☻ "De Juliette à Gréco" au théâtre du Guichet-Montparnasse

9 février 2025 - Décidément, nous sommes très théâtre en ce début d'année ! Cette fois-ci il ne s'agit pas d'un théâtre célèbre comme l'autre jour la Comédie Française, non non il s'agit d'un tout petit théâtre comme il en existe de nombreux dans la capitale : il est proche de la rue de la Gaîté, il s'agit du théâtre du Guichet-Montparnasse.

Ce théâtre avait contacté mon association il y a deux mois environ pour proposer à ses adhérents un tarif privilégié avec mot de passe : les théâtres cherchent souvent à harponner les seniors pour remplir leur salle... J'avais mis l'annonce sur le site et je ne sais pas si certains adhérents s'en sont servis mais moi, je suis contente d'en avoir profité.

A l'affiche, pas moins de onze pièces à différents horaires de la semaine ou du week-end (le théâtre propose en effet une programmation variée : créations, classiques, comédies, drames, spectacles musicaux, textes littéraires, œuvres sur des grands personnages de l'Histoire.) et pour nous notre choix s'est porté sur "De Juliette à Gréco", une pièce de et avec Pascale Neuvic.

Arrivés très en avance, nous avons vu sortir de la salle une quarantaine de spectateurs au bas mot, tous paraissant ravis de leur après-midi (je les soupçonne d'être allés applaudir les acteurs de "Au bonheur des dames"). Nous sommes ensuite entrés à notre tour dans la salle qui s'est avérée minuscule : seules cinq rangées de bancs y sont installés, largement suffisantes pour la quinzaine de spectateurs qui, comme nous, avaient pris leur billet.

Deux interprètes pour ce spectacle qui conte la vie de Juliette Gréco depuis sa naissance jusqu'à une période indéterminée de sa vie d'adulte. Pascale Neuvic est Juliette : elle est accompagnée par François Marnier qui, quand il quitte le piano, enfile les bretelles de son accordéon.

Née en 1927 de parents qui vont très vite se séparer, Juliette passe son enfance à Bordeaux avec sa sœur chez ses grands-parents maternels. A leur décès six ans plus tard, sa mère emmène ses filles à Paris où Juliette devient petit rat de l'Opéra. La guerre éclate : sa mère et sa sœur sont déportées en tant que résistantes à Ravensbrück. Juliette, elle, est incarcérée à Fresnes du fait de son jeune âge. Elle n'y restera qu'un mois mais y voit pas mal de choses... A leur retour du camp de concentration, la mère de Juliette abandonne ses deux filles pour rejoindre son amante en Lozère.

Juliette a maintenant 17ans et a la chance de rencontrer dans la pension de famille où elle vit des gens comme Gérard Philippe ou Hélène Duc. C'est grâce à celle-ci qu'elle découvre l'art dramatique : même si elle échoue au concours du conservatoire, cela lui permet d'obtenir quelques petits rôles dans des comédies françaises. Elle gagne sa vie tant bien que mal en récitant des textes, en dansant, en chantant etc.

Elle va rencontrer Boris Vian, Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir ou encore Maurice Merleau-Ponty et devient la muse de Saint-Germain-des-Prés.

Au cours de la pièce, Pascale Neuvic alterne biographie et chansons illustrant les étapes de la vie de "Juliette" qui devient peu à peu "Gréco". Elle donne parfois la parole au public qui, s'il n'est pas trop timide..., l'accompagne comme dans "Jolie Môme".

Un très bon moment de théâtre