☻ Circuit en étoile à Madère (2018) : 4 - Le tour de l'ouest de Funchal à Porto Moniz
29 septembre au 6 octobre 2018 - Pour voir l'épisode précédent, cliquez ICI.
Aujourd'hui nous partons pour faire le tour de l'Ouest de l'île. J'ai fléché et souligné en rouge notre parcours de la journée.
Notre guide pour le restant de la semaine est madérienne mais parfaitement francophone : elle s'appelle Teresa, est très sympathique et surtout excellente.
La voici prise en photo un autre jour au marché de Funchal.
Elle nous accueille dans le car par un
"Bom dia alegria !", ce qui veut dire "Bonjour, joie !"
Comme elle a beaucoup d'humour elle nous dit qu'elle s'est levée de bon matin pour téléphoner à Saint-Pierre (sous-entendu, c'est lui qui fait la pluie et le beau temps). Parfois ça marche, et quand la météo n'est pas extra dès le matin c'est que ce jour là le téléphone de Saint-Pierre était occupé !
Aujourd'hui par chance il fait grand beau et nous quittons Funchal en longeant la côte en direction de Camara de Lobos (la chambre des loups de mer). C'est João Gonçalves Zarco qui lui a donné ce nom quand il l'a découvert en 1420 car les phoques y élisaient domicile à l'époque. Ils ont malheureusement été exterminés depuis...
L'île jouit d'un climat subtropical propice aux bananeraies (on les voit sur la photo ci-dessous).
Prise depuis le car au passage, un photo où l'on voit Winston Churchill qui, familier des lieux dans les années 1950, aimait à peindre le port depuis le belvédère situé à l'entrée de la ville.
La petite ville est très habitée, même sur les pentes de l'ancien volcan.
Sur le flanc de la colline, les bananiers
Les barques colorées en bord de mer m'ont rappelé Nazaré au Portugal...
Ce bateau que tout le monde photographie est là pour rappeler que Camara de Lobos est un port de marins pêcheurs : ici ce sont les morues qui sèchent. On pêche aussi à Madère (au chalut) l'espada ou sabre noir, un poisson qui vit entre 600 et 1600 mètres de profondeur sur les pentes des volcans sous-marins comme c'est le cas à Madère. Ce poisson est la spécialité de l'île de Madère. Il est accommodé avec des bananes et des fruits de la passion : j'ai déguste, c'est délicieux !
Teresa nous a dit par contre qu'il n'y avait que 2% de pêcheurs à Madère...
En longeant le port nous avons la surprise de voir de curieuses décorations : Le village fête ses émigrés. Il y a là toutes sortes de décorations accrochées en hauteur dont des nuages parmi lesquels se cachent des valises.
Sur chacune d'entre elles est écrit un mot chargé de sens : sorpresa (surprise), saudade (nostalgie), distância (distance), carinnho (affection), Lagrimas (larmes)...
C'est très émouvant : quelle chance nous avons, nous français, de ne pas connaître l'exil !
On y trouve même un avion !
Un peu plus loin, Teresa nous montre la Chapelle Nossa Senhora da Conceição, la première construite sur l'île puisque c'est ici que João Gonçalves Zarco, son découvreur, aborda pour la première fois en 1420.
Les dates des dernières restaurations (1720 et 1908) sont inscrites sous le porche d'entrée.
L'autel, de style baroque, est entièrement sculpté en boiserie dorée. (Photo Turismo da Madeira)
Tout près d'ici, en levant les yeux au ciel, nous sommes accueillis par un toit de parapluies multicolores qui orne les rues de la petite ville : les madériens aiment les fêtes !
Ce bar vante l'apéritif local de l'île, la Poncha.
Voici le fameux "Caralhinho Mexelot", l'indispensable pilon mélangeur pour préparer le cocktail
La poncha est faite à base de rhum et de miel de canne à sucre, de jus de citron et de jus d'orange (que l'on peut remplacer par du jus de fruits de la passion).
Ce cocktail a été inventé dit-on par les pêcheurs de Camara de Lobos à des fins médicinales. Avant de partir en mer, ceux-ci buvaient la poncha afin de se prémunir contre les rhumes...
Oh la bonne excuse !
Au dessus sur la colline, les plantations de bananiers en terrasse
Avouez que c'est très photogénique !
Dans une autre rue, c'est sûrement le Madère qui est mis à l'honneur avec ces bouteilles accrochées à des cerceaux...
Avant de quitter Camara de Lobos, un petit coup de flash sur un tulipier du Gabon...
Nous reprenons ensuite notre route : au passage nous voyons des mimosas, des eucalyptus, des daturas, toutes espèces importées du Portugal ou d'ailleurs qui se sont bien acclimatées.
Cabo Girão est bien connu pour sa falaise (la deuxième plus haute du monde). Le panorama y est spectaculaire car il est possible depuis le belvédère inauguré en 2012 de marcher sur un plancher de verre permettant de voir le vide en dessous de ses pieds !
Il est écrit en plusieurs langues sur le panneau situé à côté de mes pieds : vous vous trouvez à 580 mètres au dessus du niveau de la mer.
Naturellement des magasins de souvenirs se sont implantés ici.
Parmi les souvenirs que les touristes peuvent rapporter, il y a ces petits "bérets" pourvus d'une amusante petite tresse que portaient autrefois les hommes et les femmes de Madère : on peut les voir dans les groupes folkloriques (où ils sont plutôt unis et noirs).
Il y a aussi le Brinquinho, un instrument à percussion qui est joué lors des danses traditionnelles.
Il est composé d'un ensemble de poupées en bois disposées en cercles, vêtues de costumes traditionnels, portant sur leur dos des castagnettes et reposant sur une canne animée de mouvements verticaux. Le brinquinho rythme les danses folkloriques.
Vous le verrez un peu plus tard sur une vidéo.
Importés du Portugal, on trouve aussi beaucoup d'objets en chêne-liège comme des chaussures, des portes-monnaie ou des sacs à main.
Nous reprenons ensuite la route en direction de Ribeira Brava. A gauche, les belles routes construites avec l'aide des fonds européens et deux des nombreux tunnels que nous emprunteront : leur construction a grandement facilité la circulation dans l'île.
Selon la légende João Gonçalves Zarco a ainsi baptisé l'endroit (Rivière sauvage) parce qu'il avait trouvé là une rivière dont les eaux furieuses fonçaient vers la mer. Ça, c'est en hiver : à cette saison la rivière est sage...
Philippe, tout content, à la descente du car
Au programme, la visite de l'église São Bento (Saint-Benoît) dont le clocher est couvert d'azulejos. Remarquez le pavage devant l'église, fait de petits galets noirs et blancs.
Une sphère armillaire (symbolisant la course des astres dans l'univers), couvre l'ensemble.
Construite au XVIème siècle, à partir d'une petite chapelle du XVème siècle, l'église présente des caractéristiques à la fois manuélines, maniéristes et baroques.
Elle est réputée pour ses deux lustres en cristal.
Le plafond de cette chapelle axiale est très original.
Jolis fonds baptismaux...
Notre chauffeur (mais non, ce n'est pas Philippe... il est au volant Lino !) a décoré le numéro 6 de son car avec des fleurs.
Les photos qui suivent ont été prises depuis le car roulant...
Les madériens (surtout ceux revenus du Vénézuela) se sont fait construire des villas luxueuses.
Les épis de faîtage des toitures sont souvent décorés de pigeons ou de petits anges, pour protéger les habitants du mauvais œil...
Nous traversons maintenant le troisième étage de la végétation madérienne, celui des arbres. Le premier étage - depuis le niveau de la mer jusqu'à 300 mètres - ce sont les bananiers et les fruits de la passion, le deuxième étage - entre 300 et 700 mètres -, c'est la vigne, les légumes et les arbres fruitiers.
La route bordée d'eucalyptus est étroite : elle monte et tourne, une caractéristique à Madère.
Après l'étage des forêts, c'est le dernier étage, celui des bruyères (qui servaient autrefois à la fabrication des pipes et des balais), des myrtes et des ajoncs.
Par temps clair on peut voir jusqu'à la mer !
Nous voici arrivés sur le plateau de Paul da Serra : nous sommes ici à environ 1400 mètres d'altitude. C'est le point de départ de nombreux sentiers et balades le long des levadas. Les éoliennes fournissent une partie de l'électricité (10% il me semble).
La route que nous venons de prendre pour arriver ici a été construite en vue de la construction d'un nouvel aéroport pour remplacer celui de Santa Cruz (celui sur lequel nous avons atterri près de Funchal). Le projet a été abandonné à cause des vents trop violents mais la route permet maintenant de relier le nord de l'île au sud.
C'est ensuite la descente sur l'autre versant du volcan, vers la côte nord de l'île. La route est toujours bordée d'hortensias et d'agapanthes : les cantonniers en plantent quelques-uns et ensuite ils se propagent.
Nous voici sur la côte nord : ici plus de bananiers ni de cultures de fruits de la passion, la côte est plus froide qu'au sud. Tout est relatif tout de même : le climat de l'île est très agréable puisque les températures ne descendent jamais en dessous de 10°C et n'atteignent que très rarement les 32°C l'été. Les madériens dont le niveau de vie n'est pas très élevé ont au moins ça pour eux : pas de charges de chauffage à payer en hiver !
Ce côté de l'île n'a pas été déforesté comme la côte sud lors de sa découverte par les portugais. C'est le domaine de la laurisilva (la forêt de lauriers, arbres endémiques qui ne perdent pas leurs feuilles en hiver) : un moyen simple de savoir à Madère si un arbre est endémique ou s'il a été importé. Celui qui perd ses feuilles en hiver a été importé.
Teresa nous a souvent montré les "cabanes à vache" : la vache madérienne ne se contente que d'une petite terrasse pour pâturer comme ici et fournit son lait à ses propriétaires. On en voit partout sur l'île. Par ailleurs il n'y a pas de taureau à Madère : les fermiers pratiquent donc l'insémination artificielle.
Nous arrivons en vue de Porto Moniz : Hortensias bleus et roses font bon mariage avec les hibiscus...
Pour rejoindre la petit ville, une route escarpée et qui tourne...
Jusqu'en 1980, la pêche à la baleine y était pratiquée ; aujourd'hui, elle est interdite.
Bientôt arrivés sur la côte...
A l'embouchure de la rivière (Ribeira da Janela), un curieux rocher que tous les voyagistes montrent aux touristes : son nom "janela" vient de sa forme particulière qui fait penser à une fenêtre.
A l'entrée de Porto Moniz, une sculpture rappelle l'activité principale des habitants, la pèche : on y voit un homme agenouillé et une femme debout sur un bateau.
Devant l'ancien fort transformé en aquarium
C'est dans ce restaurant, le Cachalote, que nous déjeunerons le midi, goûtant pour la première fois au fameux poisson madérien, le sabre noir, préparé pané et servi avec des cubes de polenta, une autre spécialité de l'île.
C'est aussi là que pour la première fois, mais pas la dernière..., on nous proposera d'acheter une photo. Bon..., la première fois on l'a prise car elle était fournie avec un DVD sur l'île pour un prix raisonnable.
Et puis nous sommes pris en photo en compagnie d'une belle madérienne en costume traditionnel (le corset et la cape rouge signifient qu'elle est célibataire ou mariée ; pour les veuves, ce serait le bleu...). Avez-vous remarqué sont drôle de petit béret noir pourvu d'une petite queue ?
Porto Moniz est surtout connue pour ses piscines d'eau de mer naturelles. L'océan a creusé dans la roche noire basaltique de petites cuvettes qui ensuite ont été aménagées par l'homme. La mer, en s'écrasant sur les rochers, remplit ces piscines naturellement : l'eau y est cristalline et revigorante.
Certains s'y baignent,
d'autres y pèchent,
D'autres encore ne font que les admirer... (un peu ratée la photo : Philippe cache la mer !)
Vue depuis Porto Moniz sur les rochers de Ribeira da Janela
Au zoom, l'ilhéus da Ribeira da Janela et sa "fenêtre"
La suite très bientôt... ICI