Je suis allée au théâtre dimanche après-midi avec Arlette, une proposition de mon amie Madeleine : nous avons vu "La Maison du Loup" de et avec Benoît Solès accompagné d'Amaury de Crayencour et d'Anne Plantey dans une mise en scène de Tristan Petitgirard.
Je savais que la pièce allait parler de la vie de Jack London aussi je me suis documentée avant d'aller la voir sur cet auteur que je ne connaissais que comme étant celui qui avait écrit Croc Blanc.
Un peu justes tes connaissances, Claire !
Jack London (1876-1916) est né et décédé en Californie. Sa mère, Flora Wellman, tombe malade suite à son accouchement et, ne pouvant s'occuper de son fils (le père, William Chaney, l'a quittée avant l'accouchement), le confie à une ancienne esclave du nom de Virginia Prentiss qui devient la nourrice de l'enfant et, peu à peu, la figure de la mère pour lui.
Flora Wellman se remarie en septembre de la même année avec un ancien combattant de la guerre de Sécession, John London, quinze ans plus âgé et veuf d'un premier mariage. Le fils de Flora, John Griffith Chaney, âgé de huit mois, prend alors le nom de London et le prénom de Jack pour le distinguer de son beau-père.
John London ayant eu sept enfants de son premier mariage, la famille en compte maintenant huit avec Jack...
Jack London va découvrir les livres à l'âge de 8 ans tout en exerçant toutes sortes de petits boulots pour aider sa famille : ouvrier en usine, débardeur, tondeur de pelouses, nettoyeur de tapis, laveur de vitres, pilleur d'huitres, patrouilleur maritime, matelot, pelleteur de charbon et blanchisseur. Il commence également à cette époque à devenir accro aux tavernes...
Il vit parallèlement une vraie vie d'aventurier - s'engageant même comme marin pour partir à la chasse aux phoques ou encore comme chercheur d'or en Alaska - jusqu'en 1897 où il reprend ses études. Il utilisera ces diverses expériences dans ses livres plus tard.
Après la mort de son père adoptif en 1898, il se lancera sans relâche dans l'écriture jusqu'à devenir l'un des auteurs les plus prolifiques de son époque aux Etats-Unis.
Il se mariera deux fois, une première fois en 1900 avec Bessie Maddern dont il se séparera en 1904 et une deuxième fois avec Charmian Kittredge en 1905.
Il décède de maladie à 40 ans en 1916, laissant derrière lui une cinquantaine d'ouvrages dont L'appel de la forêt et "Croc-Blanc.
A la bonne heure, j'en sais un peu plus maintenant !
La pièce que nous avons vue met en scène trois personnages : Jack London et sa femme, Charmian, plus un énigmatique personnage, Ed Morrell, qui se définit comme "repris de justice".
C'est à un huis-clos que nous convoque Benoît Solès avec pour cadre la superbe maison de 26 pièces que Jack London a pu s'offrir grâce à la vente de ses livres. Bien sûr, nous ne verrons que la véranda de la maison (!) et à l'autre bout de la scène une barque rappelant son passé de marin.
Charmian, la "partenaire" comme l'appelle Jack London (et réciproquement), a invité Ed Morrell, ce repris de justice - qu'elle croit journaliste - cherchant par tous les moyens à obtenir la grâce d'un codétenu condamné à mort, à venir rencontrer Jack. Celui-ci a des relations haut placées dont il pourrait user, qui sait ? En contrepartie, elle espère qu'il insufflera à Jack l'étincelle créatrice qui lui manque tant, maintenant qu'il s'est embourgeoisé, grisé par le succès qu'ont obtenu ses livres alors qu'il sombre dans l'ennui et l'alcoolisme. Pour faire simple, il n'est plus l'homme qu'elle a connu autrefois...
Benoît Solès, Amaury de Crayencour et Anne Plantey nous embarquent pour une heure et demie de spectacle, un spectacle dans lequel, assis confortablement dans son fauteuil d'orchestre, on oublie qu'on est dans un théâtre tant les acteurs nous transportent...
Une interview des deux principaux acteurs
et la bande-annonce
Il y avait longtemps que je n'avais pas assisté à une pièce aussi bonne, tant par le texte que par le jeu des acteurs.
Une pièce qui me donne l'envie de lire Jack London.