☻ Un jour une église : église Saint-Marcel de Vix
14 juillet 2025 - Décidément en ce moment je fréquente beaucoup les églises !
Après avoir suivi au début du mois la visite guidée de Saint-Nicolas grâce à l'intervention de Dominique Masson, me voici montée cet après-midi de 14 juillet sur le mont Lassois pour aller écouter Jacques Majewski, président des amis de Saint-Marcel, nous conter l'histoire de l'église de Vix.
Le mont Lassois domine de ses 100 mètres la vallée de la Seine : il a été l'emplacement d'un oppidum antique, d'une nécropole mérovingienne et du château de Girart de Roussillon dont l'église Saint-Marcel était probablement la chapelle. Ce dernier, si j'ai bien compris, était également le fondateur de l'abbaye de Pothières voisine. Il faudra que j'en reparle avec notre voisine et amie, Marguerite, qui en a longtemps dirigé la maison de retraite située sur les lieux de l'ancienne abbaye.
Du haut du mont, on a une belle vue sur la plaine dans laquelle on peut apercevoir notre maison située à seulement 2 kms du village de Vix où a été découverte dans les années 1950 la sépulture de la fameuse Dame celte.
/image%2F0655639%2F20250716%2Fob_ac156a_1.jpg)
Nous ne sommes que quatre à être montés à Saint-Marcel où notre guide nous accueille.
L'église est orientée est-ouest comme toutes les églises en général. Jacques Majewski nous explique que seule la partie sud de l'église - celle que nous voyons actuellement - constituée de quatre travées, est romane, datant du XIIe siècle, le clocher et le transept gothiques ayant été rajoutés postérieurement, au XVe ou au XVI siècle.
Il nous fait remarquer les modillons qui soutiennent la corniche de la très belle toiture couverte de laves de Bourgogne.
/image%2F0655639%2F20250717%2Fob_1d2694_4.jpg)
La tour ronde située à l'arrière de l'église a également été construite au XVe siècle. Le cimetière qui entoure l'église dessert à la fois les communes de Vix et d'Etrochey.
Depuis la partie romane, nous apercevons ici le chœur gothique éclairé par de larges verrières.
A l'opposé, l'arc brisé qui surmonte la porte principale laisse penser qu'il existait autrefois une travée supplémentaire qui donnait probablement sur un porche roman, la porte actuelle, toute simple, n'ayant été percée qu'au XVIIIe siècle.
/image%2F0655639%2F20250718%2Fob_1cf371_7.jpg)
Les murs ont été bâtis avec des réemplois de sarcophages d’un proche cimetière mérovingien.
/image%2F0655639%2F20250720%2Fob_2cbb21_15.jpg)
On trouve d'ailleurs à l'entrée de l'église un sarcophage en pierre datant du haut moyen-âge.
Sur le sol, un beau dallage de pierre de Bourgogne
Notre guide nous montre que le côté sud de l'église (à droite en entrant) est roman avec de petites ouvertures.
Tandis que le côté gauche, au nord, est postérieur avec de plus grandes ouvertures. J'avoue que je ne m'en serais pas rendue compte toute seule.
C'est au bout de cette travée que se terminait l'église romane : en témoignent les deux petits autels situés de chaque côté de la nef.
/image%2F0655639%2F20250719%2Fob_ebe149_11.jpg)
Quant à cet autre autel, actuellement situé dans le transept gauche, il s'agirait de l'ancien autel central de l'église romane.
/image%2F0655639%2F20250720%2Fob_423b06_12.jpg)
Dans ce transept également une fresque du XVIe siècle représente le miracle de la lactation de Bernard de Claivaux qui serait survenu en l'église Saint-Vorles de Châtillon-sur-Seine : Saint Bernard était en prière devant une statue de la Vierge quand il prononça " Monstra te esse matrem " (montrez-vous une mère) et la statue s'anima, la Vierge envoyant un jet de lait dans la bouche du saint.
Elle est en très mauvais état malheureusement.
On y devine, avec les yeux de la foi, la Vierge assise avec l'enfant dans ses bras à droite et Saint-Bernard à gauche tenant sa crosse, un enfant agenouillé devant lui.
A gauche du chœur, bien en évidence, un buste reliquaire de Saint-Marcel
Dans le transept droit dont la voûte a été détruite, une réplique d'une Vierge à l'enfant en bois du XIVe siècle
/image%2F0655639%2F20250720%2Fob_1b5cee_25.jpg)
L'original a été volé et pas encore retrouvé, nous dit Jacques Majewski qui garde espoir toutefois, le Bacchus du musée étant bien ressorti quelques cinquante ans après son vol !
/image%2F0655639%2F20250720%2Fob_5c47af_20-bis.jpg)
Les traces verdâtres que vous voyez sur le mur révèlent hélas l'humidité de ceux-ci, les lauzes laissant s'infiltrer l'eau. Notre guide nous signale d'ailleurs que quand le général de Gaulle vint à Saint-Marcel en 1966, un arbre avait poussé dans le transept droit !
Vue sur le bas-côté sud depuis le transept : au fond, le sarcophage cité plus haut
/image%2F0655639%2F20250720%2Fob_c4fa4c_22.jpg)
Vue sur le bas-côté nord depuis le transept : au fond, les fonds baptismaux
/image%2F0655639%2F20250720%2Fob_203712_23.jpg)
J'ai malheureusement oublié presque toute l'histoire que Jacques Majewski nous a contée sur Gontran, le petit-fils de Clovis qui, si j'ai bien compris, est pour beaucoup dans la construction de l'église Saint-Marcel de Vix qui était une possession de l'abbaye Saint-Marcel de Châlons-sur-Saône.
Mais qui était Saint-Marcel ?
Pour avoir refusé d'adorer les dieux païens, un diacre du nom de Marcel fut condamné par un gouverneur du nom de Priscus, sous Marc-Aurèle, à être écartelé en étant attaché à des arbres, flagellé, livré aux flammes et enterré jusqu'à la ceinture dans le champ d'un dieu celte Bacon, où il agonisa pendant trois jours et mourut le . Ce diacre fut vénéré et un oratoire fut dressé sur les lieux de son supplice. Puis, en 577-579, Gontran, roi de Bourgogne, voulut honorer sa mémoire et y fit élever une abbaye pour y être enseveli auprès de la dépouille du saint. Il ne subsiste plus rien de ce premier édifice qui fut construit par des moines.
L'église Saint-Marcel de Vix éclairée par le soleil de fin d'après-midi
Une visite confidentielle mais intéressante