9 Avril 2025

Publié par Tolbiac204

☻ Promenade au cimetière du Montparnasse

9 avril 2025 - L'autre jour, avant d'aller aux 7 Parnassiens voir "Bergers", j'ai profité de cette énième journée ensoleillée du mois d'avril pour aller me promener au cimetière du Montparnasse, situé au métro Raspail. J'ai pris, pour la première fois, l'entrée qui donne sur la rue Emile Richard et découvert un secteur que je ne connaissais pas encore (celui de gauche sur le plan).

Les tombes y sont repérées en fonction des "carrés" du cimetière qui sont numérotés et les lettres correspondent au prénom et au nom de famille des défunts.

J'ai d'abord photographié des tombes qui, quoiqu'elles soient intéressantes du point de vue de l'architecture, m'ont sur le moment semblé être la dernière demeure de parfaits inconnus.

Que nenni !

Celle-ci appartient à la famille de Charles Pigeon (1838-1915), l'illustre inventeur de la lampe du même nom. Vendeur au magasin "Le Bon Marché", Charles Pigeon y aménagea un atelier de lampes à pétrole en 1875. Il n’a pas, à proprement parler, inventé la lampe à essence mais il fut, par contre, le premier à produire et commercialiser un appareil d’éclairage portatif à essence (breveté en 1884), ininflammable et inexplosible, reconnaissable par le dessin d’un pigeon posé sur un globe terrestre tenant en son bec une lampe.

Avouez qu'elle a de la gueule !

Le défunt y est représenté au lit avec sa femme, tenant un carnet et ayant la révélation - réelle ou légendaire - de ce qui allait devenir son invention. C’est sans aucun doute le tombeau le plus excentrique des cimetières parisiens.

La lampe Pigeon fonctionnait à l'essence minérale. Une garantie exceptionnelle, incrustée sur l’anse des lampes produites entre 1900 et 1910, assurait au client qui réussissait à faire exploser ladite lampe, une récompense de 10 000 francs de l’époque, soit environ 40 000 € de 2008. Lassé de répondre devant la justice à ceux qui avaient réussi à faire éclater une lampe, Charles Pigeon supprima finalement l’inscription 🤣.

Cette autre tombe est celle de Mme René Marchand, née Henriette Favaron (1889-1942), Présidente de la Croix-Rouge. C'est cette sculpture due à Henri Lagriffoul qui a attiré mon attention.

Celle-ci n'a rien d'extraordinaire si ce n'est que c'est celle de la famille André Citroën.

Une tombe anonyme mais néanmoins très belle

Je cherchais - et j'ai trouvé - la tombe d'Auguste Bartholdi (1834-1904), me doutant qu'elle serait très décorée. Son décor a été dessiné par le sculpteur lui-même. L'obélisque de porphyre rouge porte l'inscription : "Auteur du Lion de Belfort et de la Statue de la Liberté éclairant le Monde".

L'obélisque est surmonté d'un ange prenant son envol.

Nous ne sommes pas loin de la tour Montparnasse...

Monument aux victimes du devoir de la Garde Républicaine

Ce sculpteur, Jacques Touzet (1905-1999), a sans doute décoré sa propre tombe lui aussi.

La tombe de la famille Hardon est imposante : c'est là qu'est enterrée la Maréchale Pétain, née Eugénie Hardon (1877-1962).

J'ai trouvé la tombe de César Franck (1822-1890) grâce à un monsieur qui passait par là et avait l'air de connaître le cimetière comme sa poche.

Pas facile de s'y retrouver ici avec toutes ces allées qui se ressemblent, même avec un plan !

J'ai appris que le compositeur avait d'abord été inhumé au cimetière de Montrouge avant que ses amis ne s'unissent pour qu'il soit transféré ici. Le médaillon, volé dans un premier temps, est une copie de celui de Rodin qui lui a été mis à l'abri depuis.

Sur les indications du même monsieur, je rejoins le carré 28 à la recherche de la tombe d'Alfred Dreyfus. Au passage, je tombe, c'est le cas de le dire 🙂, sur la tombe de Félix Valloton (1865-1925), artiste peintre.

Celle d'Alfred Dreyfus est un peu plus en profondeur. Le fameux monsieur m'a expliqué que je ne pouvais pas la louper car elle était couverte de cailloux.

Beaucoup de tombes sont d'ailleurs des tombes juives dans ce secteur du cimetière.

Le caporal Thibault (1835-1881) est enterré au cimetière de Montmartre mais un cénotaphe lui est dédié ici. Il a écrit une page de l'histoire des Sapeurs-Pompiers : le 8 août 1868, il sauve une dizaine de personnes de la mort lors de l'incendie d'une boutique de la rue Saint-Antoine, le feu s'étant étendu aux étages. Il fut fait Chevalier de la Légion d'Honneur par l'empereur Napoléon III lui-même.

On voit ici tout le matériel utilisé par les pompiers : un joli cénotaphe...

Je termine par la tombe de Gustav Jundt (1830-1884), un peintre français d'origine alsacienne comme son nom le laisse entendre. Son buste en bronze est l’œuvre d'Auguste Bartholdi : il a fière allure ! Je ne sais pas si la petite fille à la natte qui tient une palette de peintre est de la même origine.

Très joli en tout cas

Vite vite, l'heure du film va arriver !

Jacques Becker le cinéaste, Joseph Kessel l'écrivain, Jean Bruller dit "Vercors" l'écrivain résistant, Léon Schwartzenberg le cancérologue, Raymond Aron le philosophe, Georges Bernier dit "professeur Choron" humoriste fondateur de Hara Kiri, Guy de Maupassant l'écrivain et Jean Poiret le comédien, qui logent tous également dans cette partie du cimetière, ce sera pour une autre fois.

J'ai déjà regardé sur le net, aucune d'entre elles n'est vraiment originale.

Je crois bien que j'ai eu l’œil en repérant les autres.