☻ Utrillo, mon fils, mon désastre "selon Suzanne Valadon", un livre de Corinne Samama

6 avril - Cet après-midi je suis allée écouter une conférence à la bibliothèque Glacière. En fait, il s'agissait plutôt d'une interview de l'autrice du livre "Utrillo, mon fils, mon désastre", Corinne Samama, qui répondait aux questions d'une jeune femme.

Nous étions une quinzaine à y assister et à l'issue de la conférence Corinne Samama nous a montré des photos de quelques uns des tableaux que nous avions vus, Philippe et moi en parcourant l'exposition qui lui est dédiée et qui se tient à Beaubourg en ce moment.

Le tableau le plus célèbre est aussi celui que je préfère : il s'agit de "La chambre bleue".

Suzanne Valadon est avant tout une dessinatrice : "Nu sortant du bain"

Suzanne Valadon doit interrompre un début de carrière dans le cirque à cause d'une chute : elle pose alors à Montmartre pour les plus grands peintres (Pierre Puvis de Chavannes, Henri de Toulouse-Lautrec, Auguste Renoir etc.) et apprend ainsi à peindre sur le tas : elle est en effet autodidacte. Elle sera remarquée par Edgar Degas qui la poussera dans cette voie, on ne peut plus difficile quand on est une femme au XIXe siècle.

La natte - Auguste Renoir

Gueule de bois - Henri de Toulouse Lautrec

On apprend dans le livre - écrit "selon Suzanne Valadon" - que Suzanne, fille-mère à 18 ans tout comme sa mère Madeleine, n'est pas prête à assumer sa maternité. Elle confie ainsi son bébé, Maurice, à Madeleine qui l'élève tant bien que mal en ajoutant souvent de la gnôle dans son biberon, ce qui sera - peut-être - la cause de son alcoolisme chronique (à cette époque il n'était pas rare d'ajouter un peu d'alcool dans le lait du biberon pour calmer les cris d'un bébé...). Bien que ce soit l'un de ses amants de passage, un certain Maurice Boissy, qui en soit le père - celle-ci y est décrite comme une "croqueuse d'hommes"- c'est un autre de ses amants, Miquel Utrillo, qui le reconnait plusieurs années après et lui donne son nom.

Une relation fusionnelle réciproque existe cependant entre Suzanne et son fils, l'un ne pouvant pas se passer de l'autre. Suzanne lui enseigne la peinture pour le sauver de l'alcoolisme mais "la peinture ne l'empêchera jamais de boire ni l'alcool de peindre". Il sera d'ailleurs très tôt un peintre reconnu alors que sa mère ne le sera à l'époque que dans le milieu des artistes qui fréquentent le "Lapin agile" sur la butte.

Rue du Mont Cenis -Maurice Utrillo

Quand un jour, Maurice Utrillo présente l'un de ses amis, André Ütter, à sa mère, un coup de foudre réciproque va se produire. Suzanne va alors divorcer de son mari, le banquier Paul Moussis qui lui avait apporté une stabilité financière, pour faire sa vie avec André, la vente des toiles de Maurice servant à faire bouillir la marmite.

Portrait de famille - Suzanne Valadon

On voit ici Suzanne Valadon entourée d'André Ütter à gauche, de sa mère, et de son fils Maurice Utrillo assis, un tableau peint sans complaisance aucune. On reconnaît la "patte" de Suzanne Valadon qui cerne souvent ses personnages d'un épais trait noir.

Puis Corinne Samama a donné la parole au public qui a été bavard car Suzanne Valadon n'est pas une femme qui laisse indifférent...

J'ai été contente d'assister à cette rencontre et très intéressée par la lecture de ce livre.