☻ Escapade à Lyon (2018) : le labyrinthe du Vieux Lyon en visite guidée
14 au 16 juin 2018 - Après la visite du Musée des Beaux-Arts (pour y accéder, cliquez ICI) et un déjeuner léger, nous voici maintenant un peu reposées Loredana et moi, fin prêtes à affronter une après-midi chargée... Au programme, la visite du Vieux Lyon.
Notre hôtel est très central, sur la presqu'île. Il nous suffit de traverser le pont Bonaparte pour nous rendre à la station de métro Vieux Lyon où l'Office de Tourisme nous a donné rendez-vous.
La Saône est bien jolie avec le quartier de la Croix-Rousse à l'horizon.
Notre guide (la dame en bleu) nous réunit autour d'un plan de la ville dessiné sur le trottoir. Je ne l'avais encore pas remarqué...
Elle continue ses explications sur cet autre plan qui détaille tous les quartiers de la ville : le centre historique de la ville est cerné de rouge. On voit bien ici les deux fleuves : le Rhône à gauche, la Saône à droite. Entre les deux fleuves, la presqu'île.
Passée la Saône, c'est le Vieux Lyon.
Nous voici, tout à côté de notre point de départ, en vue de la Primatiale Saint-Jean-Baptiste. Notre guide ne s'y attarde pas, réservant sa visite à plus tard.
Juste en face, Notre Dame de Fourvière que nous avons visitée la veille.
Nous prenons alors la rue Saint-Jean, l'artère principale du Vieux Lyon, laissant derrière nous la Primatiale.
Au N°37, se trouve la maison du Chamarier que voici : c'est l'une des rares maisons de dignitaires encore conservée à ce jour.
Du latin cameriarus, camérier, le terme « Chamarier » désigne l'intendant des finances de l'évêque de la Cathédrale. Il possède en outre les clefs des portes de l'enceinte canoniale. À partir du XVème siècle, le chamarier récolte les taxes perçues lors des foires. La maison est construite par François d'Estaing à partir de 1496.
Le rez-de-chaussée est destiné aux magasins et est surmonté de deux étages et d’un étage de greniers.
Les décors appartiennent à la fois au style gothique flamboyant et à la Renaissance. Les fenêtres sont accolées et séparées par des pinacles ornés de motifs végétaux. Des corniches de pierre courent le long de la façade et soulignent l'horizontalité.
L'escalier à vis date de la fin du Moyen-Age. On peut admirer le modernisme de ses fenêtres en angle et l'originalité du pilier de gauche, successivement : à facettes, rond avec des côtes, polygonal et enfin torsadé dans sa partie haute.
La loggia à l'italienne munie d'une voûte en anses de panier est ornée - on ne le voit pas d'ici - d'un mur peint.
Le puits qui date de la fin du XVIème siècle est remarquable par ses proportions et la richesse de ses décorations (remarquez le raffinement du soubassement orné de caissons décorés de rosaces). Il est attribué, ainsi que la petite fontaine voisine à Philibert Delorme.
La Marquise de Sévigné séjourna dans la maison en 1672 et 1673 (comme en témoigne une plaque sur la façade), accueillie par le chamarier Charles de Châteauneuf de Rochebonne, beau-frère de son gendre, le Comte de Grignan.
Le rez-de-chaussée est occupé depuis peu par la pâtisserie "La Marquise" qui fabrique les fameux "coussins" lyonnais.
La confiserie lyonnaise se compose d'un carré de pâte d'amande candie fourré d'une ganache de chocolat et parfumé au curaçao.
En l'an 1643, lors de la terrible épidémie de peste qui ravageait la cité, les échevins lyonnais firent le vœu d'organiser une procession sur la colline de Fourvière pour implorer la Vierge d'épargner la ville. Ce faisant, ils remirent un cierge de sept livres de cire et un écu d’or présenté sur un coussin de soie. Chaque année depuis, les magistrats de Lyon renouvellent le vœu des échevins en se rendant à Fourvière, tandis que retentissent les trois coups de canon annonçant que le vœu a été respecté.
C'est ce coussin de soierie qui a inspiré la création du coussin de Lyon.
Nous continuons notre promenade et nous arrêtons ensuite devant la Maison des avocats : c'est un bel exemple de maison Renaissance du quartier Saint-Jean : elle est composée de plusieurs corps de logis et d'une galerie sur cour de type toscan.
Auberge de la Croix d'Or à la fin du XVe siècle, elle a accueilli jusqu'en 1990 l'Ordre des Avocats, d'où son nom. Elle a été rachetée par une mécène suisse, Dan Ohlmann, qui y a installé le Musée Miniature et Cinéma, musée privé de plus de 1.800 m2 d'exposition.
Le lion qui se trouve dans le jardin attenant est l'emblème de la ville : il semblerait que cet animal ait été associé à Lyon dès l'Antiquité.
Toujours rue Saint-Jean
Voici l'arrière de l'ancien Palais de Justice qui annonce les façades de l'époque haussmannienne. Sur le mur, deux statues symboliques représentent la Justice.
Au 54 de la rue, se trouve l'entrée de "La Longue Traboule".
Cette longue "traboule", qui serpente à travers quatre immeubles et quatre cours différentes, permet le passage de la rue Saint-Jean à la rue du Boeuf. Les propriétaires ont signé une convention avec les collectivités locales, qui participent au nettoiement de la traboule en échange de son ouverture de jour. (Traboule entre le 54 de la rue Saint-Jean et le 27 de la rue du Boeuf).
Traboulons donc !
Trabouler, du latin "trans ambulare", signifie "passer à travers".
Première cour...
Deuxième cour...
Et ce n'est pas fini !
Enfin la sortie !
Nous voilà donc maintenant rue du Boeuf.
Au passage, une boutique de soieries, la Maison Brochier. Depuis 1890 et quatre générations, la famille Brochier perpétue une tradition lyonnaise née au XVIème siècle : la fabrication d’étoffes d’exception à partir de fils de soie naturelle.
La rue du Boeuf possède sa sculpture : au Moyen-Age, elle servait à se repérer...
Un autre magasin de soieries : La soierie de Saint-Jean
Devant la vitrine, des cocons et... des cartes de visite !
On entrerait bien à l'intérieur pour jeter un coup d'oeil. Hélas, la visite guidée nous appelle...
Voici, toujours dans la rue du Boeuf, au N° 16, la Maison du Crible qui date du XVIIème siècle. Le résident le plus illustre du lieu n’est autre que le roi Henri IV, qui y séjourna quelques jours en 1600, lors de son mariage avec Marie de Médicis, célébré en la Primatiale Saint-Jean.
Au sortir d'un long couloir voûté d'ogives, on accède à une cour très joliment arborée.
Et en se retournant on peut voir une élégante tour ronde et rose du XVIème siècle abritant un gigantesque escalier-belvédère en vis percé de baies en plein cintre qui font office de fenêtres.
Il parait que Molière a joué ici...
Au fond de la cour, un mûrier : eh oui, ici nous sommes dans la ville de la soie !
La tour a donné son nom à l'Hôtel de la Tour Rose situé juste à côté au N°22.
Le Musée Gadagne qui regroupe le musée des arts de la marionnette et le musée d'histoire de Lyon se trouve sur la Place du Petit Collège, non loin de là. Il s'agit d'un Hôtel particulier construit au début du XVIème siècle.
On pénètre dans une cour majestueuse de grande dimension flanquée au fond par une galerie de passages superposés qui permettent la circulation entre les deux corps de bâtiments à chaque étage.
Dans la cour, un joli puits décoré d'une coquille Saint-Jacques
Nous voici maintenant arrivés Place du Change où se trouve aujourd'hui un temple, autrefois Palais du Change : c'est ici que l'on changeait sa monnaie avant de quitter le royaume de France.
Le fronton central porte les armes de la ville de Lyon : un lion surmonté d'une couronne.
Le nom de Lyon n'a aucun rapport avec l'animal, mais provient du nom latin de la ville Lugdunum, qui a été progressivement réduit en Lyduum puis Lyon. Cette homonymie, fruit du hasard, a influencé le choix du lion comme symbole de la ville et la formation d'armes parlantes. Mais cette ressemblance n'est pas la seule origine du lion à Lyon car il est utilisé comme emblème par la cité dès l'Antiquité.
De part et d'autre du fronton central un calendrier (qui fonctionne !) et une horloge.
Eux aussi sont surmontés d'un lion tenant dans sa gueule une guirlande de fleurs...
Sur la Place du Change également, la Maison Thomassin : l'une des plus anciennes maisons d'habitation de Lyon. "Bâtie à neuf" en 1298, elle a été largement restaurée à travers les siècles et est un témoignage de différentes époques, passant du XIIIe siècle au XVe, et du XVIIe au XXe siècle.
La fresque de la Cour des Loges se trouve tout à côté : ce mur est très habilement fait et si l’on n’est pas prévenu qu’il s’agit d’un trompe-l’oeil, on a toute chance de se tromper et de croire qu’il s’agit d’un véritable échafaudage.
14 Rue Lainerie, la Maison Claude Debourg : joli immeuble particulier dans le style gothique flamboyant (début du XVIème siècle).
On aperçoit à l'angle une Vierge dans une niche à coquille.
Donnant sur la Place Saint-Paul, cet Hôtel 4 étoiles n'est pas ancien mais il est très original et porte bien son nom : Le Collège-Hôtel. En effet, l'architecte - qui avait peut-être la nostalgie de son enfance... - a incrusté dans sa façade de véritables chaises d'écolier en relief !
Non loin de là, au N° 2 de la rue François Vernay, une plaque indique qu'ici habita et joua Laurent Mourguet, le créateur de Guignol.
Fils de canuts vivant dans le quartier de Saint-Nizier, Laurent Mourguet, né en 1769, commence par travailler avec sa famille jusqu’à son mariage en 1788. Lorsque le couple s’installe en 1795, place Boucherie-Saint-Paul (aujourd’hui place Saint-Paul), la famille a d’autant plus de mal à faire face à la crise économique qu’elle s’agrandit régulièrement : dix enfants naissent entre 1790 et 1809.
Laurent devient alors marchand de babioles sur les foires et marchés de Lyon. Pour attirer le chaland, il a l’idée d’utiliser des marionnettes à gaine italiennes, tels Polichinelle et Arlequin.
Un jour, il s’improvise même arracheur de dents et l’on dit que, pour faire patienter ses clients, il joue de ses marionnettes. Le succès est au rendez-vous et, aidé d’un comparse saltimbanque, il se produit au jardin du Petit Tivoli, dans la grande allée des Brotteaux, lieu alors à la mode. Là, il commence à vivre de ses attractions. En hiver, il officie d’abord rue Lainerie, puis à Saint-Paul, où il va jouer jusqu’en 1832. C’est là qu’un jour supposé de 1808, délaissé par son comparse, et lassé par son personnage de Polichinelle, il a l’idée de le remplacer par une autre marionnette à gaine, qu’il aurait sculptée à sa propre image ; ainsi serait né un personnage promis à un bel avenir.
Son nom : Guignol
L'Hôtel Paterin ou Maison Henri IV, rue Juiverie
Pour accéder à cet hôtel particulier datant de François Ier, il faut monter un escalier.
La cour surélevée était autrefois fermée sur ses quatre côtés, mais l'élargissement de la montée Saint-Barthélémy et la construction du funiculaire Saint-Paul/Loyasse, dans la deuxième moitié du XIXème siècle, ont détruit une partie des constructions Renaissance. Les galeries à grandes arcades, l'escalier à vis et le puits à pompe lui gardent cependant une fière allure.
Le buste d'Henri IV (que l'on aperçoit à droite) et qui a donné son nom à la maison, date du XIXème siècle.
La ruelle Punaise, située entre les N° 16 et 18 de la rue Juiverie, est un égout à ciel ouvert qui témoigne des mœurs du Moyen-Age : on y déversait en effet non seulement les eaux usées des éviers mais aussi les pots de chambre... !
La rue Juiverie est piétonne : datant des XIII et XIVème siècles. La maison à droite est appelée, à juste titre, la Maison aux lions.
Tout au long de la rue, on a ajouté les blasons de plusieurs échevins de la ville depuis Guy de la Mure en 1294 jusqu'à Jacques Imbert Colomès chassé par la révolution (après la révolution, le rôle des échevins a été repris par les maires).
Nous voici revenus rue Saint-Jean avec ce Petit Musée de Guignol : une évidence pour la ville de Lyon.
Des Guignols, en veux-tu en voilà !
On peut aussi se procurer dans cette boutique une figurine à l'effigie de Paul Bocuse, le célèbre chef étoilé décédé il y a peu de temps, et puis aussi le fameux "pot lyonnais", cette bouteille dont le fond est très épais, principalement utilisé dans les "bouchons"...
J'ai justement photographié mon amie Loredana devant l'un d'eux, avant que nous ne nous enfilions à nouveau juste à côté, dans la traboule de l'Hostellerie du Gouvernement.
Culot en forme de sirène.
La voûte du hall est superbe.
On passe par une loggia qui donne accès à la "cour haute".
Celle-ci est ornée d'un joli puits possédant un dais en forme de coquille Saint-Jacques.
Au sortir de la traboule, nous voici maintenant arrivés sur les quais de Saône...
Allez, une dernière pour la route !
Elle fait communiquer le quai Romain Rolland avec la rue des Trois Maries.
Nous ressortons non loin du N° 5 de la rue des Trois Maries où notre guide nous montrer une niche surmontant une porte cochère.
Ah..., ce n'était pas la dernière !
Nous sommes ici au N°6 de la rue des Trois Maries.
Encore de jolies cours à galeries datant du XVIème siècle et bien joliment colorées : on se croirait en Italie, n'est-ce pas Loredana ?
Notre guide nous montre des trous, au niveau des marches basses de l'escalier.
Astucieux !
Cela permettait d'éviter l'inondation des caves (et peut-être aussi comme j'ai pu le lire à éclairer celle-ci).
Ça donne le vertige, non ? (ou un torticolis !)
Nous ressortons dans la rue Saint-Jean.
Au coin de la rue et de la place Neuve du même nom, une belle statue de Saint-Jean Baptiste
Au tournant de la rue Saint-Jean et de la rue du Palais de Justice, la Boulangerie du Palais propose aux touristes sa spécialité de pralines...
48 euros le kilo quand même !
Et nous voici presque "rendus" puisque se profile le Palais de Justice : il a été construit en 1835 par Louis-Pierre Baltard, l'architecte des Halles de Paris.
Parmi les procès célèbres, celui de Klaus Barbie qui est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour crimes contre l'humanité pendant la Seconde Guerre mondiale en 1943 et 1944.
Il est aussi connu sous le vocable de "Palais des 24 colonnes" car la Justice doit être rendue 24h/24...
La boucle est bouclée !
Nous voici devant la Primatiale Saint-Jean et les ruines de l'ancien Baptistère Saint-Etienne.
Face à la Primatiale, la Place Saint-Jean avec en son centre la Fontaine dessinée par l'architecte lyonnais René Dardel qui reproduit un petit temple antique dans un style néo-renaissance abritant une sculpture de Saint Jean-Baptiste baptisant le Christ.
D'ici, on peut jouir de la vue sur la Basilique de Fourvière.
Et maintenant : ouvrez grand vos yeux !
Le spectacle est sublime : du haut de ces tours, huit siècles vous contemplent.
Initialement, l'architecture est d'inspiration romane mais les travaux vont durer plus de trois cents ans. Le mariage entre les styles roman et gothique, voire gothique flamboyant, témoigne de cette longue construction.
Si vous allez actuellement à Lyon et visitez la Primatiale, vous ne la verrez pas ainsi car elle est en travaux... Cette photo est tirée de mon ami Wikipédia.
Près du choeur, qui n'est pas en travaux...
un très beau Saint Jean-Baptiste
Un très beau vitrail dans le transept aussi
et de jolis reflets du soleil sur les colonnes
Mais le clou de la visite, c'est l'horloge astronomique
située dans le transept gauche.
Mais qu'est-ce qu'une horloge astronomique... ?
C’est une horloge composée d’un système mécanique qui affiche l’heure et la date ainsi que d’autres informations relatives à l’astronomie telles que les phases lunaires, la position des planètes et du soleil dans le système solaire, les dates des éclipses et des fêtes religieuses (Pâques, Noël, etc…), les dates des solstices et parfois même une carte du ciel.
Datée du XIVe siècle, son mécanisme en fer forgé d’origine serait le plus ancien de France. Elle a été remaniée plusieurs fois : au XVIe pour son mécanisme, au XVIIe pour sa décoration.
Haute de 9,35 mètres et large de 2,20 mètres, elle est composée d'une base de trois cadrans et d'un dôme où logent les automates : ce sont des animaux et une scène représentant l'Annonciation. Le mouvement à été refait dans les années 1930. Son mécanisme primitif, ses cadrans, son astrolabe et ses automates se révèlent au public quatre fois par jour à midi, 14h, 15h et 16h.
Elle indique : la date, les positions de la lune, du soleil et de la terre, ainsi que le lever des étoiles au-dessus de Lyon. Bien entendu, compte tenu des connaissances de l'époque, c'est le soleil qui tourne autour de la Terre. La date donnée sera exacte jusqu'en 2019.
Fin de cette visite mais... pas de la journée !
La suite... ICI.