☻ L'exposition de la Collection Morozov à la fondation Louis Vuitton : un cadeau de Marie-Chantal
25 janvier 2022 -Mon amie Marie-Chantal avec laquelle j'ai partagé pendant deux ans un appartement dans les années 1970 à Mennecy au début de ma carrière à l'IRCHA (Institut de Recherche Chimique Appliquée), m'a contactée récemment pour me proposer trois places gratuites pour l'exposition de la Collection Morozov : un beau cadeau, non ? je lui revaudrai ça bien sûr quand nous nous reverrons sur Paris.
La fondation Louis Vuitton se trouve tout près du jardin d'acclimatation donc à l'ouest de Paris. Je n'y étais allée qu'une seule fois précédemment et Philippe jamais. L'occasion fait le larron, ne dit-on pas ? J'ai contacté mon amie Marie-France, avec laquelle je partage pas mal de choses dont ma chorale du jeudi soir, qui a pris volontiers la troisième place.
Mikhaïl et Ivan Morozov, nés respectivement en 1870 et 1871, étaient issus d'une riche famille d'industriels moscovites, un clan austère appartenant à une communauté religieuse particulière, les vieux-croyants, obéissant à d'anciens rites orthodoxes. Leur arrière-grand-père était un serf qui, affranchi, avait lancé une fabrique de rubans, transformée à la fin du XIXe siècle en plusieurs usines textiles prospères. Les deux frères Morozov grandirent ainsi dans un environnement cultivé, progressiste, plébiscitant le théâtre, la littérature et la peinture.
Mikhaïl, l'aîné, une personnalité haute en couleur, francophile et francophone, auteur de critiques de théâtre commence à collectionner l'art contemporain de son époque. Il ose acheter des nus, ce qui est très mal perçu dans son milieu assez puritain. Fêtard, bon vivant, trop peut-être, il meurt en 1903, à l'âge de 33 ans, en ayant toutefois réuni 39 œuvres d'art européen et 44 russes.
Son frère Ivan, à la tête des entreprises familiales, plus pondéré et moins flamboyant, collectionne à son tour : il amasse jusqu'à la Première Guerre mondiale 240 œuvres françaises et 430 russes, signées Renoir, Picasso, Gauguin, Matisse, Bonnard ou Cézanne, et Répine, Vroubel ou encore Gontcharova. Cette collection sera nationalisée en 1918, après la révolution russe. Ivan Morozov s'exilera et mourra peu après, en 1921, à l'âge de 49 ans, en Allemagne.
Voici ma sélection parmi les nombreux tableaux que nous avons pu admirer. Tout d'abord les russes avec pour commencer quelques portraits de Valentin Sérov. Valentin Sérov est un peintre de commande très apprécié de la bonne société. Nombre de ses portraits sont ceux d'artistes alors en vogue (Ida Rubinstein, Isaac Levitan, Diaghilev), de personnalités de la cour impériale, de grands bourgeois, de notables et de leurs épouses. Néanmoins, il est inconcevable de retracer l’histoire de l’art paysagiste russe sans faire mention de ses paysages.
Mika Morozov - 1901 (Galerie Trétiakov)
Maria Fiodorovna Morozova - 1897 (Musée russe de Saint-Pétersbourg)
L'artiste Konstantine Korovine - 1891 (Galerie Trétiakov)
Portrait d'Ivan Abramovitch Morozov - 1910 (Galerie Trétiakov)
Il s'agit du fameux frère, collectionneur d'art.
Pour continuer avec les peintres russes...
Konstantine Korovine peint aussi bien des portraits que des paysages. Il est aussi décorateur de théâtre.Il est enterré au cimetière russe de Sainte-Geneviève-des-Bois.
Portrait d'une choriste - 1887 (Galerie Trétiakov)
Konstantine Korovine (En barque) - 1903 (Galerie Trétiakov)
Konstantine Korovine (Un café à Paris) - 1890 (Galerie Trétiakov)
Konstantine Korovine (Un café à Paris) - 1890 (Galerie Trétiakov)
Alexandre Golovine est peintre et décorateur de théâtre.
Paysage, Pavlosk - 1910 (Galerie Trétiakov)
Natalia Gontcharova est elle aussi peintre et décoratrice de théâtre. Dans les années 1920, elle est un des principaux peintres des Ballets russes de Diaghilev. Elle obtient la nationalité française en 1939. Elle est inhumée au cimetière parisien d'Ivry avec MiKhail Larionov, son époux.
Verger en automne - 1909 (Galerie Trétiakov)
Trois tableaux d'Ilia Matchkov : dès l'époque de ses études il se distingue par un tempérament excentrique, il aime l'outrance, l'excessif. Il aime par-dessus tout la couleur, une couleur toujours chaude, ardente et s'intéresse en même temps au dessin et à la simplification des formes. Les contours des sujets sont épais, les motifs sont décoratifs.
Autoportrait - 1911 (Galerie Trétiakov)
Nature morte aux plateau de fruits - 1910 (Galerie Trétiakov)
Autoportrait et Portrait de Piotr Konchalovski - 1910 (Musée national russe de Saint-Pétersbourg)
Mikhail Larionov est un peintre, graveur et décorateur russe naturalisé français. Il est l'époux de Natalia Gontcharova et repose avec elle au cimetière parisien d'Ivry (7e division).
La fenêtre - (Galerie Trétiakov)
Trois nus de Sergueï Konenkov
Et puis, il y avait les Manet, Picasso, Renoir, Bonnard, Matisse, Derain, Van Gogh, Monet, Denis, Cézanne...
Manet (Le bouchon) - 1878 (Musée Pouchkine)
De Picasso, plusieurs tableaux
Les deux saltimbanques - 1901 (Musée Pouchkine)
Portrait d'Ambroise Vollard - 1910 (Musée Pouchkine)
Acrobate à la boule - 1910 (Musée Pouchkine)
J'ai retenu ces quatre œuvres de Renoir.
Femme à l'éventail - 1880 (Musée de l'Ermitage)
L'enfant au fouet - 1885 (Musée de l'Ermitage)
Portrait de Mademoiselle Jeanne Samary - 1878
Sous la tonnelle du moulin de la Galette - 1875 (Musée Pouchkine)
Un peintre que je ne connaissais pas : Ker-Xavier Roussel.
Dyptique (Fête champêtre - Le triomphe de Cérès et le triomphe de Bacchus) 1911-1913
Une salle entière était consacrée à Pierre Bonnard.
La danse - L'été) vers 1912
Le matin à Paris - 1911 (Musée de l'Ermitage)
La Méditerranée (Triptyque) - 1911 (Musée de l'Ermitage)
La glace du cabinet de toilette - 1906 (Musée Pouchkine)
Il y avait aussi Monet bien sûr...
Champ de coquelicots - (Musée de l'Ermitage)
Le boulevard des Capucines - (Musée Pouchkine)
Un coin de jardin à Montgeron - 1876 (Musée de l'Ermitage)
Moi qui adore les Gauguin, j'ai été gâtée car il y en avait beaucoup.
Oiseaux morts - Nature morte aux perroquets - 1910 (Musée Pouchkine)
Les fleurs de France - 1891
Au pied de la montagne - 1892 (Musée de l'Ermitage)
Le paysage aux paons - 1892 (Musée Pouchkine) : de quoi rêver...
Café à Arles - 1888 (Musée Pouchkine) : intéressante, cette composition où la femme prend la moitié de la toile...
Superbes aussi ces deux Derain...
Paysage aux environs de Cassis - 1907 (Musée de l'Ermitage)
Le séchage des voiles - 1905 (Musée Pouchkine) : magnifique, cette marine...
J'ai découvert Louis Valtat.
Soleil à travers les arbres - 1808-1809 (Musée de l'Ermitage)
La peinture d'Albert Marquet me touche aussi énormément.
Notre-Dame sous la pluie - 1910 (Musée de l'Ermitage)
La baie de Naples - 1909 (Musée de l'Ermitage)
Il ne faut pas oublier Van Gogh avec cette marine qu'on n'a pas l'habitude de voir.
La mer aux Sainte-Maries - 1901 (Musée Pouchkine)
Quant à la ronde des prisonniers - 1890 (Musée Pouchkine), le tableau était présenté dans une pièce plongée dans une grande obscurité.
Cézanne...
Paysage - (Montagne Sainte-Victoire) - 1895 (Musée de l'Ermitage)
Etude de fleurs d'après Delacroix - 1902-1904 (Musée Pouchkine)
Nature morte aux pêches et poires - 1890 (Musée Pouchkine)
J'ai aussi remarqué particulièrement cette salle consacrée à Henri Matisse avec ce triptyque.
Vue de la fenêtre
La porte de la Kasbah
Zorah sur la terrasse
Fruits et bronze - 1910 (Musée Pouchkine) : j'adore !
J'ai découvert un très beau tableau d'un peintre que je ne connaissais pas.
Georges Manzana-Pissaro (Zèbres à la source) - 1906 (Musée de l'Ermitage)
Henri-Charles Manguin : intéressant aussi
La baigneuse - 1906 (Musée Pouchkine)
Pour terminer : Maurice Denis qui n'est pas forcément ma tasse de thé.
Plage à Perros-Guirrec - 1909 (Musée Pouchkine)
Une salle entière lui était consacrée.
L'Histoire de Psyché
Des petites photos souvenir à la sortie : Philippe est à côté de Brigitte, une amie de Marie-Chantal (qui suit). Mon amie Marie-France est à droite.
Merci Marie-Chantal pour cette sortie aussi imprévue qu'agréable.