En rentrant de notre visite à Chambord, nous avons décidé de faire un petit tour dans Orléans en direction de la Cathédrale située à deux pas de l'hôtel où nous créchons.
Notre première halte est pour la place de l'Etape agréablement fleurie.
C'est là que se trouve l'Hôtel Groslot, un hôtel particulier datant du XVIe siècle qui fut longtemps l'Hôtel de ville. C'est un certain Jacques Groslot, bailli d'Orléans, qui le fit construire à partir de 1549 sous la direction de l'architecte Jacques Ier Androuet du Cerceau. Jacques Groslot décède en 1551 et ce sont ses deux fils, Jérôme et Henri, qui héritent de l'hôtel et en supervisent la fin de la construction entre 1553 et 1558.
Le roi François II s’installe avec sa cour dans l'hôtel en octobre 1560 pour marquer son opposition à Jérôme Groslot, fervent partisan de la Réforme protestante. Son état de santé s'aggrave malheureusement en novembre 1560 et il meurt trois mois plus tard malgré la présence de son chirurgien Ambroise Paré : sa mère Catherine de Médicis refuse en effet qu'il subisse une trépanation, arguant que seul Dieu peut regarder dans la tête d’un roi (il souffrait probablement d'une mastoïdite).
La mort de François II par Pierre Dupuis (1865)
L'entrée dans la cour de l'hôtel dont la façade est recouverte de briques rouges disposées en losange est fermée par une élégante grille en fer forgé.
Seule la partie centrale de l'hôtel date de la Renaissance.
Le rez-de-chaussée surélevé est desservi par un double escalier permettant d'accéder à un perron décoré d'une jolie balustrade ajourée en pierre.
La statue de la sainte porte encore les traces de balles reçues lors de la libération de la ville en août 1944.
Nous ne pourrons malheureusement pas entrer dans l'hôtel qui ferme sous notre nez...
En vue de la Cathédrale Sainte-Croix
Nous passons devant le nouvel Hôtel de ville et rejoignons la place de la Cathédrale. Vous voyez que tout ceci se touche : nous sommes ici au cœur de la ville.
Une jolie fontaine
On voit ici les quatre étages de la façade de La Cathédrale Sainte-Croix, ainsi nommée parce qu'elle contient des reliques de la croix du Christ : porches, tympans, rosaces, et balustrade ajourée surmontée de deux tours.
La première cathédrale attestée à l'emplacement de l'édifice actuel date du VIIe siècle : elle fut ravagée par un incendie en 989. La construction de la cathédrale gothique que l'on peut découvrir actuellement commence à la fin du XIIIe siècle et durera 600 ans. Chaque guerre y laissera des traces et chaque royauté successive contribuera à sa reconstruction.
La Cathédrale actuelle a été inaugurée en 1829 à l'occasion du quatrième centenaire de la délivrance d'Orléans par Jeanne d'Arc.
Sur le tympan du porche central, deux anges perchés sur des nuages soutiennent les attributs du pouvoir royal.
En entrant à l'intérieur, l’œil est tout de suite attiré par les couleurs des étendards qui ornent la nef, chacun faisant référence à ses compagnons d'armes durant la guerre.
En faisant le tour de la cathédrale, on peut admirer 10 vitraux qui illustrent la vie de Jeanne d'Arc. Ici, elle est représentée gardant les moutons selon le mythe bien connu. La Pucelle d'Orléans sera canonisée en 1920 en reconnaissance de son dévouement pour la France.
Jeanne d'Arc rend grâce à Dieu dans la Cathédrale Sainte-Croix.
Brûlée vive sur le bûcher à Rouen le 30 mai 1431
La chaire
Vue sur le transept Nord
Dans le déambulatoire
Vue sur la nef depuis le déambulatoire
Les stalles sculptées du chœur
A l'entrée de la Cathédrale, une statue représente un ange tenant la couronne d'épines : elle a été déposée ici pendant la deuxième guerre pour être protégée.
Après cette rapide visite qui mériterait un bis, nous sortons de la Cathédrale pour admirer une fois encore l'élégance de son architecture.
Sur le parvis, un pilier en pierre pourvu d'un mât et des reliefs sur la face avant représente Jeanne d'Arc, bergère, écoutant Saint-Michel. Il s'agit apparemment d'une œuvre de Paul Belmondo (1980).
Le monument porte deux inscriptions :
► La voix me dit que je me hâte de venir et que je lèverai le siège mis devant Orléans.
► Elle était bonne, simple et douce fille quelquefois je l'ai vue elle gardait les troupeaux de son père.
A côté, une sculpture en bronze patiné intitulée La Chauve-Souris est l’œuvre de Johan Creten (elle est ici dans le cadre d'une exposition temporaire des oeuvres du sculpteur à travers la ville). Elle me fait penser à une gargouille descendue tout droit des tours de la cathédrale... A hauteur d'enfant, ceux-ci ne se privent pas de l'enfourcher tel Batman !
Nous empruntons ensuite la principale rue d'Orléans qui fait face à la Cathédrale et dans la chaussée de laquelle sont incrustés des plots en cuivre représentant la jeune-fille chevauchant un destrier, tenant dans la main un étendard.
Son nom ? Je vous le donne en mille : il s'agit bien sûr de la rue Jeanne d'Arc !
La municipalité n'a pas omis de la pavoiser aux couleurs de l'Ukraine pour marquer son soutien au pays en guerre depuis deux ans.
La façade de l'Université
Un joli pignon d'immeuble orne l'angle de cette rue.
Ce sont là les bannières portant différents blasons qui ornent la rue lors des Fêtes Jeanne d'Arc. J'ai lu que les blasons sont apparus chez les chevaliers au XIIe siècle. A partir du moment où les soldats mirent des heaumes fermés, ils ne pouvaient plus crier leur nom pour se distinguer sur le champ de bataille. Ils créèrent alors un signe distinctif, le "blason", apposé sur le support que l’on déploie au moment des batailles, la bannière.
On en apprend tous les jours...
Une fin de journée bien agréable