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Aujourd'hui, nous avons décidé d'aller "faire" les gorges du Verdon. Nous partons donc de Saint-Martin-les-Eaux où se trouve notre gîte, en direction de l'est.
Sur notre route, des champs de lavande en pagaille, défleuries bien sûr.
L'arrivée à Moustiers-Sainte-Marie
Le petit village de 700 habitants, classé parmi "Les plus beaux villages de France", est blotti contre un escarpement rocheux.
Vue depuis le parking à l'entrée du village
Philippe marche ici sur les pas des hommes de Cro-Magnon qui habitaient déjà les lieux à la Préhistoire... Ce n'est cependant qu'après le Moyen Âge que l'art de la faïence fit la renommée du village, un artisanat qui perdure encore de nos jours.
Hélas, nous sommes mardi et le Musée est fermé. Le secret de fabrication de cette céramique blanche si réputée a été importé à Moustiers par un moine italien de passage dans le village.
En arrière-plan de ce lavoir, l'église romane Notre-Dame-de-l'Assomption
Cette montagne est envoûtante...
Dans le village, plusieurs devantures de faïenciers comme ici l'atelier Bondil (Artisan Faïencier Créateur de styles traditionnels et contemporains)
La faïence est vendue dans de nombreux magasins bien sûr.
Elle peut être multicolore et à l'ancienne comme ces assiettes en vente dans cette boutique en provenance de l'Atelier du Barri,
ou seulement bleue et blanche inspirée de l'antiquité et à usage décoratif...
ou bien carrément moderne et utilitaire.
A Moustiers-Sainte-Marie, les magasins vendent aussi tous les produits dérivés de la culture de la lavande. Nous sommes en Provence, n'est-ce pas !
Et encore un magasin qui vend de la faïence
Quand il n'y en a plus, il y en a encore... L'occasion de vous montrer les jolies plaques de rues (ici, rue de la Diane - en haut à gauche sur la photo), en faïence de Moustiers bien sûr.
Celle-ci rend hommage à un Maître Faïencier du XVIIIe siècle. Vous voyez l'étoile qui la surmonte ? C'est le symbole de Moustiers-Sainte-Marie.
L’étoile de Moustiers est accrochée à une chaîne, tendue entre deux montagnes, à plusieurs dizaines de mètres au-dessus du sol.
On remonte, on remonte, on remonte...
Vous la voyez ?
L’étoile est tombée au moins onze fois en tout. Une nouvelle, de 80 cm, avec une chaîne de 400 kg fut accrochée en 1882 et l'étoile que l'on peut admirer aujourd'hui n'est pas l'étoile originale mais celle reproduite en 1957 à la suite d'une chute. La chaîne actuelle, longue de 135 m, pèse environ 150 kg et l'étoile a un diamètre de 115 cm mais n'a maintenant que cinq branches. En 1995, l'étoile s'est décrochée et a été retrouvée au fond du ravin. Les habitants se sont cotisés et un mois après elle a été redorée et remise en place.
Selon la légende rapportée par Frédéric Mistral, il s'agit d'un ex-voto : le chevalier de Blacas d'Aulps, qui fut fait prisonnier en croisade par les Mamelouks à Damiette en 1249, fit la promesse de consacrer un monument à la Vierge s'il revenait un jour en son fief. Revenu sain et sauf, il a tenu sa promesse et a fait suspendre une étoile à seize branches, emblème de sa famille.
Une plaque en faïence commémore la légende.
On dit aussi que le village de Moustiers-Sainte-Marie évoque la crèche de la Nativité et vous connaissez l'histoire de l'étoile du berger... En fait, personne ne connaît vraiment sa véritable origine et il existe au total 17 versions différentes.
Voici la vue que l'on a sur le village de l'autre côté du petit pont
Sur le chemin de l'église
Ah, ces platanes, ils sont parfois tellement vieux qu'il faut les protéger...
Traditionnellement, à l'occasion de la Nativité de la Vierge, fêtée le 8 septembre, un groupe de musiciens de Moustiers (les Dianiaires) réveille les habitants à l'aurore tous les jours de la semaine qui précèdent cette fête patronale. Le groupe, appelé "la Diane", ce qui signifie l'aurore, parcourt les rues en chantant toujours la même mélodie : l'air de la Diane. Le matin du 8 septembre, les musiciens accompagnent la procession à Notre-Dame-de-Beauvoir où une messe est célébrée à quatre heures du matin.
Cette petite fontaine de quartier - la fontaine de la Diane - jouxtant l'église, et dont il existe trois autres exemplaires presque identiques dans Moustiers, est depuis toujours le point de rendez-vous du groupe.
Vous ne verrez pas plus de photos de l'église car je les ai ratées.
Eh oui, on est bien dans le pays des oliviers...
La fontaine Clérissy tire son nom du portrait du célèbre faïencier moustiérain (1652-1728) que l'on peut voir sur le mur où elle s'adosse.
Il s'agit d'une fontaine ancienne, reprise au XIXe siècle, période à laquelle on a établi un lavoir perpendiculaire à son bassin. Le lieu où il se trouve aujourd'hui était alors bâti. L'îlot de maisons fut rasé dans la première moitié du XXe siècle, c'est alors que l'on y transporta ce lavoir auquel on ajouta une toiture.
Cela fait un moment que je suis ces marques sur le sol : elles indiquent au visiteur le chemin à suivre pour se rendre jusqu'à la chapelle Notre-Dame de Beauvoir.
Ayant laissé Philippe sur un banc, j'entreprends toute seule l'ascension de la montagne (15 à 20 minutes de marche) en empruntant cet escalier. Il faut faire très attention lors de la montée des marches, car elles sont glissantes...
On a rapidement une très jolie vue sur les toits du village.
Les quatorze stations du Chemin de Croix sont ornées de carreaux de faïence réalisés par Simone Garnier.
Les pèlerins qui se rendaient à la chapelle Notre-Dame de Beauvoir franchissaient le ravin sur une passerelle de bois jusqu'en 1783, année où la communauté religieuse fit édifier ce petit pont en dos d'âne.
Regardez, la chapelle est en vue tout là-haut !
Il faut la mériter sa chapelle !
Vous voyez ces marches faites de petites pierres juxtaposées ? Elles sont super glissantes... heureusement, une rampe permet de se tenir et d'éviter de tomber.
L'une des stations du Chemin de Croix
Quand est-ce que je vais arriver... ?
Je touche presque au but dirait-on ?
La première mention connue de la chapelle, désignée d'abord sous le nom de Notre-Dame d'Entre-Roches, remonte au IXe siècle. La renommée de la chapelle se répandit à partir du XIIe siècle surtout en raison des nombreux miracles de la Vierge. Le pèlerinage à Notre-Dame prit rapidement de l'ampleur, encouragé par l'Eglise qui accordait, ou vendait, des indulgences aux pèlerins. Au XVIIe siècle, ces pèlerinages prirent une forme particulière. On amenait ici les enfants mort-nés, qui ressuscitaient quelques instants, le temps de les baptiser et d'assurer ainsi le salut de leur âme. Après quoi, ils étaient inhumés religieusement dans l'enceinte du cimetière. C'est ce qu'on appelle les "suscitations" d'enfants et les chapelles reconnues pour ce miracle sont désignées sous le nom de "chapelles à répit". Notre-Dame de Beauvoir est la plus importante de Provence.
Construite entre le XIIème et le XVIème siècle, elle est classée monument historique en 1921. Elle est en partie romane et en partie gothique. Le portail de bois finement sculpté et le porche couvert de tuiles vernissées datent du XVIe siècle.
La nef actuelle, de style roman, peut dater du XIIIe siècle. Les deux dernières travées et le chœur, de style gothique, datent du XVIe siècle.
Près de la chapelle, les pèlerins déposent des petites pierres pour marquer leur passage.
On a depuis là une jolie vue sur le village et la vallée : on peut apercevoir au loin le lac de Sainte-Croix près duquel nous allons passer en allant sur les gorges du Verdon.
Après un bon déjeuner au restaurant, nous reprenons justement la route et surplombons le lac au passage.
Très rapidement, le relief se précise.
Petit arrêt pour rejoindre, à 200 mètres, le belvédère de Mayreste situé sur la rive droite du Verdon à 12 km en amont de Moustiers-Sainte-Marie.
Il y a tellement peu d'eau dans le Verdon qu'il est difficile de le voir sur la photo...
Nous allons rentrer dans le vif du sujet en suivant la Route des Crêtes.
Premier arrêt : le Belvédère de Trescaire bas
Une belle photo de Philippe
Un peu plus loin, un autre belvédère : avec une chèvre !
Quand je pense qu'il y en a qui les font à pied, les gorges !
Nous faisons de nombreux arrêts photos.
Si nous ne sommes pas la seule voiture sur cette route (en partie à sens unique), il y a aussi des cyclistes. Il leur en faut du courage pour monter les côtes !
A cet endroit, nous avons vu des vautours.
A la sortie du tunnel, le Belvédère de la gorge de Guègues
Vous avez vu l'épingle à cheveux ? Il n'y a que ça sur la route !
Mais que sont ces trous dans la falaise, au loin... ?
Avouez que c'est troublant... Trop bien construits pour être des cavernes préhistoriques en tout cas. 0n s'est demandé par où on pouvait bien y entrer !
La boucle est bouclée dirait-on bien.
Une bien agréable journée, et avec le soleil en prime.
Pour suivre la suite de nos vacances en Provence (la visite des villages de Mane et de Lurs près de Manosque), cliquez ICI.