☻ Hector Guimard et l'Art nouveau dans le 16e arrondissement : une "Balade urbaine" de Générations 13
23 janvier 2025 - J'ai guidé récemment une promenade dans Paris dans le cadre de l'atelier "Balades urbaines" de mon association, Générations 13. J'y ai travaillé d'arrache-pied pendant de longues heures, aidée par quelques livres et mon ami internet, avant d'en faire le repérage avec mon amie Lisette qui a été chargée de doubler cette balade du fait du nombre important des candidats !
Le rendez-vous était donné au métro La Muette dans le 16e puisqu'il s'agissait de parcourir cet arrondissement sur les traces d'Hector Guimard et de ses constructions Art nouveau et Art déco. Au passage, nous avons aussi découvert quelques bâtiments construits par d'autres architectes de ce début du 20e siècle.
Voici le parcours que nous avons effectué : 6 km entre le métro La Muette et le métro Porte de Saint-Cloud. Un peu beaucoup sinueux à mon goût moi qui ne suis pas douée du sens de l'orientation 🤣.
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Le métro La Muette se trouve à un carrefour de plusieurs rues et avenues, dont l'avenue Mozart que nous emprunterons plus tard.
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Petit topo sur Hector Guimard
Hector Guimard est né à Lyon le 10 mars 1867 et est mort à New York, le 20 mai 1942 (Il a fui aux Etats-Unis du fait de la guerre grâce à sa femme qui était d'origine juive américaine). C'est un architecte français et il est le représentant majeur de l'Art nouveau en France.
En 1882, âgé de quinze ans, il entre à l’École nationale supérieure des arts décoratifs. Il participe l'année suivante à l'Exposition universelle de 1889, en construisant le Pavillon de l'électricité, un édicule néo-gothique voué aux techniques de l'électrothérapie (détruit).
Dans la mouvance artistique internationale de son temps, Guimard fait figure de franc-tireur isolé : il ne laisse aucun disciple derrière lui, ni aucune école et c’est la raison pour laquelle il a pu être longtemps considéré comme un acteur secondaire de ce mouvement. Cette absence de postérité contraste avec l'inventivité formelle et la profusion typologique extraordinaires de son œuvre architecturale et décorative, où l’architecte donne le meilleur de lui-même en une quinzaine d'années d’intense activité créatrice. Outre les entrée des stations de métro parisiennes (édifices qui lui avaient été commandés par la Compagnie du Chemin de fer métropolitain de Paris et qu'il a créées entre 1900 et 1913), le Castel Béranger et l'Hôtel Guimard sont ses réalisations les plus abouties.
Après la guerre de 1914, L’Art nouveau est passé de mode : il ne va pas tarder d’en être de même pour l’architecte lui-même ! Dans la mouvance artistique de son époque, Guimard apparaît comme un électron libre, isolé, parfois décrié, parfois admiré. En fait, il invente le style Guimard dont il est le seul représentant et ne laissera aucun disciple après lui. Pourtant, il a construit de nombreux immeubles au style reconnaissable entre tous mais ne ressemblant à aucun autre.
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Nous empruntons tout d'abord la rue de la Pompe vers le nord (celle-ci fournissait l'eau au château de La Muette) et passons devant ce très bel immeuble dont la façade ouvragée attire mon attention.
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Je n'ai pas trouvé de plus amples renseignements sur son architecture mais une plaque indique qu'Alfred Bruneau, compositeur de musique et chef d'orchestre, y vécut entre 1910 et 1924.
Admirez les sculptures qui ornent son encorbellement !
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Nous verrons beaucoup de magasins de fleurs dans cet arrondissement mais celui-ci n'est que sur notre passage.
L'immeuble qui nous intéresse pour l'heure se situe un peu plus loin dans la même rue au numéro 25. Il s'agit de l'ancienne Fleuristerie Orêve, dont le rez-de-chaussée est maintenant occupé par un restaurant.
Cet immeuble d'habitations, en retrait de la rue, a été construit par Léon Lecourtois en 1910 dans le style Art nouveau. Sa façade est composée de briques vernissées ocre et bleu pâle, de motifs sculptés, d’une superbe serre d’époque et d’une mosaïque végétale sur fond or qui représente des guirlandes de chênes et de châtaigniers.
Vous remarquerez que l'architecte a imaginé une façade à deux orientations : la boutique est alignée avec la rue tandis que l’immeuble est tourné vers le sud-est.
Un petit tour à l'intérieur (permission accordée par la direction du restaurant) nous a fait découvrir la décoration du "Restaurant Bon" créée par Philippe Stark.
Astucieux ces fauteuils qui permettent l'isolation des conversations !
Un petit salon particulier pour les fumeurs...
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Un salon privé
Un lustre imposant habille bien la pièce de l'arrière salle.
Vous préférez les livres ? Une (fausse) bibliothèque vous tend les bras.
Direction la sortie
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Ce petit écart en valait la peine, n'est-ce pas ?
Ayant rebroussé chemin jusqu'au métro La Muette puis enfilé l'avenue Mozart, nous voici maintenant devant deux immeubles Art déco (architecte Gabriel Blanche) aux numéros 44 et 50 de la rue de l'Assomption. Ils sont composés d'une grande variété de matériaux : le grès côtoie le béton, le fer ou encore la brique (les difficultés économiques de l'entre-deux-guerres ont en effet forcé les architectes à utiliser des matériaux moins nobles).
Ici, une décoration sobre, sans les fioritures de l'Art nouveau que nous verrons par la suite. Les immeubles sont ornés de frontons et de cages d'escalier apparentes.
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On peut voir ici les paniers de fruits et les spirales en ferronnerie qui ornent les balcons.
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La rue de l'Assomption débouche sur la place Rodin : celle-ci est ornée d'une sculpture du maître érigée en 1897 et intitulée "L'âge d'Airain" qui représente un jeune homme nu.
La statue, dite aussi "L'Homme qui s'éveille" ou "Le Vaincu", évoque l’homme des premiers âges. Le jeune homme tenait à l’origine une lance dans la main gauche. Pour la petite histoire, en 1947 cette statue a été retrouvée par terre, descellée dans la nuit par de mauvais plaisants. Prévenus, les policiers la transportent au commissariat. Quelques années plus tôt, des passants, sans doute choqués par sa nudité, l'avaient "habillée d'un pagne.
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C'est un peu plus loin, au numéro 18 de la rue Jean de La Fontaine, que se trouve le chef-d’œuvre d'Hector Guimard : j'ai nommé le Castel Béranger, longé par le hameau qui a donné son nom à l'immeuble.
Et là, c'est l'exubérance dans toute sa splendeur : Guimard obtient d'ailleurs le 1er prix de la plus belle façade de Paris.
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Celle-ci détonne largement avec les codes de l'époque ! Les tons sont lumineux : vert d’eau, orangés ou beiges, le groupe d'immeubles est entrecoupé de travées plus ou moins renflées, certaines aux airs d’échauguettes. La bâtisse est composée d’un assemblage disparate mais néanmoins harmonieux, de brique, de céramique - matériau emblématique de ce courant - de grès vernissé, de métal et de pierres meulières.
Le Castel Béranger achevé en 1898 est considéré comme l’œuvre fondatrice d’Hector Guimard (1867-1942) qui, s'inspirant des principes rationalistes d'Eugène Viollet-le-Duc comme des innovations esthétiques de Victor Horta, en retire une notoriété immédiate.
L'ensemble (il s'agit d'un HBM) compte à sa construction 36 logements, pas très grands, tous différents, parmi lesquels, au 6e étage, quatre ateliers d'artistes occupés entre autre par le peintre Paul Signac et l'architecte-décorateur d'intérieur Tony Selmersheim dont voici quelques œuvres.
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La porte d'entrée du Castel Béranger arbore une asymétrie ondoyante, dit l'article. Moi, je parlerais plutôt d'une absence de symétrie, non ? Remarquez les feuillages sculptés dans les piliers qui entourent la porte en fer forgé...
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Nous avons eu la chance qu'une personne sorte de l'immeuble juste quand nous arrivions, ce qui nous a permis de voir l'intérieur du hall d'entrée : comme on pourrait dire familièrement, l'architecte s'est lâché !
Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
Luxe calme et volupté...
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J'ai adoré l'arrondi de la poignée de porte qui me fait penser à une trompette.
La mosaïque du sol n'a rien à envier au reste du hall.
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Les balcons sont particulièrement ouvragés et les divers animaux, comme les hippocampes en fer grimpant le long de la façade, témoignent de la liberté de création qui caractérise l’Art Nouveau.
Hector Guimard s’est également penché sur la décoration intérieure en dessinant le papier peint, les poignées de portes ou le tapis. Enfin, le Castel Béranger a également eu son moment de gloire sur grand écran. L'immeuble a été utilisé comme décor dans le film "Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain" de Jean-Pierre Jeunet, dans lequel l'appartement d'Amélie était situé dans le quartier de Montmartre. Bien que le Castel Béranger ne soit pas situé dans ce quartier, il a été choisi pour son esthétique Art Nouveau caractéristique, qui correspondait parfaitement à l'univers visuel du film.
Le saviez-vous ?
L’Art nouveau, librement inspiré de la nature qui privilégie courbes et arabesques, n’avait pas à cette époque que des partisans enthousiastes. Ses détracteurs baptisèrent ce courant artistique le « style nouille » et surnommèrent l’immeuble le « Castel dérangé ».
Dans cette même rue Jean de La Fontaine, les numéros 17, 19 et 21 correspondent à ce même style. On y rencontre des façades en pierre de taille, des colonnes végétales autour des portes, des ondulations sur toute la hauteur mais aussi des plaques de rue en fonte aux caractères blancs rebondis sur un émail bleu.
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Et toujours ces motifs floraux ornant les balcons en fer forgé à l'élégant arrondi
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Sur cet autre immeuble Guimard tout est "fignolé" ici dans le moindre détail.
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Même la décoration des gouttières !
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Un peu plus loin dans la rue Jean de la Fontaine, nous passons devant le siège de la fondation des orphelins Apprentis d'Auteuil. Celle-ci a été créée en 1866 par l'abbé Roussel dont l’œuvre sera poursuivie par le père Brottier. Reconnue d'utilité publique, elle accueille, forme et aide des jeunes en difficulté, à s'insérer dans la vie professionnelle. Les bâtiments datent du début du 20e siècle.
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Un peu plus loin au numéro 60, une petite bâtisse enserrée entre deux immeubles : il s'agit de l’Hôtel Mezzara (Guimard - 1910). Plus sobre que le précédent, il témoigne de l’évolution du style de l'architecte, quinze ans après le Castel Béranger : le raffinement a succédé à l’exubérance.
Cet élégant hôtel était destiné à Paul Mezzara, industriel du textile et artiste créateur de dentelles, ami de l'architecte, neveu par alliance d'Edouard Manet et ami des arts : il comporte des espaces intérieurs agencés avec mesure et une verrière donnant sur un patio central. Côté rue, une façade élégante et proportionnée est éloignée de la grille ornée de ronces et de fleurs en ferronnerie par un dégagement qui aère le tout. Remarquez les arcs en forme d'accolade (style moyenâgeux). Il a été meublé en style Art nouveau par Guimard lui-même (on peut le visiter sur autorisation).
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Comme toujours, des ferronneries tout en rondeurs et fleuries
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Tout au long de notre promenade nous observons des immeubles aux façades ondulantes avec des garde-corps ouvragés : nous sommes ici en plein Art nouveau.
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Cette élégante grille ornée de spirales en fer forgé est par contre - si je ne me trompe - celle d'un immeuble Art déco.
Vous me suivez ?
Renseignements pris, celui-ci, situé au numéro 65, a été construit par Henri Sauvage en 1826-1828 : il est entièrement recouvert de carrelages polychromes.
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Il s'agit d'un ensemble de 50 appartements d'ateliers d'artistes, d'où ces grandes baies vitrées au niveau des bow-windows.
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Nous avons maintenant rejoint l'avenue Mozart et nous arrêtons au numéro 122 pour voir la deuxième réalisation la plus célèbre de notre architecte : il s'agit de l'Hôtel Guimard.
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C'est après son mariage qu'Hector Guimard se décide à construire une maison pour lui-même. En effet, en 1909, il épouse Adeline Oppenheim, fille d'un banquier américain.
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Il veut pouvoir s'installer dans la maison mais aussi disposer de place pour son bureau d'architecte et permettre à sa femme d'établir son atelier de peinture. On en voit bien ici, du côté de la façade donnant sur la Villa Flore, les larges fenêtres.
Le couple s'installe dans ce bel hôtel particulier en 1913. Ils y vivront jusqu'en 1930.
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Les plaques de rue de Guimard sont très élégantes, comme celle de la Villa Flore qui jouxte l'Hôtel Guimard.
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Cet immeuble a quelques particularités. Tout d'abord, il ne comporte que trois étages (quatre si on compte les combles) ce qui est en total décalage avec les immeubles haussmanniens. Ensuite, point d'escalier ici. En effet, l'architecte veux pouvoir monter et descendre grâce à un ascenseur rempli de miroirs (aujourd'hui disparu). En fait, Guimard trouve que la cage d'escalier aurait pris trop de place...
Il installe ses bureaux au rez-de-chaussée tandis que le couple vit entre les 1er et 2e étages. Au premier niveau ce sont les pièces de réception et au-dessus les chambres.
Voici le mobilier de la chambre d'Adeline Oppenheim dessiné par Guimard lui-même.
Enfin, le troisième étage est occupé par l'atelier de peinture et le quatrième est destiné au logement des domestiques.
La porte d'entrée est décorée de motifs floraux.
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Les initiales de l'architecte avec un G tout en courbes
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Continuant l'avenue Mozart, nous empruntons sur la gauche la rue Henri Heine pour nous arrêter au numéro 18 où se trouve l'une des dernières créations de Guimard (1925-1926) et sans doute l'un de ses chefs-d’œuvre. Le bâtiment rappelle quelques détails chers à l'architecte mais les nombreux angles et la sobriété recherchée tournent leur regard vers le Bauhaus et annoncent le nouveau courant Art déco. Guimard et son épouse s'installent dans l'appartement du troisième étage en 1930 pour mieux en contrôler sa commercialisation.
Nous nous rendons ensuite dans la rue Jasmin, voisine. Le Square du même nom, dans lequel nous nous faufilons..., abrite un petit Hôtel particulier construit par Guimard. Il devait, paraît-il faire partie d'un lotissement qui n'a jamais vu le jour. Beaucoup des éléments qui le composent ont été préfabriqués : nous sommes en 1922, la guerre a beaucoup détruit et il est urgent de reconstruire...
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Au 6 de la rue Jasmin, à l'angle du square, se trouve un très bel immeuble Art nouveau (1914-1915) dont voici la grille d'entrée (mais il n'est pas de Guimard).
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Par chance, le jour du repérage nous avons pu, Lisette et moi, en visiter furtivement le hall superbement décoré d'un sol en mosaïque représentant un tigre en train de dévorer sa proie. Un gardien d'immeuble on ne peut plus efficace, nous en a très vite chassées !
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Poussant un peu plus loin dans la rue, au numéro 4 de la rue de l'Yvette, un autre immeuble, du même architecte - Jean Boussard - tout aussi magnifiquement décoré.
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Il est célèbre pour ses caryatides assises (au nombre de huit).
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Nous avons maintenant rejoint la rue du Buis, presque piétonnière et fort charmante.
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Au passage, un coup d’œil sur le Lycée Janson-de-Sailly, lycée public construit par l'Etat qui avait hérité de la fortune de ce riche avocat parisien (1885-1929)ayant déshérité sa femme pour cause d'infidélité. Il avait exigé que cet établissement n'accueillit jamais aucune femme mais bien sûr cent ans plus tard il devint mixte.
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L'heure tournant, c'est là que s'est terminée la promenade pour une dizaine d'entre nous, au métro Eglise d'Auteuil. L'autre groupe, conduit par Lisette, a terminé celle-ci à la porte de Saint-Cloud comme prévu.
En Voici les photos prises pendant le repérage.
Le métro Chardon-Lagache que nous avons rejoint représente un très bel exemple des bouches de métro de style Art nouveau créées par Guimard au début du 20e.
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Les habitants du 16 rue Chardon-Lagache ont une chance inouïe : le métro est à leurs pieds ! Une deuxième chance, est celle d'habiter un superbe immeuble (Jean Hillard - 1934) doté de deux immenses bas-reliefs s'étirant sur quatre étages du sculpteur Georges Maxime Chiquet.
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L'un d'eux représente l'agriculture,
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et l'autre la pêche.
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L'immeuble est par ailleurs très sobrement décoré par des pierres biseautées.
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La Villa Jassedé est située au numéro 41 de la rue Chardon-Lagache. Elle l’œuvre d'Hector Guimard : l'architecte l'a conçue alors qu'il n'avait que 26 ans. On remarque encore ici, comme au début de la balade, les trois fenêtres en plein cintre qui soulignent l'existence de l'escalier apparent.
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Ce petit hôtel particulier présente un mélange de matériaux : briques, pierres meulière et céramiques pour les frises florales colorées.
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Et voici l'Hôtel Deront-Levent Art nouveau, situé dans la Villa de la Réunion voisine : il est également l’œuvre d'Hector Guimard.
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Les balustrades en fer forgé ornées de corbeilles de fleurs, vous connaissez maintenant mais avez-vous remarqué la gouttière du dernier étage qui est comme soutenue par des torches en fer forgé : la finesse avant tout chez Guimard !
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Quelques pâtés de maison plus loin, nous voici dans la rue Lancret. Là, deux immeubles mitoyens remarquables. Il s'agit d'une commande de Louis Jassedé mais alors que la Villa Jassedé était destinée à le loger (il était propriétaire d'une épicerie proche), il s'agit ici d'immeubles destinés à la location. Les deux immeubles datent de 1904 : Guimard a alors 37 ans.
Le premier en brique claire vernissée était destiné à une clientèle modeste.
Nous avons eu la chance d'en croiser le gardien de l'immeuble qui, plutôt flatté je pense de nous montrer le bien le bien dont il a la charge de l'entretien, nous a gentiment donné accès à la cage d'escalier.
Clic clac photo Kodak et on s'en va sans déranger 😊
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Le second, faisant l'angle avec l'avenue de Versailles, était conçu pour une clientèle bourgeoise et ça se voit. Regardez l'originalité des balcons dont pas un n'est identique à l'autre.
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Je ne vous parle pas du hall où nous avons pu nous introduire incognito et sans reproche !
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Waouuuh !
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Lisette et moi arrivons maintenant dans l'avenue de la Frillière : un bien grand mot pour une si petite rue vous ne trouvez pas ?
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Ici, pas d'Art nouveau ni d'Art déco mais tout simplement l'entrée d'une jolie villa ainsi nommée en hommage au peintre Claude Gelée, dit Le Lorrain, en raison de sa proximité avec la rue éponyme.
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Nous sommes arrivés au sud du quartier d'Auteuil : on peut admirer ici une autre réalisation d'Hector Guimard : il s'agit de l'ancienne Ecole du Sacré-Coeur construite en 1895 par Guimard qui estimait le montant des travaux à 100 000 francs. Malgré cela, il mit un point d'honneur à respecter le budget donné, qui était de 60 000 francs. Œuvre peu connue de Guimard, elle s'inspire du travail de Viollet-le-Duc que l'architecte admirait. Les piliers de fonte en forme de V qui soutiennent l'édifice offrent alors un rez-de-chaussée évidé faisant office de cour de récréation aux élèves du séminaire. Elle devint en 1905 l'externat du Sacré-Coeur, une école paroissiale de garçons dirigée par des laïcs. C'est aujourd’hui un immeuble de logements dont le rez-de-chaussée est désormais vitré.
La place de la Porte de Saint-Cloud est notre terminus.
On peut y voir au numéro 5 un ensemble d'immeubles cossus, en brique, surmontés d'un pignon en marches d'escalier (ou à redents) décorés de mosaïques : il s'agit d'un HBM de la RIVP.
La place de la Porte de Saint-Cloud a été créée par la Ville de Paris en 1928 sur l'emplacement de l'enceinte de Thiers en bordure de l'actuel boulevard périphérique. Au centre du terre-plein se dressent deux colonnes-fontaines jumelles monumentales réalisées pour marquer l'entrée d'une des annexes de l'exposition Universelle de 1937 consacrée aux sports et à la chasse. Ces colonnes hautes de 10 m sont posées sur un soubassement de quatre niveaux circulaires et un socle décorée par des médaillons en bronze représentant des animaux aquatiques et la comédie italienne. Elles symbolisent : l'une les sources de la Seine, l'autre les monuments de la Capitale et sont couvertes de bas-reliefs sculptés en 1936 par Paul Landowski (1875-1961), l'auteur du Christ Corcovado de Rio de Janeiro.
Celui-ci reste à ravaler...
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L'autre l'a déjà été : au fond, le clocher est celui de Sainte-Jeanne-de-Chantal.
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That's all folks !
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