ont protégé la capitale.

En rouge, l'enceinte gallo-romaine du IVe siècle : en orange, l'enceinte des Xe-XIe siècles ; en violet, l'enceinte de Philippe Auguste achevée au XIIIe siècle ; en vert l'enceinte de Charles V construite entre 1356 et 1383 ; en jaune, l'enceinte de Louis XIII de la fin du XVIe siècle ; en orange, le mur des Fermiers Généraux construit avant la Révolution (entre 1784 et 1790) ; et enfin en rouge à nouveau, l'enceinte de Thiers édifiée de 1841 à 1844, emplacement des actuels boulevards des Maréchaux.

UN PROJET DU ROI SOLEIL

Nous sommes sous le règne de Louis XIV (1638-1715) et le Roi-Soleil, à la suite de victoires militaires importantes, considère que sa capitale n'a plus besoin de défense. Fier, le roi veut prouver au monde entier que Paris reste imprenable, même sans protection !

A la place du mur agrandi par son père Louis XIII qui commence à se dégrader, le roi et son ministre Colbert ont en tête le projet de transformer les lieux en de magnifiques promenades. Celles-ci, établies de 1674 à 1705, s'étendront sur 4 kilomètres, entre la Madeleine et la Bastille. D'une construction plus dissymétrique qu'aujourd'hui (ils ont été réaménagés par Haussmann), les Grands Boulevards poseront néanmoins les bases de ce qu'ils sont encore de nos jours un large espace dédié aux piétons et aux voitures, et un haut-lieu de loisirs et de spectacles.

UN SYMBOLE DU XIXe SIÈCLE

Quant au terme de Boulevard, Louis XIV n'ira pas le chercher bien loin. Grand amateur de guerre (33 années de conflits en 54 ans de règne), ce terme viendrait du flamand Bolwerc qui, dans le langage militaire, désigne une "fortification extérieure d'une place-forte constituée par un terre-plein en avant des remparts".

Jusqu'au milieu du XVIIIe siècle, les boulevards constituent un lieu privilégié de promenade sur la rive droite, délimitant Paris de la campagne. C'est d'ailleurs pourquoi les rues actuelles de Paris changent de nom en franchissant les boulevards, passant de rue à rue du Faubourg.

Progressivement, le monde de la noblesse et de la finance se fera construire de magnifiques hôtels particuliers dans la partie ouest, alors qu'à l'est s'implanteront des attractions populaires comme les théâtres (d'où l'appellation de "théâtres de boulevard"), les cafés ou les cabarets. Un des plus bel exemple de l'âge d'or des boulevards de l'est parisien fut le Boulevard du Temple, renommé un temps Boulevard du Crime car on y donnait souvent des spectacles représentant des faits divers sordides.

Le film "Les enfants du Paradis" de Marcel Carné retrace bien l’atmosphère qui y régnait.

Le XIXe siècle fut l'apogée des Grands Boulevards, lieu incontournable de la fête et des plaisirs. Aux premières promenades succèdent de larges avenues. Les bourgeois viennent s'y encanailler, les femmes y ragoter, les visiteurs venus pour les expositions universelles y parader. C'est d'ailleurs autour des boulevards que seront créés les passages couverts, offrant une agréable halte aux voyageurs arrivés en diligence (c'était souvent là leur terminus), à l'abri de la poussière et de la saleté des alentours.

Boulevard Montmartre, Printemps - Camille Pissaro (1897)

La cohérence de l'ensemble est marquée par une chaussée où quatre voitures peuvent rouler de front et des contre-allées plantées d'une double rangée d'arbres. Certaines portes fortifiées sont remplacées par des arcs de triomphe (porte Saint-Martin et porte Saint-Denis).

Améliorations

► Finies la poussière et la boue, la chaussée est pavée en 1778.

► Des immeubles sont construits dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle et au début du XIXe siècle sur le bord intérieur du cours (côté ville) longé en grande partie au milieu du XVIIIe siècle par les murs des jardins ou terrains en arrière des propriétés riveraines.

► Finies aussi les lampes à huile : l'éclairage au gaz fait son apparition en 1817 dans le passage des Panoramas et s'étend au Boulevard Montmartre en 1826.

► Le premier omnibus à cheval Madeleine-Bastille se met en place le 30 janvier 1828.

► Au milieu du XIXe siècle, les contre-allées sont rehaussées et intégrées aux boulevards ou séparées des rues basses par la construction d'immeubles.

Les aménagements d'Haussmann

Le préfet Haussmann intègre les grands boulevards dans son réseau de circulation et le complète par le percement d'autres grands axes (boulevard Richard-Lenoir, boulevard Haussmann, avenue de la République...) et bouleverse le site par l'aménagement de la vaste place de la République qui supprime la plupart des anciens théâtres du Boulevard du Crime et du carrefour de l'Opéra, ce qui réduit la lisibilité dans la topographie parisienne de l'ancienne enceinte. La notion de "Grands Boulevards" est devenue un peu plus floue. De nombreux parisiens y incluront sans doute spontanément le boulevard Haussmann, parce que les vitrines des grands magasins qui attirent les promeneurs, conviennent bien à l'esprit boulevardier.

Les parisiens en font un lieu de promenade dont le succès persiste à travers les siècles et les transformations urbaines.

► Dans "Bel-ami", Maupassant fait souvent déambuler ses personnages sur les boulevards en quête de plaisir. "Où veux-tu aller ?" demanda Forestier, son ami journaliste. Duroy, perplexe, ne savait que dire. Enfin il se décida : "Je ne connais pas les Folies-Bergères, j'y ferais volontiers un tour." Son compagnon s'écria : "Les Folies-Bergères, bigre, nous y cuirons comme dans une rôtissoire. Enfin soit, c'est toujours drôle." Et ils pivotèrent sur leurs talons pour gagner la rue du Faubourg Montmartre.

► L'essentiel du roman surréaliste "Nadja" publié en 1928 par André Breton s'y déroule.

► Dans les années 1950, c'est encore sur les boulevards que Fred Astaire ressentait le mieux le plaisir d'être à Paris dans "Funny Face". C'est Wikipédia qui le dit mais je n'ai pas trouvé de tournage du film dans ce quartier... ? (Plutôt sur la tour Eiffel ou près de l'Arc de Triomphe).

 

► Enfin, au XXe siècle, surtout dans la partie ouest, de nombreux cafés et restaurants sont remplacés par des immeubles de bureau ou des sièges de sociétés ou de banques.

► Au XIXe siècle, les Grands Boulevards deviennent un lieu de rendez-vous incontournable du Carnaval de Paris, alors très important. Ils voient la foule en carnaval les envahir au point que, autour de 1900, les trois jours gras avec Mardi Gras et le jeudi de la Mi-Carême, on doit détourner la circulation des véhicules et interrompre le passage du célèbre omnibus Madeleine-Bastille. Durant leurs défilés dans Paris, les cortèges du Boeuf Gras et des reine de la Mi-Carême passent forcément par là.

Le dernier très grand cortège carnavalesque parisien sorti à ce jour, le jeudi de la Mi-Carême 28 mars 1946, ne manquera pas d'emprunter tous les Grands Boulevards.

Boulevard Montmartre - Mardi Gras - Camille Pissaro (1897)

Les boulevards haussmanniens

Les boulevards "Haussmanniens" constituent un type particulier de boulevards quant à leur origine. Ils résultent de larges percées dans le tissu parisien et non de l'exploitation de l'espace vacant d'une ancienne enceinte. Ils s'apparentent aux autres boulevards par leurs caractéristiques géographiques (artères concentriques), sociales et culturelles. Exemples : boulevard Saint-Germain, boulevard Haussmann.

Les grands travaux du Second Empire imposent le boulevard au cœur de Paris, alors qu'il n'a été construit jusque-là que dans des zones peu ou pas habitées. Le boulevard, qui ne servait auparavant qu'à contourner la capitale, devient alors l'axe structurant la circulation.

C'est sur le plan de l'architecture que la période haussmannienne, dans les anciens boulevards comme dans les nouveaux, contribue à l'image de Paris : les alignements d'immeubles régis par les règlements d’urbanisme de Paris, avec leurs balcons filant tout le long d'un îlot, font du boulevard parisien un axe immédiatement reconnaissable.

Dans les années 1920, la destruction totale de l'enceinte de Thiers permit de créer une troisième ceinture de boulevards faisant le tour complet de Paris. On baptisa ces nouvelles voies  "Boulevards des maréchaux" des noms des maréchaux d'Empire. Ils constituèrent la "frontière" de Paris pour beaucoup de parisiens, jusqu'au temps du périphérique.

LES DIFFÉRENTS THÉÂTRES ET LIEUX A VOIR SUR CETTE BALADE

Le République : de l’autre côté du Boulevard Saint martin, au n°1

Avant, il s’appelait le Caveau de la République : cabaret fondé en 1901 par Charles Bouvet, au départ réservé à la chanson satirique, notamment sur les politiques. Beaucoup d’humoristes s’y sont produits ou y ont débuté ; salle de 45O places rénovée en 1992, repris en 2014 par le comte de Bouberbala (nom de scène de Sami Ameziane, joueur international de basket et humoriste).

Le buste d'Isidore Taylor : ce dramaturge, pionnier du mouvement romantique, était aussi un philanthrope (il a créé plusieurs associations de secours mutuels aux artistes).

La statue de Johan Strauss place Strauss : on ne présente plus l'auteur des célèbres valses connues dans le monde entier.

Le Théâtre de la Porte St Martin : le théâtre a été construit en trois mois (3800 ouvriers y travaillent jour et nuit) sur l'emplacement d'un ancien cimetière pour les protestants étrangers. A l’origine académie royale de musique, il a été inauguré en 1781 (il s'agissait d'une salle de 1800 places, la première à offrir des sièges au parterre). Incendié pendant la commune puis reconstruit par Oscar de la Chardonnière en 1873. Le 27 décembre 1897 y est créé Cyrano de Bergerac d'Edmond Rostand. Le théâtre est inscrit aux monuments historiques depuis 1992.

On peut admirer en bas quatre atlantes supportant le balcon.

 

Joli, non ?

Le Théâtre de la Renaissance au 20, Boulevard St martin : a brûlé avec les communards, reconstruit ensuite en 1873, orné de cariatides, classé depuis 1994, 650 places. Victor Hugo et Alexandre Dumas y ont présenté des pièces, opéras et opéras comiques. Le bal du Carnaval de Paris y passait. Architecture remarquable de Charles de Lalande (assistant de Charles Garnier).


La Porte St Martin : elle marque la fin du Boulevard Saint-Martin et le début du Boulevard Saint-Denis. Elle doit son nom au prieuré Saint-Martin-des-Champs voisin. Élevée en 1674 par la Ville de Paris à la place de l'ancienne enceinte de Charles V. Sorte d'arc de triomphe de 18m de haut qui célèbre les victoires de Louis XIV sur l’Allemagne (en particulier la victoire du roi lors de la bataille de Limbourg). Le monument, constitué de pierres calcaires vermiculées et de marbre est classé aux monuments historiques. Sur le fronton est écrit LUDOVICO MAGNO pour Louis le Grand.

Du côté faubourg, on voit Louis XIV ayant revêtu son armure qui combat l'aigle impérial dont il se protège avec un bouclier orné de fleurs de lys.

Du côté bourg, Louis XIV sous les traits d'Hercule, terrasse un vieillard, allégorie de l'Empire, tandis que la Victoire le couronne de lauriers.

Le Passage du Prado au 18, Boulevard St Denis : créé en 1785, ouvert la journée seulement. Le nom qui a été donné en 1930, fait référence au musée du Prado de Madrid. Le style architectural des supports de la verrière renvoie à l’exposition internationale des Arts décoratifs de 1925.

La Porte St Denis : elle marque la fin du Boulevard Saint-Denis et le début du Boulevard de Bonne Nouvelle. Construite en 1672 sous Louis XIV, également sous forme d'un arc de triomphe à l’antique, elle célèbre les victoires de Louis XIV sur la Hollande. C'était par là, autrefois, que les monarques entraient dans la capitale.

  Sur le bas-relief côté faubourg, on peut voir Louis XIV à cheval recevant les clefs de la ville de Maastricht.

10 Boulevard de Bonne nouvelle : nous y avons admiré les décors de la grille de cette porte de style Renaissance.

Juste en face un très bel immeuble dont les bow-windows sont décorés de céramiques.

Avec ce dernier qui le jouxte presque, nous voici dans le Paris du Baron Haussmann : balcons aux 2e et 5e étage obligatoires.

Au métro Bonne Nouvelle et dans l'impasse du même nom,

une discothèque, le Memphis, où l'on danse en particulier, mais pas que..., sur des musiques des années 1960-1980 (il se pourrait qu'elle soit définitivement fermée mais comme c'est une boîte de nuit on ne peut pas s'en rendre compte 🤣).

Le musée du chocolat au 20, Boulevard de Bonne Nouvelle : ouvert en 2010, il retrace l’histoire du cacao et c'est aussi un musée gourmand.

NB : Le Boulevard Montmartre était aussi le royaume de la presse.

Un ancien restaurant, le Grand Marguery : à l'angle de la rue d'Hauteville et du Boulevard de Bonne Nouvelle, ce lieu du Paris mondain a été créé en 1860 par le chef cuisinier Jean-Nicolas Marguery dont la recette du filet de sole au vin blanc fera le succès. Il a abrité une maison de tolérance où se donnaient rendez-vous, entre autres, les milieux politiques.

Un café classé, le Delaville : voisinant (ou au même endroit, je n'ai pas bien compris) le Grand Marguery, ce café jouxte le Théâtre du Gymnase.

Nous sommes rentrées dedans pour en admirer le plafond égyptien.

A l'étage, on accède au salon Marguery.

Le Théâtre du Gymnase voisin du Delaville Café : construit en 1820, il a 200 ans d'existence. Comme son nom l'indique (un gymnase est un lieu où l'on fait des exercices du corps et de l'esprit) il servait à l'entrainement des élèves du Conservatoire : on y jouait des pièces de la Comédie Française ou de l'Opéra de Paris, à condition de les condenser pour ne pas faire de concurrence. Le théâtre battait de l'aile quand Marie Belle en devint la directrice en 1962, direction qu'elle gardera jusqu'à sa mort en 1985. Elle y a joué Phèdre. Depuis son nom lui est associé : on parle du Théâtre du Gymnase Marie Bell. Dans ce théâtre de 800 places, il y a une terrasse depuis laquelle les acteurs se faisaient applaudir.

 A l'intérieur du hall, un joli plafond

Le Jamel Comédy Club créé par Jamel Debouze et Kader Aoun : depuis 2006, diffusé sur Canal, il accueille les espoirs du Stand-up.

Le grand Rex Bd Poissonnière : salle de cinéma et de spectacles. Jacques Haïk, propriétaire de l’Olympia, s’est lancé dans la construction de cette grande salle qui s'est ouverte en 1932 avec Les trois mousquetaires avec Louis Lumière en invité d'honneur.

► Au 14-16, Pont de fer, le siège de Zurich Assurance.

Le Comptoir National d’Escompte de Paris rue de Rougemont : il a été construit entre 1878 et 1883 par l'architecte Edouard Corroyer (ancien élève de Violet le Duc, c'est lui qui a restauré le mont Saint-Michel). Cet ancêtre de la BNP a été créé à la suite d’une crise financière après la Révolution de 1848. Le bâtiment a été vendu par la BNP en 2020 à un fond d’investissement.

Deux statues représentant des allégories de l’Industrie et du Commerce encadrent ce cartouche. Voici l'une d'entre elles.

Sur le fronton, des médaillons représentent les cinq continents : ils symbolisent l'ambition de conquête de l'établissement ( photo Wikipédia)

Juste en-dessous, on peut voir une statue de "La Prudence" tenant un sceptre d'une main et le miroir de la Vérité de l'autre ; Elle est encadrée de lions ailés.

Le CNEP est actuellement en rénovation, par Bouygues, chantier Ilot Bergère (chantier qui peut se visiter à certaines dates). Les travaux seront terminés en 2026 et l'immeuble devrait alors ressembler à cela.

► Le Conservatoire National Supérieur d’Art dramatique en tournant à droite : on peut aller sur leur site internet réserver pour assister à des spectacles donnés par les élèves.

Nous rebroussons chemin, passant à nouveau devant le CNEP, pour rejoindre la Cité Bergère sur l'autre trottoir.

La Cité Bergère : elle porte le nom d’un marchand teinturier, Jean Bergier. Ouverte en 1825, elle accueillait deux journaux satiriques de tendance bonapartiste (le Petit Caporal et le Droit du Peuple illustré). On peut y voir plusieurs hôtels de tourisme (anciens "garnis").

Ce qui m'a frappée, ce sont les superbes Marquises qui les décorent.

Remarquez les deux globes terrestres tout là-haut.

Une plaque indique que Frédéric Chopin a séjourné dans celui-ci.

Nous ressortons au 6, rue du Faubourg Montmartre.

Le Bouillon Chartier au 7, Faubourg Montmartre : une adresse que la Presse fréquentait assidument. Style Art Déco ; ouvert en 1896 à l’initiative des frères Chartier, bouchers. Un rendez-vous encore très connu de nos jours . Il y a plusieurs autres bouillons dans Paris (le Bouillon Julien rue du Faubourg Saint-Denis, le Bouillon Racine dans le 6e). Actuellement le repas revient à 20/30euros.

(L’histoire des Bouillons de Paris 

L’histoire des bouillons parisiens démarre dans les années 1860. Pierre-Louis Duval, alors boucher de renom, cherche une solution pour arrêter de gâcher les morceaux les moins nobles de sa viande qu’il ne parvient pas à vendre aux bourgeois. Il décide alors d’ouvrir un restaurant pour les ouvriers des Halles où les prix seront faibles et les repas généreux. Son restaurant ouvert, il prépare un hochepot de boeuf dans son bouillon, ce qui donnera le nom au lieu. À l’époque, c’est du jamais vu : Pierre-Louis Duval est le premier à créer une brasserie à Paris qui gère, pour réduire les coûts, tous les aspects de la restauration, de l’approvisionnement à la consommation. Les bouillons prennent rapidement de l’ampleur et en quelques années se multiplient. Le fils Duval fait perdurer un temps l’histoire des bouillons, mais la concurrence est rude. Dans les années 1900, on pouvait trouver à Paris près de 250 bouillons !)

Le Palace au 8, rue Faubourg Montmartre : inauguré en 1912, au départ cinéma (l'Empire) puis cabaret music-hall (l'Eden), et de 1978 à 1995, boîte de nuit très en vogue et plutôt déjantée avec Fabrice Emaer, sur le modèle du studio 54 à New York (ouvre avec Grâces Jones, chanteuse jamaïcaine, qui reprend une version de la vie en rose).

 Amanda Lear et de nombreux stylistes le fréquentent comme Karl Lagerfeld, Kenzo ou Christian Louboutin ; Gainsbourg y donne un concert en 1979 etc. Le cabaret ferme en 1983 car Fabrice Emaer meurt : c'est la fin d'une époque et le début des années Sida. Régine et David Guetta s’y sont intéressés. La fermeture définitive intervient en 1996, puis le lieu devient un squat. Le cabaret rouvre en 2008 avec 970 places. Récemment, la nouvelle comédie musicale Hair y a été jouée, et s'y sont tenues deux expositions, une sur David Bowie et l'autre sur Michel Polnareff.

Le Musée Grévin, 10, Boulevard Montmartre : musée de cire privé (Grévin et Cgnie) inauguré en 1882. Outre le Théâtre et le Palais des mirages (kaléidoscope géant donnant l'illusion d'un temple hindou, de la jungle ou d'un palais arabe) on peut y voir 200 personnages avec des masques de cire (technique devenue célèbre sous Louis XIV) : influence du musée de cire de Marie Tussaud à Londres. Alfred Grévin était un sculpteur, caricaturiste et créateur de costumes de théâtre.

Nous ne rentrerons pas dans le Passage Jouffroy

ni dans celui des Panoramas (peinture conservée au Musée Carnavalet).

Le Théâtre des Variétés au 7, Boulevard Montmartre : il a été ouvert en 1807 et a été dirigé jusqu'en 1819 par Melle Montansier. C'est l'un des plus anciens théâtres de Paris, classé en 1974 monument historique. Jacques Offenbach y a créé en 1864 La Belle Hélène. Ce théâtre joue un rôle majeur dans le roman d'Emile Zola Nana car c'est là que le personnage principal de la pièce devient célèbre dans les premiers chapitres.

Prenant sur la gauche la rue Vivienne, nous nous trouvons dans le quartier des collectionneurs de monnaies, les boutiques étant touche touche.

 

Nous passons ensuite devant la Bourse et l'Agence France Presse.


pour aller jusqu’à la BNF site Richelieu dont on voit ici l'angle avec la rue Colbert.

On entre d'abord, après être passé à la fouille naturellement, dans le jardin aux plantes papyrifères (végétation produisant le papier).

En face, nous entrons dans ce temple de la culture.

A l'intérieur la magnifique Salle Ovale est en accès libre au public (qui doit se faire discret).

Son plafond est une vraie merveille.

Une autre œuvre d'architecture intéressante : le grand escalier, ultra moderne desservant le premier étage a remplacé l'ancien escalier classique au grand dam de certains... On ne peut pas plaire à tout le monde !

La salle Labrouste, elle, est réservée aux chercheurs : elle donnerait presque envie de reprendre des études, non ?

Pour le retour, nous sommes passées par la rue des Colonnes à l'angle de celle du Quatre Septembre.

Elle a été créée à l'époque révolutionnaire : un groupe de spéculateurs fait construire entre 1793 et 1795 cette voie antiquisante. On dit qu'elle a inspiré les créateurs de la rue de Rivoli, en tout cas elle est élégante et la bienvenue en temps de pluie ! 

J'ai remarqué toutes ces fenêtres bouchées sans en connaître la cause.


Une petite pensée pour notre amie Anne qui avait l'habitude de trouver des lieux où faire des "arrêts techniques" comme ici à la mairie du 9e arrondissement : c'est pratique ! Il faut juste montrer patte blanche à l'entrée.

 

Trois petits tours et puis s'en vont...

la Maison Dorée au 20, Boulevard des Italiens : ouvert en 1841, c'était autrefois un restaurant renommé, le Café Tortoni. Il a été fermé en 1902 et la BNP y a installé son siège. On dit qu'à l'époque, la tour Eiffel n'ayant pas encore été construite, le symbole de la capitale était alors les Grands Boulevards. Le cuisinier, Casimir Moisson, et les frères Verdier réussissent à faire de ce lieu le centre de la vie culturelle et politique de la capitale, le cœur, l’esprit et l’estomac du boulevard, c’est-à-dire de Paris !

On dit que c'est le chef qui a inventé ici le tournedos Rossini pour le compositeur.

J'ai particulièrement remarqué la fresque ornée d'animaux et de feuillages qui décore tout le pourtour de la façade.

Le paradoxe muséum au 38, Boulevard des italiens : il s'agit d'un lieu d'expériences éducatives et amusantes pour toucher le cœur et l’esprit du public.

Nous avons fini en beauté par un petit café au Pathé Palace !

Le Pathé Palace : cinéma historique de la Paramount ouvert en 1927, il passe sous enseigne Gaumont en 2008 et devient, en 2024, le siège social et cinéma de référence du groupe Pathé.

Dans le style de l'Opéra Garnier avec lequel il se doit de s'harmoniser, il s'agit d'un bâtiment somptueux couronné par une coupole.

En bas, de confortables canapés et un écran géant pour patienter en attendant le film.

Le bar, à l'étage, vaut vraiment le détour (il est ouvert à partir de 18h).

Un peu plus haut...

 

C'est le décorateur Jacques Grange (né en 1944) qui a conçu le Bar, véritable ode à l'Art déco.

J'adore !

 

Notre table (à droite) depuis l'étage

Vous ne serez pas étonnés si je vous dis qu'on l'appelle "le Ritz du cinéma" : la place est tout de même à 25 euros mais on peut s'asseoir dans des fauteuils inclinables, chauffés et connectés.

Fin de cette balade super intéressante. Merci à Françoise de l'avoir préparée.

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