Pour accéder à la visite de Lyon (premier jour : montée à la Basilique de Fourvières), cliquez ICI.
Hier nous avons acheté la City Card de la ville (elle coûte 25 euros et permet ainsi un accès - illimité - à tous les moyens de transport, aux visites guidées, à l'entrée dans plusieurs musées et à plein d'autres choses encore, ceci pendant 24 heures pleines).
Il nous faut maintenant la rentabiliser !
Nous partons ainsi le matin du vendredi pour rejoindre en deux stations de métro la Place de l'Hôtel de Ville où se trouve le Musée des Beaux-Arts de la ville et passons devant l'Opéra Nouvel.
Construit en 1831 par Antoine-Marie Chenavard et Jean-Marie Pollet,
il a été totalement restructuré et agrandi entre 1989 et 1993 par Jean Nouvel qui a surélevé l'ancien théâtre d'une verrière moderne qui n'a pas tout de suite été adoptée par les lyonnais.
La façade est surmontée de 8 statues de muses sculptées par Guillaume Bonnet. Celles-ci mettent à l'abri des regards indiscrets les convives du Restaurant "Les Muses" qui jouit d'une belle vue sur la ville.
Sympa !
Faisant face à l'Opéra, l'arrière de l'Hôtel de Ville
Dès notre arrivée sur la Place des Terreaux où se trouve l'Hôtel de Ville et le Musée des Beaux-Arts, notre regard est happé par la magnifique fontaine qui la décore : il s'agit d'une fontaine créée par Bartholdi qui a été inaugurée en 1892.
L'oeuvre est inspirée du Bassin d'Apollon à Versailles.
Le groupe est constitué par Amphitrite et deux petits enfants sur un quadrige tiré par quatre chevaux marins. Commandée initialement par la ville de Bordeaux, elle se nommait Char triomphal de la Garonne : elle représentait le fleuve et ses quatre affluents mais la ville n'eût pas les moyens financiers de l'acheter...
La façade de l'Hôtel de Ville
Une statue d'Henri IV, le Vert Galant, se trouve juste sous le clocher-carillon.
Vue de la Place des Terreaux depuis le Musée des Beaux-Arts : à droite, la façade de l'Hôtel de Ville
Mais il est temps maintenant d'entrer au Musée : il ouvre ce vendredi à 10h30, heure à laquelle nous allons poinçonner pour la première fois notre fameuse carte !
Pour accéder au Musée, il faut traverser le Cloître de cette ancienne abbaye (également appelée Palais Saint-Pierre). On trouve ici un jardin public très agréable, à l'abri de la circulation.
Les arcades du cloître sont décorées de médaillons représentant des personnages célèbres.
J'ai reconnu celui d'Antoine Coisevox, juste en dessous de la terrasse du restaurant. Ce sculpteur français est né à Lyon en 1640.
Le jardin est orné de plusieurs statues en bronze.
C'est Apollon, le Dieu des arts en personne, qui accueille le visiteur.
Il y a aussi une oeuvre de Rodin.
L'ombre (illustrant Adam, l'un des damnés).
Selon la volonté de l’auteur, cette sculpture ne possède pas de mains. Cet inachèvement novateur est caractéristique du travail de Rodin, qui ne recherche pas un rendu réaliste de la nature mais privilégie l’expressivité. Craignant cependant que cette mutilation soit mal comprise du public, le sculpteur décidera d’ajouter des mains à tous les tirages en bronze de cette sculpture réalisés postérieurement à celui-ci, qui porte témoignage de l’état originel de l’œuvre tel que l’artiste l’avait conçue.
Je n'ai pas trouvé d'infos sur cette jolie sculpture...
Carpeaux au travail par Antoine Bourdelle
Je n'ai pu identifier cette délicieuse statue...
Chactas méditant sur le corps d'Atala (Francisque Duret)
Sous les arcades du cloître, de très belles sculptures également comme celle-ci d'Emile-Joseph Carlier représentant Gilliatt et la pieuvre.
Entrons maintenant dans le Musée...
La première salle que nous visitons est dédiée à un peintre lyonnais, Louis Janmot né en 1814.
Ce tableau s'intitule "Rayons de soleil" et je le trouve très joli.
J'ai bien aimé aussi cet autoportrait de Jean-Baptiste Frenet, un artiste lyonnais du début du 19ème siècle.
Du même peintre : jeune femme assise, ou la Mélancolie
Encore un lyonnais : Fleury Richard
Madame Elisabeth de France assistant à la distribution du lait dans sa maison de Montreuil (1852)
De plus près: joli, non ?
Passons maintenant aux peintres que tout le monde connait !
Pierre-Paul Prud'hon : Portrait de Madame Anthony et de ses fils (1796)
Jean-Baptiste Greuze : La dame de charité (1775)
Nous passons rapidement dans une salle dédiée aux fleurs...
Antoine Coysevox : Louis XV à l'âge de 9 ans (1719)
Plusieurs tableaux religieux, français ou étrangers
François Boucher : l'adoration des bergers (1750)
Pierre-Paul Rubens : l'adoration des Mages (1618)
Jacob Jordaens : la visitation (1642)
Rembrandt : la lapidation de Saint-Etienne (1625)
Dans une salle, des tableaux gigantesques allant du sol au plafond tel ce Rubens (Saint-Dominique et Saint-François d'Assise préservant le monde de la colère du Christ - vers 1619)
Philippe de Champaigne : l'adoration des bergers (1629)
Simon Vouet : la crucifixion (1635-1637)
J'avoue que je ne connais pas ce peintre mais j'ai aimé son oeuvre.
Le Greco : le partage de la tunique du Christ (1681-1685)
Francisco de Zurbaran : Saint-François (1659)
Lorenzo Costa : la nativité (vers 1490)
Inconnu de moi...
Quentin Metsys : la Vierge et l'Enfant entourés d'anges (vers 1509)
Quelques tableaux profanes que j'ai aimés
J'ai adoré ce tableau de David Ryckaert : la peseuse d'or (milieu 17ème siècle)
et cet autre de Vincenzo Campi : les mangeurs de ricotta (vers 1680)
Nous changeons d'étage...
L'occasion d'immortaliser les escaliers...
Ah..., dirait Loredana, enfin les impressionnistes !
Pierre-Auguste Renoir : jeune fille au ruban bleu (1888)
Edgar Degas : Danseuses sur la scène (1889)
Dans cette peinture, notre regard est attiré par le groupe des cinq danseuses représentées au premier plan, légèrement décentrées vers la gauche. Elles se tournent en direction du maître de ballet dont la minuscule silhouette s'inscrit à l'extrémité d'une diagonale.
Moins minutieux, ici, dans la description de ses personnages et de la mise en scène, Degas sacrifie volontairement les détails au profit d'une explosion de couleurs vives. Dans cette œuvre à l'huile où une pâte riche a noyé les contours initiaux, il donne comme fond de scène un véritable paysage qui emprunte aux derniers pastels leurs vibrantes juxtapositions de couleurs et leur matière grumeleuse.
Edouard Manet : Jeune fille dans les fleurs (1879)
Paul Gauguin : Nave nave mahana (1903)
Nave Nave Mahana montre sept jeunes filles et un enfant près d'un cours d'eau. Le groupe semble s'adonner à la cueillette de fruits. Leurs pieds sont solidement ancrés sur un sol rouge. À travers les arbres, le ciel est jaune.
Malgré les composantes paradisiaques du paysage et la gamme de couleurs chaudes, l'atmosphère qui se dégage de cette peinture est loin d'être insouciante, entre idéal poétique et pesanteur mélancolique, entre délice et tristesse. Figées, lointaines, silencieuses, les yeux baissés, le visage grave, les figures composent une représentation révélatrice de l'isolement de l'artiste, souffrant à l'époque de solitude, de maladie et de dépression.
Edouard Vuillard : Bouquet de fleurs sur une cheminée aux Clayes (1932-1935)
J'adore !
Claude Monet : Mer agitée à Etretat (1883)
Cette vue d'une plage cadrée depuis la fenêtre d'un hôtel est celle d'Étretat que Monet peint en série en février 1883. Vision hivernale par gros temps. Au premier plan, le mince espace représente le port d'échouage des bateaux : deux pêcheurs près de leur barque et trois caloges, vieilles barques couvertes de chaume qui servaient à abriter le matériel de pêche.
Devant le rideau de pluie qui strie le ciel au loin, se détache la forme pittoresque de la falaise, les touches horizontales du pinceau soulignant les strates de la pierre. Sous l'effet d'un vent violent, les vagues nacrées traitées en boucles rapides et vibrantes envahissent la partie centrale du tableau.
J'adore aussi...
Au détour d'une salle, L'âge d'airain de Rodin (1875-1877)
Henri Martin : Le pont de Labastide-du-Vert (1903-1909)
Avec les deux arches se mirant dans l'eau calme de la rivière, le peintre combine ici un travail sur l'ellipse et une étude sur les reflets. On remarquera la lavandière en bord de rivière.
Pour terminer, j'ai flashé sur cet Arlequin de Rémi de Saint-Marceaux (1879-880)
Un coup d'oeil du côté de la Cafétéria décorée de cette fresque de Raoul Dufy : La Seine, de Paris à la mer (1939-1940)
En redescendant, un adieu au musée avec cette peinture du Pérugin
L'Ascension du Christ (1496-1498)
Le Pérugin consacre trois années à la réalisation d'un retable pour le maître-autel de l'église des bénédictins de la ville de Pérouse. Si l'ensemble comprend alors 15 éléments, seules la partie centrale et la lunette , représentant l'Ascension du Christ, sont aujourd'hui conservées au musée de Lyon.
La composition s'organise de manière symétrique autour d'un axe central allant de la terre au ciel et reliant, par un jeu de gestes et de regards, la Vierge Marie, le Christ et Dieu le Père. De part et d'autre de la Vierge, sont placés les douze apôtres et saint Paul, figure importante de l'Église primitive. Au-dessus d'eux, le Christ apparaît dans une mandorle. Entre les différents niveaux, des anges jouent de la musique ou prient Dieu le père. Le Pérugin met au point dans ce retable un style classique qui préfigure l'art de son élève Raphaël.
En voici un détail : la Vierge entourée de Saint-Pierre et de Saint-Paul
Il faut remarquer le paysage derrière eux qui se dégrade selon les règles de la perspective atmosphérique : dans un camaïeu de bleus, on distingue une petite ville fortifiée, au bord d'une rivière serpentant au creux d'une vallée entourée de montagnes.
Nous terminerons par le Réfectoire des abbesses qui sert d’accueil aux groupes.
Réalisé vers 1687 , il est caractérisé du style baroque par son exubérance et le foisonnement de personnages, de lignes et de formes en mouvement.
Si le projet initial revient à l'artiste Thomas Blanchet, il a été largement transformé après sa mort par le sculpteur Simon Guillaume qui a assumé le suivi de sa réalisation. C'est à lui que l'on doit d'ailleurs l'ensemble des sculptures. Par leur style, elles rappellent l'influence du grand sculpteur baroque Bernin auprès duquel Simon Guillaume s'est formé à Rome.
Vertus monastiques, femmes illustres de l'Ancien Testament, figures de saintes et martyres, scènes de la vie de la Vierge, du Christ, représentations des saints protecteurs et patrons de la ville, de l'Abbaye et de l'Abbesse qui a commandé le décor, l'ensemble sculpté se veut à la fois un discours théologique et un éloge de l'abbaye, de son histoire et de son abbesse. Les peintures latérales décrivent des scènes de la vie du Christ, en rapport avec la fonction du lieu. A l'est, la Cène, c'est à dire le dernier repas du Christ, à l'ouest, le miracle de la multiplication des pains.
Les trois compositions rondes des voûtes présentent des scènes d'ascension céleste de trois personnages (l'enlèvement au ciel du prophète Elie sur un char de feu, l'Ascension du Christ et l'Assomption de la Vierge). Toutes ces peintures ont été réalisées par Pierre-Louis Crété, au style si personnel et qui fut l'un des plus grands peintres lyonnais de son temps après avoir accompli une bonne partie de sa carrière en Italie.
L'enlèvement au ciel du Prophète Elie sur un char de feu
Nous avons vu de bien belles choses dans le musée de Lyon qui est, parait-il, le plus grand musée de France après Le Louvre. Il va falloir recharger les batteries car notre programme City Card continue cet après-midi avec la visite guidée du vieux Lyon...
La suite très bientôt... ICI.