Partant comme tous les ans à l'île de Ré, nous avons décidé cette année de "ralonger la sauce" en passant une nuit à Rochefort-sur-mer non loin de La Rochelle. L'hôtel Caravelle se trouve au centre : son décor soigné et le très bon accueil de ses gérants en font une bonne étape sur la route des vacances.
Notre chambre se trouve donner sur une petite cour, donc au calme.
Un petit air du midi, non ?
Elle n'est pas très grande mais dispose de tout le confort.
Et puis, on n'a pas fait tous ces kilomètres pour rester enfermés : sitôt la valise déposée, nous partons en direction de l'arsenal où se trouve ancrée l'Hermione.
La Porte du Soleil ou de l'Arsenal a été sculptée en 1830 en forme d'arc de triomphe. Décorée côté ville de trophées marins sculptés, elle marquait l'entrée de l'arsenal.
La Frégate de la liberté comme on l'appelle est la copie conforme du bateau sur lequel Gilbert Motier, plus connu sous le nom de Marquis de La Fayette, rejoignit les Etats-Unis au XVIIIème siècle. Elle est ancrée dans un bassin de radoube en attente d'un nouveau départ vers le Nouveau Monde : probablement pas avant 2015, le temps de terminer sa construction et de trouver les financements nécessaires au voyage.
"Du premier moment où j'ai entendu prononcer le nom de l'Amérique, je l'ai aimée ; dès l'instant où j'ai su qu'elle combattait pour la liberté, j'ai brûlé du désir de verser mon sang pour elle ; les jours où je pourrai la servir seront comptés par moi, dans tous les temps et dans tous les lieux, parmi les plus heureux de ma vie." La Fayette
Embarqué sur l'Hermione le 21 mars 1780, le jeune La Fayette, âgé de 21 ans, débarque à Boston après 38 jours de traversée bien décidé à aller prêter main-forte aux insurgés partisans de l'indépendance des colonies anglaises en Amérique du Nord, en leur annonçant l'arrivée imminente de renforts français.
Depuis juillet 1997, l'Association Hermione-La Fayette s'est lancée dans une formidable aventure : reconstruire l’Hermione, c'et-à-dire reconstituer un élément de notre patrimoine maritime. Un grand chantier donc au service de l’économie et de la culture de toute une région.
Maquette de la frégate telle qu'elle se présentera d'ici une bonne année
Pour l'instant la frégate ne possède pas encore de voiles : celles-ci sont en cours de fabrication dans cet atelier. Malheureusement, à cause du grand week-end, nous ne verrons que peu d'artisans ou de bénévoles au travail.
Voici la voile de misaine (voile principale du mât situé à l'avant du bateau) : 215 m²
Des panneaux explicatifs très ludiques ont été installés tout au long des ateliers. Ici une coupe du navire montrant l'emplacement des 26 canons qui équiperont le bateau.
Après avoir traversé tous les ateliers, nous arrivons au bord du bassin de radoube Napoléon III pour voir l'Hermione côté proue.
La figure de proue est en forme de lion. Elle a de la gueule !
A l'arrière de la frégate se trouve la grand'chambre réservée aux officiers et au logement du Capitaine (ainsi que de La Fayette à l'époque)
N'ayant pas pu prendre une visite guidée (celles-ci se réservent sur internet très longtemps à l'avance), notre billet ne nous donne droit qu'à monter sur le pont supérieur du navire.
On peut avoir, d'ici, de jolies vues sur la mâture.
Ces cordages sont impressionnants, non ?
Quand on pense que d'ici deux petites années, un marin tiendra ce gouvernail...
70 hommes d'équipage (dont 20 marins professionnels) devraient participer à cette aventure en 2015 (contre 300 marins du temps de La Fayette). Le confort sera donc bien meilleur car l'espace restera le même...
Si vous pouvez en apprendre plus, vous pouvez vous rendre sur le site de l'Hermione : ici
Dans la foulée, nous décidons d'aller visiter la Corderie Royale qui se trouve juste à côté. Le bâtiment né de la volonté de Louis XIV et de Colbert et construit entre 1666 et 1670, est posé sur un radeau de poutres de chêne destiné à pallier l'instabilité du terrain marécageux. Il mesure 374 mètres : cette longueur s'explique par le besoin de créer des cordages pour la navigation longs d'une encablure, soit 200 mètres de long.
La visite est un peu décevante car seule une petite partie de la Corderie est accessible aux visiteurs et en plus celle-ci a été "tronçonnée" en différentes petites pièces ce qui fait qu'on n'a pas, de l'intérieur, l'impression d'immensité qui devait exister à l'époque.
On ne voit ici qu'une toute petite partie de ce bâtiment au classicisme parfait.
Joli contrefort
Une machine à corder datant du XVIIIème siècle
Impressionnante la taille de ce cordage...
Un peu plus loin, un artisan fait des démonstrations de noeuds en corde.