☻ Vacances 2022 dans le Lubéron : visite du Château de Lourmarin et de l'Abbaye de Silvacane
7 au 18 septembre 2022 - Pour lire le post précédent, cliquez ICI.
Aujourd'hui, c'est le dernier jour de location de notre gîte à Saint-Martin-les-Eaux dans les Alpes de Haute Provence. Demain, ce sera le retour sur le nord.
En m'inspirant toujours du voyage organisé qu'avait fait l'an dernier ma belle-sœur, Marie-France, j'ai choisi de mettre au programme de ce jour la visite du Château de Lourmarin situé à 45 km à l'ouest et une petite heure de route.
Pas facile d'arriver à se garer à Lourmarin car c'est jour de marché : nous trouvons par chance une toute petite place à côté de ce monument à Robert Laurent-Vibert, universitaire lyonnais héritier de la société Pétrole Hahn qui, séduit par son charme, a sauvé le château dans les années 1920 en entreprenant de le restaurer.
Robert Laurent-Vibert planta en 1930 250 oliviers qui, bien que frappés par le gel en 1956, ressurgirent et continuent à produire. Les oliviers sont peignés à la main, les olives chutent dans des filets. Un cueilleur récolte environ 10 kg en une heure et 4 à 6 kg d'olives sont nécessaires pour produire un litre d'huile d'olive.
Voici l'entrée du château
Le Château-Vieux (construit entre 1475 et 1526 à partir d'un bâtiment existant, la "Boysserie") a été édifié par Foulques d'Agoult, chambellan du roi René d'Anjou, qui partage avec ce dernier sa passion pour les arts et la Provence. Cette demeure était destinée à sa maîtresse, Marie, et ce sont les artisans vaudois venus du Piémont qu'il a installés dans le village pour repeupler celui-ci suite à l'épidémie de peste qui se chargèrent des travaux.
A partir de 1526, Louis d'Agoult-Montauban et son épouse, Blanche de Lévis-Ventadour, font élever l'aile Renaissance d'une remarquable unité et pureté de style. Sa façade est rythmée de corniches et de fenêtres à meneaux.
Un grand bassin orne la cour intérieure.
A l'entrée un médaillon avec une citation de Robert Laurent-Vibert extraite de son testament : "J'exprime d'avance à l'académie d'Aix ma gratitude pour l'aide qu'elle m'apportera dans la création sur la terre provençale d'une fondation qui contribuera modestement mais efficacement à sauvegarder l'art et la pensée de la Patrie."
Nous commençons la visite du château par sa partie médiévale, où trois étages de galeries donnent sur une cour fermée.
On peut y admirer une très belle loggia à l'italienne.
Depuis les étages élevés de la loggia, on a une belle vue sur la campagne.
Une exposition sur l'historique du château y est présentée au public.
Dans la Bibliothèque du château, on trouve quatre espaces dédiés à des personnalités importantes pour le village et le château : Robert Lauren-Vibert, Albert Camus, Henri Bosco et Raoul Dautry (homme politique français décédé à Lourmarin).
Henri Bosco (1888-1976) dont voici le portrait est un écrivain et poète du Lubéron.
En 1958, un an après avoir reçu le Prix Nobel de Littérature, Albert Camus (qui séjourna au château en 1946) acquière une maison à Lourmarin. Il ne fréquentera cette maison, an alternance avec sa vie parisienne, que guère plus de quinze mois puisqu'il disparaîtra tragiquement en 1960 dans un accident de la route. Il laissera aux habitants de Lourmarin l'image d'un homme simple et fraternel.
Voici l'Oratoire, l'ancienne chapelle du château où François Ier séjourna en 1538.
On peut voir sur le vitrail qui l'orne le blason de la famille Dagoult.
Depuis la terrasse où nous nous trouvons maintenant, on a une belle vue sur le village et l'église.
Nous entrons ensuite pour par ce joli portail pour visiter le château Renaissance.
La Salle des Concerts.
Juste à côté, l'ancienne cuisine est très bien meublée.
Sa cheminée est vraiment monumentale.
Le vaisselier et le pétrin sont garnis de vaisselle provençale.
Un tout petit évier, mais une belle fontaine en cuivre
Un élégant samovar, également en cuivre
C'est par un escalier à double vis vraiment superbe que nous accédons aux autres étages de cette aile Renaissance.
Des fenêtres à mi étage donnent sur la terrasse du château.
Reflet...
La Sallestre était la "salle à être", notre salle-de-séjour actuelle
Le salon de musique
Sous bonne garde naturellement, une Vierge à l'Enfant (peinture sur bois de l'école de Fra Filippo Lippi - Renaissance italienne vers 1470)
Filippo Lippi (1406-1469), élève de Masaccio, protégé des Médicis, était connu pour ses nombreuses représentations de la Vierge, appréciées pour leurs élégantes silhouettes, la finesse des traits et la transparence des voilages. Il avait pour modèle sa femme, Lucrezia Buti, célèbre pour sa beauté. Botticelli est entré dans son atelier en 1465 comme apprenti.
Cette fois-ci c'est au troisième étage du château Renaissance que nous nous rendons par cet escalier dont l'encoignure est décorée.
Il me semble me souvenir qu'il s'agit d'un dragon qui crache du feu.
Dans le mur de l'escalier, des meurtrières : à l'origine, il s'agissait de se défendre.
La Chambre d'Honneur dite "des Hommes"
Cette belle porte ouvre sur la Salle de Musique.
On peut y voir diverses œuvres d'artistes invités à séjourner au château, comme Jules-Henri Lengrand et Lilianne Marco, sa femme. Le château abrite en effet une fondation culturelle : à sa mort, Robert Laurent-Vibert légua le château par testament à l'Académie des Sciences, Agriculture, Arts et Belles Lettres d'Aix, pour qu'il devienne une résidence d'artistes
Etude de trois figures assises par Jacques-Henri Lengrand
La pièce est vaste...
Son plafond à caissons est d'une très grande fraîcheur, n'est-ce pas ?
J'y ai remarqué ce meuble auquel je ne saurais donner un nom...
En tout cas, la décoration de ses portes est en accord avec la fonction de la pièce.
Vue sur le village : les voitures garées en dehors du centre n'ont pas pu trouver d'emplacement plus près car les jours de marché, tout le voisinage vient à Lourmarin.
Nous ne pourrons pas monter plus haut !
Ainsi se termine la visite du Château de Lourmarin dont j'ai supposé que, si le drapeau était en berne, c'était par solidarité avec les britanniques qui viennent de perdre leur reine.
Après avoir déjeuné en terrasse dans le village de Lourmarin, nous reprenons la route, cette fois-ci en direction de La Roque-d'Antéron, qui n'est qu'à une quinzaine de kilomètres.
La Roque d'Anthéron est célèbre pour son abbaye où se déroulent chaque année des concerts classiques. Il y en avait un le lendemain soir...
A l'entrée, on nous remet un Document de visite recto-verso car il n'existe pas apparemment de visite guidée.
Ici, un plan des lieux montrant, au premier plan à gauche, les parties dont il ne reste que les fondations.
Voici sur cette aquarelle, l'aspect que l'abbaye avait à la fin du XIIIe siècle.
Et la voici maintenant : on voit à droite de la photo les soubassements des bâtiments détruits.
L'abbaye de Silvacane (autrefois Sauvecanne) est une abbaye cistercienne qui a été fondée en 1144 par des moines venus de l'abbaye de Morimond en Haute-Marne. Son nom provient des marécages à roseaux de la Durance, au bord de laquelle elle est implantée : « silva cannorum », la forêt de roseaux.
L'église abbatiale est construite en pierre de taille "en grand appareil" et est couverte de tuiles.
Elle reflète l'architecture cistercienne de transition roman-gothique puisqu'elle combine des éléments stylistiques romans et gothiques :
Baies en plein cintre caractéristique de l'architecture romane,
Et croisées d'ogives typiques du gothique.
Nous faisons le tour du cloître et accédons ainsi à plusieurs "pièces" attenantes.
Peu de décorations, austérité oblige.
Le chauffoir était l'endroit où les moines dessinaient les enluminures des livres saints.
Le dortoir des moines
Le côté droit de l'abbaye
Et le côté gauche : circulez, y'a plus rien à voir !
Ainsi se terminent ces vacances en Lubéron : il est temps de remonter dans le Nord !