C'est bien gentil de passer l'été à Courcelles mais les vraies vacances cette année, c'était les Côtes d'Armor avec nos voisins bourguignons (hi hi hi...) et les cousins du Tréport.
Partis de Courcelles le matin, nous retrouvons ces derniers à Saint-Père-Marc-en-Poulet dans la soirée du samedi (Saint-Père se trouve à une dizaine de kilmètres de Saint-Malo et de Cancale).
Mais d'où vient l'origine de ce nom de commune à coucher dehors ?
Saint-Père-Marc-en-Poulet est formé du gallois "Per" qui signifie Pierre, apôtre, à qui fut dédié le premier oratoire élevé sur l'emplacement de l'église actuelle et des mots "Marc-en-Poulet" ajoutés plus tard, probablement pour éviter une confusion possible avec Saint-Pierre-de-Plesguen, situé à 17 kilomètres au sud et peut-être fondé à la même époque. Le mot "Marc" dérive du Franck "marck" qui signifie dans un sens restreint : démarcation, limite, frontière. Saint-Père se trouve, en effet, sur la frontière du Clos-Poulet. Poulet est une contraction de Plou-Aleth, pays d'Aleth, nom officiel romain donné au territoire fermé par la mer, la Bruyère et la Rance, relié à la terre ferme par l'isthme étroit de Châteauneuf.
Saint-Père-Marc-en-Poulet signifie donc saint Pierre sur la frontière du pays d'Aleth : en somme, c'est simple comme bonjour !
Catherine et Jean-Luc, arrivés en éclaireurs, ont déjà pris possession du gîte que j'ai réservé par l'intermédiaire de "Gîtes de France" : une maison voisine de celle du propriétaire dans ce village de 2300 âmes. Tenez-vous bien : nous n'avons pas moins de 160 m², sur deux niveaux, pour nous six !
Le gîte se trouve juste à côté de l'église du village dont la cloche rythme les heures sans toutefois nous gêner car elle s'arrête la nuit.
La table de jardin n'est pas longtemps restée désertée...
En bas, le salon-salle à manger dans lequel prend un joli escalier de bois
La cuisine américaine est fort spacieuse.
Dans le jardin, des transats accueillants, n'est-ce pas Jean-Luc !
Pour joindre l'utile à l'agréable, le dimanche matin nous partons visiter Cancale qui n'est qu'à une dizaine de kilomètres de Saint-Père. Premier arrêt : le marché aux fruits de mer. Jean-Luc est, tout comme moi, gourmand de fruits de mer et ici les huitres ne sont pas chères : 5.80 euros la douzaine les N°2 contre 20 euros à Paris : j'ai vérifié ce dimanche. Autant dire que sur Paris c'est inabordable !
Les parcs à huitres
C'est Marie qui détient les cordons de la bourse commune !
Le vrai marché, lui, se tient près de la place de l'église.
Faisant face à celle-ci, une très belle fontaine représentant des laveuses d'huitres avant la mécanisation. Au début du XXème siècle, les femmes de marins pêcheurs étaient seules à gérer la vente de la pêche, les hommes étant souvent "terre-neuvas" et partis pour de longs mois en mer.
Le marché de Cancale vaut vraiment la visite : on y trouve absolument de tout, des vêtements jusqu'à l'alimentation et même des bonimenteurs. Évidemment, il y a des étals de marchands de crêpes...
Cet homme vend de la salicorne : il s'agit d'une plante poussant dans les terrains salés qui peut se consommer crue, nature ou en vinaigrette. C'est un excellent substitut des cornichons mais on peut aussi la faire revenir à la poêle avec beurre, persil et ail pour accompagner le poisson ou les viandes.
Cet autre du caramel au beurre salé : miam miam mais bonjour les kilos !
Une autre spécialité bretonne : le Kouign-amann (littéralement "gâteau de beurre"). Nous en avons dégusté une petite part achetée sur le marché grâce à Marie-France. Pour sucrer le café, il n'y a pas meilleur : à utiliser avec modération...
J'ai bien failli céder au boniment de ce marchand qui nous vantait son affuteur de couteaux ayant remporté le Concours Lépine...
L'après-midi, j'avais prévu une promenade jusqu'à la Pointe du Grouin. C'est la pointe la plus au nord de Cancale. C'est d'ici que part chaque année la course de la Route du Rhum.
Le départ du sentier des douaniers
Les soucis s'envolent, n'est-ce pas Jean-Luc !
La table d'orientation émaillée
Le Club des cinq... + une derrière la caméra !
Sur un ancien blockhaus, une plaque rappelle que, tous les quatre ans, c'est d'ici qu'est donné le départ de la célèbre course de voiliers "la Route du Rhum".
CHOLIIIII !
Quittant ce bord de mer, nous nous rendons ensuite en bord de Rance, à 10 kilomètres au sud de Saint-Malo, pour visiter le village de Saint-Suliac classé parmi les "Plus beaux villages de France" depuis 1999. Dès l'arrivée, on est tout de suite mis au parfum : nous sommes ici dans un ancien village de pêcheurs (ils pêchaient du XVIème au XXème siècle la morue sur les bancs de Terre-Neuve, au large du Canada) ainsi que l'indiquent ces filets décorant agréablement les maisons. Catherine, qui semble ravie de cette découverte, m'explique qu'on en voit aussi maintenant au Tréport.
En montant une ruelle, on arrive à l'enclos de l'église.
Depuis le cimetière, on a une vue plongeante sur l'estuaire de la Rance qui, à ce niveau, est très large.
Bien que l'eau ne soit pas spécialement claire..., des nageurs profitent de cette fin d'été ensoleillée.
Ici, un plan de la ville : pratique pour se repérer et joli de surcroît...
La pierre est vraiment magnifique dans le village et surtout, il n'y a aucune publicité.
Dans l'encoignure de la maison, peut-être une statue de Saint Antoine (mais il manque son cochon...) ?
Marie-France nous fait remarquer qu'en passant le long d'un mur, elle a senti la chaleur que celui-ci dégageait. Catherine, qui est comme Saint-Thomas, s'en assure par elle-même !
C'est la fin de saison pour les hortensias : dommage qu'ils aient perdu leurs couleurs car on en voit un peu partout.
Une chambre d'hôtes bien jolie
et cette autre, pas vilaine non plus : j'aime bien l'association du mur de pierres avec le crépi blanc.
Faute d'être montés voir la Vierge du Grainfollet qui domine la Rance (oratoire dédié à la Vierge construit en 1894 à la suite d'un vœu prononcé par le prieur et les marins du village avant la campagne de pêche de 1893 à Terre-Neuve),
faute donc de grives...,
nous avons mangé des merles si je peux m'exprimer ainsi !
Autrement dit, nous nous sommes contentés d'immortaliser par l'image cette autre vierge située à l'autre bout du village et sur terrain plat...
N'oublions pas le calvaire qui, comme dans tout village breton qui se respecte, honore ses marins morts en mer.
Des vacances qui démarrent bien, non ?
La suite ICI.