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Notre séjour lyonnais touche bientôt à sa fin... mais nous avons encore une matinée à occuper en utilisant la fameuse City Card que nous avons achetée hier. Nous décidons ainsi d'aller prendre le petit train conduisant au quartier de la Croix Rousse.
Voici l'une des plus belles places de Lyon : il s'agit de la place des Jacobins. Elle s'étend sur l'ancien couvent des Jacobins détruit en 1808.
La fontaine sculptée en marbre blanc qui se dresse au centre de la place a été réalisée en 1885 par Gaspard André. Elle représente quatre artistes lyonnais fameux : l'architecte Philibert Delorme, le sculpteur Guillaume Coustou, l'artiste graveur et dessinateur Gérard Audran et le peintre Hippolyte Flandrin.
Nous arrivons par la rue de Brest à l'église Saint-Nizier dont voici le chevet qui accueille une boutique de fleuriste.
Située au cœur de la Presqu’île, c'est l’une des églises les plus anciennes de Lyon mais ses origines sont mal connues, tout comme les débuts du chantier de construction. S’il fut commencé sans doute vers la fin du XIVe siècle, il faudra attendre le XIXe siècle pour que l'église soit réellement achevée : la présence des deux clochers datant de deux époques très différentes en fait un édifice unique à Lyon.
Reflet sur la vitrine d'en face...
Le portail, en forme de cul-de-four, est très original. La cavité est constellée de plus de deux cents panneaux de pierre contenant des fleurs ou des visages d'anges avec au centre en haut, le buste de Dieu le Père.
Dans la nef, à remarquer l'élévation de la voûte et le superbe plafond.
A l'entrée de l'église deux statues : ce sont les répliques des statues originales datant du XIIIème siècle de Saint Pierre et Saint Paul situées dans la Basilique du Vatican.
Voici Saint Pierre tenant les clefs du Paradis,
et voici Saint Paul et son glaive (qui a perdu sa lame dirait-on bien)
L'orgue Merklin n'est plus ici qu'à titre décoratif... : il est muet depuis 1975 et est en attente de restauration.
J'ai remarqué les très beaux vitraux.
Vitrail du Christ au désert servi par les anges (anonyme - vers 1880)
Huit scènes de la vie de Saint François de Sales par Claudius Lavergne (XIXème siècle)
Cliquez sur l'image pour l'agrandir.
Dans le transept sud, une belle statue de Vierge à l'Enfant
La Vierge est honorée à Saint-Nizier sous le vocable "Notre Dame de Grâce" depuis le XIème siècle. Cette statue (datant de 1676) est du grand sculpteur lyonnais Antoine Coysevox qui était un paroissien de l'église.
Beaucoup d'autres Vierges à l'enfant dans les rue de Lyon
Cette dernière se trouve sur la Place des Terreaux. C'est justement là que nous devons prendre le petit-train pour la Croix Rousse.
Attention au départ !
Nous voici devant ce qui reste de l'Amphithéâtre des Trois Gaules érigé en 19 après J.C. : Les anciennes tribus celtiques (au nombre de 60) s'y rassemblaient chaque 1er août pour adresser vœux et prières à la puissance de Rome. 3000 personnes peuvent s'y réunir. Il servait aussi pour les fêtes populaires le plus souvent sanglantes, combats de gladiateurs entres eux ou contre des bêtes féroces, et massacre de chrétiens.
Le martyre de 177 se signale par la mort de Sainte Blandine livrée aux bêtes.
Ne se croirait-on pas en Italie... ?
Le nOmbril du mOnde est un café-théâtre créé en 1990 et qui a vu les débuts de Florence Foresti.
Vue sur la colline de Fourvière
Nous passons devant le monument à Joseph-Marie Jacquard : il est né le 7 juillet 1752 à Lyon, mort le 7 août 1834 à Oullins. C'est l'inventeur français à qui l'on doit le métier à tisser mécanique programmable dit "métier Jacquard".
Un peu plus loin, dans le Square Dejean, une sculpture réalisée vers la fin des années 1980 représentant deux amoureux et intitulée "Le chant des Canuts" : un hommage à la chanson d'Aristide Bruant.
Voici un extrait de la chanson
Pour chanter Veni Creator
Il faut avoir chasuble d'or.
Pour chanter Veni Creator
Il faut avoir chasuble d'or.
Nous en tissons…
Pour vous, grands de l'Église,
Et nous, pauvres canuts,
N'avons pas de chemise.
C'est nous les canuts,
Nous sommes tout nus.
Pour gouverner il faut avoir
Manteaux et rubans en sautoir.
Pour gouverner il faut avoir
Manteaux et rubans en sautoir.
Nous en tissons…
Pour vous, grands de la Terre,
Et nous, pauvres canuts,
Sans drap on nous enterre.
C'est nous les canuts,
Nous allons tout nus.
Mais notre règne arrivera
Quand votre règne finira.
Mais notre règne arrivera
Quand votre règne finira.
Nous tisserons...
Le linceul du vieux monde
Car on entend déjà
La tempête qui gronde.
C'est nous les canuts,
Nous sommes tout nus.
Quand on parle du loup..., voici justement la Fresque des Canuts, un mur entièrement en trompe-l'oeil escalier compris (les escaliers sont une caractéristique du quartier de la Croix Rousse). C'est le mur peint le plus connu de Lyon. Il a favorisé la naissance des suivants.
On y retrouve des vrais habitants du quartier et nombre de ses emblèmes, le tout fondu dans cette grande fresque devant laquelle on reste longtemps, comme un globe-trotter devant une mappemonde.
Ce qui fait son succès, c’est aussi son gigantisme : c’est le plus grand d’Europe.
Je vous jure qu'il n'y a personne de vif !
Cherchez l'erreur...
L'atelier d'un artisan de la soie
Le théâtre de Guignol ne manque pas à l'appel bien sûr.
J'ai oublié ce qu'était ce grand immeuble en crépi rose...
Ouvert depuis 1985, l'Accessoire est un café-théâtre qui a vu les débuts de Laurent Gerra.
Nous longeons maintenant un autre mur peint de Lyon : il s'agit de la Fresque des Lyonnais : on y retrouve les frères Lumières, Saint-Exupéry et le Petit Prince, l'abbé Pierre, Edouard Herriot et Tony Garnier, et bien d'autres.
Nous voici revenus Place des Terreaux où se trouve l'un des magasins de la chocolaterie Voisin qui fabrique les célèbres Coussins de Lyon...
Il s'agit d'une confiserie Lyonnaise créée dans les années 1960.
En 1643, lors de la terrible épidémie de peste qui ravageait la cité, les échevins lyonnais firent le vœu d'organiser une procession sur la colline de Fourvière pour implorer la Vierge d'épargner la ville. Ce faisant, ils remirent un cierge de sept livres de cire et un écu d’or présenté sur un coussin de soie. Chaque année depuis, les magistrats de Lyon renouvellent le vœu des échevins en se rendant à Fourvière, tandis que retentissent les trois coups de canon annonçant que le vœu a été respecté.
C'est ce coussin de soierie qui a inspiré la création du coussin de Lyon.
Ainsi se termine notre escapade lyonnaise.
Comme vous pouvez le constater, nous avons fait un usage intensif de notre City Card ! Lyon m'a enchantée et j'espère bien y retourner un jour car elle recèle encore d’innombrables trésors que je n'ai pas encore vus.