☻ Promenade dans le quartier de Plaisance avec Générations 13
7 février 2025 - Ce mardi j'ai fait une promenade avec mon association dans le cadre de l'atelier "Petites promenades dans Paris" : notre guide, Michel, nous propose aujourd'hui de déambuler dans le quartier de Plaisance. Je me suis rendue compte après coup qu'au final, s'il n'est pas si éloigné de chez nous puisque dans le 14e, je ne le connaissais pas tant que ça.
Nous avions rendez-vous à l'angle de la rue Jean Moulin et de l'avenue du Général Leclerc et prenons tout de suite la rue d'Alésia en direction de l'ouest de la capitale.
Cinquante mètres plus loin, nous rentrons dans la Villa d'Alésia, un havre de paix en retrait de la circulation. Cette voie privée du quartier du Petit-Montrouge, ouverte vers 1897 et appelée Villa Parquet à l’époque, reçut ensuite son nom actuel en raison du voisinage avec la rue éponyme.
Le sculpteur animalier Édouard-Marcel Sandoz (fils de la firme pharmaceutique suisse) avait son atelier au n°2 bis : nous avons entrevu dans la cour de sa maison un cheval. Il est surtout connu pour ses nombreuses boîtes, bouteilles, carafes, services à thé et à café en porcelaine mettant en scène des animaux mais aussi pour ses sculptures d'animaux.
Cette oie avec un escargot sur le bec m'a amusée.
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Au numéro 11, une jolie maison particulière en briques et pierre : elle a été habitée par un peintre, Auguste Leroux, dont on apprend - grâce à la plaque apposée en-dessous d'un médaillon le représentant - qu'il a été 1er prix de Rome et professeur à l’École des Beaux-Arts. Il a peint dans cette maison de 1908 à sa mort en 1954. Sans doute avait-il établi son atelier dans les combles qui sont éclairés par de larges vitres.
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J'ai trouvé sur le net une photographie de l'atelier de l'artiste montrant celui-ci faisant le portrait de Mitzi Dalti, pensionnaire de la Comédie Française entre 1904 et 1910.
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Et voici un de ses tableaux, intitulé Femme à l'ombrelle, que je trouve très beau.
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Nous continuons notre promenade dans la Villa d'Alésia qui regorge d'ateliers d'artistes et de maisons pleines de charme comme celle-ci située au numéro 33 dont la mosaïque colorée a attiré l’objectif de mon appareil photo.
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Matisse avait installé son atelier au numéro 37 bis. Maintenant, on y donne des cours de sculpture, peinture, dessin, céramique...
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Un peu plus loin, une jolie maison Art déco
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Et encore un atelier d'artiste !
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Nous voici maintenant au carrefour entre la rue des Plantes (dont le nom indique qu'autrefois elle n'était pas loin de la campagne) et la rue d'Alésia et nous sommes plusieurs à remarquer cet immeuble d'angle richement décoré.
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Joli, non ?
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Drôle d'architecture pour cette maison située au 46 rue Hippolyte Maindron.
Michel nous dit que c'était autrefois celle où Giacometti avait son atelier et son lieu de vie (25 mètres carrés...) : les deux ne faisaient qu'un et ceci depuis le milieu des années 1920 jusqu'à sa mort en 1966.
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Une petite vidéo dans laquelle l'artiste explique son art.
L'Institut Giacometti vous fait vivre dans l'intimité du célèbre sculpteur
Il est l'un des sculpteurs les plus connus au monde avec ses figures taillées comme des lames et ses corps longilignes. Alberto Giacometti aimait travailler dans un atelier à Montparnasse. Celui-ci
Empruntant la rue du Moulin Vert, nous rejoignons la Cité Anne-Marie Bauer (nom donné en 2024 à la rue en l'honneur d'une résistante).
Une jolie petite maison
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Un peu plus loin : mais que regardent-ils tous... ?
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Ce curieux portail en bois orné de deux cœurs en fer forgé : Michel nous apprend qu'il est l’œuvre du sculpteur hongrois Alexandre Mezei qui vécut ici dans les années 1950. Le petit cœur porte l'inscription "Isten Hozott" qui signifie en hongrois "Soyez les bienvenus" comme on peut le déchiffrer avec un peu de perspicacité en lisant l'inscription en haut du grand cœur.
C'est sans doute le plus joli portail de Paris, en tout cas le plus original.
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La petite porte est ornée d'un magnifique tableau représentant un berger jouant de la flûte.
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Cette cigogne rappelait sans doute au sculpteur son pays natal. J'ai appris, en consultant le net, que la tulipe est un symbole du folklore hongrois (on la trouve comme motif récurrent sur les broderies traditionnelles).
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La rue des Thermopyles prolonge la Cité Bauer. Il s'agit d'une petite rue, pavée et très végétalisée. Il n'est pas rare d'y voir des lianes accrochées aux façades des petits immeubles qui la bordent.
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En ce moment c'est l'hiver et la végétation est en repos mais en y revenant au printemps cela devrait être magnifique.
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Charmantes ces deux portes aux couleurs vives
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Avenue du Maine, rue du Château, des rues du 14e arrondissement que l'on prend parfois sans en connaître l'origine. Ces rues sont ainsi nommées en souvenir de l'hôtel particulier - ou petit château - construit en 1732 au cœur d'un grand parc dans ce quartier proche de l'actuel métro Pernéty pour créer un domaine d'étape entre Sceaux et Paris.
A la fin du 19e siècle nous sommes en pleine révolution industrielle : les idées hygiénistes et socialistes sont apparues, on décide de détruire le Château du Maine qui a été laissé à l'abandon pour construire un nouveau château, mais pour les ouvriers, cette fois.
Ce sera le Château-Ouvrier.
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L'immeuble, construit en 1891, comporte cinq étages de logements sous combles (deux escaliers desservent à chaque palier 4 appartements de 2 pièces) comportant des commodités peu répandues à cette époque dans l’habitat populaire, telles que W.C. intérieurs, eau courante, fenêtres de cuisine avec garde-manger.
Lors de l'aménagement de la ZAC Didot que nous allons voir plus loin, sa démolition avait été envisagée mais les habitants du quartier regroupés au sein de l'association "Monts 14" ont permis sa préservation.
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Si je me mets à penser à mon enfance parisienne, je me souviens que nous habitions près de la Nation un appartement de 3 pièces avec W.C. intérieurs et cuisine avec fenêtre garnie d'un garde-manger mais... sans salle de bains : c'était courant dans les années 1950. Mon père avait pensé faire installer une douche dans les toilettes mais avait finalement opté pour un déménagement quinze ans après. Ma mère, quand nous étions petites ma sœur et moi, nous donnait notre bain dans l'évier de la cuisine qui, dans mes souvenirs, était immense 😉.
Cette parenthèse fermée, nous voici arrivés rue de l'Ouest où se trouve un superbe immeuble Art déco au numéro 76.
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Une amusante fresque rue Crocé-Spinelli
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Rue Vercingétorix : c'est là qu'en 1974 des urbanistes dessinent sur le papier une autoroute en plein cœur de Paris, la radiale Vercingétorix, et la bordent de hautes tours. En 1975, les habitants s'insurgent, la radiale est abandonnée. Il reste de ce projet ces immeubles et une grande zone végétalisée servant d'aire de jeux aux enfants du quartier.
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Juste en face une église très originale, Notre-Dame-du-Travail. Bâtie en 1902 par l'architecte Jules-Godefroy Astruc (1862-1955) pour les très nombreux ouvriers qui habitent le quartier et le 14e de façon plus générale (ouvriers qui avaient la charge de monter les expositions universelles de Paris du début du 20e siècle), elle rend hommage à la condition ouvrière et aux sens que donne le mot « travail ».
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La principale innovation du projet de Jules-Godefroy Astruc est la structure en métal de son ossature, qui joue, à l'intérieur, le rôle des arcs et des colonnes traditionnels. Cette structure, qui apparaît pour la première fois sans être cachée à l'intérieur d'une église, est inspirée de l'exemple de la tour Eiffel, achevée en 1889. Elle provient d'une réutilisation d'éléments de charpente du Palais de l'Industrie construit pour l'Exposition universelle de 1855.
Dans le chœur, la chapelle de la Vierge - Notre-Dame-du-Travail - montre une statue de la Vierge tenant par l'épaule Jésus adolescent. Marie, assise, tient sur ses genoux les outils de la fileuse. Près d'elle, Jésus tient un outil de charpentier reposant sur un bloc de bois. (Photo © C.D.A.S.)
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Détail du bas du socle présentant différents objets évoquant les métiers de l’époque. (photo © C.D.A.S.)
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Les chapelles latérales du côté gauche de l'église présentent chacune une toile de format cintré de Guiseppe Uberti ou d'Émile Desouches, sur un fond Art nouveau de feuillage peint.
Sainte-Geneviève, patronne de Paris (toile de Guiseppe Uberti)
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Michel nous montre aussi le chemin de croix de l'église (20e siècle) avec ses 14 stations : sur la première, Jésus est entouré de tous les apôtres et au fur et à mesure des stations, un personnage disparaît jusqu'à ce que Jésus reste seul avec Marie.
Voici la onzième station, celle où Jésus est cloué sur la croix avec les deux larrons.
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Notre balade se termine par la place de Séoul, une œuvre de l'architecte catalan Ricardo Bofill qui voyait le monde en grand. On y entre en passant entre deux colonnes néo-romaines à côté desquelles on se sent tout petit...
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L'immeuble d'habitation (274 appartements sur 7 étages avec commerces et bureaux en rez-de-chaussée) est constitué de colonnes de verre reflétant le jardin central.
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La place de Catalogne voisine vient d'être transformée (on n'en fait plus le tour en voiture comme précédemment) et végétalisée par une forêt urbaine de 470 arbustes. Son inauguration a eu lieu en juin 2024 à l'occasion des Jeux Olympiques de Paris.
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Un grand merci à Michel pour cette agréable promenade.